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    Atlantico Business

    La pandémie va finir par décimer le tissu des PME-PMI, coincées par les clients qui ne paient plus et les banques qui ne discutent pas

     

     

     

     

     

    Denis Le Bossé, le président du cabinet Arc, un des leaders français de la gestion du délai de paiement, est encore monté au créneau cette semaine dans le journal Les Echos pour s’inquiéter d’un accroissement des abus au niveau des délais de paiement. 

    La mécanique qui s’est mise en œuvre est assez redoutable et perverse. Elle est très simple.

    Dans le cadre du plan de soutien aux entreprises qui étouffent pour cause de confinement général de l’activité, Bruno Le Maire avait bien précisé que celles qui ne respecteraient pas les délais de paiement ne pourront pas bénéficier du dispositif de prêts garantis par l'Etat.  Dans la même logique, celles qui distribuent des dividendes ne pourront pas reporter leurs charges fiscales et sociales. De même que celles qui ont la fâcheuse tendance à fréquenter les paradis fiscaux.

    «  Denis Le Bossé qui connaît bien ces petits arrangements, explique que plusieurs grandes entreprises se sont d’ores et déjà affranchies et ont annoncé qu’elles renonçaient aux aides mises en place par les pouvoirs publics. Si cette attitude signifie qu’elles ne rencontrent aucun problème de gestion de trésorerie durant la crise sanitaire et économique que nous traversons, c’est une bonne nouvelle pour l’économie et pour les finances publiques ... mais dans ce cas-là, pourquoi alors de très nombreux fournisseurs ont-ils reçu un courrier signé par une grande entreprise cliente leur indiquant que leurs factures seraient bloquées durant cette période incertaine... »  

    En clair, il ne faudrait pas que les entreprises fassent reposer sur leurs sous-traitants ou leurs fournisseurs leurs propres difficultés. C’est un calcul à courte vue : « les entreprises sont responsables de leurs fournisseurs. »

    Et on s’aperçoit qu’en période de crise très sévère comme aujourd’hui, beaucoup ont tendance à refiler leurs difficultés aux autres, ce qui ne fait qu’accroître la dégradation de la situation générale.  

    Le confinement général de la société française a aussi stoppé net plus de la moitié de l’activité de production et de commerce. Beaucoup de secteurs et pas seulement l’hôtellerie ou le transport aérien, se sont retrouvés complètement vides de tout chiffre d’affaires.

    On estime qu’après deux mois de confinement, l’économie française va perdre plus de 10 % de son PIB annuel. Ce qui entraînera un déficit budgétaire de 9%. La récession qui se prépare sera dans doute la plus profonde depuis la deuxième guerre mondiale, d‘où l‘importance du plan de soutien qui va représenter plus de 110 milliards d’euros après deux mois de confinement (25 milliards pour le chômage partiel, 7 à 10 milliards pour les indépendants et artisans, le repart et l’annulation des charges fiscales et sociales, les aides directes et les garanties de prêts par l’Etat ...)

    « Pour amortir le choc, explique Denis Le Bossé, le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire a pris des mesures spectaculaires d’aides et de soutien en financement de trésorerie afin d’éviter la destruction du tissu productif.  Avec parallèlement un appareillage social afin de préserver les capacités d’emplois. C’est colossal mais il a évidemment bien fait ».

    Pour l’instant, l’appareil de production n’est pas détruit, il a été arrêté. En théorie, il pourra donc redémarrer dès que les conditions de vie en toute sécurité seront rétablies puisque la demande existe.

    Au chapitre des aides aux entreprises, le gouvernement a donc actionné, via la BPI, tous les mécanismes de prêts et de crédit possibles, mais il est revenu sur la question des délais de paiement parce que les retards de délais de paiement représentent plus de 28 milliards d’euros. C’est une marge de trésorerie qui est paralysée ou retenue par les clients.

    « Le plan de soutien doit éviter des catastrophes qui risquent d’affecter beaucoup de secteurs mais il faut aussi veiller à ce que les conditions mises à l’octroi des aides ne provoquent pas des dégâts collatéraux. Or, nous risquons d’en avoir. »

    Quand le ministre dit que les entreprises ne pourront bénéficier d’un report de charges fiscales et sociales que si par ailleurs elles modèrent leur distribution de dividendes, beaucoup de gérants de patrimoine s’insurgent : « les dividendes représentent un revenu pour beaucoup d’épargnants et de retraités, et un moyen de financer des investissements alors Bercy peut faire ce qu‘il veut dans les entreprises d’Etat, mais dans les autres, il a intérêt à être prudent. La distribution des dividendes est du pouvoir des managements et des actionnaires. On ne peut pas mettre en risque une entreprise dont le cours de bourse est surveillé par des fonds étrangers. L’entreprise a besoin d‘avoir un actionnariat fidèle et sérieux si on veut qu‘elle reste française ».

    Pour ce qui est des délais de paiement, on se retrouve dans la même logique, Bruno Le Maire a précisé que « les entreprises ne respectant pas les délais de paiement ne pourront pas bénéficier du dispositif de prêts garantis par l'Etat ». Normal a priori, « sauf, répète Denis Le Bossé, qu’on se retrouve avec des entreprises qui renoncent aux aides publiques et qui vont se rattraper sur le dos de leurs fournisseurs en retardant le paiement des factures. Alors, poursuit-il, les parties prenantes ont bien senti le danger de ce qui arrivait avec un risque d’abus qui fera des dégâts en aval.  Le Ministère de l’Économie et des Finances, la Banque de France, la Médiation du Crédit notamment ont donc rapidement mis en place un Comité de crise sur les délais de paiement. Ce Comité qui a appelé les entreprises au respect des délais de paiement et à leur diminution dans la mesure du possible, invite également l’ensemble des entreprises à transmettre les informations relatives aux pratiques de paiement de leurs clients grands comptes (exemplaires ou non-solidaires) à leurs fédérations professionnelles ou aux chambres consulaires. L’objectif étant de rappeler à l’ordre celles qui seraient, du fait de leurs retards de paiement, à l’origine de prochaines faillites en cascade »

    « Ce Comité et le rassemblement derrière lui des organisations patronales, rassure et fait espérer aux dirigeants que les délais de paiement diminueront dans les semaines à venir. Il en va de la survie de dizaines de milliers d’acteurs.

