• Carte du déconfinement : votre département sera-t-il rouge ou vert ?

    Fabien Dabert, Mis à jour le 30/04/20
    Linternaute.com

    Carte du déconfinement : votre département sera-t-il rouge ou vert ? CARTE CORONAVIRUS. Ce jeudi, le ministère de la Santé dévoile une carte de France affichant en rouge les départements qui ne répondent pas aux critères déterminés pour appliquer le déconfinement. Explications et dernières infos.

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    L'essentiel
    • Le plan de déconfinement va se déployer à partir du 11 mai en France en fonction des spécificités territoriales, martèle depuis mardi le Premier ministre. Puisque l'épidémie de Covid-19 ne circule pas de la même façon dans l'Hexagone, le déconfinement sera plus strict voire repoussé dans certains départements. Dans lesquels ? Le ministère de la Santé a déterminé des critères permettant d'évaluer le niveau de menace par département : ce jeudi 30 avril en fin d'après-midi, il dévoilera une carte différenciant des départements "en vert", prêts pour le déconfinement du 11 mai, et les départements "en rouge", qui n'ont pas atteint les seuils d'exigence pour que les plan du gouvernement s'y applique dès le 11 mai. Cette carte sera mise en ligne sur cette page dès qu'elle sera rendue publique, le gouvernement l'actualisera tous les jours, pour cristalliser les résultats le 7 mai.
    • Les critères d'évaluation repose sur trois piliers : le taux de cas de contaminations dans la population, le nombre de places disponibles à l'hôpital, la possibilité de tester rapidement la population (plus de détails via le sommaire).
    • La carte du déconfinement par département du ministère de la Santé devrait donc s'appuyer en partie sur le taux de saturation des services de réanimation, le critère, le plus simple à calculer à ce stade. En rapportant le nombre de patients en réanimation dans chaque département avec le nombre de lits de réanimation initialement disponibles (données de Santé publique France et la Drees (2018), voici ce que pourrait donner une telle carte au 30 avril 2020, qui donne un premier éclaircissement sur ce qui sera dévoilé ce jeudi .Si vous ne voyez pas l'infographie, cliquez ici
     
     
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    La réouverture des écoles ne concernera le 11 mai que les crèches, maternelles et élémentaires

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    Déconfinement: réouverture très progressive des maternelles et primaires au 11 mai, sur la base du volontariat, a annoncé Édouard Philippe dans son allocution
     
     

     

     

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  • À la Poste, le PDG se réjouit des colis, le service public pâtit, les postiers morflent

    par Marie Toulgoat (Politis), Rachel Knaebel 29 avril 2020

    Depuis le début du confinement, la direction de La Poste a tardé à protéger ses travailleurs, fermé puis rouvert des bureaux, et n’a donné aucune consigne claire sur les opérations à prioriser. Résultat : les postiers sont inondés de colis, et les usagers doivent faire de longues queues pour des opérations indispensables.

    Le 16 mars, Emmanuel Macron annonce l’entrée en confinement de tout le pays. « Nous avons eu un CHSCT [comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail] ce jour-là. À la fin de la réunion, la décision de la direction a été de ne laisser que 47 bureaux ouverts sur les 400 alors actifs en Bretagne, pour respecter les règles du confinement et parce que, entre les personnes qui doivent rester chez elles pour garder leurs enfants et celles qui sont particulièrement fragiles car en affection longue durée, on perdait un effectif important, retrace Stéphane Gefflot, représentant des guichetiers de La Poste en Bretagne et délégué Sud-PTT. Le lendemain ou le surlendemain, on a eu un rectificatif pour ouvrir en fait 70 bureaux dans la région. »

    Le 18 mars, le délégué du personnel reçoit un coup de fil d’un collègue de Dinard. « Il me dit : “Ce serait bien que tu passes voir la situation.” Ils étaient huit guichetiers au lieu de trois environ d’habitude ! Les guichetiers des bureaux fermés avaient été rapatriés là… » Voilà comment la gestion du confinement a commencé à La Poste, ancien établissement public devenu société anonyme depuis 2010, qui fait travailler 250 000 personnes.

    Partout, la réorganisation des services et du travail s’est faite dans l’impréparation, rapportent plusieurs postiers. Il n’y avait pas de plan, pas de masques pendant plusieurs semaines, les consignes ont changé d’une zone à l’autre et d’un jour sur l’autre. « À l’annonce du confinement, la première chose qu’on a demandé, c’est de fermer pendant deux ou trois jours pour pouvoir s’organiser, savoir quelles opérations nous allions continuer à faire, quels bureaux resteraient ouverts, quelles protections nous aurions. Cela nous a été refusé, relate Arnaud Vossier, guichetier et représentant du personnel au CHSCT pour les trois départements Isère, Drôme et Ardèche. Alors, nous nous sommes adaptés tout en travaillant. Dans les premiers jours, la doctrine de la direction était, comme celle du gouvernement, que les masques, c’était pour les malades, et qu’un guichetier, s’il était malade, il rentrait chez lui, et s’il venait travailler, il ne devait pas porter de masque. » Les postiers de Grenoble ont aussi dû bricoler des protections aux guichets avec « des films plastiques récupérés ». Ce n’est que fin mars que des plexiglas leur ont été fournis.

