• Vers de la grappe, Pourriture grise, oïdium…

    L'état sanitaire décroche dans quelques vignobles

    Mercredi 09 septembre 2020 par Marion Bazireau
     

     

    Dans le Sud, l’oïdium a fait éclater quelques baies de raisin en août mais le phénomène est resté ponctuel. Dans le Sud, l’oïdium a fait éclater quelques baies de raisin en août mais le phénomène est resté ponctuel. - crédit photo : UMR Save INRA
    Si l’état sanitaire est resté très bon à Bordeaux, en Alsace, ou dans les Côtes du Rhône, certaines parcelles du Val de Loire sont touchées par la pourriture grise et l’oïdium. Dans le Sud, les vignerons doivent se méfier des vers de la grappe.

    Tous les vignerons ne sont pas logés à la même enseigne. En Alsace, les quelques foyers de botrytis qui s’étaient développés sur pinot gris et riesling après l’épisode humide de la fin août ont tous séché. « Les 15 à 30 mm de précipitations ont fait du bien à la vigne sans dégrader l’état sanitaire » indique Frédéric Schwaerzler, conseiller viticole à la Chambre d’agriculture.

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    A Bordeaux, Damien Clerdan, conseiller dans l’Entre-Deux-Mers, voit aussi un peu de pourriture grise. « Mais vraiment pas de quoi s’affoler, les conditions météorologiques ne sont pas favorables aux champignons. Il y a quelques foyers dans des parcelles de muscadelle ou de sémillon très chargées mais globalement, le vignoble reste très sain, même là où il y a des vers de la grappe. »

    Aspergillus sur le littoral languedocien

    Les vers de la grappe sont également présents en Occitanie, essentiellement sur la zone littorale, de l’Aude au Gard, et dans les parcelles qui n’ont pas été assez protégées. « Il s’agit en majorité d’eudémis, et dans une moindre mesure de cryptoblabes », rapporte Jacques Rousseau, expert viticole à l’Institut Coopératif du Vin.

    Contrairement à ce qui est observé dans le bordelais, dans le Sud, « à chaque fois qu’il y a des vers, il y un développement d’aspergillus carbonarius, avec une poussière noire sur le raisin, et un risque de teneurs élevées en ochratoxines dans les vins. »

    C’est le seul point de vigilance. Jacques Rousseau témoigne d’un très bon état sanitaire sur l’ensemble de la région, et dans les Côtes du Rhône. « L’oïdium a bien fait éclater quelques baies en août mais le phénomène est resté ponctuel. » Les vendanges sont désormais bien avancées. Les viticulteurs sont en train de rentrer les premiers cabernets et carignan.

     

    "Oïdium sur chenin, sauvignon et chardonnay "

    La situation est plus mitigée dans le Val de Loire. « Nous voyons de l’oïdium sur des parcelles de chenin, sauvignon et, plus ponctuellement de chardonnay, essentiellement chez les viticulteurs qui n’ont pas traité en juillet de peur de griller les baies » affirme Florent Doublier, gérant du laboratoire Litov, dans le vignoble de Saumur. « A l’inverse, beaucoup de secteurs sont restés super sains. Que ce soit en termes de maturité, de charge ou d’état sanitaire, l’hétérogénéité est le maître mot du millésime. »

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  • Mauvaise surprise

    La bactérie Xylella fastidiosa est arrivée en Occitanie

    Mardi 08 septembre 2020 par Marion Bazireau

     

      

     

     

     

    L'insecte Philaenus spumarius serait le vecteur de Xylella fastidiosa. L'insecte Philaenus spumarius serait le vecteur de Xylella fastidiosa. - crédit photo : Wikimedia

     

    La bactérie Xylella fastidiosa a été détectée dans l’Aude chez un pépiniériste. Une enquête et des analyses sont en cours pour déterminer l’origine de l’infection et la sous espèce concernée. Tous les végétaux sensibles de la zone vont être arrachés.

     

    « Nous connaîtrons d’ici peu la sous-espèce de la bactérie Xylella fastidiosa découverte dans l’Aude » annonce Jacques Grosman, expert national vigne à la Direction générale de l’Alimentation. « Touchons du bois pour que ce soit multiplex, et non fastidiosa, responsable de la maladie de Pierce sur vigne. »

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    Des analyses sont en effet en cours suite à la découverte fin août, lors d’une inspection de routine des services de la protection des végétaux du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, de la bactérie chez un pépiniériste sur la commune de Trèbes, près de Carcassonne, dans l’Aube.

