• Le prix du baril de pétrole flambe après un tweet "prématuré" de Donald Trump

     
      © AFP

    Les cours du pétrole se sont envolés jeudi après un tweet de Donald Trump annonçant s'attendre à une baisse de la production "d'environ 10 millions de barils", évoquant un accord entre la Russie et l'Arabie saoudite. Mais le Kremlin a démenti dans la foulée, tandis que l'Arabie saoudite appelle à une réunion urgente de l'Opep+.

     

    En un seul tweet, Donald Trump a fait s'envoler les prix du baril de pétrole. Jeudi 2 avril, il a dit s'attendre à une réduction "d'environ 10 millions de barils", voire plus, de la production russe et saoudienne, de quoi limiter le déséquilibre actuel du marché de l'or noir. Toutefois, ni la Russie, ni l'Arabie saoudite n'ont confirmé cette affirmation.

     

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    No, not Sean Hannity. Trump could mail out smallpox blankets in Swiss Colony cheese boxes and Hannity would scold us for not being grateful.

     

    It’s New York sportscaster Mike Francesa, who is seeing this American carnage up close and went on a righteous tirade on Monday:

     

    “We’re watching one thing happen in our city on the 11 o’clock news every night. We’re watching people die, and now we know people who died. And we’re not seeing one or two people die now in our neighborhood. We’re seeing them die by the tens and twenties by the day.”

    ...

    “So don’t give me the MyPillow guy doing a song-and-dance up here on a Monday afternoon when people are dying in Queens. Get the stuff made, get the stuff where it needs to go, and get the boots on the ground! Treat this like the crisis it is!”

     

    In response to Trump’s suggestion that the media should look into the baseless and preposterous theory that health care workers are stealing vital medical supplies, Francesca lit into IMPOTUS:

     

    “You go investigate that! You have your military, your FEMA investigate that! That’s your job! You’re in charge of this! If this is a war, they’re stealing your supplies, what do you do? You tell the media to go investigate it? What, and get back to you in six weeks or two months, as more people die on a daily basis? That’s what’s wrong here. There’s a disconnect.”

     

    As for Trump’s suggestion that his administration will have done a good job if the final death toll is between 100,000 and 200,000, Francesca wasn’t having it:

     

    “How can you have a scoreboard that says 2,000 people have died and tell us, ‘It’s OK if another 198,000 die, that’s a good job’? How is that a good job in our country? It’s a good job if nobody else dies! Not if another 198,000 people die! So now 200,000 people are disposable?”

     

    Francesca was an early supporter of Trump’s, going back to spring 2016.

     

    Sure sounds like he’s not a supporter anymore.

     

    It’s probably significant that Francesca is in New York, the state that’s been the hardest hit so far. If other states follow suit, we may see Trump’s base of support begin to go away in April, with the heat.

     

     

    Is Trump still chafing your arse-cheeks? Then Dear F*cking Lunatic: 101 Obscenely Rude Letters to Donald Trump and its boffo sequels Dear Pr*sident A**clown: 101 More Rude Letters to Donald Trump and Dear F*cking Moron: 101 More Letters to Donald Trump by Aldous J. Pennyfarthing are the pick-me-up you need! Reviewers have called these books “hysterically funny,” “cathartic,” and “laugh-out-loud” comic relief. And they’re way, way cheaper than therapy.

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  • Donald Trump perd patience face au coronavirus

    Après avoir pris la mesure de la gravité de l’épidémie la semaine dernière, le président américain semble à nouveau vouloir la minimiser devant les effets négatifs du confinement sur l’économie.