    © Pedro Brito Da Fonseca

    Les équipements de protection ont tardé à venir partout. « Nous avons fait valoir notre droit de retrait pour avoir du gel hydroalcoolique », dit une factrice de Chambéry. « Ils ont approvisionné au fil de l’eau en masques et en gel. Pour les plexiglas, dans les bureaux de Bretagne, nous ne les avons obtenus que le 2 ou 3 avril. Les guichetiers ont travaillé plus de deux semaines sans », indique Stéphane Gefflot. Pendant ce temps, les cas de Covid testés positifs ou suspectés se multiplient parmi les postiers. Le 27 mars, le syndicat Sud-PTT dit avoir connaissance de plus de 850 cas avérés ou de suspicion de Covid-19 chez des travailleurs de La Poste à travers la France [1].

    Sur ce point aussi, la politique de La Poste a changé ces dernières semaines. Stéphane Gefflot rapporte que « pendant la deuxième quinzaine de mars, lorsqu’il y avait une suspicion de Covid chez un postier, on plaçait tout le personnel qui travaillait dans son bureau en confinement. Puis, la direction a dit qu’il fallait identifier quelles relations la personne suspectée avait eu avec ses collègues. Seuls étaient confinés ceux qui avaient passé 15 minutes à parler avec le collègue suspecté de Covid à moins de 30 centimètres. Depuis début avril, plus aucun bureau n’est fermé pour cause de suspicion. »

    « Le service minium que La Poste doit fournir, ce n’est quand même pas pour enrichir une boîte comme Amazon ! »

    Quelques jours après le début du confinement, pour diminuer les risques de contamination dans les équipes, La Poste réduit les jours de travail des postiers. En conséquence, la distribution du courrier n’a plus lieu que trois jours par semaine. Pour certains facteurs, comme celle de Chambéry ou le guichetier de Grenoble, cette décision était « idiote », « ridicule ». Elle a fait attendre des usagers pour recevoir du courrier, privé des abonnés de la lecture quotidienne de leurs journaux, et elle a excédé les éditeurs de presse papier. Finalement, La Poste est revenue là-dessus aussi. Le courrier est distribué quatre jours par semaine depuis la semaine du 20 avril, avant de repasser bientôt à cinq puis six jours.

    D’autres mesures permettant de réduire les risques n’ont été mises en place que parce que les travailleurs ont fait pression. « Il a fallu qu’on insiste pour avoir des prises de service décalées. En temps normal, nous sommes 100 le matin pendant deux heures dans le centre de tri au moment des prises de service. Aujourd’hui, la moitié arrive à 6 h 15, l’autre à 8 h 15. Mais cela a pris deux semaines pour arriver à cela », relate la factrice de Chambéry. Autre question épineuse : quelles opérations fallait-il prioriser, avec moins de bureaux, moins de personnels, et des règles de distanciation qui allongent les temps d’attente à l’entrée des bureaux. « Dans notre bureau, on a bataillé pour définir les besoins vitaux. Car on est inondé par une quantité astronomique de colis. Le service minimum que La Poste doit fournir, ce n’est quand même pas pour enrichir une boîte comme Amazon ! », dénonce Arnaud Vossier, à Grenoble. En Bretagne, « il y a eu une tergiversation pendant les quinze premiers jours, un coup, on faisait de l’affranchissement, un coup on n’en faisait pas. Donc, cela crée des incivilités parce qu’il n’y avait aucune norme. Nous recevions des ordres et des contre-ordres. Alors que les choses vitales, ce sont les prestations sociales, les retraits d’argent et pouvoir venir chercher ses recommandés », détaille Stéphane Gefflot.

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    Pour Nicolas Galepides, secrétaire général de Sud-PPT à La Poste, il faut que « les missions de l’entreprise soient définies par l’État, parce que c’est quand même lui la tutelle ». Fin mars, Sud-PTT attaque La Poste en référé, c’est-à-dire en procédure d’urgence, sur cette question et sur la sécurité des postiers pendant la crise du Covid. Le syndicat demande une évaluation des risques professionnels. Le 6 avril, Sud-PTT révèle que l’avocat de la direction de La Poste a fourni, au cours de la procédure, un document attestant que l’entreprise avait en stock 24 millions de masques de protection ! Ce n’est pourtant que quelques jours plus tôt que la plupart des agents avaient commencé à en recevoir. Le 8 avril, devant le Sénat, le PDG de La Poste, Philippe Wahl, se défend en disant qu’« il n’y a pas d’affaire de masques cachés. Ils n’ont jamais été cachés. » Les stocks auraient été constitués au moment de la grippe H1N1, en 2009-2010.

    Près de Rennes un centre de tri avec 200 0000 colis et 170 intérimaires

    Le 9 avril, le tribunal de Paris rend son jugement sur l’action en référé de Sud-PTT. La justice oblige La Poste à produire un document d’évaluation des risques professionnels du Covid en son sein, comprenant « le recensement de l’ensemble des activités postales estimées essentielles et non essentielles à la vie de la Nation ». « Dès la semaine qui a suivi le jugement, on a vu sur nombre d’ordres du jour de CHSCT cette évaluation des risques professionnels. Depuis le référé, c’est laborieux, mais il y a des avancées concernant les conditions de travail », concède Nicolas Galipedes. Depuis, La Poste réalise des évaluations des risques professionnels (EvRP). Mais Stéphane Gefflot reste très sceptique sur la réelle bonne volonté de la direction : « La semaine dernière, je me suis rendu dans les bureaux pour réclamer les EvRP. Quand on les compare, ils sont totalement identiques ! Ce sont des copié-collés. On ne peut pas avoir les mêmes évaluations des risques quand la configuration des locaux, les effectifs, la population sont différentes. »

