• Nouveau foyer de Covid-19 dans la Vienne : "Je dois protéger ma population" déclare le maire de Chauvigny qui a fait dépister 71 agents municipaux et enseignants de sa commune

    Le maire de Chauvigny (Vienne) a fait dépister 71 agents municipaux et enseignants après la découverte d'un nouveau foyer de contamination au coronavirus. Si un cas est avéré, il prévient que la rentrée sera repoussée à septembre. "Nous saurons ce qu'il en est dans les 24 ou 48h à venir", explique-t-il à franceinfo.

    Dépistage Covid-19 pour les employés des écoles municipales à l\'IHU de Marseille, le 7 mai 2020. (image d\'illustration)Dépistage Covid-19 pour les employés des écoles municipales à l'IHU de Marseille, le 7 mai 2020. (image d'illustration) (CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)

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    franceinfoRadio France

    Mis à jour le 10/05/2020 | 08:12
    publié le 10/05/2020 | 08:12

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    DIRECT. Coronavirus : Boris Johnson annonce le prolongement du confinement au moins jusqu'au 1er juin au Royaume-Uni

    #OnVousRépond

    "Je suis aussi médecin et je me dois de protéger ma population" déclare ce samedi sur franceinfo le maire de Chauvigny (Vienne) qui a fait dépister 71 agents municipaux et enseignants après la découverte d'un nouveau foyer de contamination au Covid-19 au collège Gérard-Philippe de sa commune, où quatre cas avérés de coronavirus ont été diagnostiqués.

    "Si je n'ai aucun résultat négatif concernant ces 71 personnes, on ouvrira les écoles primaires. Si, en revanche, il devait y avoir ne serait-ce qu'un seul cas avéré de Covid-19, nous avons pris la décision, avec un certain nombre d'élus, de ne pas les rouvrir" explique Gérard Herbert.

    franceinfo : En savez-vous plus sur ce qu'il s'est passé au collège Gérard-Philippe de Chauvigny ?

    Gérard Herbert : J'ai seulement été averti jeudi soir d'un cas positif au coronavirus. C'est une personne ayant participé à une réunion au collège de Chauvigny, durant laquelle un certain nombre de personnels étaient réunis pour préparer la rentrée. J'ai ensuite appris que trois nouveaux cas avaient été identifiés parmi ces 17 ou 18 personnes, mais j'ignore totalement d'où sont originaires les quatre personne testées positives. En tout cas, la réouverture du collège a été repoussée. Ce n'est pas suffisant. Compte tenu de l'effet dramatique de cette nouvelle auprès de mes concitoyens, des parents d'élèves qui s'apprêtent à remettre leurs enfants dans les écoles primaires dont j'ai la responsabilité, et des enseignants, j'ai tout de suite pris la décision de contacter des laboratoires. Je leur ai demandé s'ils étaient prêts à dépister dans les plus brefs délais l'ensemble de mon personnel municipal et des professeurs d'écoles. Il fallait avoir l'aval de l'Agence Régionale de Santé et du directeur de l'académie. J'ai obtenu toutes les autorisations, et tout s'est mis en route très vite pour convoquer l'ensemble des agents et enseignants. Si je n'avais pas eu l'acceptation de ce dépistage, je n'aurais pas ouvert les écoles primaires ce mardi matin.

    Comment s'est déroulé le dépistage ?

    Le dépistage s'est réalisé de 16h30 à 18h30 ce samedi. 71 personnes au total ont été prélevées. Si je n'ai aucun résultat négatif concernant ces 71 personnes, on ouvrira les écoles primaires. Si, en revanche, il devait y avoir ne serait-ce qu'un seul cas avéré de Covid-19, nous avons pris la décision, avec un certain nombre d'élus, de ne pas les rouvrir avant le mois de septembre. Nous saurons ce qu'il en est dans les 24 ou 48h à venir.

    Dans quel état sont vos administrés ?

    Ce samedi matin au marché de Chauvigny, qui est le plus gros du département, il n'y avait qu'un seul sujet de conversation : c'était celui-là. Il y avait de l'inquiétude. C'est pour ça que j'ai voulu faire ce dépistage le plus vite possible en expliquant que les écoles ne pourraient rouvrir si je ne l'obtenais pas. Je suis aussi médecin et je me dois de protéger ma population. Il va falloir être très prudent par rapport à notre département, en vert, comme d'autres. Le Covid-19 continue de circuler. Il ne faut pas oublier qu'à dix kilomètres de Chauvigny, à La Puye, une maison de retraite a été le plus gros foyer du département, au tout au début de l'épidémie à une période où l'on ne savait pas encore ce qu'il se passait, avec une vingtaine de résidents qui sont décédés. On est face à une épidémie inédite, on apprend, en tant que médecin, depuis maintenant sept à huit semaines, des nouveaux symptômes. Même en période de déconfinement, il faut rester très prudent et respecter les règles barrières.

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  • Coronavirus en France : 243 nouveaux décès, 26 230 morts depuis le début de l’épidémie

    La Direction générale de la santé recense toujours 2868 patients hospitalisés en réanimation pour une infection au SARS-CoV-2.

     Mulhouse, le 29 mars 2020. La décrue se poursuit en France dans les services de réanimation. Mulhouse, le 29 mars 2020. La décrue se poursuit en France dans les services de réanimation. AFP/Sébastien Bozon
     
    Le 8 mai 2020 à 19h30, modifié le 8 mai 2020 à 19h57

    À moins de trois jours du début du déconfinement, l'épidémie due au nouveau coronavirus sévit toujours en France. Ce vendredi, la Direction générale de la santé (DGS) fait état de 243 nouveaux décès enregistrés ces dernières 24 heures. Au total, 26 230 personnes sont mortes du Covid-19 dans le pays.

