• Mitt Romney : comédien ou martyr ?

    par Pierre Forman

    10 février 2020

    L’impeachment de Trump s’est achevé comme il était programmé qu’il se termine: avec un acquittement. La seule surprise du procès est venue de Mitt Romney, cette figure de la droite américaine qui a voté pour inculper le président américain. Mais serait-il ce soldat candide de la rectitude morale qu’il s’est entrepris d’incarner ?

    Portrait du sénateur républicain des Etats-Unis : Mitt Romney. Le sénateur républicain Mitt Romney.

    L’impeachment de Trump s’est donc achevé comme il était programmé qu’il se termine : avec un acquittement. Aux deux questions qui leur étaient posées («Le prévenu, Donald Trump, a-t-il abusé de ses pouvoirs ?» et «A-t-il empêché le Congrès de remplir ses fonctions d’enquête?», les Sénateurs ont répondu par la négative. Aussitôt, Trump a pavané, et le cours de la vie politique américaine, dans cette année, très chargée, d’élections présidentielles, a repris comme si de rien n’était. On en retiendra pourtant l’étrange défense, si significative de Trump et du Parti Républicain, pour protéger le Président. D’abord, ils ont nié les faits (à savoir une intervention pour faire pression sur l’Ukraine, afin d’obtenir des informations compromettantes sur le fils de Joe Biden). Puis ils ont nié que ces faits soient si graves que cela. Ensuite, ils ont reconnu que c’était un peu dérogatoire à la loi, voire non constitutionnel, mais sans doute pas un fondement adéquat à une destitution. Enfin, dans les derniers jours de l’impeachment, les cadors du Parti Républicains ont concédé que les faits étaient exacts, qu’ils étaient graves, qu’ils étaient passibles d’impeachment, mais que Trump avait bien le droit de faire ce qu’il voulait. On a donc entendu des sénateurs, comme Marco Rubio, avouer très benoîtement que ce n’était pas parce qu’un acte de Trump était passible d’impeachment qu’il fallait le dire, ou voter en conséquence, soit l’exacte négation de 350 ans d’Histoire des États-Unis.


    Enfin, dire que tout s’est passé comme prévu n’est pas totalement juste. La seule surprise du procès d’impeachment est venu de Mitt Romney. Mitt Romney est cette figure de la droite, ancien candidat à l’élection présidentielle contre Obama en 2012, devenu depuis sénateur. Romney a voté pour inculper Trump, sur le premier chef d’accusation, l’abus de pouvoir, et, à de larges égards cela a été la seule surprise, et le seul accroc pour Trump. Une surprise car Romney n’est pas un enragé – un centriste libéral, flou idéologiquement, mais pas vraiment un gauchiste militant. Et un accroc pour Trump et les Républicains. Dans le but de clamer que Trump était victime d’une minorité revancharde, à savoir les Démocrates, les Républicains ont essayé d’enrôler un sénateur démocrate de leur côté, ce qui n’est pas arrivé, l’intéressé, téméraire, mais pas courageux, s’étant finalement rétracté. Puis, les Républicains ont essayé de démontrer que c’était un procès politique : la gauche voterait pour l’impeachment, la droite contre, et l’affaire serait réduite à quelque chose de politicien, et pas à une question vitale, morale, profonde, de ligne entre le Bien et le Mal. Ainsi, qu’un sénateur Républicain vote avec les Démocrates a pulvérisé ce récit.

    Depuis, dans les médias, et chez les anti-Trump, Romney est devenu quelque chose comme un saint. Henry Fonda – dont il partage l’élégance patricienne, la coupe de cheveux impeccable, et un air pénétré de rectitude morale – dans «Douze Hommes en Colère» : l’homme qui renverse les conventions et déjoue le conformisme grégaire, pour s’élever comme héraut de la justice. Romney, lors de son discours explicatif, en a d’ailleurs fait des tonnes, sur le thème : «Mes enfants et mes petits-enfants me regardent, je ne peux pas faire voter contre ma conscience». 

    Le problème, c’est que le récit de Romney est invalidé par deux éléments. D’abord, sa carrière. Romney a toujours été le grand opportuniste de la politique américaine. Gouverneur de l’Utah, il a mis en place une sorte de Sécurité Sociale dans son Etat. Le plan Romney était assez progressiste, mais, quand il s’est présenté contre Obama, le gouverneur a pointé du doigt le projet d’Obama pour la Sécurité Sociale, pourtant très inspiré par le sien, en criant aux kolkhozes. Sa phrase, terrible, contre les électeurs d’Obama, figure dans les annales de l’élitisme arrogant et méprisant : «Il y a 47% d’Américains qui voteront Obama, peu importe ce que je fasse ou dise… 47% qui vivent de l’aide sociale, ne paient pas d’impôt, qui se pensent des victimes… Je n’ai pas besoin de m’en préoccuper, si ce n’est pour leur dire de se prendre en charge eux-mêmes». De même, quand Trump a été nommé candidat, Romney n’avait pas de mots assez durs contre la folie de Trump et le danger que son élection représentait. Puis, une fois Trump élu, Romney s’est livré à une invraisemblable entreprise de courtisanerie, dans le but d’être nommé ministre des Affaires étrangères. Trump, sadique, a laissé faire, puis l’a humilié en public.