     

    C’est une première en Occitanie. « Jusqu’à présent, seules deux régions présentaient des foyers de la maladie en France : la Corse et la Provence-Alpes Côte d’Azur » rappelle le ministère dans un communiqué.

     

    Arrachage de tous les végétaux sensibles

     

    « L’enquête de traçabilité est en cours afin de déterminer l’origine de l’infection et des prélèvements sont réalisés sur l’ensemble des autres végétaux sensibles à la bactérie situés dans la zone infectée afin de déterminer l’ampleur de l’infection » indique le Ministère.

     

    Conformément au plan national d’intervention sanitaire d’urgence, l’ensemble des végétaux sensibles à Xylella fastidiosa présents dans un rayon de 2,5 kms autour du site seront arrachés dans les prochains jours pour éviter la prolifération de la bactérie. Selon la sous-espèce en présence, les vignes plantées dans la zone seront concernées. Le ministère promet d’indemniser les entreprises touchées.

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  • Confronter la parole des acteurs sur les solutions face à l’urgence d’adapter l’agriculture aux défis d’aujourd’hui et de demain.

    À propos de cet événement

    AgriCulture(s) | Politiques, technologies, financements : Quels leviers d’action et quelles solutions pour adapter l’agriculture aux défis environnementaux ?

    Une matinée de réflexion en partenariat avec Bpifrance pour confronter la parole des acteurs de l’écosystème (agriculteurs, pouvoirs publics, entreprises technologiques, fédérations, ONG,financeurs et assureurs) sur les solutions face à l’urgence d’adapter l’agriculture aux défis d’aujourd’hui et de demain.

    Trois tables rondes éclaireront successivement les enjeux et leviers d’actions politiques, technologiques et économiques permettant d’assurer la pérennité des exploitations et de l’activité agricole en France.

    I/ OUVERTURE de la conférence par M. le Sénateur Ronan Dantec

    Créneau estimé : 9h-9h15

    Sénateur écologiste (RDSE) de la Loire-Atlantique, Vice-président de la commission de l’Aménagement du territoire et du développement durable. Co-rapporteur du rapport sénatorial "Adapter la France aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 : urgence déclarée". Président fondateur de l'association multi-acteurs Climate Chance et président de commission du Conseil national de la transition écologique (CNTE).

    II/ TABLE RONDE n°1 : Etat des lieux de l’urgence, panorama des solutions et des priorités d’actions

    Créneau estimé : 9h15-10h15

    Animateur : Thomas Boullonnois, directeur du Planning stratégique et des Etudes chez Rumeur Publique

    Jean-Pierre Sarthou, Enseignant-chercheur à l’INP-ENSAT Ecole nationale supérieure agronomique de Toulouse. Spécialiste de la protection des cultures et de l’agriculture de conservation. Agriculteur sur son exploitation de céréales en agriculture de conservation et entomologiste.

    Mme la Députée Sandrine Le Feur, Députée La République en Marche du Finistère, membre de la commission du Développement durable et de l’aménagement du territoire. Très impliquée sur les dossiers agricoles et alimentaires (commission d’enquête sur l’alimentation industrielle, mission d’information sur la stratégie de sortie du glyphosate…). Engagée pour une agriculture biologique, elle la pratique sur son exploitation de fruits et légumes, céréales et élevage.

    Guillaume Fourdinier, CEO et co-fondateur d’Agricool : l'entreprise produit, au cœur des villes, des fruits et légumes sains et sans pesticides. Agricool recycle d'anciens containers maritimes pour y cultiver des fruits et légumes qu'elle distribue dans un rayon de 20 km autour du lieu de production en vue de favoriser l'alimentation locale.

    Jean-Gabriel Levon, Vice-Président et co-fondateur d'¨Ynsect : entreprise française spécialisée dans l’élevage d’insectes et leur transformation en ingrédients premium à destination des animaux domestiques et d’élevage et des plantes, répondant à un besoin de protéines alternatives, naturelles et durables. Membre de Next40 et lauréate de Tech4Good 2019.

    Henri Bies-Péré, 2e Vice-président de la FNSEA en charge des questions liées au foncier agricole et à la ruralité, agriculteur et producteur laitier en GAEC. Président de l’association Agriculteurs français et développement international. Il coordonne les actions autour de la digitalisation de l’agriculture et de la protection des données des agriculteurs. Il a animé les réflexions du rapport d’orientation 2020 de la FNSEA intitulé "Faire du défi climatique une opportunité pour l’agriculture".