    Dans le détail, la DGS dénombre 16 497 décès en milieu hospitalier (+ 111 en 24 heures) et 9733 dans les établissements médico-sociaux (+ 132), notamment en Ehpad.

    Coronavirus en France : 243 nouveaux décès, 26 230 morts depuis le début de l’épidémie

    Actuellement, 22 724 patients demeurent hospitalisés dans le pays en raison d'une infection au SARS-CoV-2. En 24 heures, 510 nouvelles admissions ont été enregistrées.

    93 patients en moins en réanimation

    Dans les services de réanimation, la décrue entamée il y a plus de trois semaines se poursuit avec 93 patients en moins ce vendredi, indique la DGS. Mais près de 2868 malades sont encore hospitalisés dans ces services réservés aux cas les plus graves.

    Par ailleurs, quatre régions (Ile-de-France, Grand-Est, Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France) regroupent 72 % des cas hospitalisés.

    Depuis le début de l'épidémie, 95 601 personnes ont été hospitalisées. 55 782 personnes sont rentrées à domicile, sans compter les dizaines de milliers de personnes guéries en ville.

    « Nous devons tous poursuivre nos efforts pour freiner l'épidémie. Celle-ci est toujours active, rappelle la DGS. L'ensemble des mesures barrière, le respect de la distanciation physique minimale d'un mètre et la réduction au maximum du nombre de nos contacts doivent être respectés et ces mesures demeurent indispensables pour les semaines à venir. »

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  • En confinement seul, comment supporter des mois sans contacts physiques?

    La distanciation physique, c'est pour notre bien, mais ce n'est pas nécessairement bon.
     
    03/05/2020 05:24 CEST

    Je travaillais à domicile depuis plusieurs mois déjà, avant que cela ne devienne la norme. Mon appartement de Toronto est sûr et confortable (et, heureusement, j’ai encore les moyens d’en payer le loyer). Et puis, je suis naturellement quelqu’un qui apprécie les moments de solitude.

    J’ai vraiment de la chance, et je m’en sortais bien… jusqu’à prendre conscience que ma quarantaine en solitaire impliquait aussi l’absence de contact physique avec qui que ce soit depuis le 11 mars. Plus important encore, que des mois allaient s’écouler avant de pouvoir à nouveau toucher quelqu’un.

    En faisant ce constat tout haut, ma voix s’est mise à frémir et les larmes me sont montées aux yeux.

    Je suis d’une nature tactile. Les embrassades sont légion dans ma famille et chez mes amis. Ces gestes d’affection sont parfois une manière de célébrer un évènement, de nous réconforter, mais la plupart du temps, ces accolades ne sont qu’une convention que j’ai toujours considérée comme allant de soi. Je m’en rends compte aujourd’hui.

    Je me console en pensant à mon père, qui me serrera fort dans ses bras à la fin de la pandémie. Mais au fond de moi, je me demande si je ne vivrai pas cette étreinte comme une imprudence plutôt que comme un soulagement.  
    Ishani Nath
    Je me console en pensant à mon père, qui me serrera fort dans ses bras à la fin de la pandémie. Mais au fond de moi, je me demande si je ne vivrai pas cette étreinte comme une imprudence plutôt que comme un soulagement.  

    Comme le souligne la psychologue Heather MacIntosh, chargée de recherche à l’université McGill: “Nous touchons les gens d’une multitude de façons, sans même nous en rendre compte.”

    Une poignée de main pour saluer une nouvelle connaissance ou une tape sur l’épaule sont autant de manières de nous connecter aux autres. Ces gestes contribuent à notre bien-être.

    Les bienfaits du toucher sont bien documentés. On sait notamment qu’il contribue à renforcer les liens sociaux, à réduire le stress et à améliorer l’état de santé, même chez les patients atteints de cancer. Bref, le toucher (lorsqu’il est consenti et désiré) nous fait du bien.

    “Il permet de stimuler les récepteurs de pression sous-cutanés, ce qui a pour effet de ralentir le système nerveux et le rythme cardiaque, de faire baisser la pression artérielle et d’orienter nos ondes cérébrales vers les phases de relaxation”, explique Tiffany Field, fondatrice et directrice du Touch Research Institute à l’école de médecine de l’université de Miami.

    Tout cela conduit à une diminution des niveaux de cortisol, l’hormone du stress, précise-t-elle, et peut aussi accroître la production de sérotonine, l’arme naturelle du corps pour lutter contre la dépression et la douleur.

    Heather MacIntosh ajoute que les nombreux effets bénéfiques du toucher, qui s’étendent de la régulation de la pression artérielle au soulagement de la dépression, s’expliquent également par un autre phénomène: il permet d’activer le nerf vague, une voie nerveuse connectée à la plupart des organes vitaux et considérée comme jouant un rôle clé dans le bien-être.

    “Les gens qui vivent seuls vont nécessairement avoir moins de contacts physiques avec les autres. Ils vont donc devoir se débrouiller par eux-mêmes”, déclare Tiffany Field.
    ShotPrime via Getty Images

    “Les gens qui vivent seuls vont nécessairement avoir moins de contacts physiques avec les autres. Ils vont donc devoir se débrouiller par eux-mêmes”, déclare Tiffany Field.

    Prenez les choses en main… littéralement !

    Pour ce qui est des personnes confinées en groupe, comme les familles, Tiffany Field pense que la pandémie pourrait les encourager à laisser leurs appareils de côté pour se reconnecter physiquement à leurs proches, dans le respect des directives de santé publique, bien sûr.

    “J’espère que les nombreuses familles confinées vont profiter de cette période pour être plus tactiles”, a-t-elle déclaré.