    Et si les grandes entreprises sont les premières visées c’est parce qu’elles disposent de davantage de moyens et sont les plus à même d’injecter du cash rapidement dans l’économie via le règlement de leurs factures »

    Le vrai problème est que le rapport de force et la dépendance économique, qui sévissaient déjà avant la crise, font que des entreprises « acceptent » d’être payées très en retard de façon régulière, pour conserver un contrat, par peur de perdre un client. Bref pour tous ceux qui veillent à l'équilibre financier des entreprises, les entreprises qui ne sont pas payées à l’heure hésitent à faire remonter l’information par peur d’être black listée par le client, c’est à dire déréférencé de la liste des fournisseurs.

    Les entreprises otages sont donc de plus en plus nombreuses.

    Pour le président du cabinet Arc, il faudrait « durant cette période inédite, privilégier un circuit court et que les grandes entreprises et grandes PME, considérées comme les moins fragiles, déclarent leurs retards de paiement fournisseurs auprès du Ministère de l’Économie ou de la DGCCRF, et ce tous les mois via une plateforme dédiée. Cette déclaration aura pour avantage de déclencher une prise de conscience et de responsabiliser les entreprises qui ne respectent pas leurs engagements financiers, intentionnellement ou non. En temps de crise, les démarches doivent être faites par les moins vulnérables. La responsabilisation en matière de délais de paiement est une clé, il faut aujourd’hui lui donner l’élan qui lui manque » 

    Le problème est d’autant plus grave que les mêmes entreprises piégées par les clients qui ne paient pas, se retrouvent en difficulté pour accéder au crédit bancaire... « Car même si le dispositif de crédit garanti par l’État bat son plein, et c’est bien, dit Denis Le Bossé, un très grand nombre d’entreprises en sont exclues : toutes celles notées au-dessus de 5+ à la banque de France «.

    En clair de nombreuses PME fragiles, ne pourront pas s’appuyer sur les fameux PGE (prêts garantis.) Or elles sont déjà coincées par les retards de paiement.

    Avec une mécanique aussi infernale le nombre de faillites va donc exploser et tout le monde est responsable : les banques, les grandes entreprises. On se souvient qu’en 2008, on était tombé dans les mêmes pièges. Mais on se souvient aussi qu‘à l'époque, il y avait un médiateur du crédit (c’était René Ricol) qui avait parcouru la France du Nord au Sud, pour trouver des compromis et sauver le tissu des PME.

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    Distanciation sociale

    Ces Français qui découvrent pendant le confinement qu’ils ont moins d’amis qu’ils le croyaient

     


     

     

     

     

     

    Atlantico.fr : Comment et pourquoi les Français se rendent-ils compte qu'ils ont moins d'amis qu'ils ne l'imaginaient ?

     

    Michel Fize : C’est dans l’épreuve, dans l’adversité que l’on reconnaît ses amis. Cet adage prend aujourd’hui tout son sens avec l’épidémie de coronavirus. On le sait, l’adversité ruine souvent – c’est même une tradition comportementale enracinée - nombre de relations que l’on croyait « amicales ». La situation se complique à présent avec la « distanciation sociale » imposée, qui est à la fois une distanciation familiale, amicale, professionnelle. Impossible de voir ses amis, alors a fortiori de s’en faire de nouveaux ! Car la menace épidémique est sérieuse, tant il est vrai que le virus frappe aveuglément, massivement cependant. 

     

    Les Français ont peur, une peur aggravée par la médiatisation extraordinaire – l’on pourrait dire inédite – d’un phénomène social « hors-normes ». Ils tentent alors de se protéger du mieux possible, « enrageant » par exemple contre celles et ceux – fussent-ils des amis - qui ne respectent pas les « gestes-barrière ». Chacun peut en effet avoir le sentiment de « risquer sa peau » à chaque instant (l’aveuglement, l’imprévisibilité dont je parlais plus haut). D’où un repli sur soi, un isolement venant générer un fort sentiment de solitude. Une étude américaine récente, publiée par Vox (22/04/20) montre que ce sentiment frappe plus encore les « millénials » que les « baby-boomers ». 30 % des premiers déclarent se sentir seuls « souvent » ou « toujours » contre seulement 16 % des seconds. On sait par ailleurs que les écoliers, collégiens et lycéens français souffrent beaucoup du confinement parce qu’il les éloigne de leurs copains et copines. D’où leur hâte à vouloir rentrer en classe.

     

    Mais l’isolement social n’a pas attendu le coronavirus pour s’installer dans nos sociétés hyper-individualistes. Les liens sociaux se sont distendus (il existe toute une littérature sur le sujet), les occasions de rencontres raréfiées, ce qui explique le succès des sites de rencontre sur internet, devenus une nouvelle norme sociale. Je dis bien « norme » car il y a un demi-siècle encore, au temps où les gens se parlaient un peu partout, une inscription à un site de rencontre était jugée pratique honteuse (comme être réformé du service militaire).

     

    Par définition, les amitiés sont rares et donc précieuses. Mais n’imaginons surtout pas un « temps d’avant » où elles auraient été plus nombreuses, plus faciles, qu’aujourd’hui. Les amitiés se sont toujours comptées sur les doigts d’une main. Il est donc conseillé de ne pas perdre de temps. Les premières amitiés (les seules parfois) se nouent sur les bancs de l’école, du collège, du lycée ou de la fac. Et il semble bien que, plus le temps passe, plus il soit difficile de se forger de nouvelles amitiés. Le milieu professionnel moderne est un lieu de compétitivité, pas d’amitié. L’amitié est donc plus rare dans nos sociétés où l’on coure de tous côtés. Restent les activités sportives, récréatives, pour faire parfois de belles rencontres. Pour le reste, demeure le hasard : « parce que c’était lui, parce que c’était moi », disait Montaigne de son ami La Boétie. Une chose est sûre, la suroccupation des gens, la quête effrénée de la performance, la fatigue, sont autant d’obstacles sur la route de la « construction amitiaire » (excusez le néologisme). Et prenons garde aux « faux amis » : quand un collégien parle de ses « amis », il parle généralement de ses copains. Quant aux amis facebook, on sait ce qu’il en est : ils n’ont souvent que le vernis de l’amitié.