    III / TABLE RONDE n°2 : Prévention, gestion du risque et résilience des exploitations

    Créneau estimé : 10h20-11h25

    Animateur : Olivier Provost, Directeur associé chez Rumeur Publique, ancien journaliste

    Antoine Nogier, Président et fondateur du groupe Sun'R et de sa filiale Sun’Agri : leader français de l’agrivoltaïsme dynamique, qui développe un outil agricole constitué de persiennes équipées de panneaux photovoltaïques mobiles pilotés par une intelligence artificielle, permettant de protéger les cultures des aléas climatiques, sans artificialisation des sols et au service d’une production agricole durable.

    Nicolas Rochon, Président et fondateur de RGREEN INVEST : première plateforme d’investissement spécialisée dans le financement d’infrastructures vertes, permettant aux investisseurs institutionnels d’orienter leurs capitaux vers le financement de projets liés à la transition énergétique. Auteur du livre Ma transition écologique.

    Antoine Denoix, CEO d’Axa Climate : entité du groupe Axa spécialisée dans la protection climatique. En s’appuyant sur son expertise climatique et sa maîtrise des technologies d’imagerie satellite, elle protège ses clients sur trois dimensions : la résilience par rapport au dérèglement climatique, la protection en temps réel en cas d’évènements extrêmes, et l’indemnisation automatisée, après l’évènement.

    Virginie Graff-Tannous, Directrice de Gras Savoye Tetard : entité du courtier d’assurance Gras Savoye Willis Towers Watson spécialisée dans le monde agricole, l’industrie agri et agro et les aléas climatiques sur les cultures, travaillant aussi bien avec des grosses exploitations que des coopératives et des industries agroalimentaires.

    Fabian Le Bourdiec, Directeur général et fondateur de Vegetal Signals : startup française qui développe des capteurs numériques et une intelligence artificielle qui interprètent le « langage des plantes » afin d’extraire des informations utiles pour comprendre leurs besoins en eau, en fertilisation et en traitements phytosanitaires, permettant une optimisation de l’utilisation de ces ressources et une baisse des coûts pour les agriculteurs.

    Jean-Vincent Raymondis, Directeur général adjoint de Saretec France : entreprise d’expertise spécialisée dans la gestion des risques grâce à l’audit et le conseil, l’expertise après sinistre et la réparation. La cellule Saretec 3A spécialisée dans l’agro-alimentaire et l’agriculture intervient sur l’ensemble de la chaîne des risques de ce secteur, notamment la déclaration et l’évaluation des sinistres agricoles.

    IV/ TABLE RONDE n°3 : Quel rôle pour l’agro-alimentaire dans l’adaptation ?

    Créneau estimé : 11h30-12h30

    Animatrice : Ariane Voyatzakis, Responsable du secteur agro-alimentaire à la Direction de l'Innovation de Bpifrance, qui soutient l’innovation dans l’agriculture et les entreprises agroalimentaires à travers le soutien à des startups, des programmes de subventions et des appels à projet, notamment en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.

    Anne Trombini, Directrice de l'association Pour une Agriculture du Vivant : mouvement de coopération et d’action en vue de réaliser la transition agricole et alimentaire vers l’agroécologie, notamment par la régénération des sols et le stockage du carbone. Il se donne pour mission de structurer des filières produits fédérant tous les acteurs de la chaîne agricole et alimentaire.

    Maximilien ROUER, Co-fondateur et Directeur du Développement de La Note Globale : premier indicateur à mesurer la performance globale des produits alimentaires, à la fois pour les consommateurs, les agriculteurs et les entreprises. Également co-fondateur du projet « Né d’une seule ferme » qui propose une solution pour donner accès à des produits sains et tracés jusqu'à la ferme.

    Rachel Kolbe, Directrice de la RSE du Groupe InVivo et Directrice du Développement de la Fondation InVivo : premier groupe coopératif agricole français qui rassemble 206 coopératives dans l’agriculture, le vin, la jardinerie et la distribution alimentaire. InVivo se donne pour mission de rendre à l’agriculture et à la coopération agricole françaises toute leur place dans la chaîne de valeur alimentaire mondiale, dans le respect de la planète et des hommes.

    Julie Keisser Bourserie, Directrice Qualité en charge du projet agroécologie dans les filières végétales chez Carrefour : directrice Epicerie - Liquides / Fruits & Légumes - Boulangerie/Viennoiserie/Pâtisserie. Le groupe agroalimentaire français accompagne ses filières de production partenaires vers l’agroécologie pour préverser les systèmes naturels tout en maintenant un haut niveau de production.