    Les personnes qui vivent seules bénéficient déjà moins des bienfaits du toucher en temps ordinaire, et la pandémie pourrait bien aggraver les choses. Zoom et Google Hangouts sont des outils formidables pour rester en contact, mais Heather MacIntosh nous rappelle tout de même un point que nous avons tendance à oublier: il ne s’agit pas de véritables interactions. Je ne fais que regarder une image de toi qui regarde une image de moi. Alors, que faire ?

    “Les gens qui vivent seuls vont nécessairement avoir moins de contacts physiques avec les autres. Ils vont donc devoir se débrouiller par eux-mêmes”, déclare Tiffany Field. En d’autres termes, nous devons littéralement prendre les choses en main.

    La directrice du Touch Research Institute, qui est également confinée seule en ce moment, suggère de se mettre à l’automassage afin que notre peau reste stimulée et nos cellules activées. Massez-vous en exerçant une pression modérée avec vos mains ou, si cela vous gêne, avec une balle de tennis.

    Sous la douche, utilisez une éponge végétale en loofah, une brosse dotée d’un long manche ou des savons exfoliants. Ces gestes peuvent sembler anodins, mais Tiffany Field assure qu’ils permettent d’activer la peau, et donc de contrer les effets néfastes engendrés par une privation de contact physique.

    Heather MacIntosh précise tout de même que notre cerveau sait faire la différence entre les gestes que nous accomplissons nous-mêmes et ceux qui proviennent de quelqu’un d’autre. Se masser soi-même les pieds ne sera jamais tout à fait pareil que de se faire masser.

    Toutefois, les bienfaits du toucher peuvent être obtenus de bien d’autres façons, en chantant ou en regardant des comédies par exemple, pour stimuler la production d’ocytocine, une hormone qui nous aide à nous sentir bien et à nouer des liens, ou encore en faisant de longues promenades pour activer le nerf vague.

    “Les activités telles que le yoga ou la méditation n’ont apparemment pas grand-chose à voir avec un contact physique, mais permettent de stimuler les mêmes parties du cerveau et les mêmes processus chimiques ”, explique Heather MacIntosh.

    Ces deux expertes m’ont ainsi encouragée à ne pas rester assise devant mon ordinateur à longueur de journée, ce qui, pour être honnête, résumait mon quotidien jusqu’ici. Après ces interviews, j’ai essayé de me masser les pieds, les épaules et toutes les parties du dos que je suis parvenue à atteindre. J’ai aussi fait une longue promenade.

    Ce soir-là, j’ai regardé Netflix en faisant des étirements, plutôt que de rester affalée sur le canapé. Je ne saurais dire si c’est parce que j’avais simplement besoin d’exercice ou parce que ma peau avait besoin d’être activée, mais j’ai l’impression que ça m’a fait du bien. À la fin de la journée, je me sentais mieux, alors j’ai décidé de continuer sur cette voie.

    «Je me console en pensant à mon père, qui me serrera fort dans ses bras à la fin de la pandémie. Mais au fond de moi, je me demande si je ne vivrai pas cette étreinte comme une imprudence plutôt que comme un soulagement.»

    - Ishani Nath

    Les recherches sur le toucher parlent de “faim de peau”. Ce terme peut sembler quelque peu répugnant au premier abord mais, comme l’explique Tiffany Field, il ne s’agit que d’une métaphore pour parler de ceux qui manquent de contacts physiques et dont la peau a « faim de mouvement ». L’anthropologue Zoë H. Wool ajoute qu’il ne faut cependant pas oublier que le désir d’être touché se traduit différemment selon les individus.

    “Renoncer aux contacts physiques, ça ne veut pas dire la même chose pour tout le monde. Notre rapport au toucher dépend beaucoup de notre histoire, de la manière dont ces expériences ont été vécues par le passé”, déclare t-elle.

    Un assistant de recherche de l’université Rice a observé que de nombreux individus, à l’instar des personnes atteintes de troubles du spectre autistique, n’apprécient guère d’être touchés de manière générale. Il est probable que ceux qui n’étaient déjà pas de grands fans des câlins ou des contacts physiques ne ressentent aucun manque pour le moment, et ce ne sera peut-être jamais le cas.

    Pour d’autres, se saluer d’une accolade ou d’une bise est une pratique culturellement très ancrée. S’en priver peut-être vécu comme un traumatisme.

    Je me console en pensant à mon père, qui me serrera fort dans ses bras à la fin de la pandémie. Mais au fond de moi, je me demande si je ne vivrai pas cette étreinte comme une imprudence plutôt que comme un soulagement.

    D’après Zoë H. Wool, nous ne pouvons pas prédire si notre perception du toucher sera affectée par la situation. Nous devrons le vivre pour le savoir. En attendant, Heather MacIntosh conseille de prendre conscience des répercussions d’un manque de contacts et de faire le nécessaire pour rester en bonne santé physique et mentale.

    “La distanciation physique est nécessaire pour nous protéger les uns les autres, mais n’oubliez pas de prendre soin de vous”, conclut-elle.

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  • 01/05/2020 à 22h38

    Cela pourrait être un remède contre le coronavirus. Un essai clinique donne de l'espoir: les patients traités avec le Remdesivir se rétablissent plus rapidement. La Maison Blanche parle de signes "très positifs".

    Il devient ainsi le premier médicament spécifiquement autorisé pour lutter contre le nouveau coronavirus.

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  • À la Poste, le PDG se réjouit des colis, le service public pâtit, les postiers morflent

    par Marie Toulgoat (Politis), Rachel Knaebel 29 avril 2020

    Depuis le début du confinement, la direction de La Poste a tardé à protéger ses travailleurs, fermé puis rouvert des bureaux, et n’a donné aucune consigne claire sur les opérations à prioriser. Résultat : les postiers sont inondés de colis, et les usagers doivent faire de longues queues pour des opérations indispensables.

