• Kim Jong-un : le dirigeant nord-coréen est-il mort après une chirurgie cardiaque ?

     

     
    , Mis à jour le 26/04/20 15:44

     

    Kim Jong-un : le dirigeant nord-coréen est-il mort après une chirurgie cardiaque ? Après l'annonce de la mort de Kim Jong-un par plusieurs médias asiatiques ce samedi 25 avril, le flou règne autour du véritable état de santé du dirigeant de la Corée du Nord. Si les autorités ne confirment pas, les Etats-Unis dévoilent des photos d'un train qui alimentent le doute.

    [Mis à jour le 26 avril 2020 à 15h44] Depuis l'annonce du décès de Kim-Jong un ce samedi, aucun élément probant peut confirmer cette folle rumeur. Pourtant certains spécialistes l'affirment, le dictateur nord-coréen serait "pratiquement mort", c'est à dire qu'il serait dans un état végétatif à la suite d'une opération cardiaque.

    Aux Etats-Unis, l'information n'a pas été confirmée, CNN rapportait il y a quelques jours, en citant un responsable américain, que Washington "étudiait des informations" selon lesquelles Kim Jong Un était "en danger grave après une opération chirurgicale".  Donald Trump avait d'ailleurs balayé la rumeur selon laquelle l'état de santé de M.Kim était en train de se dégrader en qualifiant ces informations "d'erronées". Du côté de la Corée du Sud, même son de cloche, le pays par ses représentants, indique que le "leader pourrait être en tournée régionale". Ce samedi, le site 38 North alimente les spéculations en publiant des photos satellites du train spécial du dirigeant qui était stationné du 21 au 23 avril dans cette station balnéaire. "La présence du train ne prouve pas où se trouve le dirigeant nord-coréen et n'indique rien sur sa santé, mais elle donne du poids aux affirmations selon lesquelles il séjourne dans une zone réservée à l'élite sur la côte est du pays" indique néanmoins le site.

    Malgré tout, le leader de la Corée du Nord n'est plus apparu pour des interventions publiques depuis le 11 avril, ce qui alimente les spéculations sur son état de santé. Kim Jong-un n'a pas participé au traditionnel hommage rendu pour l'anniversaire, le 15 avril, de son grand-père Kim Il-sung, ni aux cérémonies du 25 avril célébrant la création de l'armée du peuple. Pour contrer les rumeurs, le quotidien nord-coréen Rodong Sinmun a annoncé ce samedi 26 avril, qu'il avait adressé un message de félicitations aux travailleurs de Samjiyong. A Hongkong, la question ne se pose plus et l'annonce de sa mort a été faite, après avoir indiqué que la Chine avait envoyé des médecins en Corée du Nord. Sa directrice adjointe, Qin Feng, a également rappelé que Pyongyang avait mis deux jours (51 heures exactement) avant d'annoncer officiellement la mort de son père, Kim Jong-il, en 2011.

    L'état de santé Kim Jong-un ne cesse d'alimenter les rumeurs depuis mardi dernier, alors que l'information selon laquelle le dirigeant nord-coréen aurait été opéré et se trouverait dans un état de santé préoccupant se diffuse. Samedi 25 avril, plusieurs médias en Chine et au Japon ont annoncé le décès du dictateur de 36 ans, qui règne d'une main de fer sur la Corée du Nord depuis décembre 2011. Kim Jong-un serait mort ou se trouverait sur son lit de mort, sans espoir de récupération, alors que cette semaine, la Chine a envoyé une équipe médicale chez ses voisins communistes pour vérifier l'état de santé du dirigeant et le conseiller. "Une délégation médicale chinoise menée par un haut représentant du département de liaison internationale du Parti communiste chinois (PCC) aurait quitté Pékin jeudi pour la Corée du Nord, afin de porter conseil à Kim Jong-un", rapportait Le Monde vendredi. C'est cette délégation qui aurait indirectement laissé fuiter l'information du décès du "leader suprême". La dirigeante d'une chaîne d'information de Hong Kong, proche d'un ministre chinois, a en effet annoncé que le chef d'Etat nord-coréen était mort. Cette dernière a posté une vidéo sur le réseau social chinois Weibo, citant une "source très solide".

    De son côté, le magazine japonais Shukan Gendai rapportait vendredi 24 avril que Kim Jong-un était dans un état "végétatif" après l'échec d'une intervention chirurgicale. Le même journal, qui citait un expert médical chinois, rapportait que Kim Jong-un aurait été victime d'un malaise au début du mois d'avril et qu'il avait besoin d'une endoprothèse, typique du traitement d'un anévrisme. Manifestement, l'opération n'aurait pas été faite assez rapidement ou aurait été  "bâclée", certains rapports indiquant que le chirurgien "avait les mains tremblantes". Mais ces informations sont à prendre avec des pincettes. Une source basée en Corée du Sud a déclaré, ce même vendredi 24 avril, que Kim Jong-un était en vie et apparaîtrait bientôt en public.

    Kim Jong-un bientôt remplacé par sa soeur Kim Yo-jong ?

    L'absence de Kim Jong-un depuis plusieurs semaines a alimenté les spéculations sur son état de santé. Il y a environ une semaine, CNN, qui citait un responsable américain, assurait que Washington étudiait "des informations" selon lesquelles le dirigeant était en "grave danger après une opération chirurgicale". Certaines rumeurs laissaient entendre que la soeur du dirigeant nord-coréen, Kim Yo-jong, pourrait être en train de se préparer à le remplacer en tant que chef suprême. Des rapports disent qu'elle a récemment été promue à un poste de pouvoir important.