    VI/ CLÔTURE de la conférence par Sébastien Bouvatier (ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation) sur le plan de relance pour l'agriculture

    Créneau estimé : 12h30-12h45

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  • La détresse paysanne dans un monde agricole qui dégringole

     

    Durée de lecture : 11 minutes

    10 septembre 2020 / Karoll Petit (Reporterre)

     

     

    Le monde paysan souffre d’un système économique qui broie le quotidien des hommes et des femmes. Dans ce milieu dur au mal et taiseux, comment parler des difficultés ? Et comment montrer la réalité tragique des suicides ? La photographe Karoll Petit l’a tenté par l’image durant plusieurs années d’enquête. Un reportage saisissant.

     

    Le monde paysan m’a toujours attiré.
 À mes yeux, se nourrir est l’essentiel de la vie. Sans tous nos paysans, nous ne serions pas grand-chose. Je voulais photographier des fermes pour honorer leur labeur, la beauté de leur geste.

    De reportage en reportage, de ferme en ferme, le mot suicide résonne.
 La discrétion est de rigueur, on en parle, mais peu. Les agriculteurs sont des taiseux.
 J’ai observé la dureté du milieu. Cet univers m’a plu. Des gens passionnés, vrais et simples.
 Mais ces suicides m’ont choquée, touchée. Comment en parler ? M’est venue l’idée de la chaise vide pour symboliser l’absence. J’en ai parlé à un ami paysan, qui m’a dit : « Ouh là, c’est raide… Non, c’est trop dur. » Alors, j’ai mis mon projet en attente. Et puis, en octobre 2018, j’ai rencontré Patrick Maurin pendant sa marche contre le suicide (il a parcouru 500 km en tout). Il m’a dit : « Si tu veux le faire, fonce, fais-le ! »

    Mais, je ne voulais pas seulement des chaises vides, abstraites. Je voulais les relier à quelque chose de concret, de réel. J’ai alors décidé de rencontrer les familles endeuillées et de photographier la chaise vide dans l’endroit qui symbolisait le mieux le paysan disparu. J’ai écouté le témoignage des familles pour le retranscrire ensuite par écrit.
 Mon travail, cette aventure, a été d’une richesse humaine incroyable. J’ai creusé plus encore et j’ai parlé à ceux qui ont failli passer à l’acte ou qui en ont eu marre de ce système. Ils se sont assis sur la chaise pour dire : « On est là, mais on galère. »

    Après un an et demi et plusieurs témoignages recueillis, que puis-je en dire ?
 La nature, c’est beau, mais travailler vraiment en son sein, c’est dur. Les paysans sont tributaires du temps et du vivant. Et en ce monde, ces deux paramètres sont difficiles à associer avec rentabilité et cotation en Bourse. Peut-être même est-ce une aberration ? 
Les paysans nous nourrissent, ils devraient être respectés et pourtant trop de paysans vivent mal de leur métier. Ils travaillent des heures et des heures, ils triment, ils galèrent. Le repos existe peu, ou pas. Ces fameux suicides, si nombreux — deux par jour, d’après les derniers chiffres de la Mutualité sociale agricole (MSA) de juillet 2019 — sont à 80 % des hommes qui croulent sous les dettes et/ou sont exténués par les heures de labeur. Parfois
, les banques ne veulent pas modifier l’échéancier de remboursement des emprunts, la MSA applique des pénalités si les cotisations sociales ne sont pas payées en temps et en heure, le prix du lait 
ou des céréales peut chuter… et c’est l’effet boule de neige. Le paysan, pour s’en sortir, cravache deux fois plus. Il s’épuise et son moral s’écroule ; il ne voit plus d’issue. 
Et puis, il y a les veuves de ces agriculteurs, qui endurent le deuil et la gestion de toute la paperasse et de la ferme, dont l’activité ne peut pas s’arrêter du jour au lendemain. Dans certains cas, cela peut prendre quatre à cinq ans aux veuves pour régler la question de la ferme. C’est une double peine, très dure à surmonter.

    Face aux difficultés qu’ils rencontrent, les paysans doivent se réapproprier leur ferme mais les organisations professionnelles agricoles (OPA) ne leur sont pas forcément d’un grand secours. Pour sortir de cette spirale, l’entraide peut être une bonne solution.


