• Tempête Amélie. Plus de 130 interventions pour remettre en état les routes en Gironde

    Le département de la Gironde a fait le bilan des interventions sur les routes liées à la tempête Amélie. Plus de 130 interventions ont eu lieu avec 40 agents mobilisés.

    À Bazas, la tempête Amélie a fait des dégâts, comme partout en Gironde.À Bazas, la tempête Amélie a fait des dégâts, comme partout en Gironde. (©Le Républicain)

    Dimanche 3 novembre 2019, la Gironde était frappée par la tempête Amélie. De grosses rafales de vent, accompagnées de quelques averses, ont rythmé le week-end de la Toussaint. 

    En tout, plus de 130 interventions ont eu lieu afin de rétablir la circulation sur l’ensemble du territoire girondin. Arbres sur la route, nettoyage de fossés, remise en place de la signalisation… 40 agents étaient sur le terrain dimanche pour remettre en état le réseau routier. 

    Des interventions vont se poursuivre tout au long de la semaine. Le département de la Gironde fait le bilan, territoire par territoire. 

    Lire aussi : Tempête Amélie en Gironde : il reste 6.500 foyers privés d’électricité

    Grave – Entre-Deux-Mers

    35 interventions ont été réalisés dans les Graves et l’Entre-Deux-Mers. Huit agents ont été mobilisés. Résultat : seule la D 244E5, à hauteur de l’Isle Saint-Georges, n’est pas encore ouverte à la circulation. 

    La raison est la suivante : un câble électrique empêche de terminer le dégagement d’un arbre de grosse taille. Enédis devrait réaliser une intervention prochainement.

     

    Dans le Médoc

    C’est dans le Médoc que le plus d’interventions a été réalisée en lien avec la tempête Amélie. Le département en a comptabilisé une soixantaine, le tout assuré par six agents. 

    Certaines routes sont ensablées, comme à Soulac-sur-mer, tandis que des arbres penchent dangereusement vont être abattues. Quant aux pistes cyclables, elles vont être rapidement vérifiées, assure le département. 

    Lire aussi : Vents violents, orages, pluie, vagues-submersion : la Gironde placée en quadruple vigilance jaune

    Circulation totale sur les autres territoires

    Dans le Libournais, le Sud-Gironde, la Haute-Gironde et le bassin d’Arcachon, l’ensemble des routes est ouvert à la circulation. De nombreuses interventions ont eu lieu afin de rétablir le plus rapidement possibles les axes routiers. 

    Ainsi, 33 interventions ont été nécessaires en Sud-Gironde, 30 sur le bassin d’Arcachon, très touché par la tempête, une vingtaine dans le Libournais et huit en Haute-Gironde. 

    Les massifs forestiers fragilisés

    Au-delà de la circulation, le département précise aux Girondines et Girondins qu’il faudra être extrêmement prudent si vous faites un tour sur les espaces naturels de Gironde. Après la tempête, les massifs forestiers sont fragilisés et de nombreuses chutes d’arbres ou de branches sont possibles. Prudence donc, si par exemple, vous vous rendez prochainement à la cueillette des cèpes.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Reconnaissance et remboursement de la rTMS par la Sécurité Sociale

    Madame la Ministre des Solidarités et de la Santé,

    Nous vous interpellons,  car il s’agit vraiment d’un cas d’école : la technique est utilisée tous les jours en France(CHU), mais elle  n'est pas reconnue officiellement et la Sécurité Sociale ne l'a pas intégrée dans sa nomenclature.

    Il s’agit d’une technique novatrice mais testée ,homologuée qui se pratique tant en psychiatrie, qu’en traitement des troubles bipolaires,en traitement de la douleur, de la fibromyalgie et des neuropathologies comme la maladie de Parkinson ou celle d’Alzheimer….

    De plus en plus la science avance, expérimente de nouveaux procédés prenant le relais de médicaments onéreux et lourds d’effets secondaires. Les médecins n’hésitent plus à prescrire et utiliser ces nouveaux procédés, testés et homologués, mais l’administration, comme toujours, traîne en longueur met trop longtemps pour prendre en compte la réalité et met ainsi dans l’illégalité des praticiens intègres et compétents.