     

    Par Publié aujourd’hui à 04h45, mis à jour à 08h01

     

     

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    Le président américain Donald Trump lors de la conférence de presse quotidienne sur le coronavirus, le 23 mars à la Maison Blanche.Le président américain Donald Trump lors de la conférence de presse quotidienne sur le coronavirus, le 23 mars à la Maison Blanche. JONATHAN ERNST / REUTERS

    Donald Trump s’impatiente. Après une nouvelle journée de déconfiture boursière, le président des Etats-Unis ne s’est pas arrêté, lundi 23 mars, au cours de sa conférence de presse désormais quotidienne sur le nombre de morts imputables au coronavirus enregistrés dans la journée et qui a dépassé pour la première fois la centaine dans son pays. « Je veux que l’Amérique comprenne : cette semaine, ça va aller mal », a pourtant averti dans la matinée Jerome Adam, l’administrateur fédéral pour la santé publique (surgeon general).

    Il s’est en revanche exprimé longuement sur la nécessité de mettre un terme au plus vite à la mise sous cloche de l’économie américaine, du fait de l’état d’urgence sanitaire, qui s’accompagne d’une explosion du nombre de chômeurs. Avant le début de cette crise, le président comptait faire campagne sur la bonne santé de cette économie dans la perspective de la présidentielle de novembre.

    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coronavirus : après avoir relativisé l’importance de l’épidémie, Donald Trump se convertit en chef de guerre

    « Notre pays n’a pas été construit pour être mis à l’arrêt », a déclaré lundi Donald Trump. « L’Amérique sera, à nouveau et bientôt, ouverte aux affaires. Très bientôt. Beaucoup plus tôt que les trois ou quatre mois que quelqu’un suggérait. Beaucoup plus tôt. Nous ne pouvons pas laisser le remède être pire que le problème lui-même », a-t-il assuré, reprenant comme il l’avait dans la nuit sur son compte Twitter la thématique développée dimanche soir par le commentateur britannique Steve Hilton sur la chaîne conservatrice Fox News.

    Le président s’est lié les mains à court terme en décrétant il y a une semaine quinze jours de mesures de précaution exceptionnelles au niveau fédéral. Mais les dispositions les plus dures, et notamment celles de confinement, ont été adoptées par la suite, notamment en Californie, dans l’Etat de Washington et celui de New York, par les gouverneurs en place.(suite Abonnés)

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    Présidentielle américaine : J – 237 : Joe Biden creuse encore l’écart

     

    Chronique

     

    L’incroyable comeback de l’ancien vice-président continue après sa victoire mardi dans le Big Tuesday. Et les prochains votes pour la course à l’investiture démocrate, notamment en Floride le 17 mars prochain, laissent peu d’espoirs à son rival Bernie Sanders.

     

    Publié hier à 06h45

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    L’ancien vice-président amérircain Joe Biden lors d’un rassemblement à Philadelphie, le 10 mars.L’ancien vice-président amérircain Joe Biden lors d’un rassemblement à Philadelphie, le 10 mars. Mark Makela / AFP

     Alors que le caucus de l’Iowa, première étape de la course à l’investiture démocrate pour la présidentielle du 3 novembre, s’est tenu le 3 février, « Le Monde » lance son carnet de bord de la campagne. Un point quotidien, cinq jours sur sept jusqu’en septembre, avec les faits de campagne, les publicités politiques, les sondages, les cartes et les chiffres qui permettent de suivre et de vivre la plus importante compétition électorale au monde.

    • Le fait du jour

    Bernie Sanders a perdu son pari. Il avait concentré toutes ses forces dans le Michigan à la veille du Big Tuesday, mardi 10 mars, au cours duquel six nouveaux Etats s’exprimaient dans la course à l’investiture présidentielle démocrate. C’est en effet là qu’il avait relancé sa candidature en 2016 face à la favorite Hillary Clinton, après un Super Tuesday décevant. Mais le sénateur du Vermont, distancé dans les intentions de vote, n’est pas parvenu à créer la surprise.

    Au contraire, le vote utile a joué à plein pour son rival, Joe Biden, qui l’a distancé de près de quinze points. Ce dernier a par ailleurs écrasé Bernie Sanders dans le Mississippi tout en l’emportant également largement dans le Missouri. L’ancien vice-président est donc parvenu à reproduire la coalition victorieuse qui a commencé à émerger depuis son improbable come-back de Caroline du Sud, le 29 février, alors que sa campagne paraissait moribonde.