    Nos sociétés néolibérales ne prennent pas en compte le facteur humain, le vivant. Les paysans en sont un exemple de taille. Cela ne peut plus durer et les suicides en sont une preuve flagrante. Le productivisme broie les agriculteurs.


    Jean-Pierre Le Guelvout

    Jean-Pierre Le Guelvout avait un chien, qui est toujours bien présent dans la ferme. Il s’appelle Lost. Kerlego, golfe du Morbihan, France.

    Jean-Pierre Le Guelvout est mort ici, d’une balle dans le cœur, à l’âge de 46 ans. Jean-Pierre possédait avec son frère une ferme de vaches laitières. La fin des quotas laitiers, en avril 2015, leur a imposé une très grande difficulté financière. Jean-Pierre a demandé à plusieurs reprises d’échelonner ses emprunts ; la banque n’a rien voulu savoir. Ne trouvant pas d’issue, Jean-Pierre s’est suicidé.

    Anecdote photo — Lors de la prise de vue, Lost, le chien Jean-Pierre Le Guelvout, était allongé. J’ai placé la chaise à 3 ou 4 mètres derrière lui pour qu’il occupe le premier plan. Le temps que je me mette en place pour faire l’image, Lost s’était levé. Je me suis dit mince, c’est raté… Et en fait, il est allé à côté de la chaise et s’est assis face à moi. Cette image, Lost me l’a offerte.
    Kerlego, golfe du Morbihan, France


    Jean-François

    Jean-François était un amoureux inconditionnel de ses vaches. France.

    Jean-François s’est pendu devant la porte du bâtiment de la Safer [1] à l’âge de 61 ans. Il avait une ferme de 315 hectares. Il était éleveur de vaches allaitantes et était autosuffisant pour la nourriture de ses bêtes. Ses terres étaient divisées entre deux fermes, dont une de 65 hectares, à 10 km de la plus grande. En 2012, Jean-François a voulu acheter une ferme de 61 hectares à proximité de sa ferme principale et revendre celle de 65 hectares. Il a vendu sa ferme, mais la Safer a accordé celle qu’il convoitait à un autre agriculteur. Jean-François s’est battu jusqu’en cassation, où il a encore perdu. Il ne l’a pas supporté. Jean-François adorait ses vaches et elles le lui rendaient bien : elles étaient très affectueuses avec lui. Un tiers de son cheptel s’est retrouvé sans abri pour l’hiver dû à la vente et au « non-achat » de l’autre ferme.
    Limousin, France


    Pierric

    Pierric s’asseyait dans la cuisine pour faire ses papiers. Il n’utilisait pas son bureau, il préférait être dans la pièce de vie. La Chevrolière, Loire-Atlantique, France.

    Pierric était en voiture et s’est jeté dans la mare, en face de son habitation, à l’âge de 53 ans. Il avait une ferme de 165 hectares, transmise de père en fils, où il produisait des céréales (blé, maïs, colza), des haricots verts, des haricots beurres et des vignes. Pierric n’avait pas de problème de trésorerie, mais il travaillait énormément. Il faisait au minimum 14 heures par jour et pendant la période des semis, c’était plutôt 17 h. Cette fatigue chronique a eu pour conséquence des accidents de travail et une dépression. Il en avait marre de n’avoir aucune reconnaissance pour tout le travail effectué. Il s’asseyait toujours à la table de la cuisine pour faire ses papiers : il en avait beaucoup à faire ! Sa femme a trouvé très important de photographier la chaise dans cette pièce, pour montrer que les agriculteurs d’aujourd’hui doivent savoir tout faire alors qu’ils travaillent déjà trop dans les champs. Pour elle, ce n’est pas normal.
    La Chevrolière, Loire-Atlantique, France.


    Catherine

    C’est l’endroit où Catherine jouait avec son frère et sa sœur après le suicide de leur mère, c’était leur havre de paix. Fégréac, golfe du Morbihan, France.