    Au niveau local, des CHSCT avaient déjà saisi l’inspection du travail avant le jugement du 9 avril. Comme à Moirans, en Isère, ou à Lisieux, dans le Calvados, où l’inspection du travail a mis en demeure la direction de La Poste de protéger les travailleurs (voir cet article de Politis). En Ille-et-Vilaine, les représentants des postiers ont alerté sur la situation au centre de tri du Rheu, près de Rennes. Guillaume Faligot est travailleur de nuit dans ce centre. Il y est aussi délégué du personnel : « L’inspection du travail a ordonné à la direction de la plateforme de faire respecter les mesures barrières et de modifier les procédures d’accueil pour les chauffeurs. Avant, les agents qui accueillaient les chauffeurs n’étaient pas du tout protégés, ils n’avaient pas de masques, et on ne limitait pas le nombre de personnes dans le local qui est pourtant très étroit. »

    « La Poste a rouvert des infrastructures non pas en fonction des besoins des usagers, mais de la possibilité de faire du business »

    Au centre de tri du Rheu, comme dans les bureaux de poste et dans les sacoches des facteurs, depuis le début du confinement, c’est l’inondation de colis. « Jamais il n’y a eu autant d’envois de colis ! », s’est réjoui Philippe Wahl le 9 avril [2]. « Nous sommes à plus de 200 000 colis par jour, sachant que nous travaillons aussi avec un sous-traitant qui met à disposition un entrepôt où ils font entre 45 000 et 50 000 colis par jour en plus, calcule Guillaume Faligot. L’activité au centre de tri est actuellement égale, voire supérieure à ce qui se passe habituellement pendant la période de Noël. Comme nous avons de l’absentéisme dû à la crise sanitaire, La Poste fait appel à de nombreux intérimaires, environ 170, pour 140 titulaires. En étant aussi nombreux sur la plateforme, c’est très compliqué de respecter les mesures barrières. » En plus, selon le délégué du personnel, les travailleurs du Rheu n’ont été approvisionnés en masques et gants que mi-avril.

    Des images prises au centre de tri de Rheu, près de Rennes, mi-avril. ©DR.

    Le débat a lieu au sein des travailleurs de La Poste pour savoir s’il ne faudrait pas réduire l’activité de colis pendant le confinement. Pour Nicolas Galepides, le problème est surtout que « La Poste a rouvert des infrastructures non pas en fonction des vrais besoins des usagers, mais en fonction de la possibilité de faire du business ». Le confinement a en fait jeté une lumière crue sur la double injonction faite aux postiers : assurer un service public vital tout en livrant des colis d’Amazon pour faire du chiffre.

    Lorsque certains médias les ont accusés de tous les maux, la contradiction a parfois été brutale pour les travailleurs de La Poste, confrontés à la colère des usagers contre l’attente au guichet et le courrier qui n’arrive pas. Arnaud Vossier témoigne qu’« au début, les relations avec les usagers, ça allait. Mais quand les politiques ont commencé à s’y mettre, puis TF1, ça a été très dur. La communication désastreuse au sommet de La Poste nous met en danger ». Agnès Samson, factrice dans le Gers, dit également faire face « à de l’agressivité parfois », mais, ajoute-t-elle, « il y a aussi des gens qui nous disent “bravo, vous êtes un lien important, je vous félicite”. » Le 23 avril, le PDG de la Poste annonçait fièrement que 10 000 bureaux et points relais seraient ouverts à la fin du mois. Ce qu’il n’a pas rappelé, c’est que depuis dix ans, La Poste devenue société anonyme a fermé plus de 3 000 bureaux de poste à travers le pays [3].

    Nous avons contacté la direction de La Poste, qui n’a pas répondu à nos questions.

    Rachel Knaebel (Basta !), Marie Toulgoat (Politis)

    Photo : © Pedro Brito Da Fonseca

    - Lire aussi : « La Poste n’est plus qu’un fantôme de service public, c’est une société anonyme, une machine à fric »

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  • Fabrication, port, lavage... le guide pratique du masque grand public

    Le déconfinement ne pourra avoir lieu sans le port massif de masques. Ceux-ci seront rendus obligatoires dans les transports ou les collèges et jugés "préférables" dans de nombreux autres cas... après avoir été déconseillés au début de la crise. Comment bien les ajuster ? Quelles précautions prendre ? Comment les laver ? Voici quelques réponses à vos questions.
    13:00 | mis à jour à 15:40 -
     
    Le port du masque devient indispensable pour contrer le virus. Photo Joel SAGET/AFP
     
     
     
     

    Quels masques et quand ?

    A partir de ce lundi 4 mai, les masques déjà vendus en pharmacie ou bureaux de tabac le seront aussi dans certaines enseignes de la grande distribution, et partout le 11. Ces "masques grand public" ou "masques barrières", sont principalement en tissu. Les masques de protection sanitaire (chirurgicaux ou FFP2), eux, sont toujours destinés en priorité au personnel soignant.

    Pour rappel :

    Infographie Visactu

    Quelle efficacité ?

    Selon le guide de référence de l’association française de normalisation AFNOR, en "bec de canard" ou "à plis", les masques vendus doivent ainsi filtrer au moins 70 % des particules de 3 microns émises par le porteur, tout en permettant une "respirabilité" suffisante. Car inutile de rappeler que le virus s’attrape par les postillons qui s’échappent.