     

    Les réseaux sociaux sont-ils à l'origine d'une distanciation sociale et émotionnelle dans nos sociétés modernes ? En sont-ils la seule cause ? Quel impact cela peut-il avoir sur les liens d'amitié ?

     

    Les réseaux sociaux, qui peuvent être fort utiles, en matière d’éducation par exemple – c’est tout de même le numérique qui a permis d’assurer la « continuité pédagogique » pour un nombre conséquent d’élèves confinés pour cause de coronavirus –, se révèlent au contraire fort « enfermant » en de nombreux autres domaines. L’échange numérique en effet est d’abord une rencontre avec soi-même, une quête d’identité personnelle. L’autre vous fait seulement d’abord exister, il est le témoin de votre vie. Les plus jeunes rivalisent ainsi d’imagination pour attirer l’attention. Mais, soyons clairs, pour eux, comme pour les adultes en mal relationnel (timides par exemple dans la « vraie vie »), l’échange virtuel est utile, salutaire même. Pour les autres, le « virtuel » ne tue pas nécessairement le « réel ». Quand on a beaucoup d’échanges sur le net, il n’y a pas de fatalité à ce qu’on n’en ait plus du tout dans la vie réelle : ils peuvent être moins nombreux, c’est tout.

     

    Nous sommes entrés dans l’ère nouveau de la dé-matérialisation, synonyme de dés-humanisation. Nos relations deviennent techniques. Plus personne au bout du fil – d’ailleurs il n’y a plus de fil ! Nous sommes sommés de répondre aux « formulaires en ligne ». Même les numéros spéciaux, les 0800 et quelque chose, semblent aujourd’hui « se faire la malle ». C’est dire combien l’homme disparaît de l’horizon quotidien.

     

    Les réseaux sociaux participent eux-mêmes d’un processus de dés-émotionnalisation. L’anonymat a ouvert la porte aux dés-amités. Injures, insultes, harcèlements fleurissent sur la toile. Plût au Ciel que l’amitié ne soit pas une affaire du passé !

     

    Est-ce mieux dans la vraie vie ? Services publics en tête, c’est le règne de la machine. Les guichets se ferment les uns après les autres, les distributeurs mécaniques (de billets par exemple) sont eux-mêmes frappés : un comble ! Plus question d’adresser un sourire à la guichetière, d’espérer s’en faire une amie peut-être, il n’y a plus de guichetière. Dans les supermarchés, les caisses automatiques concurrencent désormais caissières et caissiers … mais l’on peut toujours s’essayer à saluer la machine, elle vous répondra peut-être comme le GPS de votre voiture ! (voir à ce sujet mon petit livre publié sur Amazon : « C’était l’bon temps : c’était vraiment mieux avant »).

     

    La crise du coronavirus, va-t-elle créer de nouvelles normes sociales ou approfondir une tendance déjà présente ? Faisons-nous face à un bouleversement sociétal d'ampleur au cours duquel les fondements de l'amitié seraient remis en question ?

     

    Nos sociétés hyper-individualistes, inquiètes, sont des sociétés à « sociabilités réduites ». Le contact avec l’autre est un contact difficile, rejeté bien souvent. Il y a longtemps – observation d’usager – que les voyageurs des transports en commun ne se parlent plus – sauf quelquefois pour s’invectiver. C’est « transport sans paroles ». Il y a longtemps que, dans les rues des grandes villes, les passants qui se croisent ne se saluent plus. Le coronavirus n’a manifestement rien changé à la chose, bien au contraire. Se tenant à présent, en plus, dans la « distanciation sociale », les piétons avancent visage fermé, l’air grave, sans dire un mot à quiconque. Impression surréaliste dans des villes aujourd’hui vides de tous bruits, si ce n’est celui des oiseaux. Bien sûr, il y a le rituel du 20 heures, chaque soir. Depuis leur fenêtre, leur balcon, les gens applaudissent, pour le personnel soignant en guerre contre l’épidémie. Moment d’émotion autant que de solidarité. Confinés le jour, les gens reviennent ainsi au monde : une manière, comme dit précédemment, de se sentir exister, de susciter l’attention des téléspectateurs devant leur écran. Ils applaudissent (pas tous – une enquête montrerait sans doute qu’ils ne sont pas aussi nombreux qu’on le dit à leurs fenêtres. Qu’importe, on peut être solidaire sans adhérer au rituel). Les gens applaudissent, d’abord pour s’émouvoir, c’est humain. Par solidarité aussi qui, je crois, est sincère.

     

    Pendant ce temps, les violences intra-familiales enflent. Les hommes n’ont jamais autant frappé leur conjointe que depuis le début du confinement : plus de 80 % en un mois, dit-on. Les parents frappent leurs enfants et, dans la foulée, leurs animaux de compagnie. Les comportements alcooliques, seuls chez soi ou en petit groupe dehors, se multiplient.

     

    Cependant, à côté de ces sociabilités « négatives », il y a toutes les solidarités positives. Dans les immeubles, les voisins s’entraident, les plus jeunes font les courses des plus âgés. Les entreprises se reconvertissent en fabricantes de masques. Les livraisons à domicile se multiplient. Les collectivités locales, si vilipendées naguère par le nouveau pouvoir présidentiel, se retrouvent partenaires de l’Etat, porteurs d’initiatives, montrant ainsi que la démocratie est l’affaire de tous, la décision la responsabilité de chacun. La « décentralisation politique » pourrait être l’avenir de notre vie publique, préfigurant la fin de notre République monarchique. Au plan économique, les choses pourraient aussi bouger. D’abord, bien sûr, il faudra contrer la crise, éviter une nouvelle explosion du chômage, la fermeture des entreprises.

     

    Qu’adviendra-t-il au plan relationnel ? L’entraide se perpétuera-t-elle ? Verra-t-on autant de compassion pour les personnes âgées, qui auront payé un lourd tribut à l’épidémie : déjà plus de 8 000 victimes en EPHAD ? 