    La grand-mère de Catherine s’est noyée, sa mère également. Toutes les deux étaient femmes de paysans, donc paysannes elles-mêmes. La grand-mère de Catherine a subi le métier et la dureté de son mari, pour ne pas dire sa violence. À l’époque, divorcer était inconcevable. La mère de Catherine a subi elle aussi le métier. Elle ne voulait pas devenir fermière, ce n’était pas son rêve. Pourtant, elle a dû travailler à la ferme, tous les jours. Elle ne décidait de rien. Un jour, elle en a eu marre et elle s’est noyée. Elle avait 37 ans, Catherine en avait 12. Le soutien familial a été incroyable : Catherine, son frère et sa sœur se sont serré les coudes. Ils ont grandi et ont fait des études. Catherine ne voulait surtout pas être agricultrice. Elle a pourtant épousé un agriculteur. Au début, elle travaillait comme secrétaire comptable dans une entreprise. Quand elle a eu ses enfants, elle est restée à la ferme. Elle a alors commencé à aider un peu son mari, puis à travailler de plus en plus. En 1991, elle s’est syndiquée. En 1996, elle est devenue cheffe d’exploitation dans la ferme de son mari. Cela lui a procuré un vrai statut professionnel. Surtout, cela lui a donné un droit de parole au sein de la ferme. Catherine en éprouve une grande fierté et une grande réussite. Au moins, elle ne subit pas, elle ne vit pas ce que sa mère et sa grand-mère ont vécu.
    Fégréac, golfe du Morbihan.


    Angela

    Angela a voulu être photographiée parmi ses chèvres. La douleur de l’échec de sa ferme étant encore bien présente, elle n’a pas voulu affronter l’objectif. Loire-Atlantique, France.

    Angela est éleveuse de chèvres. Elle a failli passer à l’acte en 2015, à l’âge de 35 ans. Angela n’était pas issue du milieu agricole. Elle s’est installée en 2011 avec plein de rêves en tête. Elle avait en tout 25 hectares, dont 7 non attenants. Elle a trouvé très compliqué d’obtenir des terres. Ce qui l’a mise en grande difficulté dès le départ, ce sont les cotisations à la Mutualité sociale agricole (MSA). Jusqu’en 2016, les cotisations se calculaient de façon forfaitaire, en fonction du nombre d’hectares. Alors, Angela s’est rapidement retrouvée endettée. Sa seule solution était de rééchelonner son crédit, ce que la banque a refusé. La seule chose qu’on a proposé à Angela était de produire davantage. Elle a refusé. Elle s’est sentie démunie, seule, sans une quelconque aide. Angela travaillait tous les jours, seule. Elle perdait son énergie. Un jour, ses chèvres ont attrapé une maladie. Sur 47 bêtes, 31 ont été touchées. Le vétérinaire en a tué deux mais il n’a pas voulu faire davantage : il n’était pas habitué. Angela a tué elle-même les autres chèvres malades. Ce fut un grand traumatisme. « Quand on fait les choses, qu’on travaille tous les jours, on se dit qu’il faut travailler encore plus, que cela va s’arranger… Sauf que le moral s’écroule. On est de plus en plus fatiguée, c’est un cercle vicieux. C’est là qu’on se dit : “Il n’y a pas d’issue.” On s’en veut, alors, on y pense… ce vide nous attire pour que tout s’arrête enfin. » Heureusement, Angela a été voir Solidarité Paysans 44 [2] et ce fut le début d’un renouveau. Difficile, long, mais un vrai rebondissement.
    Loire-Atlantique, France


    Guillaume

    Guillaume, avec une de ses chèvres. Son troupeau s’amenuise au fur et à mesure des années. Surin, Vienne, France.

    Guillaume a 48 ans, il est éleveur de chèvres dans le Poitou. Il a commencé en 2006. Il a repris la ferme de ses parents. Il avait 600 chèvres à ses débuts. Malheureusement, il a subi la fameuse chute des prix du lait de chèvre de 2007. À partir de là, ce fut la dégringolade. Guillaume n’a jamais réussi à remonter la pente. Il est en redressement judiciaire depuis 2015. Guillaume y a « pensé » comme il dit… « Le suicide, ça nous passe tous par la tête, on travaille, on travaille, mais il n’y a pas d’issue. » Heureusement, Guillaume a décidé de se battre, pour lui et sa famille.
    Surin, Vienne, France


    Dominique

    Dominique au milieu de ses vaches dans son nouveau bâtiment, il est très fier de ses vaches, elles sont heureuses. Surin, Vienne, France.

    Dominique est éleveur de vaches à viande dans le Poitou. Il a 80 vaches. Il avait une ferme en conventionnel et il a commencé à s’endetter. Il achetait à l’époque la nourriture pour ses vaches car il n’avait pas assez de terres pour être autonome. Plus son endettement grossissait, plus il travaillait. Le cercle vicieux se mettait en place. Dominique était fatigué, physiquement et mentalement. Alors, pour ne pas sombrer, il a décidé de devenir le plus possible autonome. Au fur et à mesure, il y est parvenu. Aujourd’hui, si Dominique a réussi à redresser sa ferme économiquement, son salaire reste maigre comparé au travail fourni. Il pense qu’il est grand temps de revaloriser le prix de la viande.
    Surin, Vienne, France.


