• NEPAL-HIMALAYA:Après une nouvelle année noire sur l'Everest, la réponse du Népal ne semble pas à la hauteur

    APRÈS UNE NOUVELLE ANNÉE NOIRE SUR L'EVEREST, LA RÉPONSE DU NÉPAL NE SEMBLE PAS À LA HAUTEUR© Reuters/Navesh Chitrakar APRÈS UNE NOUVELLE ANNÉE NOIRE SUR L'EVEREST, LA RÉPONSE DU NÉPAL NE SEMBLE PAS À LA HAUTEUR

    par Andrew Both

    CARY, Caroline du Nord (Reuters) - Le Népal veut imposer de nouvelles règles pour améliorer la sécurité sur les pentes de l'Everest, mais Ed Viesturs et Alan Arnette, deux des himalayistes américains les plus chevronnés, doutent de leur efficacité.

    Onze alpinistes sont morts cette année en tentant l'ascension du toit du monde, neuf sur son versant népalais, les deux autres sur son versant tibétain. La plupart des décès trouvent leur origine dans les embouteillages spectaculaires qui se sont formés sur la voie normale menant au sommet, qui culmine à 8.850 mètres d'altitude.

    Au sortir de cette année noire, la plus meurtrière depuis 2015 sur les pentes de l'Everest, le gouvernement népalais a proposé une modification des règles d'octroi de permis d'ascension.

    Pour prétendre gravir l'Everest, les candidats devront, si ces changements sont confirmés, prouver avoir gravi déjà au moins un sommet culminant à plus de 6.500 mètres au Népal et produire un certificat médical attestant d'un état de santé conforme aux efforts en haute altitude.

    Leurs guides devront par ailleurs justifier de trois années d'expérience dans l'organisation et l'encadrement d'expéditions en haute altitude.

    "J'ai déjà vu ce film tant de fois qu'il est totalement prévisible", a commenté Alan Arnette, joint mardi par téléphone par Reuters. "Chaque année depuis 2013, quelque chose tourne mal et le gouvernement népalais annonce de nouvelles règles qu'il n'applique jamais", poursuit l'himalayiste.

    FENÊTRE MÉTÉO RÉDUITE

    Ed Viesturs, premier Américain à avoir gravi les 14 "8.000" de l'Himalaya, partage le même scepticisme. Le projet népalais, estime-t-il, ne répond pas aux causes des drames en série qui se jouent sur les pentes de l'Everest.

    La plupart des décès enregistrés cette année se sont produits fin mai, quand de multiples expéditions ont tenté de mettre à profit une courte "fenêtre météo" pour lancer l'assaut final.

    La surfréquentation de la voie normale qui en a résulté a provoqué de véritables embouteillages, retardant l'arrivée au sommet et prolongeant le séjour des candidats à l'ascension dans la "zone de la mort", au-delà des 8.000 mètres.

    "La plupart des expéditions décident de se lancer vers le sommet dès que la première fenêtre météo est annoncée", explique Ed Viesturs à Reuters.

    "Tout le monde a peur de rater ce qui pourrait être la seule journée parfaite de la saison. Il y a pourtant plusieurs bonnes journées pour tenter d'atteindre le sommet, mais il y a une pression qui incite à y aller si d'autres y vont aussi", ajoute-t-il.

    Cette année, le Népal avait accordé 381 permis à 11.000 dollars pièce. En y ajoutant les guides et les sherpas, cela signifie que plus de 800 personnes ont tenté d'arriver au sommet sur un court laps de temps.

    "NOVICES ABSOLUS" ET "EFFET DE GROUPE"

    Comme à chaque drame, la polémique a rebondi sur les pratiques des expéditions commerciales accusées de vendre des promesses d'Everest à des alpinistes néophytes voire "incompétents", ainsi que le dénonçait en juin l'alpiniste anglais Nick Hollis dans une interview accordée à Reuters.

    "Le paysage sur l'Everest s'est modifié. Et la situation semble avoir culminé cette année", expliquait le grimpeur britannique, qui dit avoir assisté au camp de base à des scènes irréelles de débutants incapables d'utiliser des crampons indispensables pour évoluer sur la glace ou d'attacher leurs baudriers qui les relient aux cordes fixes.