     

    La crise sanitaire, marquée par le confinement, est pour tous un mauvais moment à passer. Les Français n’auront-ils pas envie, dans « le monde d’après », de l’oublier pour revenir à leurs sociabilités d’avant la crise ?

     

    Une seule certitude. Arrivera probablement, comme tout toujours, ce que personne n’aura prévu !

    Michel Fize a publié récemment "L'Ecole à la ramasse, l'Education nationale en faillite", aux éditions de L'Archipel, 2019.

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    Mise en garde ?

    Jérôme Salomon prévient qu’"il n’y aura pas de déconfinement si le confinement n’est pas réussi"

     

    Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, s’est exprimé sur le sujet sensible de la levée du confinement à l'occasion d'une audition devant les députés. Selon des informations du Figaro, il aurait précisé qu’il "n’y aura pas de déconfinement si le confinement n’est pas réussi". La stratégie du gouvernement est donc focalisée sur la réduction du nombre de patients et pour qu'il y ait "le minimum de malades au 11 mai pour que nous puissions tous reprendre une activité sans exposer nos proches".

    Jérôme Salomon aurait aussi évoqué la situation de l’épidémie : 

    "Ce virus continuera à circuler tant que nous n’aurons pas une immunité collective importante, et nous en sommes très loin, ou un vaccin. L’objectif de la France n’est pas de créer une immunité collective en créant une deuxième puis une troisième vague, ça nous paraît trop dangereux. L’objectif est d’empêcher la circulation du virus, et d'avoir des conditions favorables pour gagner du temps par rapport à l’arrivée de médicaments efficaces ou de vaccins".

    Le directeur général de la santé a également précisé qu'un dispositif de test "très performant" sera mis en place sur le territoire national. 

    Jérôme Salomon a également confirmé que les gestes barrières et les dispositifs de distanciation sociale et physique devront être respectés après le confinement, ils seront "là pour longtemps".

    Jérôme Salomon a également été interrogé par les députés sur le risque d'une "deuxième vague" de l'épidémie de Covid-19 au moment du déconfinement. Il s'est dit "extrêmement prudent", tout en précisant que la faiblesse de l'immunité naturelle dans l'ensemble des pays pose "un problème mondial" :

    "Le risque de reprise épidémique existe, il faut nous y préparer". 

    Vu sur : Le Figaro
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  • Dilemme

    Déconfinement : rouvrir l’économie suffira-t-il à la sauver... ?

     

    Atlantico.fr : Si on analyse l'économie française secteur par secteur, si l'on pondère ces données en fonction de leur poids par rapport au PIB et au nombre d'emplois, quel est l'état des lieux de la situation ?

    Michel Ruimy : Dans l’ensemble, l’horizon est bien sombre. L’INSEE a estimé, pour l’instant, que les mesures du confinement pour lutter contre le coronavirus entraînent une perte d’activité de plus du tiers du Produit intérieur brut (36%). Aussi spectaculaire que soit ce chiffre, il ne nous dit rien de la suite de l’histoire. Le décrochage pourrait être de 25% ou de 45%. La dynamique qui s’enclenche à partir de ce choc sur le restant de l’année sera décisive. Plus la période de confinement se sera prolongée, plus les chaînes de valeur dans certaines filières mettront du temps à se réorganiser, plus les activités dans certains services aux entreprises seront durablement pénalisées. 

    La crise sanitaire ébranle avec une relative même ampleur et de façon synchrone tant l’industrie que les services, ce qui en fait un événement totalement inédit, avec un pouvoir déstabilisateur inégalé sur l’activité.
    Côté production physique, la filière automobile (4 000 entreprises industrielles ; 400 000 salariés), le BTP et la construction (1,5 million d’actifs soit 7% environ de la population active ; 8% du Produit intérieur brut) sont en première ligne. Le secteur automobile avec une baisse de 72% des ventes de voitures neuves en mars en France et quasiment aucune vente en avril, est à l’arrêt. Les garages ont maintenu les opérations d’entretien et de réparation, mais très partiellement : l’activité a fléchi de 80%. De même, la crise sanitaire a fait s’effondrer de 75% l’activité de la construction. Pour le bâtiment, il faut remonter au 2ème trimestre 1968, marqué par les évènements du mois de mai, pour retrouver une baisse trimestrielle de l’activité du même ordre de grandeur.

    Côté services, l’impact le plus important concerne les secteurs de l’hébergement, la restauration, les services aux ménages (récréatifs, loisir, soins…), l’intérim qui devient la première variable d’ajustement, sont à l’arrêt ou quasi-arrêt. Le retour à la normale prendra du temps car une partie de la demande finale est perdue. Les effets collatéraux sur les autres secteurs sont de forte ampleur. Ces secteurs représentent, à eux seuls, près de 30% des entreprises du secteur marchand (hors agriculture). Près de 40% des entreprises de restauration pourraient ne pas rouvrir leurs portes, post-déconfinement. 

    Le monde de la culture (3% du PIB et 700 000 emplois au sens large) est en difficulté et celui du spectacle et du cinéma, en grande souffrance. Les lieux culturels se retrouvent désertés et beaucoup de représentations sont annulées. Cette situation risque de perdurer tant que les Français craindront d’être contaminés dans ces lieux publics. 

    Le gouvernement veut éviter que l’économie française soit à l'arrêt complet mais ne souhaite pas pour autant établir formellement une liste des secteurs économiques « essentiels ». Il faudra tirer les leçons de cette crise en matière d’autonomie / indépendance dans un certain nombre de domaines industriels. Son chef sait toutefois, comme l’avait dit l’un de ses prédécesseurs en 1999, Lionel Jospin, lors de la fermeture de l’usine Renault Vilvorde, que « l’État ne peut pas tout » … 

    Emmanuel Jessua : Nous distinguons trois grandes catégories de secteurs : 

    1) Les secteurs dont la consommation finale est indispensable en période de confinement. Il s’agit de la consommation de (i) services de santé et médicaments (activités de santé, hébergement médico-social, industrie pharmaceutique), (ii) de produits alimentaires (commerce de détail), (iii) énergie-eau (extraction, électricité, déchets…), des services de télécommunications. La production de ces biens et services essentiels mobilise également plusieurs secteurs amont : agriculture et agro-alimentaire, commerce de gros, transports de marchandises, entreposage, emballage (papier-carton, plasturgie), chimie. 
    Pour ces secteurs, nous estimons que le travail sur site représente plus de 40% des heures habituellement travaillées (à l’exception des services de télécommunication pour lesquels une partie importante du travail peut être réalisée à distance). 