    Le 16 mars, Emmanuel Macron annonce l’entrée en confinement de tout le pays. « Nous avons eu un CHSCT [comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail] ce jour-là. À la fin de la réunion, la décision de la direction a été de ne laisser que 47 bureaux ouverts sur les 400 alors actifs en Bretagne, pour respecter les règles du confinement et parce que, entre les personnes qui doivent rester chez elles pour garder leurs enfants et celles qui sont particulièrement fragiles car en affection longue durée, on perdait un effectif important, retrace Stéphane Gefflot, représentant des guichetiers de La Poste en Bretagne et délégué Sud-PTT. Le lendemain ou le surlendemain, on a eu un rectificatif pour ouvrir en fait 70 bureaux dans la région. »

    Le 18 mars, le délégué du personnel reçoit un coup de fil d’un collègue de Dinard. « Il me dit : “Ce serait bien que tu passes voir la situation.” Ils étaient huit guichetiers au lieu de trois environ d’habitude ! Les guichetiers des bureaux fermés avaient été rapatriés là… » Voilà comment la gestion du confinement a commencé à La Poste, ancien établissement public devenu société anonyme depuis 2010, qui fait travailler 250 000 personnes.

    Partout, la réorganisation des services et du travail s’est faite dans l’impréparation, rapportent plusieurs postiers. Il n’y avait pas de plan, pas de masques pendant plusieurs semaines, les consignes ont changé d’une zone à l’autre et d’un jour sur l’autre. « À l’annonce du confinement, la première chose qu’on a demandé, c’est de fermer pendant deux ou trois jours pour pouvoir s’organiser, savoir quelles opérations nous allions continuer à faire, quels bureaux resteraient ouverts, quelles protections nous aurions. Cela nous a été refusé, relate Arnaud Vossier, guichetier et représentant du personnel au CHSCT pour les trois départements Isère, Drôme et Ardèche. Alors, nous nous sommes adaptés tout en travaillant. Dans les premiers jours, la doctrine de la direction était, comme celle du gouvernement, que les masques, c’était pour les malades, et qu’un guichetier, s’il était malade, il rentrait chez lui, et s’il venait travailler, il ne devait pas porter de masque. » Les postiers de Grenoble ont aussi dû bricoler des protections aux guichets avec « des films plastiques récupérés ». Ce n’est que fin mars que des plexiglas leur ont été fournis.

    © Pedro Brito Da Fonseca

    Les équipements de protection ont tardé à venir partout. « Nous avons fait valoir notre droit de retrait pour avoir du gel hydroalcoolique », dit une factrice de Chambéry. « Ils ont approvisionné au fil de l’eau en masques et en gel. Pour les plexiglas, dans les bureaux de Bretagne, nous ne les avons obtenus que le 2 ou 3 avril. Les guichetiers ont travaillé plus de deux semaines sans », indique Stéphane Gefflot. Pendant ce temps, les cas de Covid testés positifs ou suspectés se multiplient parmi les postiers. Le 27 mars, le syndicat Sud-PTT dit avoir connaissance de plus de 850 cas avérés ou de suspicion de Covid-19 chez des travailleurs de La Poste à travers la France [1].

    Sur ce point aussi, la politique de La Poste a changé ces dernières semaines. Stéphane Gefflot rapporte que « pendant la deuxième quinzaine de mars, lorsqu’il y avait une suspicion de Covid chez un postier, on plaçait tout le personnel qui travaillait dans son bureau en confinement. Puis, la direction a dit qu’il fallait identifier quelles relations la personne suspectée avait eu avec ses collègues. Seuls étaient confinés ceux qui avaient passé 15 minutes à parler avec le collègue suspecté de Covid à moins de 30 centimètres. Depuis début avril, plus aucun bureau n’est fermé pour cause de suspicion. »

    « Le service minium que La Poste doit fournir, ce n’est quand même pas pour enrichir une boîte comme Amazon ! »

    Quelques jours après le début du confinement, pour diminuer les risques de contamination dans les équipes, La Poste réduit les jours de travail des postiers. En conséquence, la distribution du courrier n’a plus lieu que trois jours par semaine. Pour certains facteurs, comme celle de Chambéry ou le guichetier de Grenoble, cette décision était « idiote », « ridicule ». Elle a fait attendre des usagers pour recevoir du courrier, privé des abonnés de la lecture quotidienne de leurs journaux, et elle a excédé les éditeurs de presse papier. Finalement, La Poste est revenue là-dessus aussi. Le courrier est distribué quatre jours par semaine depuis la semaine du 20 avril, avant de repasser bientôt à cinq puis six jours.

    D’autres mesures permettant de réduire les risques n’ont été mises en place que parce que les travailleurs ont fait pression. « Il a fallu qu’on insiste pour avoir des prises de service décalées. En temps normal, nous sommes 100 le matin pendant deux heures dans le centre de tri au moment des prises de service. Aujourd’hui, la moitié arrive à 6 h 15, l’autre à 8 h 15. Mais cela a pris deux semaines pour arriver à cela », relate la factrice de Chambéry. Autre question épineuse : quelles opérations fallait-il prioriser, avec moins de bureaux, moins de personnels, et des règles de distanciation qui allongent les temps d’attente à l’entrée des bureaux. « Dans notre bureau, on a bataillé pour définir les besoins vitaux. Car on est inondé par une quantité astronomique de colis. Le service minimum que La Poste doit fournir, ce n’est quand même pas pour enrichir une boîte comme Amazon ! », dénonce Arnaud Vossier, à Grenoble. En Bretagne, « il y a eu une tergiversation pendant les quinze premiers jours, un coup, on faisait de l’affranchissement, un coup on n’en faisait pas. Donc, cela crée des incivilités parce qu’il n’y avait aucune norme. Nous recevions des ordres et des contre-ordres. Alors que les choses vitales, ce sont les prestations sociales, les retraits d’argent et pouvoir venir chercher ses recommandés », détaille Stéphane Gefflot.

