Lors de sa conférence de presse quotidienne, Donald Trump a annoncé que l'Agence américaine du médicament (FDA) autorisait l'utilisation en urgence de l'antiviral remdesivir, qui écourte la durée de rétablissement des patients malades du Covid-19.
"Je suis heureux d'annoncer que Gilead a obtenu de la FDA l'autorisation d'utilisation en urgence pour le remdesivir", a-t-il indiqué depuis la Maison Blanche.
L'autorisation permet au remdesivir d'être utilisé par les hôpitaux pour les malades graves du Covid-19 qui ont besoin d'oxygène, par exemple sous respirateurs, sans avoir besoin de participer à un essai clinique. Il sera distribué en priorité dans les hôpitaix des villes les plus touchées par la pandémie.
"Il est raisonnable de penser que le remdesivir puisse être efficace contre le Covid-19 et que, étant donné qu'il n'existe pas de traitements alternatifs adéquats, approuvés ou disponibles, les avantages connus et potentiels pour traiter ce virus sévère et mortel sont supérieurs aux risques connus et potentiels posés par l'utilisation du médicament", a déclaré la FDA.
Critiques de la communauté scientifique
Quelques jours auparavant, le laboratoire américain Gilead avait annoncé que ce traitement avait montré des résultats "positifs" chez des patients infectés, dans le cadre d'un essai clinique contre placebo, mené en partenariat avec les Instituts de santé américains (NIH) sur 800 malades du Covid-19. Une autre étude, sur un plus petit groupe de personnes, avait elle émis des doutes sur l'efficacité de ce produit.
Médicament expérimental qui avait initialement été développé pour soigner les malades de la fièvre hémorragique Ebola, le remdesivir est le premier médicament ayant prouvé son efficacité contre le nouveau coronavirus.
"Bien que les résultats soient clairement positifs du point de vue de leur sens statistique, ils sont modestes", avait dit jeudi le directeur de l'Institut national des maladies infectieuses, Anthony Fauci.
Les résultats suggèrent que le remdesivir réduit le risque de mort, mais cette donnée est considérée comme moins fiable car en dessous du niveau de pertinence statistique. 8% des patients traités, contre 11,6% dans le groupe témoin, sont décédés lors de cet essai.
Mais les résultats complets de l'essai n'ont pas été publiés, ce qui a suscité des critiques de la part de la communauté scientifique qui attend que l'étude soit évaluée et publiée par une revue médicale.