    L'opacité propre à la Corée du Nord et à ses dirigeants alimente inévitablement les fantasmes. Néanmoins, plusieurs signes alertent. Le 15 avril dernier, lors des célébrations du 108e anniversaire de la naissance du fondateur du régime, son grand-père Kim Il-sung, Kim Jong-un a brillé par son absence des photos officielles, alors qu'il s'agit, et de loin, de l'événement le plus important inscrit au calendrier politique local. Une absence remarquée, mais les spéculations sur l'état de santé du leader de 36 ans ont réellement pris de l'ampleur après que Daily NK, un média en ligne géré par des Nord-Coréens ayant fait défection du régime, a assuré que Kim Jung-un avait été opéré tout dernièrement pour des problèmes cardio-vasculaires.

    Le site a ajouté qu'il était en convalescence dans une villa dans la province de Phyongan, dans le centre du pays, évoquant des problèmes de santé liés au "tabagisme excessif", à l'"obésité" et à la "fatigue" du dirigeant suprême. Il convient de préciser que ces informations n'ont pas été confirmées.

    La Corée du Sud reste prudente

    La Corée du Sud voisine et ennemie historique de Pyongyang a fait part de ses doutes face à ces spéculations. "Nous n'avons rien à confirmer et aucun mouvement particulier n'a été détecté en Corée du Nord", a déclaré dans un communiqué un porte-parole de la présidence sud-coréenne. La prudence est donc de mise, surtout qu'il ne s'agit pas de la première fois qu'une absence publique de Kim Jung-un alimente la rumeur.

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    Coronavirus : Cinq défis que le gouvernement va devoir relever pour déconfiner les Français

    POLITIQUE Edouard Philippe, le Premier ministre, va détailler ce mardi à 15 heures son plan de déconfinement  à compter du 11 mai

    Vincent Vantighem

    Publié le 26/04/20 à 18h27 — Mis à jour le 26/04/20 à 18h27

      
      Paris, le 21 avril 2020. Edouard Philippe parle à Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education nationale, en marge des débats à l'Assemblée nationale sur le coronavirus.
      Paris, le 21 avril 2020. Edouard Philippe parle à Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education nationale, en marge des débats à l'Assemblée nationale sur le coronavirus. — JACQUES WITT / POOL / AFP
      • Emmanuel Macron a annoncé, le 13 avril, un déconfinement progressif des Français à partir du 11 mai. Mais les soignants redoutent la survenue d’une seconde vague de malades.
      • Dans un avis très détaillé de 42 pages publié samedi soir, le Conseil scientifique a livré ses recommandations.
      • Edouard Philippe, le Premier ministre, a annoncé qu’il présenterait son plan de déconfinement, ce mardi à 15 heures.

      Les derniers arbitrages se feront ce lundi au sommet de l’État. Édouard Philippe, le Premier ministre, a annoncé qu’il présenterait ce mardi à 15 heures  son plan de déconfinement depuis l’Assemblée nationale. Un événement très attendu depuis qu’Emmanuel Macron a annoncé que les Français pourraient progressivement sortir de chez eux à partir du 11 mai, tout en continuant à se protéger du coronavirus.

      A deux semaines de l’échéance, les questions restent nombreuses. Et c’est un vrai numéro d’équilibriste que doit préparer l’exécutif. Il s’agit de contenter des Français qui n’en peuvent plus de ne pas sortir, de ne pas se promener et de voir leurs revenus amputer par le confinement. Mais il faut aussi et surtout les protéger du virus qui a déjà causé la mort de plus de 20.000 personnes. Alors que le Conseil scientifique vient de livrer des recommandations très précises sur le déconfinement, 20 Minutes dresse la liste cinq des principaux défis qui attendent le gouvernement.

      Fournir (enfin) des masques

      Emmanuel Macron avec un masque de protection, lors d'une visite d'usine fabriquant des masques près d'Angers, le 31 mars 2020.Emmanuel Macron avec un masque de protection, lors d'une visite d'usine fabriquant des masques près d'Angers, le 31 mars 2020. - LOIC VENANCE-POOL/SIPA

      Après avoir tergiversé sur le sujet, le gouvernement a fini par convenir que le port du masque était indispensable pour éviter la propagation du virus. Maintenant, il ne reste plus qu’à s’en procurer… Olivier Véran, le ministre de la Santé, a reconnu, dans Paris-Match, que 30 millions d’unités françaises étaient « en souffrance » dans les usines chinoises (à la date du 23 avril). Mais que l’objectif restait toujours d’équiper les Français à partir du 4 mai… Notamment via les pharmacies qui ont désormais le droit d’en vendre.

      Certains n’y croient plus… A l’instar de Valérie Pécresse, présidente (Libres !) de la région Île-de-France et de l’autorité organisatrice des transports. « Comme l’État ne semble pas prêt à en distribuer (…) nous avons commandé deux millions de masques en tissu pour les abonnés Navigo », a-t-elle ainsi taclé dans Le Parisien.

      De quoi satisfaire le Conseil scientifique qui estime que le port du masque doit être « systématique » dans tous les lieux publics dans les mois suivant le confinement. Y compris s’il s’agit de productions « artisanales », comme les masques en tissu. De quoi susciter de nouvelles vocations de couturiers. A condition qu’ils sachent respecter les normes Afnor. Lancé par le CHU de Lille, le masque « Garridou » a, par exemple, été jugé « non-conforme » pour un problème de … respirabilité. En réaction, Martine Aubry, la maire (PS) de la capitale des Flandres, a promis qu’une deuxième version « plus respirante » allait « bientôt sortir » pour y remédier.