    La stimulation transcrânienne (TMS) est pratiquée en psychiatrie et en neurologie, utilisée  en tant qu’outil depuis 1980. L’expérimentation s’est révélée positive et de nombreux médecins la prescrivent en secteur public et sont obligés de jongler administrativement pour que leurs  patients voient l’intervention remboursée. Après enquête élémentaire (documents, témoignages publics) sur le sujet, on s’aperçoit que certains médecins des hôpitaux et cliniques publiques utilisent bien cette nouvelle technologie mais doivent « tricher » pour obtenir le remboursement du soin…Ce sont des documents publics, consultables par tous qui le montre( nous les tenons à disposition car il s’agit pas d’ une enquête souterraine à but mal définit…)

    Le vrai problème aujourd’hui  est que ce vide administratif empêche le remboursement au patient ; plaçant par là même les professionnels dans l’illégalité et les forçant à « interpréter les nomenclatures pour rentrer dans leurs frais et faire que le soin soit remboursé.

    Les conséquences peuvent être très dures pour ceux-ci (condamnation par le Conseil de l’ordre, suspension du droit d’exercer pour plusieurs mois …pour fraude)!…Le fonds du problème si le praticien est honnête, est qu’à ce jeu les clients du secteur privé sont encore plus lésés, ce qui devient  inquiétant ! Médecins et les patients sont traités différemment dans les hôpitaux publics et dans le secteur privé pour le même problème et en utilisant la même technique. Les uns se débrouillent, les autres subissent le droit dans toute sa rigueur. Et leurs patients restent  sans soins pendant leur interdiction d’exercer, ou à nouveau sous médication très lourde, ce qu’ils ne souhaitent plus et en grande souffrance…

    Le point d’achoppement est le décalage entre une technique reconnue et éprouvée et sa prise en charge par la sécurité sociale. A l’heure actuelle, la Tms ne rentre pas dans sa nomenclature .Doit-on attendre le bon vouloir de cette administration pour être soigné judicieusement ou faut-il susciter une mise à jour de la nomenclature pour coller à la réalité  vécue par les praticiens et les malades ?

    Aujourd’hui les nouvelles technologies sont de plus en plus employées car on s’intéresse enfin à l’humain… On est face à des patients de plus en plus avertis, acteurs de leur santé et demandeurs de techniques non médicamenteuses. Dans le corps médical, il y a aussi une prise de conscience. On est au cœur du soin ! Reste à faire en sorte que tout se déroule dans un cadre légal, identique pour tous. Aujourd’hui des psychiatres reconnus sont pénalisés par le conseil de l’Ordre pour avoir eu recours à cette technique ; sanction : des mois d’interdiction de pratiquer !

    A l’heure des restrictions budgétaires, de la réflexion sur le mieux être des patients, ne serait- il pas judicieux  de régulariser cette incohérence qui n’a que trop durée ?

    Lançons une alerte utile et un appel pour être entendus vers les pouvoirs publics, les députés et sénateurs, pour établir ce cadre légal  et une révision de la nomenclature de la Sécurité Sociale qui soit en rapport avec les avancées thérapeutiques actuelles…

    Demander une action rapide et conjointe des praticiens, des patients, des députés et des  sénateurs concernés, du directeur de la Sécurité Sociale et de Madame la Ministre de la Solidarité et de la Santé, pour obtenir une reconnaissance officielle de la rTMS et la mise à jour rapide de la nomenclature de la SS!

    En espérant que le Public et le Privé resteront soudés dans cette action, car elle est de l’intérêt de tous…

    Il est clair qu’il faut demander un arbitrage au plus au niveau et faire évoluer la loi et les modes de remboursement pour coller à la réalité des praticiens, des  technologies, de la prise en charge du patient, de la vision de la CCAM et du codage. Il faut susciter faire évoluer les textes vers une prise en charge clairement notifiée  pour toutes les filières  aussi bien publiques que privées…

    Ne laissons pas les Lobbies pharmaceutiques garder leur pré carré, en refusant une technologie utile, performante et moins coûteuse sur la durée.

     

    22/08/2019

    SIGNEZ !

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

     

    04/11/2019 à
    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • En images. Tempête : nos photos du passage d’Amélie dans le Sud-Ouest

     

    Publié le 03/11/2019 à 16h34. Mis à jour à 16h57.

     

    Mer déchaînée, rafales à plus de 160 km/h, routes coupées par des arbres : Amélie, la première tempête de l’automne, a balayé la façade atlantique, en privant dimanche 140 000 foyers d’électricité dans le Sud-Ouest. Nos images. 