    Attention aux masques que vous fabriquez chez vous

    Les Français se sont aussi mis à la couture et fabriquent leurs propres masques pour affronter les prochains mois. Pour recevoir l’homologation délivrée par la Direction générale de l’Armement et l’Institut français du textile et de l’habillement, les masques doivent être soumis à un protocole de tests pour garantir leur niveau de protection.

    Mais pour les défenseurs des masques, n’importe quel modèle est toujours mieux que rien. L’AFNOR appelle toutefois à être "vigilant" pour les masques avec des coutures "verticales, le long du nez, de la bouche et du menton", qui comportent un risque de fuite par cette couture.

    L’association recommande aussi l’utilisation d’au moins deux ou trois couches d’un ou plusieurs tissus souples, d’éviter les tissus trop chauds ou irritants, et de ne pas ajouter de matériaux comme des sacs aspirateur ou des filtres à café.

    Comment bien mettre son masque ?

    Pour que le masque soit efficace, il faut qu’il soit bien mis. Il faut donc apprendre à l’utiliser de façon adéquate, pour ne pas risquer de se contaminer en touchant la face avant, potentiellement souillée par des postillons.

    L’AFNOR conseille de porter le masque sur une peau nue, c’est-à-dire sans présence de cheveux ou de poils. Avant de le mettre, il faudra se laver les mains à l’eau et au savon ou au gel hydroalcoolique.

    Placez le masque sur le visage (bouche et nez couverts), la barrette nasale (si elle existe) sur le nez. Ensuite, tenez le masque et passez les élastique derrière les oreilles. Abaissez ensuite le bas du masque sous le menton. L’AFNOR précise encore : "Pour vérifier l’étanchéité, couvrir le masque d’un film plastique et en inspirant, le masque doit se plaquer sur le visage".

    Une fois que le masque est installé sur votre visage, ne le touchez plus ! Pour le retirer, lavage des mains aussi, avant et après. Il faut l’enlever par les attaches, surtout sans toucher l’avant potentiellement contaminé.

    Combien de temps peut-on le garder ?

    Même pour les masques en tissu, la durée maximale d’utilisation recommandée est de 4 heures. Pour une personne passant la journée dehors, l’AFNOR suggère donc de partir avec trois masques, un pour le matin, un pour l’après-midi et un de secours.

    L’association note toutefois que le masque peut servir plusieurs fois avec une durée d’utilisation cumulée de 4 heures, s’il est retiré et remis en respectant les consignes, et stocké ou accroché avec le moins de contact possible pour éviter sa contamination.

    Et pour les enfants ?

    Il ne faut pas faire porter de masque aux moins de trois ans, en raison de risques d’étouffement. Le gouvernement l’interdit d’ailleurs à la maternelle.

    Evidemment, pour les enfants plus grands comme les adultes, le masque ne dispense pas des gestes barrière et de la distanciation sociale.

    Comment bien laver le masque ?

    Quel que soit le modèle en tissu, l’Agence du médicament (ANSM) recommande un lavage en machine de minimum 30 minutes à 60°C, suivi d’un séchage en sèche-linge ou à l’air libre, puis d’un repassage à une température adaptée au tissu.

    Les masques souillés (qui peuvent être stockés dans un contenant fermé pour éviter de les laver un à un) peuvent être lavés avec d’autres textiles comme les serviettes ou les draps qui supportent un cycle à 60°C.

    Pour se débarrasser du virus, le micro-ondes ou le congélateur ne sont pas recommandés. Et faire bouillir le masque dans l’eau risque de le dégrader. Quant au sèche-cheveux, il peut seulement aider à finir le séchage, après lavage, en évitant une température trop élevée qui dégraderait le tissu, selon l’AFNOR.

    Combien de temps va-t-il être efficace ?

    Même lavable, le masque en tissu n’est pas utilisable indéfiniment. Les versions industrielles doivent pouvoir passer sans encombre 5 lavages, mais certains peuvent supporter 20 ou 30 lavages.

    Les masques cousu main sont a priori moins résistants.

    Dans tous les cas, au moindre signe d’usure, il faut le jeter. Préférablement en le plaçant dans un double emballage.

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  • Entre Trump et Biden, l'irruption d'un troisième candidat

    États-Unis : Justin Amash, un outsider entre Donald Trump et Joe Biden

    Justin Amash, représentant du Michigan au Congrès, a annoncé mardi soir qu'il envisageait de se présenter sous l'étiquette du parti Libertarien.

    Publié hier à 20:08, mis à jour il y a 9 heures
     

    Amash a quitté le parti républicain en juillet 2019 en raison de son opposition systématique à Donald Trump. BILL PUGLIANO / AFP

    Un troisième candidat à l'élection présidentielle américaine est apparu de façon inattendue. Justin Amash, représentant du Michigan au Congrès, a annoncé mardi soir qu'il envisageait de participer à l'élection du 3 novembre prochain sous l'étiquette du parti Libertarien.

    Elu à la chambre des Représentants sous l'étiquette républicaine, Amash avait quitté le parti en juillet 2019 en raison de son opposition systématique à Donald Trump. Il était depuis enregistré comme indépendant. En décembre dernier, il avait été le seul élu non démocrate à voter les deux articles de destitution du président.

    Né de parents arabes chrétiens, Amash, 40 ans, s'oppose à la fois à Donald Trump et à Joe Biden. «Quand je regarde ces deux candidats, je pense comme la plupart des Américains qu'ils ne sont pas à la hauteur et que nous avons besoin d'une alternative», a-t-il déclaré. «La réponse coûteuse du gouvernement fédéral à l'épidémie de Covid-19 ne fait que renforcer cette évidence… le gouvernement a dépensé des milliards de dollars, mais n'a pas aidé les personnes qui en avaient le plus besoin. Au lieu de cela, la majeure partie de l'aide est allée aux dirigeants de grandes sociétés et aux gens avec des relations».