      Sécuriser les écoles ou renoncer à leur réouverture

      Une école fermée à côté de Montpellier, fermée le 12 mars à cause du COVID-19. Une école fermée à côté de Montpellier, fermée le 12 mars à cause du COVID-19. - Pascal GUYOT / AFP

      « Le conseil conseille ! Le gouvernement gouverne ! » Médecin et membre du Conseil scientifique, Pierre-Louis Druais a trouvé la formule qui lui permet d’éviter de polémiquer. Samedi, dans un avis très complet de 42 pages, le Conseil scientifique a en effet « pris acte » de la « décision politique » du gouvernement de rouvrir les écoles à partir du 11 mai. Pas besoin de savoir lire entre les lignes pour comprendre que les experts étaient contre cette idée. « La reprise des écoles va amener des mouvements de population importants avec des jeunes pour qui les gestes barrières sont d’une grande complexité », reconnaît le médecin auprès de 20 Minutes. Le risque ? Que le virus fasse une seconde vague de contaminés…

      Pour éviter cela, le Conseil scientifique a donc gratifié le gouvernement d’une longue série de préconisations. Que les classes ne se croisent pas dans les couloirs. Que les repas soient pris dans les salles de cours et non pas à la cantine. Que les plus grands portent des masques… « Je n’y crois pas, assure avec bon sens Gwen, infirmière à l’hôpital Paul-d’Egine de Champigny-sur-Marne (Seine-et-Marne). Les enfants ne se sont pas vus depuis des semaines. Ils vont avoir envie de jouer avec leurs copains, de se faire des câlins… »

      Chef des urgences de l’hôpital Georges Pompidou et maire (LR) de la Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), Philippe Juvin n’y croit pas non plus. « J’ai passé la matinée à lire cet avis de 42 pages, explique-t-il. Mon sentiment, c’est que le Conseil scientifique a mis toutes les conditions pour faire comprendre que ce n’est pas possible de rouvrir les écoles le 11 mai. Le courage politique, c’est aussi de faire marche arrière. Il faut qu’Edouard Philippe revienne sur ce projet ! »

      Convaincre les Français d’utiliser l’application Stop-Covid

      En visite ce samedi dans un laboratoire de tests de Seine-Saint-Denis – son premier déplacement depuis un mois – Olivier Véran a réaffirmé son souhait de pouvoir réaliser « 500 à 700.000 tests par semaine » contre un peu plus de 50.000 à l’heure actuelle. Les biologistes sont sceptiques sur les moyens de parvenir à cet objectif mais le ministre continue de penser qu’il faut tester toutes les personnes présentant des symptômes et toutes celles ayant été en contact avec des cas confirmés de coronavirus.

      Encore faut-il que les Français acceptent de télécharger et d’utiliser la future application de traçage Stop-Covid pour cela. C’est grâce à ce système que le gouvernement entend isoler les porteurs du virus, à partir du 11 mai. « C’est un défi car il y a encore plusieurs problèmes techniques à résoudre, a admis Cédric O, le secrétaire d’État au Numérique dans une interview au Journal du dimanche. Nous ne ferons aucun compromis sur la sécurité. »

      Il le faut s’il souhaite convaincre que son programme est bien « anonyme » et que l’État n’aura jamais accès aux données des utilisateurs. Garant des libertés numériques, la Cnil a justement réclamé, ce dimanche, des « garanties supplémentaires » ​et entend « pouvoir se prononcer » encore après la tenue d’un débat sur le sujet prévu, mardi, au Parlement.

      Rassurer les soignants et trouver du matériel

      Champigny-sur-Marne, le 6 avril 2020. Dans les couloirs du service de réanimation de l'hôpital Paul d'Egine en pleine épidémie de coronavirus.Champigny-sur-Marne, le 6 avril 2020. Dans les couloirs du service de réanimation de l'hôpital Paul d'Egine en pleine épidémie de coronavirus. - V. VANTIGHEM

      Des semaines après, les applaudissements pour les soignants, tous les soirs à 20 heures, n’ont pas faibli. Mais ils préféreraient un peu de repos et plus de matériel. Pour réussir le déconfinement, l’exécutif va aussi devoir rassurer un personnel soignant à bout de nerfs. « On s’attend à prendre une deuxième vague fin mai, début juin, confie Cathy, infirmière en région parisienne. Il suffit de voir… Il y a déjà plus de monde sur la route. Les gens se relâchent déjà... »

      Le virus guette. Et le matériel vient à manquer. Philippe Juvin confie que ses équipes en sont réduites à laver des surblouses normalement destinées à un usage unique. « Nous manquons à nouveau de masques et de médicaments. Il faut que le gouvernement fasse quelque chose parce que sinon on va avoir du mal à s’en sortir… »

      Car les services de réanimation ne pourront pas tout absorber. Certains lits ont été libérés. Mais si la seconde vague de malades est plus importante que prévu, les hôpitaux ne pourront peut-être pas accueillir tout le monde. « Nous savons qu’il va y avoir un second pic, confirme Pierre-Louis Druais, membre du Conseil scientifique. Pour l’absorber, il faut absolument qu’on parvienne encore à libérer des lits de réanimation... Environ 2.000 selon moi… »

      Donner aux petits commerçants les moyens de reprendre

      Illustration de confinement dans les rues de Lyon. Ici, un commerce fermé.Illustration de confinement dans les rues de Lyon. Ici, un commerce fermé. - C. Girardon / 20 Minutes

      Chloé* décolle les flyers annonçant les réductions sur sa devanture. Ils sont devenus obsolètes en l’espace de six semaines. Gérante d’une boutique de manucure en région parisienne, elle tente, tant bien que mal, de se préparer à rouvrir le 11 mai prochain. « Pour l’instant, on n’a aucune info, lâche-t-elle. J’ai commandé des vitres en plexiglas pour protéger mes techniciennes et les clientes. Mais je ne sais même pas si c’est suffisant. On navigue en plein flou… »

      Le gouvernement n’a pas dit grand-chose pour le moment sur la capacité de reprise des artisans et commerçants, très affectés par la crise sanitaire. Dans son avis publié samedi, le Conseil scientifique a simplement expliqué que l’objectif était de « reprendre progressivement une activité présentielle ne concernant si possible que la moitié des travailleurs. »