    "Ces gens sont des novices absolus. Ils sont très lents et incapables de franchir les obstacles et les sections les plus techniques. C'est ce qui crée ces embouteillages", ajoutait ce montagnard chevronné, arrivé au sommet de l'Everest à l'aube du 21 mai dernier, entrant par là même dans le club fermé des alpinistes ayant conquis les "Sept Sommets", soit les points culminants de chaque continent (dont l'Aconcagua en Amérique du Sud et le Denali-McKinley en Amérique du Nord).

    Le vrai problème, reprend Ed Viesturs, c'est l'"effet de groupe" qui se constitue au camp de base où se côtoient les expéditions et les incite à s'élancer au même moment à l'assaut du sommet.

    "Je connais plusieurs grimpeurs qui ont attendu et ont eu pratiquement la montagne pour eux tout seuls. Nous devons vraiment trouver une réponse à la question de savoir pourquoi tant de personnes se retrouvent le même jour sur l'arête sommitale. Comment on peut contrôler cela ?"

    A cette question, les nouvelles recommandations qui pourraient être adoptées au Népal n'apportent pas de réponse.

    (version française Henri-Pierre André)

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    Hong Kong : Trump promulgue la loi soutenant les manifestants prodémocratie, la Chine menace les Etats-Unis de « représailles »

    ETATS-UNIS Une mesure de la loi promulguée par les Etats-Unis interdit également la vente à la police hongkongaise de gaz lacrymogène, balles en caoutchouc et autres équipements destinés à réprimer les manifestations

    20 Minutes avec AFP

    Publié le 28/11/19 à 02h24 — Mis à jour le 28/11/19 à 15h42

     
    Donald Trump le 20 novembre 2019.
    Donald Trump le 20 novembre 2019. — AFP

    Dans le face-à-face tendu entre le camp prodémocratie à Hong Kong et Pékin, le président américain Donald Trump a finalement choisi de soutenir les manifestants. Au risque de se mettre à dos les autorités chinoises, avec qui il cherche à sceller un accord commercial depuis des mois : Pékin a d’ailleurs immédiatement menacé de prendre « des mesures de représailles » contre Washington.

    Après quelques jours d’hésitation, le milliardaire républicain a finalement promulgué en loi mercredi soir l'« acte de 2019 sur les droits humains et la démocratie à Hong Kong ». Approuvée une semaine plus tôt à une écrasante majorité par le Congrès, cette résolution menace de suspendre le statut économique spécial accordé par Washington à l’ancienne colonie britannique si les droits des manifestants ne sont pas respectés.

    Des sénateurs des deux bords politiques ont immédiatement salué la décision du chef de la première puissance mondiale. « Les Etats-Unis ne font pas que surveiller mais ils se tiennent aux côtés des manifestants alors qu’ils marchent vers leur autonomie, pour leur démocratie et pour leurs droits humains », a écrit Ben Cardin, élu démocrate du Maryland. « J’applaudis le président Trump pour promulguer cette législation essentielle en loi », a abondé le républicain Marco Rubio.

     

    L’interdiction de vente à la police hongkongaise d’équipements de répression

    Hong Kong, territoire semi-autonome chinois, connaît depuis près de six mois un mouvement de contestation d’une ampleur inédite depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. Après l’adoption de cette résolution au Congrès mercredi dernier, Pékin avait vivement réagi, allant jusqu’à convoquer l’ambassadeur des Etats-Unis pour protester. Cette promulgation présidentielle mercredi ne devrait pas manquer de faire réagir de nouveau les autorités chinoises.

    Le Congrès avait également approuvé une mesure qui interdirait la vente à la police hongkongaise de gaz lacrymogène, balles en caoutchouc et autres équipements destinés à réprimer les manifestations. Une résolution également promulguée par Donald Trump.

    « Un acte d’hégémonie pure et simple »

    La loi promulguée par Washington « est une abomination absolue et dissimule de sinistres intentions », a estimé le ministère chinois des Affaires étrangères, dans un communiqué qui ne précise pas quelles mesures Pékin pourrait prendre. La loi américaine « est un acte d’hégémonie pure et simple », a accusé la diplomatie chinoise, qui avait en vain mis en garde le président américain contre une promulgation de la loi adoptée la semaine dernière par le Congrès.

    Ce texte « soutient effrontément les actes commis contre d’innocents citoyens qui ont été frappés, blessés et brûlés (…) par des criminels violents », a ajouté le régime communiste. De son côté, un responsable du gouvernement hongkongais a estimé que cette résolution « s’immisce manifestement dans les affaires intérieures de Hong Kong » et envoie « un mauvais message aux manifestants ».

