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Assurance auto : UFC- Que Choisir demande aux assureurs de « rendre » l'argent
Par MARIALIS06 dans Consultations publiques du ministère du développement durable le 27 Avril 2020 à 18:04Assurance auto : UFC- Que Choisir demande aux assureurs de « rendre » l'argent
L'association de défense des consommateurs demande aux pouvoirs publics de contraindre les assureurs à rendre aux assurés les « économies » réalisées du fait de la chute de la sinistralité. Plusieurs mutuelles ont déjà pris des initiatives dans ce sens.
Les accidents corporels liés au trafic automobile ont chuté de 91 % depuis le confinement. (Hans Lucas/AFP)
Par Éric BenhamouPublié le 27 avr. 2020 à 6h30Déjà dans le radar des pouvoirs publics, les assureurs sont désormais attaqués par les associations de consommateurs, qui les accusent elles aussi de manquer de solidarité face à une crise économique sans précédent. La puissante association de consommateurs UFC-Que Choisir vient en effet d'ajouter un cran supplémentaire à la pression politique qui s'exerce sur le secteur.
Dans un communiqué qui doit être diffusé lundi, l'association demande ainsi aux assureurs de rétrocéder quelque 2,2 milliards d'euros aux assurés auto/moto. « Alors que les deux tiers des primes sont habituellement affectées à l'indemnisation des sinistres, la chute du trafic automobile profite à plein aux assureurs », souligne UFC-Que Choisir.
Trois scénarios
A partir de trois scénarios de reprise du trafic, l'association estime que la baisse des sinistres pourrait générer entre 1,4 et 2,3 milliards d'euros d'économies pour les assureurs. Le scénario médian, qui table sur une reprise du trafic à la mi-juillet, prévoit ainsi une économie de 1,8 milliard.
D'où la demande d'UFC-Que Choisir aux pouvoirs publics d'exiger que ces économies soient intégralement restituées aux assurés à proportion des primes collectées et des taxes, soit un total de 2,2 milliards d'euros. Ce qui équivaudrait à une réduction moyenne de 50 euros par assurance automobile et de 29 euros par moto.
Principe de la mutualité
L'association ne manque pas d'arguments. Déjà, trois mutuelles (Maif, Matmut, Macif) ont consenti, sous différentes formes (remboursement partiel, gel des primes…) des rabais à leurs assurés. C'est d'ailleurs le principe même de la mutualité.
Historiquement, les assureurs mutualistes ajustaient leur niveau de prime de l'année suivante en fonction du taux de sinistralité de l'année en cours. Avec le temps, ces pratiques se sont estompées, même si elles restent inscrites dans la loi et le code des assurances.
De plus, les pouvoirs publics et même le superviseur encouragent les assureurs à participer à l'effort collectif de lutte contre les impacts économiques de la crise sanitaire et à aider leurs clients. Mais la diversité des prises de position des assureurs brouille le message de la profession et laisse à penser qu'il existe des « réserves » dans lesquelles certains acteurs refusent de puiser.
Les assureurs sont certes riches d'abondantes provisions techniques. Mais ces « réserves » sont constituées sur le long terme pour faire face aux évolutions de la sinistralité, sur le principe de la mutualisation et d'un juste équilibre entre les différents risques. Or, à ce jour, personne ne peut anticiper ce que sera le comportement des assurés dans la période de « l'après », aussi bien sur leur santé qu'au volant.
Eric Benhamou
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Tags : France, Coronavirus, économie, entreprises, particuliers, Assurance auto, UFC- Que Choisir, demande aux assureurs de « rendre » l'argent
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