    Cette coalition repose sur un soutien sans partage de la communauté afro-américaine, élargi aux habitants des zones périurbaines dont le basculement au profit des démocrates a expliqué leurs succès lors des élections de mi-mandat, en novembre 2018. Mardi soir, le vainqueur du jour a tendu la main à son rival. « Je veux remercier Bernie Sanders et ses partisans pour leur énergie infatigable et leur passion. Nous avons le même but et ensemble, nous battrons Donald Trump, nous rassemblerons ce pays », a-t-il assuré tout en notant que la course n’était pas terminée.

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  • Joe Biden prend une avance déterminante dans la primaire démocrate

    Joe Biden devient le nouveau favori des primaires démocrates. Joe Biden devient le nouveau favori des primaires démocrates. (Tracie Van Auken/EPA)

    Joe BIDEN à largement remporté au moins trois des six Etats en jeu,mardi, lors des primaires démocrates.


    Joe Biden a pris mardi un avantage déterminant dans les primaires démocrates et a tendu la main à son adversaire Bernie Sanders pour battre « ensemble » Donald Trump lors de la présidentielle de novembre aux États-Unis. Mississippi, Missouri et, surtout, Michigan, une prise symbolique : l’ancien vice-président de Barack Obama a largement remporté au moins trois des six États en jeu lors de ce « mini-Super Tuesday ».

    Joe Biden avait aussi une petite avance dans l’Idaho après dépouillement dans près de 70 % des bureaux de vote, tandis que les résultats ne permettaient pas encore de désigner un vainqueur dans le Dakota du Nord et l’État de Washington.

    « Je tiens à remercier Bernie Sanders et ses partisans pour leur inlassable énergie et leur passion », a déclaré le champion du camp modéré à l’adresse du sénateur socialiste.

    « Nous avons le même but et ensemble, nous battrons Donald Trump, nous rassemblerons ce pays », a-t-il lancé dans un discours sobre, assurant incarner « le retour de l’âme de la nation ».

    Silence de « Bernie »

    Que va faire Bernie Sanders ? La pression de l’establishment démocrate, qui redoute que ses idées très à gauche pour les États-Unis n’effraient les électeurs centristes, s’est immédiatement accentuée pour qu’il se retire au nom du rassemblement contre le président républicain.

    Dans l’immédiat, le sénateur, rentré dans son fief du Vermont, a décidé de ne pas s’exprimer mardi soir. Un silence qui en dit long sur le dilemme de celui qui prône une « révolution politique » et a électrisé des foules souvent jeunes autour de ses promesses d’assurance-maladie universelle et d’études gratuites.

    « Ne nous voilons pas la face, c’est une soirée difficile », a reconnu l’étoile montante démocrate Alexandria Ocasio-Cortez, soutien actif de « Bernie ». Une porte-parole du sénateur a néanmoins donné rendez-vous au prochain débat télévisé, qui sera pour la première fois un face-à-face entre les deux septuagénaires. « Dimanche, l’Amérique va enfin entendre Biden défendre ses idées, ou son absence d’idées », a ironisé Briahna Joy Gray.

    À lire  sur le sujet     Pourquoi Joe Biden a le vent en poupe

    Joe Biden, 77 ans, grand favori depuis ses victoires des dix derniers jours et les ralliements en cascade d’ex-candidats modérés, a confirmé sa capacité à s’imposer très largement dans le Sud des États-Unis et auprès des Afro-Américains, un électorat-clé pour les démocrates. Mais aussi au-delà, dans un bastion industriel du Midwest comme le Michigan, que les démocrates espèrent ravir le 3 novembre à Donald Trump qui y avait remporté une victoire surprise en 2016.

    Grâce à ses victoires, il a engrangé de nombreux délégués appelés à désigner, en juillet, le candidat démocrate à la Maison Blanche. Et son avance semble toujours plus difficile à rattraper pour Bernie Sanders, 78 ans.