     

    En images. Tempête : nos photos du passage d'Amélie dans le Sud-OuestDans les Landes, c’est le littoral qui a connu les plus fortes bourrasques : 148 km/h à Messanges, 138 km/h à Biscarrosse, 125 km/h à Capbreton (photo)
    Isabelle Louvier
    En images. Tempête : nos photos du passage d'Amélie dans le Sud-OuestC’est au Cap Ferret que le plus fort coup de vent a été mesuré : 163 km/h. À Claouey, un arbre est tombé sur la terrasse de la Crêperie du Port…
    Bouscarrut Patrice
    En images. Tempête : nos photos du passage d'Amélie dans le Sud-Ouest… Et en Médoc, un autre a abîmé la toiture du groupe scolaire de Lacanau Océan.
    j.lestage
    En images. Tempête : nos photos du passage d'Amélie dans le Sud-OuestLa station service d’Intermarché à Lanton a aussi fait les frais de la tempête.
    JEAN MESSAGER
    En images. Tempête : nos photos du passage d'Amélie dans le Sud-OuestÀ Téthieu, près de Dax, un trampoline a fait le voyage de son jardin jusqu’au cimetière d’à côté.
    Rousseau André
    En images. Tempête : nos photos du passage d'Amélie dans le Sud-OuestLes occupants de cette maison de Lesparre (Médoc) ont eu très peur
    Larrue Arnaud
    En images. Tempête : nos photos du passage d'Amélie dans le Sud-OuestLe Bramerit est sorti de son lit sur la commune d’Ecoyeux, à l’est de Saintes.
    Olivier Laroche
    En images. Tempête : nos photos du passage d'Amélie dans le Sud-OuestLes camionnettes des agents Enedis étaient bien visibles partout dans le Sud-Ouest ce dimanche, alors que jusqu’à 140 000 foyers ont été privés de courant à la mi-journée. Ici à Gan, entre Pau et Oloron
    CHRISTOPHE DE PRADA
    En images. Tempête : nos photos du passage d'Amélie dans le Sud-OuestA Biarritz, les tamaris du front de mer ont souffert pendant la tempête…
    Gourin Raphaëlle
    En images. Tempête : nos photos du passage d'Amélie dans le Sud-Ouest… Et l’accès aux plages et au Rocher de la Vierge est interdit au moment des marées hautes, jusqu’à mardi.
    Gourin Raphaëlle
    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Vous avez signé pour Enzo...

    Je vous sollicite pour mon fils Enzo qui a 12 ans et qui mesure déjà 1m55 !!!

    il est depuis l âge de 6 ans en primaire dans une classe ulis à Pontorson dans la manche pour un trouble du langage. Depuis l âge de 3 ans il est suivi par la mdph, et a énormément progressé. 

    Aujourdhui enzo devrait aller dans un collège ulis ou en 6 eme avec une avs, mais n ayant pas de place en collège ulis et n’ y le droit à une avs , il doit encore rester au primaire en attente d une place, Aidez nous à lui trouver un collège dans la manche ou en Ille et vilaine, il ne peut pas rester 7 ans dans la même classe et la même maîtresse !!!

    il est malheureux, comment va t’il vivre de nouveau l échec,les moqueries

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • La psychiatrie publique au bord de l'implosion, selon un rapport parlementaire

    La psychiatrie est en crise, les soignants au bord voire pour certains déjà en épuisement professionnel et les patients en grande souffrance. Dans la poursuite de ses travaux, après la « mission flash » sur la psychiatrie, qui avait rendu ses conclusions le 6 février 2019 (voir notre article), la Commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale produit un nouveau rapport alarmant sur l'organisation territoriale de la santé mentale. A l'issue de nombreuses nouvelles auditions et visites d'établissement, les rapporteures, Martine Wonner (LREM) et Caroline Fiat (LFI), plaident pour un changement structurel de l’offre de soins en santé mentale, qui doit être organisée autour du patient.