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    Pour Nicolas Galepides, secrétaire général de Sud-PPT à La Poste, il faut que « les missions de l’entreprise soient définies par l’État, parce que c’est quand même lui la tutelle ». Fin mars, Sud-PTT attaque La Poste en référé, c’est-à-dire en procédure d’urgence, sur cette question et sur la sécurité des postiers pendant la crise du Covid. Le syndicat demande une évaluation des risques professionnels. Le 6 avril, Sud-PTT révèle que l’avocat de la direction de La Poste a fourni, au cours de la procédure, un document attestant que l’entreprise avait en stock 24 millions de masques de protection ! Ce n’est pourtant que quelques jours plus tôt que la plupart des agents avaient commencé à en recevoir. Le 8 avril, devant le Sénat, le PDG de La Poste, Philippe Wahl, se défend en disant qu’« il n’y a pas d’affaire de masques cachés. Ils n’ont jamais été cachés. » Les stocks auraient été constitués au moment de la grippe H1N1, en 2009-2010.

    Près de Rennes un centre de tri avec 200 0000 colis et 170 intérimaires

    Le 9 avril, le tribunal de Paris rend son jugement sur l’action en référé de Sud-PTT. La justice oblige La Poste à produire un document d’évaluation des risques professionnels du Covid en son sein, comprenant « le recensement de l’ensemble des activités postales estimées essentielles et non essentielles à la vie de la Nation ». « Dès la semaine qui a suivi le jugement, on a vu sur nombre d’ordres du jour de CHSCT cette évaluation des risques professionnels. Depuis le référé, c’est laborieux, mais il y a des avancées concernant les conditions de travail », concède Nicolas Galipedes. Depuis, La Poste réalise des évaluations des risques professionnels (EvRP). Mais Stéphane Gefflot reste très sceptique sur la réelle bonne volonté de la direction : « La semaine dernière, je me suis rendu dans les bureaux pour réclamer les EvRP. Quand on les compare, ils sont totalement identiques ! Ce sont des copié-collés. On ne peut pas avoir les mêmes évaluations des risques quand la configuration des locaux, les effectifs, la population sont différentes. »

    Au niveau local, des CHSCT avaient déjà saisi l’inspection du travail avant le jugement du 9 avril. Comme à Moirans, en Isère, ou à Lisieux, dans le Calvados, où l’inspection du travail a mis en demeure la direction de La Poste de protéger les travailleurs (voir cet article de Politis). En Ille-et-Vilaine, les représentants des postiers ont alerté sur la situation au centre de tri du Rheu, près de Rennes. Guillaume Faligot est travailleur de nuit dans ce centre. Il y est aussi délégué du personnel : « L’inspection du travail a ordonné à la direction de la plateforme de faire respecter les mesures barrières et de modifier les procédures d’accueil pour les chauffeurs. Avant, les agents qui accueillaient les chauffeurs n’étaient pas du tout protégés, ils n’avaient pas de masques, et on ne limitait pas le nombre de personnes dans le local qui est pourtant très étroit. »

    « La Poste a rouvert des infrastructures non pas en fonction des besoins des usagers, mais de la possibilité de faire du business »

    Au centre de tri du Rheu, comme dans les bureaux de poste et dans les sacoches des facteurs, depuis le début du confinement, c’est l’inondation de colis. « Jamais il n’y a eu autant d’envois de colis ! », s’est réjoui Philippe Wahl le 9 avril [2]. « Nous sommes à plus de 200 000 colis par jour, sachant que nous travaillons aussi avec un sous-traitant qui met à disposition un entrepôt où ils font entre 45 000 et 50 000 colis par jour en plus, calcule Guillaume Faligot. L’activité au centre de tri est actuellement égale, voire supérieure à ce qui se passe habituellement pendant la période de Noël. Comme nous avons de l’absentéisme dû à la crise sanitaire, La Poste fait appel à de nombreux intérimaires, environ 170, pour 140 titulaires. En étant aussi nombreux sur la plateforme, c’est très compliqué de respecter les mesures barrières. » En plus, selon le délégué du personnel, les travailleurs du Rheu n’ont été approvisionnés en masques et gants que mi-avril.

    Des images prises au centre de tri de Rheu, près de Rennes, mi-avril. ©DR.

    Le débat a lieu au sein des travailleurs de La Poste pour savoir s’il ne faudrait pas réduire l’activité de colis pendant le confinement. Pour Nicolas Galepides, le problème est surtout que « La Poste a rouvert des infrastructures non pas en fonction des vrais besoins des usagers, mais en fonction de la possibilité de faire du business ». Le confinement a en fait jeté une lumière crue sur la double injonction faite aux postiers : assurer un service public vital tout en livrant des colis d’Amazon pour faire du chiffre.

    Lorsque certains médias les ont accusés de tous les maux, la contradiction a parfois été brutale pour les travailleurs de La Poste, confrontés à la colère des usagers contre l’attente au guichet et le courrier qui n’arrive pas. Arnaud Vossier témoigne qu’« au début, les relations avec les usagers, ça allait. Mais quand les politiques ont commencé à s’y mettre, puis TF1, ça a été très dur. La communication désastreuse au sommet de La Poste nous met en danger ». Agnès Samson, factrice dans le Gers, dit également faire face « à de l’agressivité parfois », mais, ajoute-t-elle, « il y a aussi des gens qui nous disent “bravo, vous êtes un lien important, je vous félicite”. » Le 23 avril, le PDG de la Poste annonçait fièrement que 10 000 bureaux et points relais seraient ouverts à la fin du mois. Ce qu’il n’a pas rappelé, c’est que depuis dix ans, La Poste devenue société anonyme a fermé plus de 3 000 bureaux de poste à travers le pays [3].