      « Le problème se pose surtout dans les boutiques où les gens vont toucher des produits, les laisser, les reprendre, explique Pierre-Louis Druais. En fait, cela va vraiment dépendre du type de commerce… » Au gouvernement de préciser les choses. « Les commerçants sont dans les starting-blocks, assure Francis Palombi, directeur de la Confédération des commerçants de France, sur Europe 1. Mais il faut que les règles du jeu soient bien avancées… »

      * Le prénom a été changé


       

       

       

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    • Etats-Unis: le Sénat s’oppose à verser des aides financières immédiates aux Etats américains

      Les gouverneurs exhortent le Congrès à débloquer 500 milliards de dollars pour les Etats. Le sénateur Mitch McConnell préférerait qu’ils se déclarent en faillite

      Le Capitole, siège du Congrès américain.
      Le Capitole, siège du Congrès américain.
      © Sipa Press

      Où qu’ils se trouvent sur la carte, les Etats américains voient leurs perspectives financières se dégrader en raison du coronavirus et de son impact sur l’activité... sans réellement voir d’aide fédérale poindre à l’horizon.

      Jeudi, les membres de la Chambre des représentants ont voté un nouveau train de mesures, mais aucune aide directe aux Etats. D’un montant de 484 milliards de dollars, le plan (qui avait été approuvé mardi par le Sénat) vient renflouer deux programmes d’aide aux petites entreprises, apporte une assistance supplémentaire aux hôpitaux et prévoit un accroissement des capacités nationales de dépistage.

      Les Etats, eux, dépensent sans compter pour enrayer la crise sanitaire au moment où leurs recettes fiscales s’effondrent en raison du confinement et de la fermeture des entreprises. Certains gouverneurs ont d’ailleurs déjà suspendu ou annulé des milliards de dollars de dépenses.

      Tous exhortent le Congrès à débloquer 500 milliards de dollars pour compenser l’argent qui ne rentre plus dans leurs caisses. La National Governors Association, qui regroupe des gouverneurs des deux grandes familles politiques, souhaite aussi que le Congrès participe au financement des frais de santé, des allocations-chômage et de l’approvisionnement en tests et équipements de protection.

      Des espoirs douchés, cette semaine, par Mitch McConnell, leader de la majorité républicaine au Sénat. L’élu du Kentucky a dit préférer que les Etats se placent sous la protection de la loi sur les faillites pour réduire leurs dettes plutôt que leur fournir davantage d’aide fédérale.

      Il y a fort à parier que le soutien financier aux Etats et aux collectivités locales animera les débats au Capitole lors de l’examen du prochain plan de relance, début mai. Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, a déclaré que les démocrates militeraient pour une augmentation des dotations aux collectivités locales.

      Mitch McConnell, lui, a affirmé qu’il ne voulait pas subventionner des engagements de cotisations retraites qui datent d’avant la crise du coronavirus. Ces montants, que le sénateur juge élevés, ont souvent été négociés il y a plusieurs années par les gouverneurs et les syndicats de fonctionnaires.

      « Les républicains n’ont aucune intention de renflouer les caisses de retraite des Etats en empruntant de l’argent aux générations futures », a-t-il indiqué.

      De leur côté, les Etats refusent purement et simplement d’envisager l’option de la faillite.

      « Vous voulez que le marché s’effondre comme un château de cartes ?, a demandé jeudi Andrew Cuomo, gouverneur de l’Etat de New York, lors de son point presse quotidien. Laissons l’Etat de New York se déclarer en faillite. Laissons le Michigan se déclarer en faillite. Laissons l’Illinois se déclarer en faillite. Laissons la Californie se déclarer en faillite. C’est l’économie nationale qui s’effondrera. »

      Le Congrès a adopté un plan d’aide d’un montant de 2 000 milliards de dollars, dont 150 milliards destinés aux Etats et aux collectivités locales, mais les fonds ne peuvent être utilisés que pour des dépenses liées au coronavirus. Or les Etats affirment qu’ils ont besoin d’argent pour boucher les trous dans leur budget, certains demandant aussi plus de flexibilité pour l’utilisation des 150 milliards de dollars déjà votés.

      La National Association of State Budget Officers a estimé qu’une injection de liquidités aiderait l’économie américaine à repartir, prévenant que les Etats finiraient par être contraints de supprimer des services essentiels si le Congrès ne débloque pas de nouveaux fonds.

      « La baisse de recettes que les Etats subissent actuellement pourrait être supérieure à celle de la dernière récession », indique Marc Nicole, président de l’association, dans un courrier adressé mercredi au président Trump et aux leaders du Congrès. Certains Etats anticipent une chute de 20 %, la pandémie étrillant leurs principales sources de recettes, l’impôt sur le revenu et la TVA, poursuit-il. A titre de comparaison, les recettes générales totales avaient reculé de 11,6 % entre 2007 et 2009.

      Mitch McConnell a également proposé que les Etats augmentent les taxes pour générer plus de recettes. Contrairement au budget fédéral, le budget des Etats doit, pour la quasi-totalité d’entre eux, être équilibré. Toute nouvelle dépense doit donc provenir d’une recette fiscale ou d’une aide fédérale, et pas d’un emprunt.

      Pour David Skeel, professeur de droit à l’université de Pennsylvanie, le fait de laisser les Etats faire faillite pose des questions sur le plan parlementaire et juridique. D’une part, ces faillites pourraient être considérées comme une violation de la disposition constitutionnelle relative aux contrats. D’autre part, elles contreviendraient aux clauses protégeant la souveraineté des Etats, ajoute-t-il.

      David Adkins, directeur exécutif du Council of State Governments, estime pour sa part que les déclarations de Mitch McConnell font partie de sa stratégie de négociations avec les parlementaires démocrates. Tôt ou tard, poursuit-il, le Congrès va devoir allouer directement des sommes importantes aux Etats et aux collectivités locales pour éviter des licenciements massifs dans la fonction publique.