    Romney n’est donc pas ce soldat candide de la rectitude morale qu’il s’est entrepris d’incarner. Mais, son vote pourrait être admirable, si Romney prenait vraiment des risques. Depuis mercredi, jour du scrutin, on le compare, avantageusement, à John McCain : un «maverick», un hors-la-loi, un membre important du Parti Républicain mais qui ose dire sa vérité. Sauf que le contexte est différent. Romney est milliardaire, il n’a pas à affronter d’élection jusqu’en 2024, et sa vie politique est derrière lui. Surtout, il savait très bien que son vote solitaire n’allait avoir aucune conséquence : Trump n’allait pas tomber à cause de lui. Quand McCain prenait des risques, c’était beaucoup plus déterminant : c’est la voix de McCain au Sénat, le poids de cette unique voix, qui a fait pencher la balance et a permis à Obama de faire passer son projet de Sécurité Sociale.

    Bien entendu, il ne faut pas être cynique. Romney, aussi, prend des risques. Il est grillé, pour quelques temps, chez les conservateurs – sa propre nièce, responsable locale des Républicains, a appelé à sa démission et à son remplacement. Romney est aussi un homme de l’Utah, un ultra-religieux qui a pu éprouver, en effet, une crise morale. Mais il va lui falloir prendre beaucoup plus de risques, à des moments davantage cruciaux, pour devenir ce qu’il prétend être : le chevalier blanc de l’anti-Trumpisme.  

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    Fin du bras de fer

    L’Europe, bientôt dindon de la farce de la trêve commerciale entre Chine et États-Unis

     

    Atlantico.fr : Le gouvernement chinois a décidé de baisser de moitié ses droits de douane (un total de 75 milliards de dollars) sur les produits américains, mettant de côté leurs inimitiés et marquant une trêve dans la guerre commerciale qui divise les deux puissances.

    Qu'attendre concrètement de cette trêve ? Est-ce un jeu à somme positive pour les deux pays ? L'un des deux peut-il en bénéficier plus que l'autre ?

    Emmanuel Lincot : c'est une victoire essentiellement électoraliste pour Donald Trump. La guerre commerciale n’est pas un sujet. Le déficit commercial de 500 milliards de dollars des États-Unis avec la Chine bénéficie pour moitié à des sociétés américaines. Quand un iPhone est vendu par la Chine en Amérique, seuls 7 % de la valeur ajoutée sont réalisés en Chine. Les milliards qui restent vont chez Apple. La véritable guerre est technologique et elle va durer. Aujourd’hui, l’Amérique cible Huawei car c’est la seule entreprise qui la concurrence vraiment. Dans les autres secteurs, les États-Unis ont beaucoup d’avance. Les Chinois veulent attirer des ­investissements étrangers mais aussi des techno­logies, d’où l’attrait de celles venant d’Europe. 

    Qu'en est-il de l'Europe dans tout cela ? A-t-elle encore son mot à dire ou va-t-elle être mise de côté dans cette "nouvelle amitié" entre la Chine et les Etats-Unis ?

    Thales sur la smart city, Legrand sur les objets connectés, ont beaucoup à apporter. Les entreprises chinoises le savent. L'avenir est à l'industrie connectée. Les Smart Cities dans la région des perles, située au sud de la Chine, est en cela un laboratoire et une opportunité pour les entreprises européennes, françaises en particulier. Clairement, le déficit de notre efficacité politique ne nous permettra pas à nous Européens de rivaliser avec les géants du net qu'ils soient Chinois ou Américains à moins que nous travaillions pour les deux. Mais le risque dans la guerre ­technologique des deux superpuissances comme le rappelait récemment David Baverez, c’est de devenir leur Yémen, c’est-à-dire l’endroit où l’Iran et l’Arabie saoudite se font la guerre, en dehors de chez eux. 

    Cette trêve entre les deux pays est-elle durable ? L'Europe peut-elle en profiter ou est-elle déjà trop en retard ?

    Les États-Unis font l’impasse sur les industries du XXIe siècle liées à l’environnement. Cela nous ouvre une opportunité fantastique, donc il faut nous lancer. Il faut aussi taper du poing sur la table et exiger des Chinois qu’ils ouvrent leur marché. Enfin, il faut savoir jouer de la concurrence entre Chinois. La Chine divise l’Europe tous les jours, il faut diviser à notre tour la Chine mais aussi les Etats-Unis. La crise du coronavirus en Chine va de surcroît rabattre les cartes. A nous de saisir les opportunités qui vont en découler.