    Pour les parlementaires, le constat est sans appel : la filière psychiatrique, et en particulier la psychiatrie publique, est au bord de l’implosion, et la sur-occupation des lits est un fléau pour les patients comme pour les soignants. Dans plusieurs établissements visités, les soignants ont expliqué que, du fait de la sur-occupation des lits, les patients placés en chambre d’isolement ou « d’apaisement » ne peuvent parfois plus revenir dans leur chambre initiale car celle-ci a entretemps été attribuée à un autre patient… Dans certains des établissements visités, les rapporteures ont même pu constater que des patients en soins libres étaient placés en unité fermée, les chambres en unités ouvertes étant toutes occupées ! L’observation de terrain lors des nombreux déplacements effectués par la mission ont conduit les rapporteures à s’interroger : « l’hôpital psychiatrique, tel qu’il existe aujourd’hui en France, peut-il encore soigner les malades ? »

    L’organisation territoriale de la santé mentale est donc jugée tout à la fois inefficiente et inefficace. Sans forcément partager tous les axes des solutions possibles qu’elles présentent, les rapporteures sont unanimes quant aux éléments qui fondent leur diagnostic et leur constat. Elles appellent à un changement structurel de l’offre de soins en santé mentale, qui doit être organisée autour du patient, et non plus autour de structures. Différents grands axes sont tracés :

    1/ Les rapporteures insistent sur l’importance de réaffirmer le libre-choix du patient.

    2/ Fortes de leurs déplacements à l’étranger, elles sont convaincues de la nécessité d’opérer un virage ambulatoire beaucoup plus poussé et de s’orienter vers un travail « en réseau ».

    3/ Il est urgent de déployer des moyens importants sur les structures extrahospitalières, qu’elles soient sanitaires, sociales ou médico-sociales. Ce changement de paradigme doit notamment passer par le développement massif d’équipes mobiles sur l’ensemble du territoire mais aussi de structures d’amont et d’aval.

    3/ Les rapporteures insistent sur la nécessité de conforter les instances de concertation et de proximité que sont les conseils locaux de santé mentale et les projets territoriaux de santé mentale. Pour les rapporteures, ces PTSM sont porteurs de grands espoirs, mais ils doivent être accompagnés par les ARS et leur mise en œuvre doit être dotée de moyens, sauf à courir le risque de n’être que des coquilles vides, malgré un investissement très fort – et chronophage – des acteurs sur le terrain. Ils seront animés par des coordonnateurs territoriaux.

    Pour plus de cohérence, ces politiques locales auront besoin d’une politique nationale de santé mentale. Dès lors, elles proposent notamment la création d’une agence nationale de la santé mentale et d’un délégué interministériel.

    4/ Enfin, les rapporteures insistent sur la nécessité d’organiser une meilleure gradation des soins, de garantir un accès aux soins de proximité pour tous, mais aussi de permettre le développement d’une expertise spécialisée accessible à tous et de développer des solutions de soins accessibles à tous.

    Lire la suite...

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

     

    La Chaîne Météo
    @lachainemeteo
     
    Une #tempête frappe les îles britanniques ce samedi, une autre se prépare sur l'océan atlantique et arrive comme un boulet de canon sur la France : il s'agit de la tempête #Amélie
     
     
    1:53 PM · 2 nov. 2019·Twitter Web App
     
    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Pour « sauver la planète », l’industrie tue les campagnes

     

    30 octobre 2019 / Blandine Vue

     

    Au nom de la transition énergétique, les campagnes s’industrialisent à grande vitesse. L’autrice de cette tribune raconte la métamorphose de la Haute-Marne, autrefois vivante et dorénavant colonisée par les éoliennes, les méthaniseurs, les plantations de biomasse…

    Blandine Vue est docteur ès lettres, diplômée en sciences du langage, lauréate de la Fondation Nicolas Hulot pour ses activités pédagogiques de terrain. Elle a publié plusieurs ouvrages, dont Histoire des paysages (éd. Errance) et un roman, La Colonie (éditions L’Harmattan).


    Il est minuit, ma maison vrombit, mon cœur est écrasé, mon crâne résonne. Les fenêtres fermées, les boules Quies ne font qu’empirer les choses. Où aller ? Au fond des bois ? Les infrasons des éoliennes industrielles ne connaissent pas les frontières. Elles sont partout. Mon corps est à bout.

    Seules deux vallées ne sont pas encore attaquées à proximité de chez moi. Les mâts des éoliennes et les méthaniseurs poussent aussi vite que tombent les forêts ! Il n’y a plus de refuge. La campagne s’industrialise.