    Nous avons contacté la direction de La Poste, qui n’a pas répondu à nos questions.

    Rachel Knaebel (Basta !), Marie Toulgoat (Politis)

    Photo : © Pedro Brito Da Fonseca

    - Lire aussi : « La Poste n’est plus qu’un fantôme de service public, c’est une société anonyme, une machine à fric »

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  • Fabrication, port, lavage... le guide pratique du masque grand public

    Le déconfinement ne pourra avoir lieu sans le port massif de masques. Ceux-ci seront rendus obligatoires dans les transports ou les collèges et jugés "préférables" dans de nombreux autres cas... après avoir été déconseillés au début de la crise. Comment bien les ajuster ? Quelles précautions prendre ? Comment les laver ? Voici quelques réponses à vos questions.
    13:00 | mis à jour à 15:40 -
     
    Le port du masque devient indispensable pour contrer le virus. Photo Joel SAGET/AFP
     
     
     
     

    Quels masques et quand ?

    A partir de ce lundi 4 mai, les masques déjà vendus en pharmacie ou bureaux de tabac le seront aussi dans certaines enseignes de la grande distribution, et partout le 11. Ces "masques grand public" ou "masques barrières", sont principalement en tissu. Les masques de protection sanitaire (chirurgicaux ou FFP2), eux, sont toujours destinés en priorité au personnel soignant.

    Pour rappel :

    Infographie Visactu

    Quelle efficacité ?

    Selon le guide de référence de l’association française de normalisation AFNOR, en "bec de canard" ou "à plis", les masques vendus doivent ainsi filtrer au moins 70 % des particules de 3 microns émises par le porteur, tout en permettant une "respirabilité" suffisante. Car inutile de rappeler que le virus s’attrape par les postillons qui s’échappent.

    Attention aux masques que vous fabriquez chez vous

    Les Français se sont aussi mis à la couture et fabriquent leurs propres masques pour affronter les prochains mois. Pour recevoir l’homologation délivrée par la Direction générale de l’Armement et l’Institut français du textile et de l’habillement, les masques doivent être soumis à un protocole de tests pour garantir leur niveau de protection.

    Mais pour les défenseurs des masques, n’importe quel modèle est toujours mieux que rien. L’AFNOR appelle toutefois à être "vigilant" pour les masques avec des coutures "verticales, le long du nez, de la bouche et du menton", qui comportent un risque de fuite par cette couture.

    L’association recommande aussi l’utilisation d’au moins deux ou trois couches d’un ou plusieurs tissus souples, d’éviter les tissus trop chauds ou irritants, et de ne pas ajouter de matériaux comme des sacs aspirateur ou des filtres à café.

    Comment bien mettre son masque ?

    Pour que le masque soit efficace, il faut qu’il soit bien mis. Il faut donc apprendre à l’utiliser de façon adéquate, pour ne pas risquer de se contaminer en touchant la face avant, potentiellement souillée par des postillons.

    L’AFNOR conseille de porter le masque sur une peau nue, c’est-à-dire sans présence de cheveux ou de poils. Avant de le mettre, il faudra se laver les mains à l’eau et au savon ou au gel hydroalcoolique.

    Placez le masque sur le visage (bouche et nez couverts), la barrette nasale (si elle existe) sur le nez. Ensuite, tenez le masque et passez les élastique derrière les oreilles. Abaissez ensuite le bas du masque sous le menton. L’AFNOR précise encore : "Pour vérifier l’étanchéité, couvrir le masque d’un film plastique et en inspirant, le masque doit se plaquer sur le visage".

    Une fois que le masque est installé sur votre visage, ne le touchez plus ! Pour le retirer, lavage des mains aussi, avant et après. Il faut l’enlever par les attaches, surtout sans toucher l’avant potentiellement contaminé.

    Combien de temps peut-on le garder ?

    Même pour les masques en tissu, la durée maximale d’utilisation recommandée est de 4 heures. Pour une personne passant la journée dehors, l’AFNOR suggère donc de partir avec trois masques, un pour le matin, un pour l’après-midi et un de secours.

    L’association note toutefois que le masque peut servir plusieurs fois avec une durée d’utilisation cumulée de 4 heures, s’il est retiré et remis en respectant les consignes, et stocké ou accroché avec le moins de contact possible pour éviter sa contamination.

    Et pour les enfants ?

    Il ne faut pas faire porter de masque aux moins de trois ans, en raison de risques d’étouffement. Le gouvernement l’interdit d’ailleurs à la maternelle.

    Evidemment, pour les enfants plus grands comme les adultes, le masque ne dispense pas des gestes barrière et de la distanciation sociale.

    Comment bien laver le masque ?

    Quel que soit le modèle en tissu, l’Agence du médicament (ANSM) recommande un lavage en machine de minimum 30 minutes à 60°C, suivi d’un séchage en sèche-linge ou à l’air libre, puis d’un repassage à une température adaptée au tissu.

    Les masques souillés (qui peuvent être stockés dans un contenant fermé pour éviter de les laver un à un) peuvent être lavés avec d’autres textiles comme les serviettes ou les draps qui supportent un cycle à 60°C.

    Pour se débarrasser du virus, le micro-ondes ou le congélateur ne sont pas recommandés. Et faire bouillir le masque dans l’eau risque de le dégrader. Quant au sèche-cheveux, il peut seulement aider à finir le séchage, après lavage, en évitant une température trop élevée qui dégraderait le tissu, selon l’AFNOR.

    Combien de temps va-t-il être efficace ?

    Même lavable, le masque en tissu n’est pas utilisable indéfiniment. Les versions industrielles doivent pouvoir passer sans encombre 5 lavages, mais certains peuvent supporter 20 ou 30 lavages.