    2) Les secteurs pour lesquels l’activité s’effondre en raison du confinement, en particulier les autres secteurs industriels, pour lesquels l’essentiel des tâches ne peut s’effectuer à distance des sites de production : automobile, textile, électronique, machines et équipements, meubles… On suppose qu’au moins deux tiers des effectifs sont au chômage technique pendant le confinement. Certains secteurs industriels doivent toutefois maintenir une activité minimale. C’est notamment le cas de la métallurgie, pour laquelle il n’est pas possible de fermer les hauts fourneaux. Sont également quasiment à l’arrêt les secteurs directement liés aux sorties : hébergement et restauration, arts-spectacle et activités récréatives. Il en est de même de la construction, avec un gel d’une très grande majorité des chantiers et des projets.

    3) Les secteurs pour lesquels l’activité le télétravail est possible

    De nombreux secteurs des services, en particulier les services aux entreprises (conseil, services financiers, services juridiques et administratifs…), peuvent maintenir l’essentiel de leur activité en mobilisant leurs salariés à distance. Dans ces secteurs, on suppose que plus de la moitié des salariés peuvent ainsi continuer à travailler depuis leur domicile pendant la période de confinement. Ce taux est particulièrement élevé dans l’administration publique et l’enseignement. 

    Au total, dans la période actuelle de confinement strict, sur l’ensemble de l’économie, 29% des heures habituellement travaillées seraient maintenues sur site, 37% seraient effectuées à distance depuis le domicile et 34% seraient chômées. S’agissant des seuls secteurs marchands, ces proportions seraient respectivement de 25%, 30% et 45%. Cela se traduirait par une perte instantanée d’activité de 45% dans les branches marchandes. 

    Quels domaines de l'économie pourraient facilement être relancés au sortir du confinement ? Lesquels au contraire seront dans une profonde difficulté ? ( en pondérant avec leur poids par rapport au PIB et au nombre d'emplois )

    Michel Ruimy : La situation de leurs clients, petits et grands, va se répercuter sur les industriels. 

    Dans l’aéronautique, les compagnies aériennes, quasiment à l’arrêt, s’orientent déjà vers des reports et des annulations de commandes. Avec le rétablissement des frontières et la crainte des personnes de se voir mises en quarantaine à l’étranger, les secteurs aérien, du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration seront perturbés pour un temps long, au-delà du confinement. 

    Pour les biens durables comme l’automobile, les ménages, aux revenus dégradés ou inquiets de leur avenir, vont repousser leurs achats ou s’orienter vers des modèles moins onéreux. 

    La situation actuelle du secteur du divertissement (entertainment) risque de perdurer tant que les Français craindront d’être contaminés dans les lieux publics. 

    Le BTP et la construction (gros-œuvre comme second œuvre) sont moins touchés par un effondrement de la demande que par un choc de l’offre lié à la difficulté de mettre en œuvre les mesures sanitaires. Un chantier est évolutif et moins facile à aménager qu’une ligne de production fixe. 

    Cependant, si certaines activités sont presque à l’arrêt, d’autres, comme l’industrie agroalimentaire, maintiennent un niveau relativement proche de la normale. Les biens de grande consommation (produits achetés fréquemment et à un prix relativement bas) peuvent espérer un effet rebond plus marqué et le commerce électronique, voir la crise comme une opportunité. 

    La reprise sera aussi celui du temps long, d’une industrie un peu différente. Il faut que celle-ci se prépare à un niveau supérieur de digitalisation de sa chaîne de production pour une meilleure réactivité en cas de crise et à une prégnance plus forte des canaux de distribution numérique, y compris dans le « B to B ». La montée du commerce en ligne va impliquer de revoir l’outil industriel, logistique et commercial. La production de grande série en Asie, avec huit semaines de transport par bateau ensuite, va devenir compliquée. Une chose est relativement certaine : les industriels qui redémarreront le plus vite prendront des parts de marché.

    Emmanuel Jessua : Le déconfinement sera graduel et différencié selon les secteurs. Le taux de faillites sera également très hétérogène entre secteurs. Nous supposons que la fin du confinement strict à partir du 11 mai se traduira par (i) une reprise totale du travail dans les secteurs déjà proches de la pleine activité (agro-alimentaire, santé, télécommunications, énergie…), (ii) une reprise graduelle qui deviendrait totale aux alentours de mi-juillet (le temps d’assurer des conditions de travail aux nouvelles normes sanitaires) pour l’essentiel des autres secteurs, (iii) une reprise beaucoup plus lente – qui se prolongerait jusqu’à mi-septembre - pour les secteurs liés au tourisme et aux sorties (hébergement-restauration, transport aérien, arts et spectacle). Nous faisons en outre l’hypothèse que le taux de faillite (part des salariés concernés par une faillite) serait nul dans la première catégorie de secteurs, de 2% dans la deuxième et de 15% dans la troisième.  

    Sous ces hypothèses, la contrainte apportée par le confinement sur les capacités de production entrainerait une perte de 9,2 points de PIB. L’ensemble des secteurs marchands enregistrerait une perte globale de 11,5 points de valeur ajoutée en 2020. 

    Pour le seul 2e trimestre 2020, le confinement aurait un impact de -25,5 points de PIB sur l’ensemble de l’économie et -31,6% sur l’activité des branches marchandes.

    Comment anticiper sur ces difficultés économiques afin de sortir de la crise sanitaire par le haut ?