    Le coronavirus s’invite

    L’équipe de campagne de Donald Trump a, elle, assuré que les deux candidats étaient « les deux faces d’une même médaille » et qu’ils défendraient un projet « socialiste ». Joe Biden et Bernie Sanders ont dû annuler leurs meetings prévus mardi soir dans l’Ohio en raison du coronavirus, venu pour la première fois perturber la campagne. Mardi, plusieurs millions d’Américains ont toutefois pu voter sans incident.

    Tous les yeux étaient rivés sur le Michigan car cet État est un gros pourvoyeur de délégués. Mais aussi car Bernie Sanders y avait créé la surprise lors des primaires de 2016 en s’imposant face à la favorite Hillary Clinton.

    Le sénateur du Vermont devait donc absolument renouveler cet exploit et faire mentir des sondages favorables à Joe Biden pour espérer se relancer. Au contraire, le candidat modéré a obtenu une quinzaine de points d’avance.

    À Detroit, plus grande ville du Michigan, les partisans de Joe Biden ont laissé exploser leur joie à l’annonce des résultats. Bravant le froid pour se rendre aux urnes aux aurores, Cecilia Covington, artiste de 61 ans, affichait un soutien sans faille à l’ancien vice-président. « Nous devons chasser le 45e (président) du pouvoir », a-t-elle expliqué à l’AFP dans une école primaire du centre-ville, évoquant Donald Trump. « Je pense que Biden porte une vision et une promesse de rassemblement », a-t-elle ajouté.

    Warren ne s’est toujours pas prononcée

    Lors d’une visite dans une usine Fiat Chrysler en construction à Detroit, Joe Biden, connu pour ses gaffes à répétition et ses emportements, s’est lâché face à un ouvrier qui l’accusait d’attaquer le droit des Américains à détenir des armes. « Arrête tes conneries », lui a-t-il lancé, une scène immédiatement devenue virale sur les réseaux sociaux.

    À l’exception d’Elizabeth Warren qui n’a pas fait connaître sa préférence, les anciens grands candidats se sont ralliés à celui qui est désormais archifavori des primaires : Michael Bloomberg, Pete Buttigieg, Amy Klobuchar, Kamala Harris, Cory Booker ou encore Andrew Yang.

    Conscient que son âge peut être un handicap, même si son adversaire est plus âgé que lui, Joe Biden s’est présenté comme un « pont » vers une nouvelle génération de dirigeants démocrates.

                                                

                                           
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  • L’arrestation de princes de haut rang révèle le terrain instable sur lequel repose l’avenir du jeune prince
    L’arrestation du prince Ahmed élimine une figure symbolique potentiellement capable de rétablir la respectabilité au sein de la maison royale (illustration de Mohamad Elaasar)

    Le silence du palais royal saoudien vis-à-vis de l’arrestation des princes Ahmed ben Abdelaziz et Mohammed ben Nayef, entre autres, est assourdissant.

    Pourtant, le geste soudain et audacieux du prince héritier Mohammed ben Salmane est révélateur.  

    L’arrestation de ces princes de haut rang sans portefeuille révèle le terrain instable sur lequel repose l’avenir du jeune prince. 

    Terrain instable

    Dans son histoire moderne, l’Arabie saoudite a connu des différends de succession – comme lorsque le prince héritier Fayçal a contesté l’autorité du roi Saoud au début des années 1960 –, mais elle les a résolus rapidement. À l’époque, Fayçal avait le soutien de presque toute la famille royale, à l’exception de Saoud et de ses fils. Fayçal a rapidement isolé Saoud et obtenu une fatwa des érudits religieux pour l’évincer.

    EXCLUSIF : Le prince héritier saoudien entend devenir roi avant le sommet du G20 de novembre
    Lire

    Aujourd’hui, Mohammed ben Salmane ne semble disposer que du soutien de son vieux père tandis que d’autres membres de la famille royale, en particulier ceux qui sont destinés à devenir rois, se sentent isolés, humiliés et, à présent, en état d’arrestation.  