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  • L'acteur Kirk Douglas, monstre sacré d'Hollywood, est mort à l'âge de 103 ans

    Sa famille a annoncé son décès sur Facebook mercredi. 

    Kirk Douglas dans La Caravane de feu, en 1967. Kirk Douglas dans La Caravane de feu, en 1967.  (ARCHIVES DU 7EME ART)

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    franceinfo avec AFPFrance Télévisions

    Mis à jour le 06/02/2020 | 17:07
    publié le 06/02/2020 | 05:58

     

    Une fossette au menton aussi légendaire que ses rôles. L'acteur américain Kirk Douglas est mort, mercredi 5 février, à l'âge de 103 ans, a annoncé son fils Michael Douglas, sur Facebook. "C'est avec une immense tristesse que mes frères et moi vous annonçons que Kirk Douglas nous a quittés aujourd'hui à l'âge de 103 ans. Pour le monde, il était une légende, un acteur de l'âge d'or du cinéma, (...) mais pour moi et mes frères, Joel et Peter, il était simplement papa", écrit l'acteur. "Kirk a eu une belle vie et il laisse derrière lui des films pour les générations à venir, et le souvenir d'un philanthrope reconnu qui a œuvré pour le bien public et la paix dans le monde", poursuit Michael Douglas

     

    De son vrai nom Issur Danielovitch Demsky, Kirk Douglas était né le 9 décembre 1916 à Amsterdam, petite ville de l'Etat de New York. Malgré son enfance misérable, ou peut-être à cause d'elle, ce fils de chiffonnier juif ayant fui la Russie n'avait d'yeux que pour le cinéma. Après s'être enrôlé dans la Marine durant la Seconde Guerre mondiale, il décroche de petits rôles avant de rencontrer enfin le succès en enfilant les gants d'un boxeur acharné dans Le Champion. Hollywood lui ouvre ses portes et il enchaîne les films, une centaine au total, dont les meilleurs sont devenus des classiques : 20 000 lieues sous les mers (1954), Les Sentiers de la gloire (1957) de Stanley Kubrick, qu'il retrouve pour Spartacus (1960), péplum qui en fait une vedette mondiale.

    "Au revoir à une légende d'Hollywood"

    "Kirk a gardé son charisme de star de cinéma jusqu'à la fin de sa vie merveilleuse", a écrit Steven Spielberg au magazine spécialisé Hollywood Reporter, ajoutant que ses "notes manuscrites, ses lettres et ses conseils paternels" lui manqueraient. "103 ans sur cette Terre. Ça sonne bien ! C'était chouette de traîner avec toi", a de son côté salué sur Twitter l'acteur Danny DeVito. Des vedettes comme Mark Hammill (Star Wars) et William Shatner (Star Trek) ont également rendu hommage à un "acteur inoubliable" et une "icône incroyable".

    Quant à l'Académie des Oscars, qui devrait certainement lui réserver un hommage, dimanche, lors de sa grande cérémonie annuelle, elle s'est contentée de dire "au revoir à une légende d'Hollywood" avec une citation de Kirk Douglas, rappelant qu'il avait voulu être acteur depuis l'école primaire.

    The Academy  
     
    @TheAcademy
     
     

    “I wanted to be an actor ever since I was a kid in the second grade. I did a play, and my mother made a black apron, and I played a shoemaker. After the performance, [my father] gave me my first Oscar: an ice cream cone.” -Kirk Douglas

    Goodbye to a Hollywood legend.

     
    Voir l'image sur Twitter

     

    Un Oscar d'honneur en 1996

    Malgré la gloire, les succès et trois nominations dans les années 1950, Kirk Douglas n'a jamais obtenu d'Oscar au cours de sa carrière, son grand regret. La légende d'Hollywood a dû attendre 1996 pour remporter un Oscar d'honneur récompensant l'ensemble de sa carrière. Il venait de subir une attaque cérébrale qui l'avait laissé paralysé d'un côté du visage, ce qui ne l'avait pas empêché de monter sur scène pour recevoir son prix et prononcer un discours.

    Après une crise cardiaque en 2001, il avait retrouvé le chemin des plateaux pour Une si belle famille, où il figurait en 2003 aux côtés de son fils Michael, de son petit-fils Cameron et de son ex-femme Diana Dill. En 2009 encore, Kirk Douglas était remonté sur les planches d'un théâtre portant son nom près de Los Angeles pour quatre représentations d'un one-man show autobiographique.

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  • Erdogan rêve d’un nouvel empire ottoman

    De la Libye à la Syrie, en passant par le Soudan ou la Somalie, le président turc déploie ses troupes dans toute la région. Un expansionnisme stratégique et hautement économique.