    Michel Ruimy : Combien de temps faudra-t-il pour que l’activité des entreprises redevienne « normale » ? Et ce « normal » sera-t-il différent ? Pour y répondre, il convient d’une part, de considérer plusieurs horizons temporels et d’autre part, d’envisager le calibrage de l’outil de production et la réouverture des lignes. Cette période pourrait durer de 9 à 15 mois sauf si un vaccin ou un traitement est découvert avant, et durant laquelle nous devrons vivre en conditions dégradées avec le Covid-19. Enfin, il conviendra de synchroniser la demande des clients et la capacité productive des fournisseurs et s’assurer que tout peut repartir sans goulot d’étranglement sur les chaînes logistiques.

    Néanmoins, nous sommes au temps des pompiers, pas encore à celui des architectes. La reprise est conditionnée à trois paramètres : la confiance des ménages, la solvabilité des entreprises et la soutenabilité de la dette publique et le traitement de celle « héritée de la crise ».

    Concernant les ménages, qui sont en situation d’épargne forcée - environ 20 à 30% de leurs revenus -, il s’agira de convertir rapidement cette réserve, en consommation et donc en croissance, avant qu’elle ne devienne une épargne de précaution. Pour cela, il faut restaurer la confiance dans les perspectives de l’économie. 

    Concernant les entreprises, le premier facteur à prendre en compte sont les conditions de travail - là où la sécurité peut être assurée - afin de maintenir la productivité. Un protocole de fin de confinement dans chaque entreprise doit être élaboré pour définir des conditions optimales de sécurité pour les salariés. La confiance et le dialogue avec les partenaires sociaux en sont la clé. Puis, il convient de connaître les maillons de la chaîne de production où l’impact est le plus grand c’est-à-dire déterminer les secteurs en amont qui fournissent les secteurs en aval. S’ils ne redémarrent pas, ils entraveront la reprise des entreprises. Cette interdépendance impose de relancer l’activité, non pas de manière complètement coordonnée, mais de façon non contradictoire. Ensuite se posera la question de connaître les secteurs dans lesquels il y a le plus de firmes en difficultés financières. La crise pourrait s’avérer fatale pour certains d’entre elles. La dette globale des entreprises s’est déjà fortement accrue : +2% en mars soit 37 milliards ! Ceci pourrait amener le gouvernement à prendre de nouvelles mesures de soutien, notamment en leur donnant les moyens de renforcer leurs fonds propres. 

    Mais il conviendrait aussi de poser les bases d’une coordination européenne aux entreprises pour éviter les distorsions de concurrence car il y a une forte probabilité que les pays à fort potentiel financier, comme l’Allemagne qui a mobilisé près de 10% de son Produit intérieur brut contre 5% en France, aident davantage leurs entreprises que les autres pays et que les Etats, les plus faibles, soient encore plus pénalisés. C’est pourquoi, concernant la dette « héritée de la crise », au vu de la situation existante, l’idée française de créer un fonds européen mutualisant de nouveaux programmes d’investissements est intéressante. Elle faciliterait la répartition des futurs investissements à l’échelon communautaire afin de relancer l’économie.

    Emmanuel Jessua : Le gouvernement a utilisé les bons leviers avec le plan d’urgence, en permettant aux entreprises de survivre en période de sous/non-activité avec le report d’échéances fiscales et sociales, le fonds de solidarité pour les indépendants et les prêt garantis par l’Etat, ainsi que par le dispositif d’activité partielle qui permet aux salariés de conserver leur emploi et 84% de leur salaire. 

    Ce plan pourrait coûter près de 50 milliards d’euros, auxquels il faut ajouter près de 140 milliards d’euros de moindres rentrées fiscales en raison de la récession. Nous anticipons donc un creusement du déficit public à 10,7% du PIB en 2020, avec un retour vers 6% en 2021. Nous ne disposons donc pas de marges de manœuvre budgétaires supplémentaires significatives. Le soutien budgétaire devra donc être rapidement ciblé vers les secteurs les plus en difficulté, en particulier ceux les plus touchés par le confinement (restauration, tourisme, spectacle...) et par la récession (certains secteurs industriels notamment).

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  • [Récap] Covid-19, le tableau de bord de la crise

    Sylvain Arnulf , , ,

    Publié le 16/03/2020 À 18H28, mis à jour le 24/04/2020 À 19H26

     

    Infographie L’Usine Nouvelle vous informe depuis janvier 2020 sur la crise du coronavirus Covid-19. Retrouvez dans cet article l’ensemble de nos contenus sur le sujet, réactualisé chaque jour.

     

     

     http://www.bilancoronavirus.fr/

    Infographie : Sourya Nirasay - cliquez ici pour l'afficher en grand format

     

    L'épidémie de SARS-CoV-2 en France est "massive" et "sévère" mais la situation s'améliore peu à peu. Le nombre de patients hospitalisés en soins intensifs pour infection Covid a fortement diminué depuis le plus haut du 9 avril (plus de 7 200 patients à l'époque). Ils sont 4 870 au 24 avril (183 lits occupés de moins que la veille). Des régions restent néanmoins en tension, comme l'Ile-de-France. La capacité "normale" de réanimation d'avant la crise (5 000 places) est toujours largement dépassée, avec plus de 7000 personnes hospitalisés en réanimation toutes pathologies confondues. Depuis le 1er mars, plus de 15 000 personnes sont passées dans les services de réanimation français pour des pathologies liées au Covid-19.

     

    Le nombre de personnes admises à l'hôpital, tous services confondus, est passé sous la barre des 30 000 le 22 avril pour la première fois depuis le 8 avril et s'y maintient (28 658 au 24 avril). Une accalmie à accueillir avec prudence, car l'épidémie reste dynamique et de nouveaux patients arrivent toujours dans les services hospitaliers (1 346 ce 24 avril)

     

    Le nombre de décès dans les établissements hospitaliers reste élevé, avec 389 décès supplémentaires en vingt-quatre heures le 24 avril (en hausse par rapport à la veille). La France déplore 13 852 décès dans les hôpitaux et 8 393 dans les établissements médico-sociaux. 