      « Les républicains sont en difficulté dans certains Etats », indique David Adkins, ajoutant que Mitch McConnell « ne veut pas que ces républicains vulnérables soient accusés d’une baisse de 20 % du budget des écoles publiques ».

      La situation des Etats a évolué à la vitesse de la lumière. Il y a quelques mois encore, portés par la forte croissance et des prévisions budgétaires radieuses, les gouverneurs étaient nombreux à enchaîner les propositions. Certains Etats étaient également à la tête de coquettes économies.

      Selon les prévisions des responsables financiers, les 3,5 milliards de dollars de réserves de l’Etat de Washington pourraient être engloutis en trois ans par l’effondrement des recettes. Même avec une aide fédérale, l’Etat devra drastiquement réduire son budget, prévient David Schumacher, directeur du Bureau de la gestion financière.

      « Ce sera un élément déterminant pour savoir si on s’achemine vers des difficultés budgétaires et des réductions de coût importantes, ou purement et simplement vers une catastrophe », déplore-t-il.

      Les villes voient elles aussi leurs finances se dégrader. Plus de 2 100 d’entre elles anticipent des déficits, selon une enquête récente de la National League of Cities et la Conference of Mayors.

      Pour faire face à la crise, les gouverneurs de certains Etats ont décidé de limiter leurs dépenses en gelant les salaires des enseignants et les allègements de taxe foncière, et en réduisant le financement de l’enseignement supérieur. La Virginie a ainsi réduit son train de vie de 500 millions de dollars au dernier trimestre de son exercice budgétaire, qui se terminera au 30 juin, et suspendu 2,3 milliards de dépenses prévues sur les deux prochains exercices.

      Aubrey Lane, secrétaire aux Finances de l’Etat de Virginie, est d’accord avec le fait que les nouvelles aides soient versées sous conditions, par exemple une interdiction de les dépenser dans les systèmes de retraite.

      « Je comprends que cet argent ne peut pas être un chèque en blanc qui compense la mauvaise gestion de ces dernières années, déclare-t-il. Mais une grande partie de la situation actuelle s’explique par le fait que l’économie est à l’arrêt. »

      Pour lui, la faillite n’est pas une option pour la Virginie parce que « nous avons une obligation constitutionnelle d’équilibrer notre budget ».

      Les faillites d’Etats ou de collectivités locales sont extrêmement rares : 0,16 % seulement des municipalités notées par Moody’s Investors Service ont fait défaut sur leur dette ces cinq dernières années. En anéantissant les recettes provenant de la taxe foncière et les caisses de retraite, la dernière récession a néanmoins fait augmenter ce chiffre, qui se situait auparavant à 0,09 %.

      Les Etats américains sont considérés comme particulièrement solvables et les taux d’intérêt de leurs obligations sont relativement proches de ceux des bons du Trésor américain. L’Illinois, le New Jersey et le Kentucky, si cher à Mitch McConnell, font exception à cette règle et peinent à honorer leurs obligations vis-à-vis des policiers, des enseignants et d’autres fonctionnaires.

      La moitié des Etats autorisent les villes à se placer sous la protection de la loi sur les faillites et une poignée d’entre eux a utilisé la procédure pour alléger leurs obligations à l’égard des retraités ou des détenteurs d’obligations. Porto Rico s’est, par exemple, déclaré en faillite en 2017 après y avoir été autorisé par le Congrès.

      Detroit, la plus grande ville américaine à avoir fait faillite, est sorti du dispositif en 2014 après dix-huit mois de procédure, mais peine toujours à surmonter des problèmes de long terme, notamment l’importance de ses dettes et sa dépendance vis-à-vis du secteur automobile.

      Jeudi après-midi, les prix des obligations de l’Illinois et du New Jersey adossées à des taxes dont l’échéance est supérieure ou égale à quinze ans se sont effondrés, les rendements augmentant d’environ un dixième de point de pourcentage par rapport à la dette notée AAA, selon des données Refinitiv.

      Greg Saulnier, analyste chez Refinitiv, explique que les investisseurs réagissent sûrement moins à la possibilité d’une faillite de ces Etats qu’à l’apparente opposition de Mitch McConnell à apporter une aide importante fédérale dans un avenir proche.

      « Cela montre qu’il souhaite retarder le déblocage d’une éventuelle aide fédérale aux Etats et aux collectivités locales, ce qui pourrait amplifier le problème », précise-t-il.

      Joseph De Avila et Heather Gillers ont contribué à cet article.

      Traduction de Marion Issard

       

      Traduit à partir de la version originale en anglais

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    • Mick Jagger, un confiné discret dans son château de Touraine

      C'est dans sa propriété de Pocé-sur-Cisse, achetée en 1980, que le chanteur des Rolling Stones applique avec discrétion les mesures de distanciation sociale mises en place par le gouvernement français.

      Publié le 23 avril 2020 à 17:18, mis à jour le 23 avril 2020 à 18:34

      Il y a près de quinze ans, les Rolling Stones ont gravé les 18 chansons de A Bigger Bang dans la chapelle retapée et aménagée en studio du château tourangeau. ImageSpace/MediaPunch/ABACA

      Après Johnny Depp dans son domaine du Var, une autre star serait également confinée en France. D'après les informations de La Nouvelle République , Mick Jagger a ainsi choisi pour lieu de villégiature son château de Touraine, situé près de la petite ville de Pocé-sur-Cisse (Indre-et-Loire).

      C'est une vidéo d'un concert caritatif en soutien au personnel soignant qui a mis le quotidien régional sur la piste: on y voit les quatre membres des Rolling Stones jouer, chacun depuis son salon, leur tube You can't always get what you want, la vidéo apparaissant sur un écran divisé en quatre. Charlie Watts y improvise une batterie avec des objets du quotidien, et Mick Jagger lance un baiser à la caméra à la fin.