    J’ai passé le week-end chez moi, face aux collines, dans mon village de 70 habitants, la maison dans laquelle mes enfants ont grandi, qu’on a restaurée ensemble. J’avais beaucoup à faire, je n’ai rien fait ou presque, je n’ai pas eu besoin de regarder la météo pour savoir d’où venait le vent. Mon corps n’avait qu’une tension, fuir ce lieu inondé par un poison vibratoire. Du sud au nord, en passant par l’ouest, plus de 70 éoliennes industrielles de 150 mètres. À l’Est, six, 183 m de haut, diamètre 150 m, bientôt 29. Partout, des centaines en projet ou prêtes à sortir de terre. Du haut de la colline, j’ai dit adieu aux couchers de soleil il y a neuf ans, et récemment aux levers. Adieu à la nuit pure. Les promenades sur le plateau rendent fou.

    Les bois qui n’ont pas encore été rasés sont dépouillés depuis qu’on ne parle plus de forêts, mais de biomasse 

    À 200 m de la maison, deux fermes, « normales » il y a peu, incarcèrent désormais douze mois sur douze quelques centaines de vaches sous les tôles. Ventilateurs, tanks à lait, robots de traite, engins qui désilent, mélangent, transportent, paillent, distribuent, curent, et retransportent. Les bruits de moteur sont incessants. Vaches à méthane ou vaches à lait, toutes ont le même sort, les riverains aussi !

    Marie, une riveraine, est à bout, sur sa petite route de campagne. Sept jours sur sept, les tracteurs passent pour alimenter le méthaniseur voisin en fumier collecté dans un rayon de 60 km, les prés ont été retournés pour planter le maïs qui servira à nourrir le méthaniseur et les vaches prisonnières qui fournissent la manne. La paille aussi voyage. Sous la canicule, les vaches enfermées hurlent, tapent nuit et jour dans la ferraille qui les enferme, l’ensilage pue.

    Où aller ? Au fond des bois ? Quels bois ? Ceux qui n’ont pas encore été rasés sont dépouillés depuis qu’on ne parle plus de forêts, mais de biomasse. De mes fenêtres, je vois clair au travers des collines. Plus de sous-bois, des champs de troncs. Le long des chemins, les arbres trop jeunes, condamnés à ne pas devenir des chênes centenaires, s’alignent, en attendant d’être déchiquetés avec beaucoup d’énergie, recollés en pellets, voire transformés en carburant ! Il y a quelque temps, un bûcheron s’inquiétait : « Dans dix ans, il n’y aura plus rien ! » Sur les photos aériennes, une bande boisée au bord des routes, pour tromper le peuple, mais c’est une coquille vide. Dix ans, c’était optimiste. Qui ose encore signer les pétitions contre la déforestation de la forêt amazonienne ? Le poumon vert de la France, ça ne compte pas ?

    Officiellement, on n’a plus le droit de retourner les prairies [pas pour leur flore et leur faune, on s’en moque, mais comme pièges à carbone, fixateurs de sol…] Jamais on n’en a retourné autant que depuis les débuts de la « transition énergétique » ! Pour le maïs des méthaniseurs, le colza des carburants… Qui ose encore signer les pétitions contre l’huile de palme ?

    « C’est une violence inouïe ! » m’a dit ce citadin reconverti à l’agriculture bio. Pour moi, c’est un viol. Un viol de ce pays qui m’a vue grandir, que mes ancêtres paysans ont soigné, que j’ai parcouru jusque dans ses moindres recoins… Un viol de mon droit au silence, ce bien le plus précieux. Depuis bientôt dix ans, hormis quelques nuits glaciales sans vent, pas une heure sans bourdonnement de moteur ou d’éolienne, dans ma maison dont les murs tremblent de cette maladie galopante.

    Je bondis en lisant une phrase de l’association NégaWatt : « Nous avons également de vastes zones peu peuplées qui permettent l’installation [d’éoliennes]. » Ben voyons ! Nos élus comptent aussi remplir ainsi la « diagonale du vide ». Mais le vide n’est pas vide, nous y vivons, la nature y vit. Nous ne sommes pas un territoire à coloniser ! Pour eux, nous sommes une poignée de sauvages qui empêchent l’expansion de projets, qu’ils n’osent plus appeler « progrès », mais ont rebaptisé « transition énergétique », et font passer pour une « reconversion écologique ». Nous préférions être abandonnés : au moins, on nous laissait tranquilles !

    On n’a pas le droit d’avouer que quelque chose cloche dans ce qui est présenté comme la seule issue 

    L’écologie, c’est ce que nous avions, avant. Du silence, de vraies nuits, des forêts gérées avec sagesse en mode cueillette, avec respect pour leurs bêtes, grandes et petites. Celles qui ne peuvent pas fuir crèvent désormais au soleil de vastes étendues rasées, les autres ne savent plus où aller. L’écologie, ce n’est pas ce monde industriel qui se cache derrière des noms aguicheurs.