    Place marginale sur l'échiquier politique

    Amash est le premier membre du Congrès à se présenter sous l'étiquette du parti libertarien. Fondé dans les années 1970, ce parti s'oppose presque systématiquement à toute intervention de l'état, depuis les impôts jusqu'aux dépenses militaires, en passant par les aides sociales. Les libertariens sont aussi contre la pénalisation des crimes sans victimes, comme la prostitution ou le trafic de drogue.

    Le parti n'a jamais occupé qu'une place marginale dans la politique américaine. Pourtant, en 2016, son candidat, Gary Johnson avait remporté 3.3% des voix. La candidature de Justin Amash pourrait séduire les électeurs républicains opposés à Trump, mais aussi prendre des voix au centre-droit à Joe Biden. Dans une élection très polarisée, perturbée par la crise sanitaire, et qui risque de se jouer, comme en 2016, à quelques dizaines de milliers de voix près dans une poignée d'états clefs, ce candidat de la dernière heure peut potentiellement venir peser de façon imprévue sur le résultat.

      À voir aussi - «Joe a toutes les qualités dont nous avons besoin»: Obama soutient Biden pour la présidentielle américaine

     

     

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  • Hydroxychloroquine : la contre-offensive médiatique de Didier Raoult

    Son nom est partout, mais sa présence se faisait jusqu’ici plutôt rare dans les médias. Jusqu’à ce jeudi, où l’infectiologue marseillais se livre dans plusieurs médias alors que son traitement ne fait toujours pas l’unanimité, bien au contraire.

     L’infectiologue marseillais, controversé depuis son étude sur un dérivé de la chloroquine qu’il utilise dans le traitement du Covid-19, fait l’objet d’une interview et d’un documentaire, diffusés ce jeudi. L’infectiologue marseillais, controversé depuis son étude sur un dérivé de la chloroquine qu’il utilise dans le traitement du Covid-19, fait l’objet d’une interview et d’un documentaire, diffusés ce jeudi.  AFP/GERARD JULIEN
     

    Le 30 avril 2020 à 12h22, modifié le 30 avril 2020 à 12h42

    En ce moment, l'un va rarement sans l'autre. Pas de mention de l'épidémie dans l'Hexagone sans glisser le nom de Didier Raoult. Ce professeur marseillais, qui a fait grand bruit avec ses études sur l'hydroxychloroquine, fait également souvent la Une avec ses déclarations choc sur les tests, l'impossibilité d'une seconde vague ou encore le probable ralentissement du virus avec les beaux jours.

    L'infectiologue aux près de 450 000 abonnés sur Twitter, plutôt récalcitrant quant aux demandes d'interview, préférait jusque-là s'adresser directement au grand public depuis sa chaîne YouTube.

    Mais cette semaine, il a décidé de se prêter au jeu médiatique. Alors que les autorités sanitaires canadiennes et américaines viennent tour à tour de mettre en garde contre l'utilisation sans contrôle de la chloroquine et de l'hydroxychloroquine, Raoult répond dans Paris Match et sur BFMTV à ses détracteurs, tout en continuant à asséner ses petites phrases assassines.

    Point sur l'épidémie, risque-t-on vraiment une deuxième vague ? Le bulletin d'information scientifique de la semaine est en ligne.https://www.youtube.com/watch?v=FcvDi6tjldk   

    Ce jeudi, il apparaît ainsi dans les pages de l'hebdomadaire, pour une interview au titre évocateur : « Je suis un renégat ». Une apparition « exclusive », selon le magazine, qui ne l'est plus tant, puisque le sexagénaire fait aussi l'objet d'un documentaire diffusé dans la soirée sur BFMTV, « L'intrigant professeur Raoult », auquel s'ajoutera un entretien d'une heure, enregistré depuis l'institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses, qu'il dirige à Marseille. Une contre-offensive médiatique, qui ne manquera pas d'alimenter de nouveau les polémiques.

    « Le consensus, c'est Pétain »

    Dans Paris Match, le ton du professeur Raoult, qui est l'un des rares spécialistes mondiaux des virus et des infections, est sans nul doute volontairement provocateur. Se dépeignant tour à tour comme « franc », « stoïcien » et avide de « contradictions » et « d'ennuis » pour se « fortifier », il qualifie la recherche d'un vaccin contre « cette maladie qui n'est pas immunisante » - des recherches sont encore en cours sur ce point — de « défi idiot », désigne ses détracteurs comme des « enfants », « ayant un niveau de connaissance trop bas » et s'en prend frontalement au Conseil scientifique, donc il a claqué la porte fin mars.

    « On ne peut pas décider de cette manière. Ces personnes ne savaient pas de quoi elles parlaient ! », assène encore Didier Raoult, ajoutant une réflexion qui, depuis mercredi soir, n'a de cesse d'agiter les réseaux sociaux. « On ne peut pas mener une guerre avec des gens consensuels. Le consensus, c'est Pétain. Insupportable. »

    Coronavirus : Didier Raoult sur BFM TV ce soir à 21h

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    Le Sars-CoV-2 a déjà subi un grand nombre de mutations. © NIAID
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    Céline Deluzarche

    Journaliste

    Le coronavirus, responsable de la pandémie de Covid-19, a déjà subi de nombreuses mutations, dont certaines le rendent plus ou moins pathogène. Certaines versions du virus, notamment celles circulant en Europe, seraient ainsi 270 fois plus agressives que d'autres.