      Le château de Fourchette, une propriété du XVIIIe siècle

      Derrière Mick Jagger, les murs en tuffeau et les toiles de maîtres semblent rappeler la décoration choisie par le chanteur britannique pour son château de Fourchette, qu'il a acquis en 1980. Une photo publiée par le musicien il y a une semaine sur Instagram le montrait également dans sa résidence, à l'approche des fêtes de Pâques.

       

      Mercredi 22 avril, l'arrivée de deux représentants de la maison de disques du leader des Rolling Stones à l'aéroport de Tours a confirmé cette hypothèse. Selon La Nouvelle République, ils se rendaient au domicile tourangeau de la rockstar. Une source proche de son entourage a également rapporté que l'artiste vivait son confinement très discrètement: «Il ne sort pas, se fait livrer les repas».

      C'est dans ce château, acheté il y a quarante ans pour la modique somme de 2,2 millions de francs, que Mick Jagger se consacre à sa progéniture et ses tournées. En 2005, la propriété du XVIIIe siècle accueille le reste du groupe, qui y gravera en trois mois les 18 chansons de A Bigger Bang, dans la chapelle retapée et aménagée en studio.

      À l’instar de Mick Jagger, d'autres personnalités du monde de la culture ont établi leurs quartiers en France, le temps du confinement. Il y a quelques jours, un post publié par Johnny Depp sur Instagram semblait révéler que l'acteur était confiné dans sa résidence provençale de la Côte d'Azur, non loin de Saint-Tropez. Le héros de la saga Pirates des Caraïbes l'avait acquise en 2001 avec son ex-compagne Vanessa Paradis. Gérard Depardieu aurait quant à lui été aperçu dans le Maine-et-Loire, où il possède un château.

      » À VOIR AUSSI - Lady Gaga, Céline Dion, les Rolling Stones,... des artistes internationaux ont donné un concert virtuel géant (19/04/2020)

       

       

       

       

       

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    • Covid-19 : En Allemagne, des hackers détournent des dizaines de millions d’euros dédiés aux entreprises

      Vu ailleurs Hack of the week Des pirates informatiques auraient détourné des dizaines de millions d’euros prévus par l'Allemagne pour aider financièrement les entreprises et travailleurs indépendants touchés par la crise économie liée à la pandémie de Covid-19. Le gouvernement de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, qui ne demandait pas de justificatif d’identité de la part des requérants, est mis en cause.
      Publié le 21 avril 2020 à 11H43
      Covid-19 : En Allemagne, des hackers détournent des dizaines de millions d’euros dédiés aux entreprisesCovid-19 : En Allemagne, des hackers détournent des dizaines de millions d’euros dédiés aux entreprises© Pixabay / tvjoern

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      Des cybercriminels auraient subtilisé des dizaines de millions d’euros sur un fonds gouvernemental allemand dédié aux entreprises et travailleurs indépendants en difficulté. Comme l’a rapporté le quotidien économique Handelsblatt, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie – le Land affichant la plus grande population et le plus fort poids économique dans le pays – n’aurait pas vérifié assez assidûment l’identité des candidats de ce programme conçu pour les aider à faire face à la crise économique liée à la pandémie de Covid-19. Et des pirates informatiques en ont profité pour lancer une attaque par hameçonnage (phishing).

       

      JUSQU’À 100 MILLIONS D’EUROS DÉTOURNÉS

      Le problème est survenu car le gouvernement local n’a, contrairement aux autres Etats fédérés, pas demandé aux requérants de fournir une pièce d’identité. Une erreur qu’il a corrigée à la remise en ligne de son site d’indemnisation. Concrètement, les individus malveillants ont d’abord réalisé une copie du site officiel servant à formuler les demandes d’indemnisation. Ils ont ensuite procédé à l’envoi massif de mails trompeurs  aux publics concernés par l’aide gouvernementale. Les hackers ont alors pu collecter les données de ces sociétés et travailleurs indépendants, bernés par le réalisme du faux site web. Ils ont ensuite réclamé sur le site web officiel l'aide financière au nom de ces personnes morales, tout en demandant un virement vers leur propre compte bancaire.

       

      Cette arnaque a duré près de trois semaines, jusqu’au jeudi 9 avril 2020, avant d’être repérée par les autorités locales. Ces dernières ont alors suspendu tous les versements le temps que la copie du site officielle soit mise hors ligne. Dans ce laps de temps, la police a indiqué avoir comptabilisé 576 plaintes pour escroquerie. Le montant des aides subtilisées à chaque victime de l’arnaque étant compris entre 9 000 et 25 000 euros, le détournement pourrait coûter au gouvernement une somme comprise entre 31 et 100 millions d’euros.

       

       

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    • Les données personnelles de 267 millions d’utilisateurs de Facebook mises en vente pour... 500 euros

       

      Le spécialiste de la cybersécurité Cyble affirme avoir été en mesure de télécharger les données personnelles de 267 millions d’utilisateurs de Facebook sur le dark web, pour un total de 500 euros seulement. Un prix qui pourrait inciter les pirates à les utiliser pour mener des campagnes de hameçonnage ou de spamming.

       

      Publié le 22 avril 2020 à 12H30

       

      Les données personnelles de 267 millions d’utilisateurs de Facebook mises en vente pour... 500 eurosLes données personnelles de 267 millions d’utilisateurs de Facebook mises en vente pour... 500 euros© Unsplash/Kon Karampelas

       

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      Les données personnelles de 267 millions de membres du réseau social auraient été compilées et vendues sur le dark web selon le spécialiste de la cybersécurité Cyble, qui affirme avoir pu les acquérir pour 540 dollars seulement, soit un peu plus de 500 euros. Les informations volées ne contiendraient pas les mots de passe des utilisateurs. Leur identité, âge, ainsi que leurs adresses e-mail et numéros de téléphone sont néanmoins renseignés.