    Ce monde, on nous l’impose sans démocratie, avec le plus profond déni de notre citoyenneté, des enquêtes publiques, qui sont des mascarades, les rares refus préfectoraux étant cassés par les tribunaux administratifs. Les enquêtes surviennent sans annonce claire, il faut surveiller les sites préfectoraux, qui ont changé de page sans l’annoncer clairement, supprimé les dates, lieux, natures d’activité ; certains se retrouvent avec des éoliennes derrière chez eux sans jamais en avoir entendu parler. Lors des plaintes, les promoteurs sont juge et partie, seules leurs conclusions sont retenues. La notion de conflit d’intérêts disparaît, les directives régionales sont piétinées, les lois faites sur mesure pour faciliter l’invasion…

    Nous sommes dépossédés de notre territoire, sans droit à la parole, sans droit de nous défendre, la proie de lobbies qui manipulent le pouvoir. On nous accuse de « retarder la transition énergétique » avec nos vaines rébellions ; retarder, c’est tout, on se défend, mais on se fait quand même dévorer ! La démocratie est bafouée.

    Ceux qui pleurent à cause du bruit, des acouphènes, du cœur qui s’emballe au rythme des pales osent rarement témoigner. Ils ont honte, ce ne serait pas politiquement correct, il faut accepter de souffrir pour « le bien de la planète ». On n’a pas le droit d’avouer que quelque chose cloche dans ce qui est présenté comme la seule issue. Ils ont peur, aussi. Alors que l’électrosensibilité peine à se faire reconnaître, on se gausse de la sensibilité aux infrasons, trop méconnue, qu’on fait passer pour une maladie psychique.

    On assiste à un parfait écocide, discret, se cachant sous de pseudo « bonnes intentions » 

    « Les opposants retardent la transition énergétique. » Mais qui se penche sur nos vies brisées, nos investissements et nos projets tués ? Les vergers que nous ne plantons plus, la maison devenue invivable et invendable, nos promenades quotidiennes, les circuits de randonnée, le panorama d’une ville touristique… L’âme de nos campagnes, notre silence, notre sommeil, notre santé, notre capacité de concentration et celle des enfants des écoles, notre efficacité au travail, les étoiles, le noir de la nuit, nos forêts, nos prairies, la liberté des vaches, le relief, écrasé, ce qu’on n’a plus la force de faire. Tout est tué brutalement ou à petit feu.

    Et les ressources ! Que de pétrole pour nourrir avec l’ensilage et l’enrubanné de l’an dernier des vaches qui il y a peu broutaient dehors, là où on cultive le maïs qu’elles ingurgiteront l’an prochain ; pour ériger ces monstres blancs trois fois plus hauts que nos collines, qui, ici, ne fonctionnent qu’à 18 % de leur capacité, de façon intermittente et aléatoire ; pour couper, transporter, déchiqueter nos trop jeunes arbres, cultiver le maïs et le colza. Pour fuir ! Que de sols détruits ! Nous sommes assez près de notre terre pour constater au quotidien cette tromperie que les citadins ne voient pas !

    Si au moins tout cela servait à autre chose qu’engraisser sur nos deniers des lobbies et ceux qui leur ouvrent grand les portes.Nous sommes sacrifiés sur l’autel d’une idéologie capitaliste qui veut vendre les engins nécessaires à son accomplissement. Jamais nous n’avons vu autant de machines, entendu autant de moteurs dans nos campagnes, nos forêts, planer sur nos têtes… La « croissance verte » tue l’idée de décroissance, autant que nos territoires, pour justifier ses objectifs.

    On assiste à un parfait écocide, discret, se cachant sous de pseudo « bonnes intentions », ou pire, sous une injonction de « sauver la planète ». Mais on s’est trompé de ministère, la production d’énergie pour le confort humain, ce n’est jamais de l’écologie, c’est de l’industrie !

    Comme chaque fois que le vent vient du nord-ouest, ma maison vrombit plus que les autres jours. Mon corps ne sait où aller, je pleure. Dans quelques mois, le vent d’est sera lui aussi un poison. Arrêtez la torture ! Laissez-nous vivre ! VIVRE !

    Partager via Gmail

    votre commentaire