     

    A-t-on sous-estimé la capacité du coronavirus SARS-CoV-2 à muter ? À chaque réplication, les virus subissent des modifications génétiques aléatoires qui affectent une partie de leur génome. La plupart du temps, ces mutations sont mineures et n'apportent pas de changement dans la biologie ou les fonctions du virus. Jusqu'ici, on pensait que c'était le cas pour le SARS-CoV-2. Des chercheurs chinois de l'université de Zhejiang en Chine viennent pourtant de découvrir que, non seulement le virus a une propension importante à muter, mais que certaines mutations induisent une dangerosité bien plus élevée. « Le SARS-CoV-2 a acquis des mutations capables de modifier substantiellement sa pathogénicité », résument les chercheurs dans leur article en pré-publication sur le site medRxiv.org. Certaines souches seraient ainsi 270 fois plus virulentes que d'autres.

     

    Onze souches de virus ont été isolées chez des patients de la province du Zhejiang. Au total, les chercheurs ont identifié 33 mutations dans le génome, dont 19 encore inconnues. Surtout, certaines de ces mutations portent sur la partie codant la structure des protéines de surface du virus, celles qui lui servent à pénétrer dans la cellule. Afin de vérifier l'effet de ces mutations, les chercheurs ont infecté des cellules avec les différentes variantes du virus, et constaté que certaines souches produisent 270 fois plus de charge virale que d'autres, tuant ainsi la cellule beaucoup plus vite.

    Les variantes européennes sont les plus dangereuses

    Les chercheurs ont ensuite retracé différentes souches en circulation dans le monde pour retrouver celles correspondant aux séquences analysées. Les souches circulant en Europe et à New York seraient ainsi les plus virulentes, les plus modérées concernant à l'inverse le reste des États-Unis. Une précédente étude de l'université Northeastern avait déjà montré que le virus à New York avait été importé d’Europe, probablement d'Italie, où il s'est avéré particulièrement meurtrier. Les scientifiques suspectent depuis longtemps que les différentes formes du virus pourraient expliquer les étonnantes disparités de mortalité selon les pays et les régions. La France enregistre, par exemple, quatre fois plus de morts que l'Allemagne, alors qu'elle compte 20 millions d'habitants de moins. Cette étude est la première à confirmer un lien de cause à effet.

     

    Des mutations passées sous le radar ?

    L'étude ayant été menée sur un échantillon très restreint, « il est très probable que la capacité du virus à muter a été largement sous-estimée », jugent les chercheurs. D'autant plus que les séquençages sont sujets à caution. Selon le Centre national de Bioinformation chinois, plus de 11.300 génomes de SARS-CoV-2 ont été séquencés dans le monde, contenant pas moins de 4.855 mutations. Le problème, c'est que la plupart de ces analyses résultent d'un séquençage simple, où chaque gène n'est lu qu'une seule fois, ce qui induit un taux d'erreurs important. Pour son étude, l'équipe chinoise a utilisé un système de séquençage sophistiqué, où chaque séquence est lue plus de 100 fois, ce qui a notamment permis d'identifier les nouvelles mutations.

    Il reste toutefois difficile d'appréhender les effets de telle ou telle mutation sur la dangerosité du virus, car l'évolution de la maladie dépend en grande partie d'autres facteurs, comme l'âge du patient, les comorbidités, la génétique ou même le groupe sanguin. Ce que redoutent le plus les scientifiques, c'est que le virus accumule suffisamment de mutations pour compromettre la mise au point d’un vaccin. Pour le moment, aucune preuve d'un changement dans la biologie intrinsèque du virus n'a été apportée. Mais jusqu'à quand ?

    • De nouvelles mutations identifiées chez le SARS-CoV-2 pourraient avoir un impact sur la dangerosité du virus.
    • Les différentes souches en circulation expliqueraient en partie la disparité des symptômes et de la mortalité selon les régions.
    • La propension du coronavirus à muter semble avoir été sous-estimée.
    Pour en savoir plus

    Deux souches de Sars-CoV-2 circulent, et la plus virulente représente 70 % des infections

    Article de Céline Deluzarche publié le 10/03/2020

    Une équipe de chercheurs chinois a identifié deux types principaux de coronavirus Sars-CoV-2, responsables du Covid-19. La deuxième variante, mieux adaptée à la population humaine, serait plus contagieuse et plus virulente. Pas de quoi inquiéter les scientifiques cependant, qui travaillent toujours sur un vaccin.

    Chaque année, le virus de la grippe est différent, ce qui oblige à développer un nouveau vaccin pour tenir compte des mutations subies par le virus. Faut-il craindre un tel scénario pour le Sars-CoV-2, responsable du Covid-19, alors que la course est engagée par les chercheurs du monde entier pour mettre au point un vaccin ? Nous n'en sommes pas encore là, mais des chercheurs chinois viennent de publier une étude montrant que deux types principaux de coronavirus circulent, ce qui expliquerait pourquoi certains cas sont beaucoup plus graves.