    Le prince héritier saoudien s’est non seulement aliéné son propre oncle, Ahmed, et son cousin Mohammed ben Nayef, mais aussi l’establishment même qui aurait soutenu l’arrestation audacieuse de sa propre famille, à savoir l’establishment religieux. Il ne peut être assuré de la loyauté des membres importants de la famille royale, des érudits religieux et des sections importantes de la société saoudienne. Les foules en liesse lors des festivals, concerts et matchs de boxe qu’il a introduits dans le royaume cachent une crise croissante au sein de la Maison des Saoud. 

    Une crise qui s’aggrave

    Le jeune prince vit dans la peur et l’isolement. Sa soi-disant révolution descendante vacille sous la pression de la récession mondiale qui a fait chuter les prix du pétrole et la Bourse saoudienne.

    Par le passé, le royaume a fait face à une série de crises pétrolières et de récessions, et l’austérité due à la baisse des recettes pétrolières était une pierre d’achoppement rapidement surmontée. 

    Mais la crise actuelle est totalement différente. Elle est politique plutôt qu’économique. Le roi Salmane ne sera peut-être pas là assez longtemps pour jeter l’ombre du soutien et extorquer la loyauté des princes mécontents en faveur de son fils. Le fils lui-même a commencé son règne au centre du pouvoir avec de nouvelles stratégies inattendues qui sont maintenant insuffisantes pour garantir une succession en douceur après la mort du roi.

    L’arrestation brutale de son propre oncle et de ses cousins est une stratégie risquée qui le hantera tout au long de sa future carrière politique. En outre, la réputation du royaume en tant que pays béni par la capacité de la famille royale à maintenir le consensus et garantir une succession en douceur est irrémédiablement brisée. 

    Le prince héritier est de nouveau contraint d’utiliser la force contre ses rivaux au sein de la famille royale, comme en novembre 2017, lorsque plus d’une douzaine de princes influents ont été arrêtés et détenus au Ritz Carlton à Riyad. Cela était présenté comme une mesure anticorruption pour débarrasser l’Arabie saoudite des pots-de-vin endémiques.

    Des membres de la famille royale et des dignitaires saoudiens assistent à une cérémonie d’allégeance au prince héritier Mohammed ben Salmane à La Mecque, en Arabie saoudite, le 21 juin 2017 (Reuters) Des membres de la famille royale et des dignitaires saoudiens assistent à une cérémonie d’allégeance au prince héritier Mohammed ben Salmane à La Mecque, en Arabie saoudite, le 21 juin 2017 (Reuters)

    Les descendants du défunt roi Abdallah, principalement le prince Miteb, le chef de la Garde nationale saoudienne à l’époque, ont été humiliés et mis à l’écart. Mohammed ben Salmane s’est assuré que ce rival de haut rang était privé d’une base militaire avec laquelle il pourrait potentiellement organiser un coup d’État contre l’ascension du fils du roi. 

    La menace Nayef

    Le prince héritier espère éliminer la menace constituée par un autre prince important, Mohammed ben Nayef, qui a longtemps été considéré comme ayant géré les affaires intérieures du royaume d’une main de fer.

    La lignée al-Nayef au sein de la maison royale vit aujourd’hui ses derniers jours et restera dans les mémoires comme une tour déchue qui a maintenu les Saoudiens dans la peur

    Les réseaux de renseignement et de sécurité omniprésents qu’il a créés lorsqu’il était la figure centrale du ministère de l’Intérieur hantent toujours l’actuel prince héritier, même après que ben Nayef a été privé de toutes ses fonctions officielles au gouvernement. Le prince héritier craint que les mesures particulièrement draconiennes que son cousin a prises pour écraser l’opposition potentielle puissent encore être déployées contre lui. 

    Mohammed ben Nayef a garanti la sécurité du trône en vue de sa propre accession au poste suprême. Mais il a finalement vu son jeune cousin, Mohammed, bénéficier de toutes les mesures de surveillance et de stricte sécurité qu’il avait mises en place dans le royaume. Sa récompense a été son brusque limogeage par le roi, et maintenant, il aurait été arrêté. 