     

     

     

    La course au vaccin et aux traitements

     

    Face à cette épidémie, les équipes de chercheurs du monde entier s'activent pour tenter de mettre au point des traitements et un vaccin. La France est en pointe dans cette lutte. Notre dossier. Plus de 130 traitements en combinaison sont aujourd'hui testés dans le monde à travers 300 programmes d'essais cliniques. 80 types de molécules sont évaluées.

     

    Sanofi et son partenaire américain Regeneron ont annoncé qu'ils allaient tester leur médicament Kevzara dans le traitement du Covid-19. Le français estime que la mise au point d'un vaccin contre le coronavirus sera cruciale "si l'épidémie qui paralyse la planète depuis plusieurs mois devait devenir saisonnière". Il va aussi s'associer avec le laboratoire GSK pour développer un vaccin.

     

    Sanofi surproduit de l'hydroxychloroquine pour en fournir aux hôpitaux en Europe et aux Etats-Unis. Le 23 mars, le Haut conseil de santé publique recommande cependant de ne pas utiliser de traitement à la chroloquine, sauf dans les cas les plus graves et sur décision collégiale de l'équipe soignante. On vous explique la différence entre chloroquine et hydroxychloroquine.

     

    La biotech Xenothera, basée à Nantes, vient de signer un accord avec le LFB pour la production des lots cliniques d’un traitement contre les infections à coronavirus, dont celle du Covid-19. 

     

    La France veut augmenter sa capacité à mener de nombreux tests. Le breton NG Biotech va lancer la production d’un premier test sérologique de Covid-19 en France. Sanofi planche sur une solution d'auto-diagnostic rapide sur smartphone. Le groupe franco-britannique de diagnostic Novacyt est en route pour doubler les capacités de production de son test PCR pour le Covid-19.

     

     

    Les restrictions de déplacements

     

    Le virus circule désormais partout en France, qui en est au stade 3 de l'épidémie. Depuis le 16 mars à midi, les déplacements et regroupements seront fortement restreints : la population a été placée en confinement. Le 13 avril, Emmanuel Macron a annoncé une prolongation du confinement au moins jusqu'au lundi 11 mai.

     

    Les modalités d'un déconfinement commencent à être évoquées. Des outils de suivi numériques pourraient être utilisés. Le projet d'une application baptisée Stop Covid a été dévoilé ce 8 avril. Des masques grand public devraient être disponibles pour la population, et rendus obligatoires dans certaines circonstances.

     

    Épidémiologistes et scientifiques estiment que la sortie de crise pourrait prendre des mois.

     

     

     

    La mobilisation des PME et grandes entreprises

     

    Masques, gel hydroalcoolique, respirateurs... Des usines françaises tournent à plein régime pour fournir les ressources nécessaires aux soignants. Une véritable course contre le montre. Notre dossier.

     

    LVMH, le numéro un mondial du luxe, produit du gel hydroalcoolique et des masques dans ses usines françaises.  L'Oreal en produit également dans ses usines ou, de façon plus surprenante, STmicroelectronics. L'industrie textile française s'adapte. Les entreprises de l'agroalimentaire comme Tereos et Pernod Ricard participent aussi à l'effort. Des entreprises font don de leur stock de masques.

     

    Un consortium a été formé autour d'Air Liquide pour fabriquer davantage de respirateurs. PSA en assemble dans son usine de Poissy.

     

     

     

    Les usines paralysées, timide redémarrage

     

    Renault, PSA, FCA, Toyota, Renault Trucks, Michelin... les annonces de fermetures temporaires d'usines se sont multipliées dans l'automobile. Idem pour le site de Bombardier dans le Nord. En cause : la difficulté à s'approvisionner et la volonté de protéger les salariés et limiter leurs déplacements. Découvrez notre récapitulatif des usines fermées en France. 

     

    L'activité reprend progressivement. Des préconisations commencent à être émises pour encadrer la reprise du travail en toute sécurité, secteur par secteur. L'exemple d'Amazon doit éclairer les industriels qui souhaitent maintenir leur activité ou rouvrir rapidement...

     

    L'usine Toyota d'Onnaing doit être le premier site du secteur automobile à redémarrer le 21 avril.

     

     

     

    L’adaptation des entreprises et des salariés

     

    Le gouvernement prévoit un panel de mesures pour accompagner les entreprises en difficulté durant la crise. Notre guide pratique. 

     

    On vous explique en quoi consiste un Plan de continuité d'activité ou comment bénéficier de mesures de chômage partiel. Un nouveau coup de pouce a été donné à ce dispositif le 31 mars.

     

    Salariés, nous vous expliquons comment vous adapter au mieux à cette période de confinement. Le télétravail, par exemple, ça ne s'improvise pas et ça demande de l'organisation : quelques conseils et vos droits et devoirs. Et de bonnes pratiques à adopter.

     

    Et toutes les questions que vous vous posez encore sur le droit de retrait ou le chômage partiel. La loi instaurant un état d'urgence sanitaire prévoit de nouvelles dispositions pour les entreprises. La prime Macron a été adaptée : les salariés particulièrement sollicités pendant cette période pourront la toucher, si leur entreprise  le souhaite. Elle a même été portée à 2000 euros pour les entreprises disposant d'un accord d'intéressement.

     

    Certaines entreprises ont scellé de nouveaux accords sociaux prévoyant des mécanismes de solidarité entre salariés. L'automobile est en pointe sur ce sujet avec des accords innovants chez Renault, PSA et Renault Trucks.

     

    On fait aussi le point sur les entreprises qui ont modifié leurs prévisions, réduit ou supprimé leurs dividendes et baissé le salaire de leurs dirigeants.

     

     

     

    Les conséquences économiques

     

    Secteur par secteur, on fait le point sur les perturbations des différents secteurs économiques. Bruno Le Maire table sur la pire récession depuis la deuxième guerre mondiale.  L'industrie n'est plus qu'à 56 % de ses capacités de production, selon la Banque de France, qui table sur une baisse du PIB de 6% au premier trimestre 2020. Le gouvernement ne cesse d'abaisser ses prévisions de croissance.

     

    110 milliards d'euros d'aides ont été débloquées pour les entreprises et les salariés par le ministère de l'Economie. Un nouveau volet de mesures a été dévoilé le 15 avril. L'Eurogroupe a finalement adopté un plan d'urgence doté de 500 milliards d'euros.