    « Par respect pour le président Xi, la Chine, et le peuple de Hong Kong »

    Les deux premières puissances mondiales se livrent depuis mars 2018 une guerre commerciale à coups de hausses de taxes douanières. Washington et Pékin avaient envoyé ces derniers jours des signaux positifs quant à la conclusion avant la fin de l’année d’un accord commercial partiel, dit de « phase un ». « Nous sommes dans la dernière ligne droite avant de parvenir à un accord très important », avait avancé hier Donald Trump.

    L’ancien magnat de l’immobilier new-yorkais a en tout cas toujours cherché à soigner ses relations avec son homologue chinois Xi Jinping. « J’ai signé ces résolutions par respect pour le président Xi [Jinping], la Chine, et le peuple de Hong Kong », a dit Donald Trump dans un communiqué justifiant sa décision. « Elles sont promulguées avec l’espoir que les leaders et représentants de la Chine et de Hong Kong seront en mesure de régler à l’amiable leurs différences », a précisé le locataire de la Maison-Blanche.

    Signe de l’équation délicate dans laquelle il se trouvait, le 45e président des Etats-Unis était resté vague ces derniers jours sur ses intentions. Il avait d’un côté assuré être « avec » les manifestants prodémocratie tout en assurant avoir confiance en Xi Jinping pour résoudre la crise. « Nous voulons aussi que tout aille bien à Hong Kong », a-t-il également dit mardi. « Je pense que ce sera le cas. Je pense que le président Xi peut y parvenir. Je le connais et je sais qu’il aimerait bien y parvenir. »

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    27 min
    La Grande table cultureReza & Manoocher Deghati, regard-frère sur l’Iran

    La prise d'otages dans l'ambassade des Etats-Unis

    Du 4 novembre 1979 au 20 janvier 1981, pendant 444 jours, cinquante-six diplomates et civils américains sont retenus en otage par des étudiants iraniens dans l'ambassade des États-Unis de Téhéran.Du 4 novembre 1979 au 20 janvier 1981, pendant 444 jours, cinquante-six diplomates et civils américains sont retenus en otage par des étudiants iraniens dans l'ambassade des États-Unis de Téhéran. Crédits : Reza

    "La prise d'otages dans l'ambassade américaine par les étudiants islamiques a commencé un matin de pluie à Téhéran. C'est vraiment ce qu'on appelle le flair du journalisme qui m'a amené à me dire qu’il pouvait se passer des choses à l'ambassade américaine parce que la veille, Khomeini avait fait un discours très anti-américain. En arrivant, j’ai vu des étudiants en train de grimper les grilles et le mur de l'ambassade pour rentrer à l’intérieur. C’était incroyable de voir ça. Mes photographies, ce sont les seules photographies de ces premiers moments. J'ai continué à photographier cet événement pendant les 444 jours qu’il a duré. Comme je travaillais pour l'agence Sipa Press et pour Newsweek, on m'avait surnommé "le 54e otage" ! Parce que j'étais tout le temps devant l'ambassade, et que je ne bougeais pas de là-bas.

    Les Iraniennes

    Les femmes iraniennes ne pensaient pas du tout être les premières victimes de l’arrivée des islamistes.Les femmes iraniennes ne pensaient pas du tout être les premières victimes de l’arrivée des islamistes. Crédits : Reza

    "Les femmes ont vécu, je dirais, une double souffrance, une double injustice en Iran. Les femmes étaient très actives. Elles croyaient que Khomeini était un vieux sage, qu’il n'avait aucune envie de pouvoir. Elles ne croyaient pas du tout être la première victime de l’arrivée des islamistes, qui les obligeraient à porter des voiles, ou des vêtements comme elles portent aujourd'hui. Les premières manifestations d'opposition, c'étaient des femmes qui sont venues devant le palais du Président, devant des lieux gouvernementaux en disant : on nous avait promis la liberté. Et à peine arrivés au pouvoir, vous nous obligez à porter des vêtements noirs et des voiles…. Les femmes sont les premières qui ont subi cette injustice. Encore aujourd'hui, il y a des manifestations de femmes qui mènent des campagnes contre le voile.  Il y a des jeunes filles de 20 ans qui ont enlevé leur voile en signe protestation et qui se retrouvent en prison. Elles ont été condamnées à vingt ans de prison."