    Erdogan

    Le président turc Recep Erdogan le 26 janvier 2020 à Istanbul, photo transmise par le service de presse de la présidence turque

     TURKISH PRESIDENTIAL PRESS SERVICE/AFP/Archives - Mustafa Kamaci

    Par Guillaume Perrier

     

    Moins de trois mois après une opération militaire contre les Kurdes dans le nord de la Syrie, la Turquie se lance dans une nouvelle mission à haut risque. La deuxième armée de l'Otan se projette cette fois en Libye, un ancien territoire ottoman, où elle nourrit de solides ambitions économiques et stratégiques. Début janvier, le président Recep Tayyip Erdogan a validé, par un vote des députés, l'envoi de troupes pour soutenir les forces du gouvernement d'Entente nationale libyen (GNA) de Fayez al-Sarraj menacées par l'avancée des milices du maréchal Khalifa Haftar depuis la Cyrénaïque, à l'est du pays. Environ 200 formateurs sont arrivés en renfort, ainsi que des centaines de mercenaires syriens, en attendant un déploiement plus spectaculaire. Suffisant, pour le moment, pour affirmer ses ambitions, figer les positions et imposer, avec la Russie, un cessez-le-feu précaire.

     
     

    Si le président turc vole ainsi au secours du gouvernement de Tripoli, c’est parce qu’il a plus d’une carte à jouer dans cette manœuvre. Les très convoités gisements de gaz des profondeurs de la Méditerranée sont au premier rang des priorités turques. Face à une alliance énergétique rivale qui se dessine entre Israël, Chypre, la Grèce et l’Egypte, Ankara a décidé de passer à l’offensive.

    Accords de prospection

    Le 5 décembre dernier, Erdogan a signé avec le gouvernement libyen un accord pour s’octroyer de vastes zones économiques exclusives en haute mer dans le but d’y mener des missions de prospection. Pour lui, il s’agit aussi de reprendre pied en Libye, un terrain qui lui est familier, après une parenthèse de neuf ans. Avant la chute du régime de Mouammar Kadhafi, en 2011, les entrepreneurs turcs disposaient d’un quasi-monopole sur tous les contrats d’infrastructures. Routes, ponts, stades, universités, ports, aéroports… Avec la guerre, ce sont près de 20 milliards de dollars de contrats qui ont été abandonnés. Tripoli a accepté le 14 janvier des compensations financières, à hauteur de 2,7 milliards de dollars. Mais les compagnies turques en manque de débouchés veulent revenir en force sur le marché libyen. "Ankara veut se positionner pour la reconstruction du pays, c’est un objectif de premier plan pour ses entreprises", note Marc Pierini, ancien ambassadeur de l’Union européenne dans les deux pays. La Libye est aussi un formidable terrain d’expérimentation pour une industrie militaire turque en pleine expansion. A Tripoli, les véhicules blindés de BMC et les drones armés fabriqués par Bayraktar, deux compagnies intimement liées à l’entourage du président turc, ont été propulsés à l’avant du conflit.

     

    Mais la motivation d’une telle escalade, estime Marc Pierini, "est une pure question de politique intérieure". Confronté à des difficultés économiques et malmené dans les sondages depuis qu’il a perdu, dans les urnes, la mairie d’Istanbul, au profit de son adversaire, Ekrem Imamoglu, en juin dernier, Erdogan cherche à reconquérir les cœurs. "En dix-sept ans de pouvoir, le président turc n’a jamais été en aussi mauvaise posture, c’est donc une façon pour lui de reprendre la main, de flatter la fibre nationaliste, de défendre l’indépendance du pays pour faire diversion, poursuit Pierini. Cela n’a que des avantages, jusqu’à ce qu’il fasse le pas de trop." Le parti d’extrême droite, le MHP, est le seul à le soutenir, tandis que l’opposition kémaliste, plus prudente, s’est élevée contre une "aventure désastreuse". Son propre parti est divisé.

    Jeu diplomatique

    Par cette politique expansionniste qui rappelle les heures glorieuses de l’empire ottoman, le président turc entend s’imposer par le rapport de force dans le jeu diplomatique régional. "Toute solution sans la Turquie n’en serait pas une", répète régulièrement Erdogan. Dans le conflit libyen, il est, avec le Qatar, le parrain du gouvernement, proche comme lui des Frères musulmans, tandis que l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l’Egypte ont pris fait et cause pour Haftar. La rivalité entre les deux camps se retrouve dans d’autres pays de la région, comme au Soudan.