    La souche d’origine supplantée par une souche plus virulente

    Selon l'équipe de chercheurs, qui a publié ses travaux le 3 mars dans la revue National Science Review, le coronavirus se partage en deux types, L et S, qui se distinguent par leurs récepteurs de surface, par lesquels les virus s'arriment et pénètrent dans les cellules humaines. Le type S, à l'origine de l'épidémie, aurait peu à peu été supplanté par le type L, qui se serait adapté à l'espèce humaine en devenant plus virulent et plus contagieux. Ce dernier aurait pris le dessus sur le type S depuis janvier 2020, au fur et à mesure que la pression sélective augmentait sur le type S. À l'heure actuelle, le type L représente 70 % des cas contre 30 % pour la souche S. Cette dernière serait pourtant en résurgence, car provoquant des symptômes moins sévères, elle est moins bien repérée.
     

    Un virus qui mute en permanence

    Rien de bien étonnant à tout cela : les virus mutent en permanence pour s'adapter à leur hôte et à l'environnement. C'est ce que l'on appelle le « polymorphisme nucléotidique » (ou SNP pour Single Nucleotide Polymorphism), une mutation qui diffère par un seul nucléotide sur une paire de base. Et comme le Sars-Cov-2 est un virus à ARN, il a tendance à muter facilement. Les chercheurs chinois ont d'ailleurs identifié 149 variantes mineures parmi les 103 génomes analysés. Ces différences peuvent expliquer en partie pourquoi certaines personnes sont plus atteintes que d’autres. Des chercheurs italiens avaient déjà remarqué que la version italienne du virus était différente de la version chinoise. Ces mutations restent pour l'instant largement insuffisantes pour parler de l'apparition d'un nouveau virus, qui serait insensible contre un futur vaccin contre le Sars-CoV-2.

    Le virus a-t-il muté en Iran ?

    Certains soupçonnent cependant des mutations de plus grande ampleur. C'est par exemple le cas en Iran, où le taux de mortalité semble particulièrement élevé (5,5 % contre 2 à 3 % dans la population générale). Un pneumologue iranien, cité par L’Express, se dit ainsi « interloqué » par le caractère agressif de la maladie. « J'ai l'impression qu'en plus du coronavirus, les patients sont touchés par une sorte de myocardite [inflammation du muscle cardiaque] virale, car l'attaque contre le cœur paraît particulièrement forte et rapide », relate le médecin. D'autres professionnels confirment que le virus paraît ici plus virulent. Mais est-ce parce qu'il a muté, où à cause de l'impréparation des autorités sanitaires ? Dans le doute, l'OMS a envoyé une équipe en Iran, qui devrait être sur place la semaine prochaine.

    Ce qui est certain, c'est que plus le virus circule, plus il a de chances de muter en passant d'un individu à l'autre. D'où les efforts pour contenir au maximum l'extension de l'épidémie.

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  • Assurance auto : UFC- Que Choisir demande aux assureurs de « rendre » l'argent

    L'association de défense des consommateurs demande aux pouvoirs publics de contraindre les assureurs à rendre aux assurés les « économies » réalisées du fait de la chute de la sinistralité. Plusieurs mutuelles ont déjà pris des initiatives dans ce sens.

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    Les accidents corporels liés au trafic automobile ont chuté de 91 % depuis le confinement. (Hans Lucas/AFP)

    Publié le 27 avr. 2020 à 6h30

    Déjà dans le radar des pouvoirs publics, les assureurs sont désormais attaqués par les associations de consommateurs, qui les accusent elles aussi de manquer de solidarité face à une crise économique sans précédent. La puissante association de consommateurs UFC-Que Choisir vient en effet d'ajouter un cran supplémentaire à la pression politique qui s'exerce sur le secteur.

    Dans un communiqué qui doit être diffusé lundi, l'association demande ainsi aux assureurs de rétrocéder quelque 2,2 milliards d'euros aux assurés auto/moto. « Alors que les deux tiers des primes sont habituellement affectées à l'indemnisation des sinistres, la chute du trafic automobile profite à plein aux assureurs », souligne UFC-Que Choisir.

    Trois scénarios

    A partir de trois scénarios de reprise du trafic, l'association estime que la baisse des sinistres pourrait générer entre 1,4 et 2,3 milliards d'euros d'économies pour les assureurs. Le scénario médian, qui table sur une reprise du trafic à la mi-juillet, prévoit ainsi une économie de 1,8 milliard.

    D'où la demande d'UFC-Que Choisir aux pouvoirs publics d'exiger que ces économies soient intégralement restituées aux assurés à proportion des primes collectées et des taxes, soit un total de 2,2 milliards d'euros. Ce qui équivaudrait à une réduction moyenne de 50 euros par assurance automobile et de 29 euros par moto.

    Principe de la mutualité

    L'association ne manque pas d'arguments. Déjà, trois mutuelles (Maif, Matmut, Macif) ont consenti, sous différentes formes (remboursement partiel, gel des primes…) des rabais à leurs assurés. C'est d'ailleurs le principe même de la mutualité.

    Historiquement, les assureurs mutualistes ajustaient leur niveau de prime de l'année suivante en fonction du taux de sinistralité de l'année en cours. Avec le temps, ces pratiques se sont estompées, même si elles restent inscrites dans la loi et le code des assurances.

    De plus, les pouvoirs publics et même le superviseur encouragent les assureurs à participer à l'effort collectif de lutte contre les impacts économiques de la crise sanitaire et à aider leurs clients. Mais la diversité des prises de position des assureurs brouille le message de la profession et laisse à penser qu'il existe des « réserves » dans lesquelles certains acteurs refusent de puiser.