     

    Certaines entreprises ont décidé de modifier leurs prévisions pour 2020 ou de ne pas verser de dividendes cette année.

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  • Le ramadan en France débute ce vendredi 24 avril

    Le ramadan en France débute ce vendredi 24 avril
     
    Population

    RELIGION - La date de début du ramadan est connue : le premier jour de ce mois de jeûne, de partage et de prière observé par les musulmans commence ce vendredi, a annoncé le Conseil français du culte musulman (CFCM).

    Le ramadan commencera vendredi en France, a annoncé jeudi le Conseil français du culte musulman (CFCM), dans un contexte inédit, les mosquées étant fermées et les retrouvailles familiales fortement déconseillées, pour ne pas propager le coronavirus. 

    Le président du CFCM Mohammed Moussaoui a fait cette annonce lors d'une réunion destinée à fixer le début de ce mois de jeûne, de partage et de prière, qui se tenait en partie à la grande mosquée de Paris et en visio-conférence, retransmise sur Radio Orient.

    Un ramadan dans le confinement

    Il a rappelé que ce mois de jeûne se tenait "dans le cadre du confinement" mis en place depuis mi-mars pour éviter la propagation du coronavirus, assurant que les "musulmans s'y sont préparés".

    Cette année, les autorités religieuses déconseillent fortement aux familles de se regrouper en famille ou entre voisins au moment de l'"iftar", le repas quotidien de rupture du jeûne, alors que c'est habituellement une composante sociale, conviviale voire festive du mois du ramadan. Sur son site, le CFCM appelle "à privilégier les formules de repas préemballées et en assurer la distribution selon un mode défini avec les pouvoirs publics locaux".

    Lire aussi

    Autre fait inédit : les mosquées étant fermées jusqu'à nouvel ordre, les musulmans ne pourront s'y rendre pour les tarawih, les prières nocturnes spécifiques au ramadan.  Emmanuel Macron a affirmé aux responsables de culte mardi soir vouloir attendre jusqu'à début-juin ou mi-juin avant toute réouverture des lieux de culte.

    Durant le ramadan, un des piliers de l'islam, les croyants sont invités à s'abstenir de boire, de manger et d'avoir des relations sexuelles, de l'aube - dès que l'on peut "distinguer un fil blanc d'un fil noir" dit le Coran - jusqu'au coucher du soleil.

     

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    Coronavirus : la Métropole et le Département des Bouches-du-Rhône lancent leur fonds de soutien aux entreprises

     

    Par La Provence

     

    Photo illustration Nicolas Vallauri

    Après la Région et la Ville, la Métropole Aix-Marseille et le Département des Bouches-du-Rhône lancent eux aussi leur fonds de soutien à l'économie.

    Dans le cadre du Plan de solidarité pour l’économie, pour "pour accompagner les entreprises les plus vulnérables qui s’engagent à sauvegarder leurs emplois", un fond territorial et solidaire d’urgence de 50 millions d'euros est crée. 35 millions sont apportés par le Département, 2,5 millions par la Métropole Aix-Marseille-Provence, 2 millions par la Ville de Marseille, et 500 000 euros par la CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence.

    "Cette aide s’adresse à toutes les entreprises de moins de 10 salariés qui ont leur siège social ou leur établissement principal sur l’une des 121 communes du département des Bouches du-Rhône ou du périmètre de la Métropole Aix-Marseille-Provence (communes de Pertuis en Vaucluse et Saint-Zacharie dans le Var), quel que soit leur statut et qui, fragilisées par la crise, subissent une perte de chiffre d’affaires de 30% minimum.Ce fonds est également ouvert aux entreprises agricoles ainsi qu’aux associations déclarées, type loi de 1901, dont une part significative de l’activité revêt un caractère commercial, aux professions libérales, et aux commerçants, il s’adresse de manière large à un grand nombre d’entreprises et d’activités. Les entreprises créées très récemment feront l’objet d’une analyse au cas par cas. Toutes les modalités pour bénéficier de cette aide et déposer sa demande sont disponibles sur economie.ampmetropole.fr. L’aide sera versée dans un délai maximum de 30 jours suivant la date de dépôt du dossier. La CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence centralisera les demandes des entreprises et assurera le montage, le suivi des dossiers, le versement des avances octroyées et leur remboursement. Prenant la forme d’une avance remboursable à taux 0 sur 18 mois, pourra atteindre 2 500€ par emploi présent dans l’effectif au 31 décembre 2019 à sauvegarder et atteindra 4 000€ minimum par entreprise."

     
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  • Coronavirus : l'Allemagne prête à contribuer "beaucoup plus" au budget européen

    Par La Provence (avec AFP)

     

    La chancelière allemande Angela Merkel, le 18 mars 2020 à Berlin Photo - POOL/AFP - Michael Kappeler

    Angela Merkel a déclaré aujourd'hui que l'Allemagne était prête, "dans un esprit de solidarité", à des "contributions beaucoup plus importantes" au budget de l'Union européenne, en pleine récession due à l'épidémie de nouveau coronavirus.

    "Un plan européen de relance économique pourrait soutenir la reprise au cours des deux prochaines années et nous y travaillerons", a ajouté devant les députés allemands la chancelière avant un sommet des 27 dans l'après-midi pour trouver des solutions à la crise économique due à la pandémie. 

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    La chancelière allemande Angela Merkel, le 18 mars 2020 à Berlin
    La chancelière allemande Angela Merkel, le 18 mars 2020 à Berlin Photo - POOL/AFP - Michael Kappeler

    Angela Merkel a déclaré aujourd'hui que l'Allemagne était prête, "dans un esprit de solidarité", à des "contributions beaucoup plus importantes" au budget de l'Union européenne, en pleine récession due à l'épidémie de nouveau coronavirus.

    "Un plan européen de relance économique pourrait soutenir la reprise au cours des deux prochaines années et nous y travaillerons", a ajouté devant les députés allemands la chancelière avant un sommet des 27 dans l'après-midi pour trouver des solutions à la crise économique due à la pandémie. 

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