    Les ambitions militaires de la Turquie vont d’ailleurs bien au-delà de la Méditerranée. Une base militaire accueille 5 000 de ses soldats au Qatar depuis qu’un embargo a été décrété par l’Arabie saoudite voisine. Ankara en possède une autre en Somalie, un pays dans lequel Erdogan s’est personnellement investi depuis 2011 et qui pourrait être sa prochaine conquête. Le pétrole au large des côtes somaliennes est un "objectif très important" n’a pas caché Erdogan le 20 janvier au retour de sa conférence sur la Libye. La Somalie, a-t-il annoncé, a invité la Turquie à venir y prospecter.

    Ankara a déjà envoyé 3 000 mercenaires en Libye

    Depuis décembre, ils débarquent par centaines, acheminés de nuit par avion. Plus de 3 000 combattants supplétifs syriens sous les ordres d’Ankara seraient déjà arrivés en Libye pour soutenir le gouvernement de Tripoli au côté des militaires turcs. Des milliers d’autres sont recrutés par les services secrets, le MIT, et entraînés en Turquie en vue d’être transférés dans l’ancien territoire ottoman. Ces « chiens de guerre » appartiennent à des factions syriennes passées sous bannière turque depuis 2016 et utilisées dans les récentes opérations contre les Kurdes. Cette fois, c’est à 3 000 kilomètres du territoire syrien qu’ils sont parachutés. La solde promise, environ 2 000 euros par mois (25 fois plus que ce qu’ils touchaient auparavant), est leur principale motivation. Au moins une dizaine de ces mercenaires syriens auraient été tués sur la ligne de front de Tripoli, face aux forces de Khalifa Haftar qui tiennent l’est du pays et qui sont, elles, soutenues par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.

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  • Daech menace de lancer une «nouvelle phase» en visant Israël

    Dans un message diffusé lundi sur Telegram, le nouveau chef du groupe terroriste Etat islamique s’est dit « déterminé » à lancer une « nouvelle phase » de son « djihad », en ciblant Israël.

     L’organisation terroriste, désormais dépourvue de territoire, est parvenue à augmenter le nombre de ses attaques en Irak fin 2019. L’organisation terroriste, désormais dépourvue de territoire, est parvenue à augmenter le nombre de ses attaques en Irak fin 2019. Youtube
     
    Le 27 janvier 2020 à 15h58, modifié le 27 janvier 2020 à 16h01

    Daech à la recherche d'un renouveau pour relancer son emprise? Le groupe Etat islamique (EI) a affirmé ce lundi, dans un message audio, vouloir lancer une « nouvelle phase » de son « djihad », en ciblant spécifiquement l'Etat hébreu. Une annonce qui intervient alors même que le président français, Emmanuel Macron, appelle à « ne rien céder » face à « l'insupportable regain de l'antisémitisme » en rendant hommage aux 76 000 juifs déportés de France, 75 ans après la libération des camps d'Auschwitz-Birkenau.

    Cet appel de Daech est également lancé alors que le président américain Donald Trump reçoit ce lundi son « ami » Benjamin Netanyahu, avant de présenter un plan de paix régional jugé « historique » par Israël, mais rejeté par avance par les Palestiniens.

    Le nouveau chef de l'EI, Abou Ibrahim al-Hachemi al-Qourachi, se dit « déterminé » à entamer une « nouvelle phase qui n'est autre que de combattre les Juifs et de rendre ce qu'ils ont volé aux musulmans », a affirmé Abou Hamza El Qourachi dans ce message d'une durée de 37 minutes diffusé sur l'application Telegram.

    Un message diffusé sur les organes de propagande

    L'AFP n'a pas pu immédiatement authentifier le message mais l'enregistrement a été diffusé sur les organes de propagande habituels du groupe sur les réseaux sociaux.

    « Les yeux des soldats du califat, où qu'ils se trouvent, sont toujours (rivés) sur Jérusalem », a ajouté le porte-parole de l'EI.

    « Dans les prochains jours, si Dieu le veut, vous verrez […] ce qui vous fera oublier les horreurs » du passé, a encore déclaré Abou Hamza El Qourachi, en allusion à une éventuelle attaque.

    Avant sa défaite territoriale en mars 2019, l'organisation djihadiste avait administré un vaste « califat » autoproclamé à cheval sur la Syrie et l'Irak, qui a compté jusqu'à sept millions d'habitants.