    Jérôme

    Jérôme se trouve dans l’un des bâtiments de son ancienne ferme. Les souvenirs sont amers. Pont-Saint-Martin, Loire-Atlantique, France.

    Jérôme était éleveur de vaches allaitantes en Loire-Atlantique. Il avait 120 vaches. Il a commencé en 1984, associé avec son frère. Au début, les deux frères étaient en groupement agricole d’exploitation en commun (Gaec) [3] avec leurs parents. Jérôme est écœuré du système agricole, il a travaillé toute sa vie avec acharnement. Jérôme travaillait plus de 80 heures par semaine en moyenne, bien plus en période de vêlages. Jérôme a l’impression d’avoir engraissé tous ceux qui gravitent autour du paysan : les technico-commerciaux, les contrôleurs, etc. Jérôme trouve que les paysans sont pressés comme des citrons, qu’ils bossent tellement et qu’ils manquent tellement d’argent que se rebeller est impossible. Jérôme a la sensation d’avoir été pris pour un pigeon. Comme beaucoup d’agriculteurs, il aurait aimé élever ses enfants, être présent pour eux le week-end, pendant les vacances. Ça n’a jamais été possible. Aujourd’hui, Jérôme est dévasté par ce système qui l’a broyé peu à peu. Depuis qu’il est à la retraite, il touche 850 euros par mois.
    Pont-Saint-Martin, Loire-Atlantique, France.


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    [1Les sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural, Safer, régulent les transmissions de terres agricoles.

    [2Solidarité Paysans est un mouvement de lutte contre l’exclusion en milieu rural. Ces nombreuses antennes locales accompagnent les paysans et paysannes en difficulté.

    [3Le groupement agricole d’exploitation en commun, communément appelé Gaec, est, en France une des formes de société agricole les plus répandues.

     


    Lire aussi : Contre la détresse des agriculteurs, le pouvoir de la parole

    Source : Karoll Petit pour Reporterre

    Photos : © Karoll Petit/Reporterre
    . chapô : Jérôme, qui était éleveur de vaches allaitantes en Loire-Atlantique.


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  • #World

    Vidéo, Brexit : les Européens exaspérés par la volte-face

    de Boris Johnson

     

     

     

     


     
     
     

     

    C'est ce lundi que les parlementaires britanniques vont entamer l'étude du projet de loi controversé présenté par Boris Johnson sur le Brexit. Un texte dénoncé par les dirigeants européens.

     

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  • Allergènes : Carrefour, Auchan, Monoprix et Franprix

    rappellent des toasts grillés

    Les quatre enseignes procèdent au rappel des ces produit qui contiendraient de l'oeuf, allergène non déclaré dans la liste des ingrédients.

    Ces produits contiennent un allergène non déclaré : l’œuf. Ces produits contiennent un allergène non déclaré : l’œuf. (©Illustration/adobe stock)

    Alerte au rayon épicerie : quatre enseignes de grande distribution, Carrefour, Auchan, Monoprix et Franprix, procèdent actuellement au rappel de plusieurs paquets de toasts grillés. Ces produits contiendraient en effet un allergène non déclaré dans la liste d’ingrédients : l’œuf.

    Si certains lots ont été « retirés de la commercialisation », d’autres ont cependant « été commercialisés avant la mesure de retrait », détaille le groupe Carrefour dans un communiqué.

    Lots concernés

    Dans les quatre cas, il s’agit de produits vendus en boîte de 100 g. Les produits concernés sont les suivants :

    • « Toasts fins – froment », de marque Carrefour
      Rappel produit : Toast Fins Froment 100g de marque CARREFOUR
    • Date limite de consommation : 29/01/2021
      Lot : A18B
      Code-barres : 3596710427000
    •  
      Rappel produit : Toast Fins Froment 100g de marque CARREFOUR - Oulah ! - Le site des rappels de...
      Oulah ! est la seule plateforme entièrement dédiée aux rappels de produits en France. Site internet, newsletter quotidienne et présence sur les réseaux sociaux pour mieux informer les consommateurs
       
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  • Logo MesOpinions.com

    NON au MASSACRE de 1430 renards en Seine-Maritime!

    Pétition : NON au MASSACRE de 1430 renards en Seine-Maritime!
    Auteur(s) :
    Collectif Renard Blaireau
    Destinataire(s) :
    Préfet de Seine-Maritime
    La pétition
    NON au MASSACRE de 1430 renards en Seine-Maritime!