    Les exécutions publiques

    L'une des rares photos d'exécutions publiques prises dans les rues de Téhéran (1980).L'une des rares photos d'exécutions publiques prises dans les rues de Téhéran (1980). Crédits : Manoocher Deghati

    "Quelques mois après la révolution où le peuple iranien a cru se trouver dans une démocratie, on a vu que ce n'était pas du tout ce qui était promis. Cette haine de la part des religieux contre la liberté, contre les gens libres, s'est abattue sur l'Iran. Les arrestations, les exécutions dans les rues ont commencé assez vite. Dans l’une des photos de Manoocher, on voit très bien une exécution en public. C'était le début de milliers d'autres exécutions..."

    La souffrance des Kurdes

    Habitants du village Kurde de Baneh après un bombardement iranien en  1980Habitants du village Kurde de Baneh après un bombardement iranien en 1980 Crédits : Reza

    "Des scènes comme celle-là, quand on les voit pour la première fois, c'est très choquant de se trouver devant une telle injustice, une telle souffrance humaine. Mais de l'autre côté, dans la continuité de ce travail que je mène depuis quarante ans dans d'autres pays du monde, dans d'autres guerres, je vois les mêmes scènes : les pères qui prennent dans leurs bras leurs enfants morts, les mères qui pleurent leurs enfants, les enfants qui pleurent leurs parents. On est tous hantés par ces scènes. Il n'y a pas une scène plus forte que les autres, ça reste en nous. On doit l'absorber, on doit vivre avec. Mais surtout, le plus important, c'est de ne pas s'habituer à voir ces scènes. A chaque fois, ce doit être comme si c'était la première fois. S'habituer à la souffrance pour se protéger, c'est la mort du photojournalisme." 

    Dès le début de la révolution islamique, les Kurdes (qui ont activement participé à la résistance contre la dictature du Chah en 1979) ont exprimé leur souhait d’autonomie. Pour l’ayatollah Khomeini, qui veut asseoir la jeune République, il n’en est pas question. Il déclare la guerre sainte aux Kurdes, surnommés "les fils de Satan". Ce fut une guerre militaire, économique, culturelle et psychologique pendant laquelle des milliers de civils perdirent la vie.

    Un livre pour le peuple iranien

    "J'ai quitté l'Iran en mars 81 à cause de mes photographies qui avaient engendré la rage du régime contre moi. Je ne pouvais plus rester. Je suis resté en contact constamment avec l'Iran, même si la France est devenue mon pays d'adoption, mon pays du cœur. Cela m'a aussi donné cette possibilité d'avoir un regard beaucoup plus ouvert sur l'Iran, et vers d'autres pays du monde. Le monde doit comprendre ce qui s'est passé en Iran et comment ce que nous vivons aujourd'hui au Moyen-Orient avec l'arrivée de Daech, la guerre de la Turquie contre les Kurdes, tout cela est lié. A la base, c'est cette révolution en Iran et l’arrivée des islamistes au pouvoir en Iran qui a engendré tout cela. Ce livre, quelque part, c'est aussi un hymne à ce peuple qui souffre, ce peuple qui se voit constamment mis de côté pour des intérêts économiques mais qui continue à se battre. "

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    Brexit : Hillary Clinton trouve « honteux » que le gouvernement britannique ne publie pas un rapport sur des soupçons d’ingérence russe

    DOSSIER CONFIDENTIEL

    Hillary Clinton a critiqué la décision du gouvernement britannique de ne pas publier un rapport sur de possibles ingérences russes avant les élections législatives du 12 décembre

    20 Minutes avec AFP

    Publié le 12/11/19 à 09h32 — Mis à jour le 12/11/19 à 09h48

     

     

    Hillary Clinton est à Londres pour la promotion de son dernier livre, le 10 novembre 2019.

    Hillary Clinton est à Londres pour la promotion de son dernier livre, le 10 novembre 2019. — Guy Bell/REX/SIPA

     

    « Tout électeur a le droit de voir ce rapport avant les élections ». Hillary Clinton a jugé mardi « honteux » que le gouvernement britannique ne publie pas un rapport parlementaire sur de possibles ingérences russes dans la politique britannique avant les élections législatives du 12 décembre.

     

    « Je trouve inexplicable que votre gouvernement ne publie pas un rapport sur l’influence russe. Inexplicable et honteux », a déclaré à BBC Radio 5 Live l’ancienne candidate à la présidentielle américaine qui était à Londres dans le cadre de la présentation d’un livre.