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    Le président Donald Trump a présenté mardi un « plan pour la paix » qui redéfinirait les frontières d’Israël et la Palestine. « De nombreux pays arabes l'ont approuvé, ils l'aiment bien, ils le trouvent formidable, ils pensent que c'est un bon début. Je pense que c'est un bon début, je pense que c'est une chose fantastique si nous pouvons y parvenir », a affirmé le président américain. Parmi les points principaux de son plan, Trump a assuré que la ville sainte resterait la « capitale indivisible d'Israël » tout en précisant que l'Etat palestinien aurait une capitale située à Jérusalem-Est, la partie occupée depuis 1967 par Israël puis annexée. Dans le plan de Trump, cet État palestinien relierait la Cisjordanie avec la bande de Gaza par un tunnel sous-terrain. Parmi les autres points sensibles, l'octroi à Israël de la souveraineté sur la vallée du Jourdain, une zone agricole et stratégique occupée par Israël depuis plus d'un demi-siècle. Un plan qui ne convainc pas les Palestiniens. La réaction de Mahmoud Abbas, le président palestinien, ne s’est pas fait attendre : « Je veux dire aux deux, Trump et Netanyahu que Jérusalem n'est pas à vendre, que tous nos droits ne sont pas à vendre, ni à négocier, et que votre accord de conspiration ne passera pas. » A New York, le porte-parole des Nations Unies a rappelé que l'organisation internationale s'en tenait aux frontières définies en 1967.

    Retrouvez l'info en temps réel avec Le Parisien : >> http://www.leparisien.fr/#xtor=AL-1481423430
     

     

     

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  • Procès de Trump : Les affirmations explosives de son ex-conseiller sèment le trouble

    ETATS-UNIS Au moins trois sénateurs républicains ont suggéré qu'ils pourraient voter en faveur d'une audition de John Bolton

    20 Minutes avec AFP

    Publié le 28/01/20 à 05h28 — Mis à jour le 28/01/20 à 05h38

    Plusieurs sénateurs républicains, dont Mitt Romney (photo), ont suggéré qu'ils pourraient voter en faveur d'une audition de John Bolton au procès de Donald Trump.
    Plusieurs sénateurs républicains, dont Mitt Romney (photo), ont suggéré qu'ils pourraient voter en faveur d'une audition de John Bolton au procès de Donald Trump. — Michael Brochstein/Sipa USA/SIPA

    La procédure de destitution contre Donald Trump est « un enfer » ont déploré lundi ses avocats lors de la reprise de son procès devant le Sénat, des propos qui ont été brouillés par des affirmations explosives d’un ancien conseiller du président républicain.

    John Bolton, son ancien conseiller à la sécurité nationale, affirme dans un livre à paraître prochainement que Donald Trump a bien conditionné une aide militaire pour l’Ukraine à l’ouverture d’une enquête sur ses rivaux politiques, a révélé dimanche soir le New York Times. John Bolton s’est également inquiété, en 2019 auprès du ministre américain de la Justice, de la tendance du président américain à accorder des faveurs à des autocrates, révèle également le journal.

    S’il admet avoir demandé à Kiev d’enquêter sur le démocrate Joe Biden, son potentiel adversaire à la présidentielle de novembre, Donald Trump a toujours nié avoir exercé des pressions ou formulé le moindre « donnant-donnant ». Il a vivement démenti avoir fait le lien lors d’une discussion en août avec John Bolton, comme celui-ci l’affirme, l’accusant de « vouloir vendre son livre ». « Nous ne nous mêlons pas de spéculations, d’allégations qui ne sont pas basés sur des preuves », s’est contenté de déclarer lundi son avocat Jay Sekulow en reprenant la parole devant les cent sénateurs chargés de juger le président.

    Les révélations « ont suscité de nombreuses conversations » parmi les républicains

    Il faudrait que deux tiers d’entre eux (67) le déclarent coupable pour que Donald Trump soit destitué, un scénario hautement improbable. L’opposition démocrate espère toutefois que le procès ternira son image à moins de 300 jours de l’élection. Depuis des semaines, elle appelle les sénateurs à convoquer de nouveaux témoins, dont John Bolton, pour « faire émerger la vérité ». L’ancien conseiller, qui a été limogé en septembre, a fait savoir début janvier qu’il se tenait prêt à répondre à une assignation à comparaître.

    Pour pouvoir le convoquer, les démocrates doivent convaincre au moins quatre des 53 sénateurs républicains de se rallier à leur cause. Jusqu’ici ils n’y sont pas parvenus mais les dernières révélations ont peut-être fait bouger les lignes. « Je crois de plus en plus possible que d’autres républicains se joignent à ceux d’entre nous qui pensent que l’on devrait entendre John Bolton », a déclaré le sénateur républicain Mitt Romney avant un déjeuner de la majorité.

    « Les articles sur le livre de John Bolton (…) ont suscité de nombreuses conversations parmi mes collègues », a renchéri la sénatrice républicaine modérée Susan Collins. Sa collègue Lisa Murkowski s’est dite « curieuse d’entendre » ce qu’il avait à dire. Un vote sur la question des témoins devrait intervenir en fin de semaine, une fois que la défense aura bouclé sa plaidoirie et que les sénateurs auront posé, par écrit, leurs questions aux deux parties. Même si John Bolton était convoqué, il est probable que la Maison Blanche saisisse la justice pour bloquer son témoignage au nom de la confidentialité des échanges entre le président et ses plus proches conseillers.