       

       

       

      UNE ORGANISATION CRIMINELLE À LA MANŒUVRE

       

      Les chercheurs de Cyble expliquent avoir procédé à l’achat des fichiers pour vérifier l’offre proposée sur le dark web. Ils ont effectivement obtenu les données, qu’ils ont téléchargées sur une plate-forme sécurisée pour que les victimes – qui sont très majoritairement d'origine américaine – puissent les consulter. 

       

       

       

      Outre leur prix très attractif, la nature des informations sont suffisantes pour permettre à des individus d’émettre des SMS ou des e-mails malveillants dans le but de mettre la main sur des données plus privées encore. Si Cyble dit avoir contacté la société qui hébergeait les renseignements ayant fuité depuis Facebook, et que le serveur incriminé a alors été mis hors ligne à la suite de ce signalement, les pirates ont, pour ne pas perdre les données, ont déplacé ces dernières sur un second serveur. Au total, jusqu'à 300 millions de données ont été stockées sur ce dernier – soit 42 millions de données supplémentaires.

       

       

       

      Cyble souligne "ne pas pouvoir affirmer comment les données ont fuité au départ", mais pointe du doigt une probable faille dans des API tierces. Cette nouvelle tentative d’exposer les données volées a cela dit tourné court puisqu'un individu non-identifié à cette heure a ironiquement piraté le serveur des hackers pour les enjoindre à renforcer le niveau de protection de leurs infrastructures. La société Cyble a depuis recommandé d’être vigilant en cas de réception de SMS ou d’e-mails provenant de personnes inconnues, ainsi que de modifier son mot de passe Facebook au moindre doute.

       

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      Covid-19 : L'Ile-de-France dit oui à l'application de pistage des industriels français

      Vu ailleurs L'Ile-de-France va expérimenter l'application de contact tracing StopC19 développée par Orange, Capgemini, Dassault Systèmes, Sopra Steria et SIA Partners. Cet outil repose sur l'utilisation du Bluetooth pour retracer les chaînes de transmission du virus, un fonctionnement semblable à l'application gouvernementale StopCovid en cours de développement. A mesure que les dispositifs de pistage se multiplient, se pose néanmoins la question de leur future articulation.
       
       
      Publié le 24 avril 2020 à 10H17
      Covid-19 : L'Ile-de-France dit oui à l'application de pistage des industriels françaisCovid-19 : L'Ile-de-France dit oui à l'application de pistage des industriels français© StopC19

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      Covid-19 : Pas de pistage sans protection de la vie privée, préviennent des chercheurs

       

      L'Ile-de-France a répondu favorablement à la proposition d'un consortium d'industriels français pour le test d'une application de contact tracing, révèle Les Echos le 22 avril 2020. Cet outil baptisé "StopC19" a été façonné par Orange, Capgemini, Dassault Systèmes, Sopra Steria et le cabinet de conseils SIA Partners. Le dispositif a son site internet et un compte Twitter, ce dernier étant pour pour l'instant dépourvu de publication.

      Le test a été proposé à trois régions

      D'après les Echos, le consortium aurait contacté trois grandes régions très touchées par la pandémie de Covid-19 – l'Ile-de-France, les Hauts-de-France et l'Auvergne-Rhône-Alpes – pour leur proposer de tester l'application StopC19. Seule l'Ile-de-France aurait accepté pour une expérimentation sur l'intercommunalité réunissant Sartrouville et Saint-Germain-en-Laye, dans les Yvelines. "De nombreuses régions se montrent intéressées, confirme-t-on chez Orange. Mais c'est normal, car toute la France se pose la question du déconfinement ! Dans tous les cas, nous ne ferons rien sans l'aval des autorités sanitaires".

      Pour protéger la vie privée, cette application repose sur l'utilisation du Bluetooth pour retracer les chaînes de transmission du virus. Tout contact d'au moins cinq minutes à moins de deux mètres d'une personne infectée est signalé comme étant "à risque". Le fonctionnement de StopC19 est donc très similaire à l'application gouvernementale StopCovid en cours de développement. D'ailleurs, une source dans l'une des six entreprises affirme que "nous sommes prêts à faire évoluer notre solution par rapport à une éventuelle commande publique"

      Quelle articulation entre les différentes solutions ?
      Mais du côté du gouvernement, ce type d'expérimentation passe mal. "Il faut faire attention au solutionnisme technologique, dit-on au secrétariat d'Etat au numérique. Et si certaines régions veulent utiliser des projets déjà prêts, c'est leur responsabilité". L'exécutif est attend le résultat du vote par l'Assemblée nationale, qui doit se prononcer pour ou contre la mise en place de StopCovid le 28 avril 2020. L'issue du vote n'est pas certaine. Une partie de la majorité se montre plutôt réticente envers le déploiement de cette application estimant que la vie privée n'est pas correctement protégée. La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) devra également se prononcer sur la légalité de l'outil.

      Se pose également la question de l'articulation entre toutes les solutions de tracing qui se multiplient à différentes échelles. En France, il y a l'application officielle StopCovid et celle, privée, baptisée StopC19. Google et Apple ont annoncé un partenariat inédit pour développer un système de traçage commun à leurs écosystèmes de smartphones qu'ils veulent proposer aux autorités sanitaires de chaque Etat.

      Du côté de l'Union européenne, un groupe de chercheurs travaille sur une future application sans que nous ne sachions à qui va-t-elle servir. Le Contrôleur européen de la protection des données plaide pour un dispositif commun à tous les Etats membres pour respecter au mieux la vie privée. Quel outil sera finalement retenu ?

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    • La cour d'appel de Versailles rejette l'appel d'Amazon, qui suspend à nouveau ses activités en France

      Saisie par le géant américain, la cour d'appel de Versailles a rendu sa décision ce vendredi 24 avril 2020. Elle rejette le recours formulé par l'e-commerçant américain tout en élargissant la liste des produits considérés comme essentiels. Amazon a réagi en fin de journée en annonçant prolonger la suspension de ses activités en France au moins jusqu'au mardi 28 avril.
       