    La nouvelle de son humiliation a fait le tour du monde alors que le palais royal reste silencieux sur ses allées et venues.

    La lignée al-Nayef au sein de la maison royale vit aujourd’hui ses derniers jours et restera dans les mémoires comme une tour déchue qui a maintenu les Saoudiens dans la peur et les a soumis, aux mains de Nayef senior et de son fils Mohammed, à des détentions arbitraires, des actes de torture et des disparitions injustifiées.  

    Une frappe préventive

    Le prince Ahmed, le frère encore éligible à la succession du roi Salmane, figurerait également parmi les princes arrêtés le 7 mars. Il n’a probablement pas été arrêté en raison de ses antécédents militaires ou de sécurité : il n’en a aucun dans sa carrière de courte durée au gouvernement. 

    Au moins vingt princes arrêtés lors d’une purge massive organisée par MBS
    Lire

    Son arrestation était plutôt une frappe préventive pour éviter que le prince ne devienne un personnage symbolique focal autour duquel d’autres princes mécontents pourraient se rassembler.

    Le prince Ahmed avait le potentiel de devenir un tel personnage, ce qui nous rappelle les dix années de règne d’Abdallah lorsqu’il est devenu le monarque fort qui a réussi à contrer les menaces de Salmane, Nayef et Sultan ben Abdelaziz à l’époque.

    Abdallah représentait un symbole pour de nombreux princes qui étaient jaloux du monopole du pouvoir qu’avaient ces trois figures les plus importantes de la politique saoudienne. Ahmed avait déjà exprimé des réserves sur la politique du nouveau roi et de son fils, par exemple, sur la guerre contre le Yémen en 2015.

    Mais depuis, après son retour en Arabie saoudite, il a gardé le silence. D’autres princes marginalisés auraient pu vouloir se tourner vers le prince Ahmed pour leur éviter de sombrer dans l’oubli historique lorsque le prince héritier deviendra finalement roi. 

    Drame royal

    Le roi Salmane aurait pu faire d’Ahmed le prince héritier après les nombreux scandales et la mauvaise gestion des affaires politiques et des relations extérieures du royaume par son fils, surtout le scandale de la mort de Jamal Khashoggi en 2018.

    Mais le roi a manqué l’occasion et aujourd’hui, l’arrestation du prince Ahmed exclut une figure symbolique qui est potentiellement capable de restaurer un semblant de continuité et de respectabilité au sein de la maison royale. 

    Mohammed ben Salmane vit maintenant dans la peur et l’isolement

    Autrefois monarchie sûre composée de puissants princes qui ont réussi à endiguer toutes sortes de menaces politiques, économiques et sécuritaires, l’Arabie saoudite est aujourd’hui en proie à l’incertitude et aux dangers.  

    Dans le processus de consolidation de l’emprise des al-Saoud sur le pouvoir, les rois ont privé tous les Saoudiens du droit de vivre dans une société ouverte dotée d’institutions politiques capables de garantir la survie du royaume et la participation de ses citoyens dans le processus décisionnel. Malheureusement, les Saoudiens ont été transformés en spectateurs impuissants du drame royal en train de se dérouler sous leurs yeux.

    - Madawi al-Rasheed est professeure invitée à l’Institut du Moyen-Orient de la London School of Economics. Elle a beaucoup écrit sur la péninsule arabique, les migrations arabes, la mondialisation, le transnationalisme religieux et les questions de genre. Vous pouvez la suivre sur Twitter : @MadawiDr

    Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

    Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

    Madawi al-Rasheed
    Madawi al-Rasheed is visiting professor at the Middle East Institute of the London School of Economics. She has written extensively on the Arabian Peninsula, Arab migration, globalisation, religious transnationalism and gender issues. You can follow her on Twitter: @MadawiDr
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  • Primaires démocrates : premier duel Biden-Sanders lors du "mini-Super Tuesday"

    Six nouveaux États (Dakota du Nord, Idaho, Michigan, Mississippi, Missouri et Washington) se prononcent mardi 10 mars dans la primaire démocrate.