     

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  • Corruption généralisée, milliards gaspillés… Ce qu'il faut retenir des "Afghanistan Papers" révélés par le "Washington Post"

    Le quotidien américain, qui s'appuie sur près de 2 000 documents, met en lumière les erreurs de l'administration américaine dans la guerre et la reconstruction en Afghanistan. 

    Des soldats américains lors d\'une visite du commandant des forces américaines et de l\'Otan, le 6 juin 2019, au poste de contrôle du district de Nerkh, en Afghanistan.Des soldats américains lors d'une visite du commandant des forces américaines et de l'Otan, le 6 juin 2019, au poste de contrôle du district de Nerkh, en Afghanistan. (THOMAS WATKINS / AFP)

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    franceinfo avec AFPFrance Télévisions

    Mis à jour le 10/12/2019 | 12:22
    publié le 10/12/2019 | 12:22

     

    C'est un nouvel éclairage capital sur la guerre en Afghanistan. Dans une grande enquête intitulée "En guerre avec la vérité", le Washington Post (en anglais) dévoile les errements des gouvernements américains successifs dans le conflit afghan. Ces révélations sont notamment fondées sur près de 2 000 documents émanant de l'Inspection générale spéciale pour la reconstruction de l'Afghanistan (Sigar), créée en 2008 pour enquêter sur les dépenses abusives liées à ce pays. Ces documents, obtenus après trois ans de recours en justice, ont vite été surnommés "Afghanistan Papers", en référence aux "Pentagone Papers" dévoilés en 1971 au sujet de la guerre au Vietnam. 

    Les entretiens menés par la Sigar montrent que les responsables politiques des Etats-Unis ont assuré publiquement depuis 2002 qu'ils faisaient des progrès contre les insurgés en Afghanistan, tout en admettant le contraire en privé. Les entretiens avec des responsables impliqués dans l'effort de guerre évoquent un budget dépensé sans contrôle, dans un pays sans gouvernement central fort, ce qui a alimenté une corruption généralisée et mené la population à rejeter la coalition internationale pour se tourner vers les talibans.

    Des objectifs incertains : "On ne savait pas ce que l'on faisait"

    "Nous étions dépourvus d'une compréhension de base de l'Afghanistan, on ne savait pas ce que l'on faisait", a déclaré Douglas Lute, responsable pour l'Irak et l'Afghanistan au Conseil de sécurité nationale (2007-2014). Quand les Etats-Unis se décident à intervenir avec leurs alliés en Afghanistan, moins d'un mois après les attentats du 11-Septembre, les objectifs semblent clairs. Il s'agit de mener des représailles contre le groupe terroriste Al-Qaïda, désigné comme l'auteur des attaques, et d'empêcher de nouveaux attentats. Mais, rapidement, le gouvernement américain se perd dans ses objectifs de guerre, comme le révèlent les documents du Washington Post.

    Qu'essayions-nous de faire ici ? Nous n'avions pas la moindre idée de ce que nous entreprenions.Douglas Lute, responsable pour l'Irak et l'Afghanistan au Conseil de sécurité nationale (2007-2014)à l'Inspection générale spéciale pour la reconstruction de l'Afghanistan

    Entre l'influence des talibans, le rôle flou du Pakistan et l'émergence du groupe jihadiste Etat islamique, l'armée américaine ne parvient plus à savoir qui sont ses véritables ennemis. "Ils pensaient que j'allais arriver avec une carte leur indiquant qui étaient les bons et les méchants", a ainsi témoigné un ancien conseiller d'une équipe des forces spéciales, sous couvert d'anonymat. "Il leur a fallu du temps pour comprendre que je n'avais pas ces informations. Au début, ils n'arrêtaient pas de me demander : 'Mais qui sont les méchants ? Où sont-ils ?'"

    Cette confusion est également résumée dans une note de service rédigée par l'ancien secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld en 2003 : "Je n'ai aucune visibilité sur qui sont les méchants. Nous manquons cruellement d'intelligence humaine." Un flou qui paraît étonnant au regard des moyens humains déployés par les Etats-Unis. Depuis 2001, plus de 775 000 soldats américains ont été déployés en Afghanistan. Parmi eux, 2 300 sont morts et 20 589 ont été blessés au combat, selon le ministère de la Défense. Le site indépendant iCasualties.org recense même 2 440 morts. "Si les Américains connaissaient la magnitude de ce dysfonctionnement… Deux mille quatre cents vies perdues", résume en 2015 Douglas Lute.

    Un afflux incontrôlé d'argent : "Une colossale erreur de jugement"

    Pour accompagner la reconstruction d'un Afghanistan marqué par la guerre, les Américains vont mettre en route la planche à billets. Selon une étude de l'université Brown, le seul département de la Défense a dépensé entre 934 et 978 milliards de dollars pour la guerre et la reconstruction. Il s'agit d'un montant bien supérieur à celui du plan Marshall destiné à soutenir l'Europe occidentale après la Seconde Guerre mondiale. "Qu'avons-nous obtenu pour cet effort d'un billion [mille milliards] de dollars ? Cela valait-il un billion de dollars ?" se demande Jeffrey Eggers, un ancien membre des Navy Seals, une unité spéciale de la marine.