      Publié le 24 avril 2020 à 14H49 mis à jour le 24 avril 2020 à 21H57
      La cour d'appel de Versailles rejette l'appel d'Amazon, qui suspend à nouveau ses activités en FranceLa cour d'appel de Versailles rejette l'appel d'Amazon, qui suspend à nouveau ses activités en France© Amazon
       
      Covid-19 : Livraison, drive... La distribution alimentaire française passe en mode agile

      [Mise à jour 21h55] : Amazon a annoncé ce soir prolonger la suspension de ses activités en France. "L’astreinte, telle que précisée par la Cour d’Appel, pourrait impliquer que même un taux infime de traitement accidentel de produits non-autorisés, de l’ordre de 0,1%, pourrait entraîner une pénalité de plus d'un milliard d'euros par semaine, explique l'e-marchand. Malheureusement, cela signifie que nous n’avons pas d’autre choix que de prolonger la suspension temporaire de l’activité de nos centres de distribution français alors que nous évaluons la meilleure façon d’opérer au regard de la décision de la Cour d’Appel". 

       

      L'e-commerçant ajoute que ses clients "peuvent toujours commander plusieurs millions de produits auprès des entreprises indépendantes qui vendent sur Amazon et au travers de notre réseau logistique mondial". Amazon ne précise pas la date sur une éventuelle reprise, mais selon des sources concordantes, les entrepôts français devraient rester inactifs jusqu'au mardi 28 avril.

       

      [Article original] La cour d'appel de Versailles a rendu sa décision ce vendredi 24 avril. Elle confirme "l’ordonnance rendue le 14 avril 2020 en ce qu’elle a ordonné à la S.A.S. Amazon France Logistique de procéder, en y associant les représentants du personnel, à l'évaluation des risques professionnels inhérents à l'épidémie de Covid-19 sur l'ensemble de ses entrepôts ainsi qu'à la mise en œuvre des mesures prévues à l’article L. 4121-1 du code du travail en découlant".

       

      La juridiction précise que dans l'attente de la mise en œuvre des mesures citées, elle ordonne "dans les 48 heures de la notification du présent arrêt, de restreindre l’activité de ses entrepôts aux seules opérations de réception des marchandises, de préparation et d'expédition des commandes des produits, tels que figurant sur le catalogue de la société à la date du 21 avril 2020".

       

      Sont concernés les produits des catégories high-tech, informatique, bureau, animaux, santé et soins du corps, homme, nutrition, parapharmacie et enfin épicerie, boissons et entretien. La liste des références considérées comme essentielles est donc élargie. "Passé ce délai de 48 heures, pour chaque réception, préparation et/ou expédition de produits non autorisés, et ce pendant une durée maximale d'un mois, à l'issue de laquelle il pourra être à nouveau statué, une astreinte de 100 000 euros pourra être prononcée", poursuit la cour d'appel de Versailles.

       

      "Nous avons pris connaissance de l’issue de notre appel et restons perplexes face à la décision. Nous sommes en train d’en évaluer les implications pour nos sites ainsi que pour nos collaborateurs, pour les clients en France ainsi que pour les TPE et PME françaises qui comptent sur Amazon pour développer leur activité", a indiqué Amazon France à L'Usine Digitale.

       

      Maintien des commandes malgré la fermeture des entrepôts

      Amazon et le syndicat Sud-Solidaires avaient défendu leurs intérêts mardi 20 avril devant la juridiction, saisie par l'e-commerçant. Le 14 avril dernier, le tribunal judiciaire de Nanterre, saisi par les syndicats, avait dans une ordonnance exigé qu’Amazon évalue les risques liés au Covid-19 avec les représentants du personnel. La décision enjoignait par ailleurs le groupe américain de limiter ses livraisons aux seuls produits essentiels – produits alimentaires, médicaux et d’hygiène – sous peine d’une amende d’un million d’euros par infraction constatée.


      Jugeant cette décision inapplicable, Amazon France choisissait de fermer ses sites français, et faisait appel. L’e-commerçant n’arrêtait pas pour autant ses activités dans l’Hexagone, assurant que ses clients français seraient livrés grâce à un approvisionnement issu de ses entrepôts situés hors du territoire français. Une décision jugée par d’aucuns comme une provocation envers la justice et les syndicats, l’entreprise affichant ainsi sa préférence pour le maintien de ses activités. La date de fermeture des entrepôts avait été corrigée à deux reprises, et courait jusqu'à demain samedi 25 avril inclus.


      Des caméras thermiques aux Etats-Unis
      La polémique divise en France, entre défenseurs de la sécurité sanitaire des employés et partisans du maintien de l'activité économique, à l'heure où l'e-commerce est privilégié par de nombreux consommateurs confinés. Par ailleurs, si le cas Amazon est très discuté, la société n'est pas la seule à avoir été mise en cause par des collaborateurs et syndicats en France, comme en témoignent des tensions observées notamment sur des sites de La Redoute ou du distributeur Carrefour

      Le débat est aussi très vif aux Etats-Unis où la firme de Seattle été accusée dès fin mars d'avoir laissé se multiplier les cas de contamination de Covid-19 dans ses entrepôts situés à New York, dans le Kentucky, en Floride, au Texas, dans le Michigan et l'Oklahoma. Là encore, Amazon n'a pas arrêté ses activités, l'e-marchand américain annonçant néanmoins doter de caméras thermiques ses entrepôts américains afin de détecter les employés ayant de la fièvre. Au moins 6 entrepôts autours de Seattle et Los Angeles seraient déjà équipés, tandis que des caméras thermiques vont être également installées à l'entrée des magasins Whole Foods, l'enseigne rachetée par le géant de l'e-commerce en 2017.

      Le chiffre d’affaires d’Amazon serait, au niveau mondial, de 11 000 dollars par seconde

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