    Les masques cousu main sont a priori moins résistants.

    Dans tous les cas, au moindre signe d’usure, il faut le jeter. Préférablement en le plaçant dans un double emballage.

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  • Coronavirus : en Italie, les écoles ne rouvriront pas avant septembre, annonce Giuseppe Conte

    Le président du Conseil a également confirmé que le gouvernement travaillait sur un plan de déconfinement des Italiens et de réouverture des activités industrielles à court terme, à partir du 4 mai.

    Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, dans son bureau à Rome, le 23 avril 2020.Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, dans son bureau à Rome, le 23 avril 2020. (HANDOUT / PALAZZO CHIGI PRESS OFFICE / AFP)

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    franceinfo avec AFPFrance Télévisions

    Mis à jour le 26/04/2020 | 11:23
    publié le 26/04/2020 | 11:09

    Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a promis la réouverture des écoles pour septembre, dans une interview publiée dimanche 26 avril par le quotidien La Repubblica (en italien). "L'école est au centre de nos pensées, (...) mais tous les scénarios préparés par un comité d'experts prévoyaient des risques élevés de contagion en cas de réouverture [avant septembre]", a-t-il déclaré. "C'est la santé de nos enfants qui est en jeu", a poursuivi Giuseppe Conte, alors que les établissements scolaires sont fermés depuis début mars en raison de l'épidémie de Covid-19, qui a fait plus de 26 000 morts dans le pays.

    >> Suivez les dernières informations sur la pandémie de coronavirus dans notre direct

    Le Premier ministre italien a également confirmé que le gouvernement travaillait sur un plan de déconfinement des Italiens et de réouverture des activités industrielles à court terme, à partir du 4 mai. "Nous travaillons (...) pour permettre la réouverture d'une bonne partie des entreprises, du secteur manufacturier à la construction", a-t-il détaillé. Ce plan sera annoncé "au plus tard au début de la semaine prochaine", mais les entreprises devront assurer "un respect rigoureux des protocoles de sécurité", comme la distanciation sociale et le port du masque, a-t-il souligné.

    Les restrictions de déplacement bientôt assouplies

    Giuseppe Conte a assuré que son gouvernement souhaitait donner "un horizon temporaire clair à tous les opérateurs économiques", y compris les bars, restaurants et autres activités touristiques qui ouvriront en dernier, afin de leur permettre d'"adopter toutes les précautions utiles permettant un nouveau départ, dans des conditions de sécurité maximale".

    Concernant la liberté de déplacement, aujourd'hui limitée à l'intérieur de la commune d'appartenance et liée aux seules exigences de travail et de santé qu'un citoyen doit confirmer par une déclaration sur l'honneur, il a évoqué "des mesures moins rigoureuses", sans autre détail. "Nous ne sommes pas encore en mesure de restaurer la pleine liberté de mouvement, mais nous ferons en sorte de permettre davantage de déplacements, tout en maintenant les garanties de prévention et d'endiguement de la contagion", a promis le chef du gouvernement italien.

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  • [Récap] Covid-19, le tableau de bord de la crise

    Sylvain Arnulf , , ,

    Publié le 16/03/2020 À 18H28, mis à jour le 24/04/2020 À 19H26

     

    Infographie L’Usine Nouvelle vous informe depuis janvier 2020 sur la crise du coronavirus Covid-19. Retrouvez dans cet article l’ensemble de nos contenus sur le sujet, réactualisé chaque jour.

     

     

     http://www.bilancoronavirus.fr/

    Infographie : Sourya Nirasay - cliquez ici pour l'afficher en grand format

     

    L'épidémie de SARS-CoV-2 en France est "massive" et "sévère" mais la situation s'améliore peu à peu. Le nombre de patients hospitalisés en soins intensifs pour infection Covid a fortement diminué depuis le plus haut du 9 avril (plus de 7 200 patients à l'époque). Ils sont 4 870 au 24 avril (183 lits occupés de moins que la veille). Des régions restent néanmoins en tension, comme l'Ile-de-France. La capacité "normale" de réanimation d'avant la crise (5 000 places) est toujours largement dépassée, avec plus de 7000 personnes hospitalisés en réanimation toutes pathologies confondues. Depuis le 1er mars, plus de 15 000 personnes sont passées dans les services de réanimation français pour des pathologies liées au Covid-19.

     

    Le nombre de personnes admises à l'hôpital, tous services confondus, est passé sous la barre des 30 000 le 22 avril pour la première fois depuis le 8 avril et s'y maintient (28 658 au 24 avril). Une accalmie à accueillir avec prudence, car l'épidémie reste dynamique et de nouveaux patients arrivent toujours dans les services hospitaliers (1 346 ce 24 avril)

     

    Le nombre de décès dans les établissements hospitaliers reste élevé, avec 389 décès supplémentaires en vingt-quatre heures le 24 avril (en hausse par rapport à la veille). La France déplore 13 852 décès dans les hôpitaux et 8 393 dans les établissements médico-sociaux. 

     

     

     

    La course au vaccin et aux traitements

     

    Face à cette épidémie, les équipes de chercheurs du monde entier s'activent pour tenter de mettre au point des traitements et un vaccin. La France est en pointe dans cette lutte. Notre dossier. Plus de 130 traitements en combinaison sont aujourd'hui testés dans le monde à travers 300 programmes d'essais cliniques. 80 types de molécules sont évaluées.

     

    Sanofi et son partenaire américain Regeneron ont annoncé qu'ils allaient tester leur médicament Kevzara dans le traitement du Covid-19. Le français estime que la mise au point d'un vaccin contre le coronavirus sera cruciale "si l'épidémie qui paralyse la planète depuis plusieurs mois devait devenir saisonnière". Il va aussi s'associer avec le laboratoire GSK pour développer un vaccin.