    Après l'assassinat d'Oussama ben Laden, j'ai dit qu'il devait probablement bien rigoler depuis sa tombe, compte tenu des sommes que nous avons dépensées pour l'Afghanistan.Jeffrey Eggers, ancien Navy Sealà l'Inspection générale spéciale pour la reconstruction de l'Afghanistan

    L'argent dépensé par les Etats-Unis devait servir à mettre sur pied un "nouvel Afghanistan". Il devait ainsi développer les écoles et les infrastructures, dans le but d'améliorer la sécurité et de lutter contre le sentiment antiaméricain de la population. "C'était une colossale erreur de jugement", estime une source anonyme, cadre de l'Agence américaine pour le développement international (Usaid). "On nous a donné de l'argent, on nous a dit de le dépenser, alors on l'a fait. Sans raison."

    "Nous n'envahissons pas les pays pauvres pour les rendre riches", a expliqué James Dobbins, ancien haut diplomate américain, envoyé spécial à Kaboul sous George W. Bush et Barack Obama. "Nous n'envahissons pas des pays autoritaires pour les démocratiser. Nous envahissons des pays violents pour les rendre pacifiques, et nous avons clairement échoué en Afghanistan."

    Un essor de la corruption : "C'est fatal"

    Les Etats-Unis ont tenté de mettre en place en Afghanistan une structure étatique calquée sur le modèle occidental. Mais ils n'ont pas pris en compte l'histoire du pays, marquée par le tribalisme, le monarchisme, le communisme et la loi islamique. "Notre politique était de créer un gouvernement central fort. Mais c'était idiot parce que l'Afghanistan n'a pas d'antécédents de gouvernement de ce type", explique un ancien responsable du département d'Etat en 2015. "Le délai pour créer un gouvernement central fort est d'un siècle. Nous n'avions pas ce temps-là."

    Résultat, avec l'afflux d'argent américain, la corruption s'est développée à tous les niveaux. "J'aime utiliser une analogie avec le cancer", a détaillé Christopher Kolenda, colonel déployé à plusieurs reprises en Afghanistan, face aux enquêteurs de la Sigar. "La petite corruption est comme le cancer de la peau. Il existe des moyens pour y faire face et vous serez probablement guéri. La corruption au sein des ministères, au niveau supérieur, est comme le cancer du côlon. C'est pire, mais si vous le diagnostiquez à temps, vous guérirez probablement. En revanche, la kleptocratie est comme le cancer du cerveau. C'est fatal. Et c'est ce qui s'est passé avec l'administration du président Hamid Karzai."

    Selon les notes révélées par le Washington Post, la population afghane aurait alors assimilé la démocratie à la corruption. "Quand cela atteint le niveau auquel je l'ai vu quand j'étais là-bas, il est incroyablement difficile voire impossible de régler" le problème, admet, en 2016, Ryan Crocker, ambassadeur à Kaboul en 2002, puis en 2011-2012. Il évoque un fléau qui touche toutes les administrations, de la police à la justice. "Notre plus grand projet, malheureusement, a peut-être été le développement de la corruption de masse."

    Une guerre de l'information : "Les mauvaises nouvelles étaient souvent étouffées"

    Pour ne pas révéler tous les dysfonctionnements à l'opinion américaine, il a fallu mener des opérations de propagande efficaces. "Chaque donnée était transformée pour dépeindre le meilleur tableau possible", affirme le colonel Bob Crowley, haut conseiller de la coalition internationale en 2013-2014. "Les sondages, par exemple, n'étaient pas du tout fiables mais renforçaient l'idée que tout ce que nous faisions était bien", détaille-t-il en 2016.

    "Le peuple américain a constamment été berné", estime John Sopko, chef de l'agence fédérale qui a mené les entretiens. "Les mauvaises nouvelles étaient souvent étouffées. (…) Mais lorsque nous essayions d'exprimer des préoccupations stratégiques plus vastes sur la bonne volonté, la capacité ou la corruption du gouvernement afghan, il était clair que ce n'était pas bienvenu", poursuit Bob Crowley.

    Cette guerre de l'information explique sans doute le décalage entre les déclarations des politiques et le ressenti des acteurs sur place, comme le résume en 2015 le général Michael Flynn, qui a effectué plusieurs missions de renseignement dans le pays. "[Ils disent tous que] nous faisons du super boulot. Vraiment ? Parce que si nous faisons du super boulot, pourquoi a-t-on l'impression de perdre ?"

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