     

    Tentatives d’ingérence russes lors du référendum de 2016 sur le Brexit

     

    Remis au Premier ministre le 17 octobre après une enquête de plusieurs mois, ce rapport de 50 pages n’a pas été rendu public malgré les appels du président de la commission parlementaire du renseignement et de la sécurité (ISC), Dominic Grieve. Pour ce dernier, le document présente des informations « pertinentes » pour les électeurs.

     

    Selon le quotidien The Guardian, le rapport examine les tentatives d’ingérence russes dans la campagne du référendum de 2016 sur le Brexit, y compris des tentatives d’infiltration du Parti conservateur de Boris Johnson. Accusé par l’opposition de dissimuler ce rapport, le gouvernement conservateur de Boris Johnson s’est défendu en assurant que le calendrier de publication était habituel.

     

     

    Le ministre des Finances Sajid Javid a assuré à la BBC que ce délai était « parfaitement normal », en raison de la nature sensible des informations contenues. Moscou a été accusé de mener des campagnes de désinformation sophistiquées à travers le monde pour défendre ses intérêts.

     

    Pour Hillary Clinton, il n’y a « pas de doute » que la Russie est « déterminée à essayer de façonner la politique des démocraties occidentales ». « Pas à notre bénéfice mais au leur », a ajouté la Démocrate, candidate malheureuse à la présidentielle américaine de 2016 face à Donald Trump, une campagne marquée par une ingérence de la Russie, selon les services de renseignements américains.

     

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  • Syrie

     

    Ces armes européennes qui équipent l’armée turque,

    engagée contre les Kurdes

     

    par Rachel Knaebel 15 octobre 2019

     

    Plusieurs pays européens, dont la France, ont annoncé la suspension des exportations d’armes vers la Turquie. Un peu tard pour préserver leur allié kurde.

    Depuis le début de l’offensive turque lancée contre les Kurdes de Syrie le 10 octobre, plusieurs pays ont annoncé qu’ils suspendaient, complètement ou en partie, leurs exportations d’armes vers la Turquie : la Norvège, les Pays-Bas, l’Allemagne, et la France, comme l’a déclaré la ministre de la Défense Florence Parly.

     

    La Turquie n’est pas vraiment un gros client des exportations d’armes françaises. Avec 590 millions d’euros de prise de commande depuis 2009 (selon le rapport au Parlement 2019 sur les exportations d’armements), la Turquie arrive loin derrière l’Inde (13 milliards), l’Arabie saoudite (11 milliards d’euros), l’Égypte (7 milliards) et les Émirats arabes unis (5 milliards d’euros de contrats depuis 2009). Reste que la France a livré à la Turquie entre 2013 et 2015 des radars militaires de Thales pour équiper des avions patrouilleurs [1].

    Des centaines de chars allemands, des hélicoptères de combat italien, des missiles norvégiens…

    L’Allemagne a de son côté fourni à la Turquie plus de 350 chars Léopard depuis une décennie. Sur les deux dernières années, 2017 et 2018, l’Allemagne a exporté pour plus de 300 millions d’euros de matériels militaires à la Turquie [2]. L’Italie a vendu des hélicoptères de combat, des canon navals, les Pays-Bas de nombreux radars, la Norvège des missiles anti-navires, l’Espagne des avions patrouilleurs [3]. Le Royaume Uni a approuvé pour plus de 820 millions d’euros d’exportation de matériel militaire vers Ankara depuis 2016, date de la tentative de coup d’État et de la vague de répression qui a suivi dans le pays [4].

    Ces matériels sont-ils utilisés dans l’offensive actuelle ? C’est très probable. Lors de l’offensive de 2018 des forces turques contre les unités kurdes YPG dans le canton d’Afrin, en Syrie, l’armée turque avait engagé dans les combats des chars Léopard de fabrication allemande. Ce qui avait provoqué un débat outre-Rhin.

    « Dans la plupart de ces campagnes de bombardement, en Turquie, en Irak et en Syrie, l’aviation turque a utilisé des avion de combat Lockheed Martin F-16 des États-Unis et des hélicoptères de combat T-129 produits en joint venture entre Turkish Aerospace Industries et AgustaWestland », indique l’ONG britannique Campaign Against Arms Trade. AgustaWestland est une filiale de l’entreprise italienne d’armement Leonardo (anciennement Finmeccanica). « Les F-16 utilisés par la Turquie pour bombarder Afrin utilisaient des systèmes de laser produits par Leonardo à Édimbourg. BAE Systems (une entreprise britannique) produit aussi des composantes pour les F-16 », ajoute l’ONG britannique.