    Les assureurs sont certes riches d'abondantes provisions techniques. Mais ces « réserves » sont constituées sur le long terme pour faire face aux évolutions de la sinistralité, sur le principe de la mutualisation et d'un juste équilibre entre les différents risques. Or, à ce jour, personne ne peut anticiper ce que sera le comportement des assurés dans la période de « l'après », aussi bien sur leur santé qu'au volant.

    Eric Benhamou    

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  • Publié le 27/04/2020. Communiqués de presse

    Premiers résultats de l'essai randomisé contrôlé ouvert CORIMUNO-TOCI

    Chez les patients avec pneumonie COVID-19, on pense qu'un "orage cytokinique" d'origine immunologique conduit à l'insuffisance respiratoire aigüe et au décès. La plateforme CORIMUNO-19 a été conçue et rapidement mise sur pied pour permettre de tester l'efficacité et la tolérance de divers médicaments immuno-modulateurs et d'autres traitements chez les patients adultes avec infection COVID 19 sévère, grâce à une série d'essais randomisés contrôlés multicentriques, qui ont débuté le 27 mars 2020. Ce communiqué concerne un essai randomisé contrôlé ouvert multicentrique du tocilizumab, un anticorps monoclonal qui bloque le récepteur de la cytokine interleukine-6, et qui est utilisé notamment dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde.

    Les patients ont été sélectionnés sur la base d'une hospitalisation pour pneumonie COVID-19 moyenne ou sévère, mais ne nécessitant pas de réanimation au moment de l'admission. Le critère de jugement primaire était la combinaison du besoin de ventilation (mécanique ou non invasive) ou du décès à J14.

    Au total, 129 patients ont été randomisés : 65 pour traitement habituel + tocilizumab et 64 pour le traitement habituel. Le critère de jugement principal a été atteint chez une proportion significativement plus faible de patients dans le bras tocilizumab.

    Les résultats de cet essai vont être soumis pour publication dans un journal à comité de lecture. Ces résultats devraient être confirmés de manière indépendante par des essais supplémentaires. Compte tenu du contexte de la pandémie, les chercheurs et le promoteur se sont sentis obligés, d'un point de vue éthique, de communiquer ces informations, en attendant l'examen par les pairs tout en continuant le suivi plus long de ces patients. D'autres essais CORIMUNO testant d'autres inhibiteurs des récepteurs de l’IL-6 et d'autres immunomodulateurs sont actuellement en cours d'analyse.

    Cet essai multicentrique a été conduit par la collaboration de recherche académique COVID-19 Assistance Publique-Hôpitaux de Paris/Universités/INSERM-REACTing

    • Investigateur coordinateur : Pr O. Hermine, Hôpital Necker, AP-HP, Imagine Institute, INSERM U1163, Université de Paris
    • Co Investigateur coordinateur : Pr X. Mariette, Hôpital Bicêtre, AP-HP, INSERM U1184, Université Paris-Saclay
    • Directeur scientifique : Dr P.L. Tharaux, PARCC, INSERM U970, Hôpital Européen Georges Pompidou, AP-HP, Université de Paris
    • Conception et coordination de la plateforme d'essais CORIMUNO : Pr P. Ravaud, Center for Clinical Epidemiology, Hôpital Hôtel Dieu, AP-HP, CRESS, INSERM U1153, Université de Paris
    • Statisticien : Dr R. Porcher, Center for Clinical Epidemiology, Hôpital Hôtel Dieu, AP-HP, CRESS, INSERM U1153 Université de Paris
    • Monitoring et data management : Pr M.Resche-Rigon (Clinical Trial Unit, Hôpital Saint Louis, AP-HP), CRESS, INSERM U1153, Université de Paris.
    • Organisation de la collection des données : Pr M Dougados, Hôpital Cochin, AP-HP, CRESS, INSERM U1153, Université de Paris

    La plateforme d'essais cliniques CORIMUNO-19 est promue et financée par l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, et soutenue par Reacting/INSERM.

    L'essai a reçu un financement du Programme Hospitalier de Recherche Clinique du Ministère de la Santé, un financement d'amorçage du réseau REACTing/INSERM via la Fondation pour la Recherche Médicale, Paris, France, et un financement de la Fondation AP-HP pour la recherche, Paris, France. Le tocilizumab ainsi que 4 000 kits de dosage Elecsys d’interluekine 6 ont été fournis sans conditions par le laboratoire Roche, qui n'a été impliqué ni dans la conception de l'essai, la collection des données, l'analyse, l'interprétation, l'écriture du manuscript ni dans la gouvernance de l'essai.

    APHPinsermuniversité de parisreacting

    À propos de l’AP-HP : L’AP-HP est un centre hospitalier universitaire à dimension européenne mondialement reconnu. Ses 39 hôpitaux accueillent chaque année 8,3 millions de personnes malades : en consultation, en urgence, lors d’hospitalisations programmées ou en hospitalisation à domicile. Elle assure un service public de santé pour tous, 24h/24, et c’est pour elle à la fois un devoir et une fierté. L’AP-HP est le premier employeur d’Ile de-France : 100 000 personnes – médecins, chercheurs, paramédicaux, personnels administratifs et ouvriers – y travaillent. http://www.aphp.fr

    REACTing est un réseau collaboratif de recherche, coordonné par l’INSERM pour AVIESAN pour optimiser les possibilités de recherche durant les épidémies et améliorer la préparation de la recherche entre les épidémies par une collaboration multidiciplinaire.

    Contact presse :
    Service de presse de l’AP-HP : service.presse@aphp.fr
    01 40 27 30 00

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