     

    Sanofi surproduit de l'hydroxychloroquine pour en fournir aux hôpitaux en Europe et aux Etats-Unis. Le 23 mars, le Haut conseil de santé publique recommande cependant de ne pas utiliser de traitement à la chroloquine, sauf dans les cas les plus graves et sur décision collégiale de l'équipe soignante. On vous explique la différence entre chloroquine et hydroxychloroquine.

     

    La biotech Xenothera, basée à Nantes, vient de signer un accord avec le LFB pour la production des lots cliniques d’un traitement contre les infections à coronavirus, dont celle du Covid-19. 

     

    La France veut augmenter sa capacité à mener de nombreux tests. Le breton NG Biotech va lancer la production d’un premier test sérologique de Covid-19 en France. Sanofi planche sur une solution d'auto-diagnostic rapide sur smartphone. Le groupe franco-britannique de diagnostic Novacyt est en route pour doubler les capacités de production de son test PCR pour le Covid-19.

     

     

    Les restrictions de déplacements

     

    Le virus circule désormais partout en France, qui en est au stade 3 de l'épidémie. Depuis le 16 mars à midi, les déplacements et regroupements seront fortement restreints : la population a été placée en confinement. Le 13 avril, Emmanuel Macron a annoncé une prolongation du confinement au moins jusqu'au lundi 11 mai.

     

    Les modalités d'un déconfinement commencent à être évoquées. Des outils de suivi numériques pourraient être utilisés. Le projet d'une application baptisée Stop Covid a été dévoilé ce 8 avril. Des masques grand public devraient être disponibles pour la population, et rendus obligatoires dans certaines circonstances.

     

    Épidémiologistes et scientifiques estiment que la sortie de crise pourrait prendre des mois.

     

     

     

    La mobilisation des PME et grandes entreprises

     

    Masques, gel hydroalcoolique, respirateurs... Des usines françaises tournent à plein régime pour fournir les ressources nécessaires aux soignants. Une véritable course contre le montre. Notre dossier.

     

    LVMH, le numéro un mondial du luxe, produit du gel hydroalcoolique et des masques dans ses usines françaises.  L'Oreal en produit également dans ses usines ou, de façon plus surprenante, STmicroelectronics. L'industrie textile française s'adapte. Les entreprises de l'agroalimentaire comme Tereos et Pernod Ricard participent aussi à l'effort. Des entreprises font don de leur stock de masques.

     

    Un consortium a été formé autour d'Air Liquide pour fabriquer davantage de respirateurs. PSA en assemble dans son usine de Poissy.

     

     

     

    Les usines paralysées, timide redémarrage

     

    Renault, PSA, FCA, Toyota, Renault Trucks, Michelin... les annonces de fermetures temporaires d'usines se sont multipliées dans l'automobile. Idem pour le site de Bombardier dans le Nord. En cause : la difficulté à s'approvisionner et la volonté de protéger les salariés et limiter leurs déplacements. Découvrez notre récapitulatif des usines fermées en France. 

     

    L'activité reprend progressivement. Des préconisations commencent à être émises pour encadrer la reprise du travail en toute sécurité, secteur par secteur. L'exemple d'Amazon doit éclairer les industriels qui souhaitent maintenir leur activité ou rouvrir rapidement...

     

    L'usine Toyota d'Onnaing doit être le premier site du secteur automobile à redémarrer le 21 avril.

     

     

     

    L’adaptation des entreprises et des salariés

     

    Le gouvernement prévoit un panel de mesures pour accompagner les entreprises en difficulté durant la crise. Notre guide pratique. 

     

    On vous explique en quoi consiste un Plan de continuité d'activité ou comment bénéficier de mesures de chômage partiel. Un nouveau coup de pouce a été donné à ce dispositif le 31 mars.

     

    Salariés, nous vous expliquons comment vous adapter au mieux à cette période de confinement. Le télétravail, par exemple, ça ne s'improvise pas et ça demande de l'organisation : quelques conseils et vos droits et devoirs. Et de bonnes pratiques à adopter.

     

    Et toutes les questions que vous vous posez encore sur le droit de retrait ou le chômage partiel. La loi instaurant un état d'urgence sanitaire prévoit de nouvelles dispositions pour les entreprises. La prime Macron a été adaptée : les salariés particulièrement sollicités pendant cette période pourront la toucher, si leur entreprise  le souhaite. Elle a même été portée à 2000 euros pour les entreprises disposant d'un accord d'intéressement.

     

    Certaines entreprises ont scellé de nouveaux accords sociaux prévoyant des mécanismes de solidarité entre salariés. L'automobile est en pointe sur ce sujet avec des accords innovants chez Renault, PSA et Renault Trucks.

     

    On fait aussi le point sur les entreprises qui ont modifié leurs prévisions, réduit ou supprimé leurs dividendes et baissé le salaire de leurs dirigeants.

     

     

     

    Les conséquences économiques

     

    Secteur par secteur, on fait le point sur les perturbations des différents secteurs économiques. Bruno Le Maire table sur la pire récession depuis la deuxième guerre mondiale.  L'industrie n'est plus qu'à 56 % de ses capacités de production, selon la Banque de France, qui table sur une baisse du PIB de 6% au premier trimestre 2020. Le gouvernement ne cesse d'abaisser ses prévisions de croissance.

     

    110 milliards d'euros d'aides ont été débloquées pour les entreprises et les salariés par le ministère de l'Economie. Un nouveau volet de mesures a été dévoilé le 15 avril. L'Eurogroupe a finalement adopté un plan d'urgence doté de 500 milliards d'euros.

     

    Certaines entreprises ont décidé de modifier leurs prévisions pour 2020 ou de ne pas verser de dividendes cette année.

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