    « À l’heure où l’armée turque attaque les forces kurdes en Syrie, les civils sont gravement en danger », alerte Amnesty International. Plus de 100 000 personnes auraient déjà fui la zone des combats, venant s’ajouter aux 6,6 millions de déplacés internes à la guerre civile, et peut-être demain aux 5,5 millions de réfugiés qui ont quitté leur pays dévasté. Quand la question migratoire sera de nouveau instrumentalisé par les extrêmes droites européennes, il est à craindre que la responsabilité des exportations d’armes vers des régimes autoritaires comme la Turquie sera fortuitement « oubliée ».

    La France poursuit cependant ses ventes d’armes vers un autre théâtre de guerre, au Yémen...

    - Utilisation d’armes françaises dans la guerre au Yémen : le gouvernement continue de mentir

    Photo : Chars Léopard de fabrication allemande utilisés par l’armée turque / DR

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    Notes

    [1Source :bases de données du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).

    [2Source : rapports 2017 et 2018 du gouvernement allemands sur les exportation d’armements, Rüstungsexportbericht 2017 et 2018.

    [3Source : bases de données du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).

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  • FRANCE 24

     
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    L'armée israélienne cible le groupe palestinien Jihad islamique, tirs de roquettes depuis Gaza
    3 201 vues
    12 nov. 2019
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    Plusieurs roquettes ont été tirées, mardi matin, de Gaza vers Israël après la mort d'un commandant militaire du groupe Jihad islamique, tué lors d'une frappe de l'armée israélienne dans la bande côtière palestinienne. Notre site : http://www.france24.com/fr/ Rejoignez nous sur Facebook : https://www.facebook.com/FRANCE24.videos Suivez nous sur Twitter : https://twitter.com/F24videos 
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  • Chine: record pour Alibaba lors de la journée des célibataires

    media Le QG d'Alibaba à Hangzhou, dans la province de Zhejiang, le 20 juillet 2018. REUTERS/Aly Song

    Alibaba, le géant chinois du commerce en ligne a battu un nouveau record. Les Chinois ont dépensé plus d’un milliard de dollars en 68 secondes sur Alibaba, lors de la traditionnelle « Fête des célibataires » qui se tient chaque 11 novembre, à l’image du Black Friday américain.

    Lors des neuf premières heures, 22 milliards de dollars ont été dépensés sur le site d'e-commerce Alibaba, soit une hausse de 25% par rapport à l’an dernier. Les premiers chiffres de cette fête des célibataires sont très bons dans un contexte de guerre commerciale avec les États-Unis et alors que la croissance chinoise marque le pas.

    Les produits électroniques, les vêtements, le maquillage ont été très recherchés. Les ventes ont ralenti du côté du gros électroménager, pénalisé par la baisse du marché du logement.

    Le cloud, la restauration à domicile

    Selon les estimations d’Alibaba, 500 millions d’utilisateurs au total devraient se connecter pour cette journée, qui est devenue la plus grosse opération mondiale de soldes devant le « Black Friday » américain. C’est près de 100 millions de plus que l’an dernier. En 2018, Alibaba a annoncé un chiffre d’affaires total pour cette journée du 11 novembre, de 29 milliards de dollars de ventes en l’espace de 24 heures.

    Des chiffres qui reflètent la bonne santé du groupe Alibaba qui tire également ses revenus de ses activités d’informatique dématérialisée, le cloud, mais également de la restauration à domicile. Ce secteur, comme dans les pays occidentaux, connaît, en effet, un fort développement. Prochain objectif pour Alibaba : des investissements dans l'intelligence artificielle.

    Bientôt à la Bourse de Hong Kong

    Symbole de cette réussite financière, le groupe espère lever quinze milliards de dollars à Hong Kong lors d'une introduction en Bourse, dans les prochaines semaines.

    Un évènement très attendu, alors que le fondateur du groupe, le milliardaire Jack Ma, vient de prendre sa retraite. Le charismatique milliardaire a passé le flambeau à une équipe de dirigeants. C’est le discret Daniel Zhang, l’ancien numéro deux qui a pris la tête du groupe.

    Chronologie et chiffres clés
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