    Nonobstant les résultats d’une consultation publique concernant l’arrêté portant autorisation de la régulation de 1430 renards par les lieutenants de louveterie de la Seine-Maritime de juillet à décembre 2020, par tirs de jour comme de nuit, qui a donné 2468 avis défavorables contre seulement 832 avis favorables, l’arrêté a été signé par le préfet de la Seine-Maritime le 20 juillet 2020.
     
    En dépit d’un premier recours en référé suspension déposé et argumenté le 19 août 2020 par l’avocate de One Voice, le juge des référés a validé l’arrêté qui condamne à mort 1430 renards, en plus de tous ceux qui sont déjà tués toute l’année par tirs et par des méthodes barbares (piégeage, vénerie sous terre). C’est ainsi qu’en France, on massacre entre 600 000 et 1 000 000 de renards chaque année, faisant fi des différentes études scientifiques qui étayent l’utilité et l’importance du renard roux au sein de notre biodiversité.
     
    Pourtant, le nombre de Français qui ont conscience du rôle sanitaire et écologique du renard est en constante augmentation. Ainsi, plus de 400 000 personnes ont déjà signé une pétition nationale pour demander à ce qu’il ne soit plus considéré comme « nuisible ». 
    https://www.mesopinions.com/petition/animaux/renards-nuisibles-vraiment/35801

    Des millions de personnes se sont émues et révoltées devant les images du massacre de renardeaux, courageusement ramenées par les enquêteurs de One Voice, qui ont infiltré un équipage de vénerie sous terre.
    https://youtu.be/AryjJ0aYeHM 

    Malgré cela, nous faisons face à nouveau aux mêmes arguments, redondants et sans fondement, pour permettre à quelques-uns d’assouvir leur loisir de mort :

    L’échinococcose alvéolaire, maladie transmissible à l’homme dont le renard peut être le vecteur involontaire, est citée pour justifier ce massacre. Cependant, l’histoire nous montre que si la France est indemne de rage depuis 2001, c’est qu’elle a éradiqué cette maladie grâce à la vaccination orale par hélicoptère et non suite aux pressions drastiques exercées sur les populations vulpines par la chasse. Si l’histoire est ignoré, il en est de même pour les études scientifiques qui montrent que les campagnes d’abattages provoquent la dispersion des juvéniles, plus sensibles aux maladies, et ont un effet contre-productif sur la prévalence de cette maladie ; le recours aux appâts anthelminthiques a démontré son efficacité pour lutter contre cette de zoonose.
     
    Deux études scientifiques ont démontré de façon irréfutable que le renard est un allié précieux pour lutter contre la maladie Lyme. Dans l’une d’entre elles, les auteurs préconisent, afin d’éviter un effet cascade, de mieux protéger en Europe les prédateurs des rongeurs comme le renard.

    En éliminant entre 3000 et 6000 rongeurs en une année, le renard roux est un allié précieux des agriculteurs. Il peut leur permettre d’économiser jusqu’à 3000 € par an et par exploitation.

    Si l’épouvantail de l’abominable renard mangeur de poules est ici à nouveau agité, il serait bon de rappeler que le renard a ses limites que notre espèce, capable d’envoyer des hommes dans l’Espace, devrait pouvoir contourner en construisant des poulaillers à l’épreuve du renard !

    Il paraît évident que cet arrêté a été pris à la seule demande de la fédération de chasse et des lieutenants de louveterie, dans le but de protéger leur gibier, et notamment les lâchers de perdrix grises. 

    Les services de la préfecture de la Seine-Maritime doivent nécessairement s’interroger sur le bien fondé de la destruction massive des populations du renard roux sur le département. Il est aujourd’hui démontré  que cette pression sur les populations vulpines entraîne une instabilité sur notre territoire (surpopulation de rongeurs, effet contre productif sur les zoonoses).

    Nous leur demandons par la présente de bien vouloir réétudier les conséquences écologiques de cet arrêté préfectoral ainsi que d’en abandonner la mise en application.
     
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  • Une cantine scolaire. (Photo d'illustration) - Jeff Pachoud - AFP

    Une cantine scolaire. (Photo d'illustration) - Jeff Pachoud - AFP
     
     

    DUPIN QUOTIDIEN - Selon ce rapport que RMC vous dévoile ce mardi, imposer un menu végétarien par semaine permettrait notamment de réduire les émissions de gaz à effet de serre. 

     

     

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