    Les candidats démocrates Joe Biden et Bernie Sanders Les candidats démocrates Joe Biden et Bernie Sanders Crédit : JIM WATSON, RINGO CHIU / AFP
    Thomas Pierre Thomas Pierre et AFP

    Une semaine après le retour en force de Joe Biden dans la course à l'investiture démocrate, six nouveaux Etats s’apprêtent à vivre leur "mini-Super Tuesday". Le Dakota du Nord, l'Idaho, le Mississippi, le Missouri, l'État de Washington et le non-négligeable Michigan sont en effet appelés aux urnes mardi 10 mars, dans un contexte qui s'est trouvé profondément bouleversé en seulement sept jours. 

    "Qu'est-ce que les choses peuvent changer en une semaine!", a ironisé Joe Biden lundi. "Il y a tout juste une semaine, j'étais en Caroline du Sud et les médias et les analystes avaient enterré ma campagne". Après ce renversement historique, les ralliements ne cessent d'affluer autour de la candidature de l'ancien vice-président, au nom du "rassemblement" nécessaire pour éviter l'éparpillement des voix. 

    Cory Booker et Kamala Harris, anciens candidats de la primaire et personnalités noires du Parti démocrate, ont ainsi apporté leur soutien à leur ancien rival. Leurs appuis s'ajoutent à ceux d'autres anciens prétendants démocrates à la Maison Blanche comme Pete Buttigieg, Amy Klobuchar, Beto O'Rourke et Mike Bloomberg. 

    Un ralliement de Warren ?

    Tous ont estimé que l'ancien bras droit de Barack Obama était le mieux placé parmi les modérés pour faire barrage à Bernies Sanders, dont les idées très à gauche pour les Etats-Unis font peur aux dirigeants démocrates.

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  • Chantage migratoire: «Erdogan ne comprend que les rapports de force»

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Hadrien Desuin revient sur les errements de la stratégie d’Erdogan en Syrie. Il appelle les pays occidentaux à tirer les leçons d’une décennie d’échecs au Levant, et à ne pas céder à la pression migratoire exercée par les Turcs.

    Publié le 2 mars 2020 à 11:49, mis à jour le 2 mars 2020 à 12:11

    Un char turc dans la région d’Idlib, 28 février 2020 HANDOUT/AFP

    Hadrien Desuin est responsable des questions diplomatiques à la Fondation du Pont-Neuf et essayiste. Il a notamment publié La France atlantiste ou le naufrage de la diplomatie (les éditions du Cerf, 2017).


    FIGAROVOX.- La Turquie et la Russie semblent au bord d’une confrontation militaire au Moyen-Orient. Quelle lecture faites-vous de la situation?

    Hadrien DESUIN.- Il est probable que les choses rentrent dans l’ordre après une poussée de fièvre qui n’est ni la première ni la dernière. La Russie et la Turquie n’ont pas intérêt à se confronter directement, cela ferait les affaires de Washington. En revanche, ils cherchent tous deux à contrôler le nord syrien. La Turquie pousse ses forces pour des raisons essentiellement migratoires; il n’y a pas de Kurdes dans la poche d’Idlib mais Ankara craint un nouvel afflux de réfugiés syriens. Et surtout elle n’a toujours pas digéré d’avoir perdu la guerre civile qu’elle a menée contre Bachar Al-Assad. Les Turcs n’ont jamais caché leur soutien aux milices djihadistes (dont HTS, la branche syrienne d’Al Qaïda) qui terrorisent cette province depuis des années. Les Russes, quant à eux, appuient l’offensive syrienne parce que ce pays est devenu leur meilleure base militaire dans la région et qu’ils veulent en faire un sanctuaire inviolable.

    Je ne comprends pas bien l’intérêt de ménager la Turquie dans cette affaire.

    Aujourd’hui, les Turcs payent leur folie des grandeurs néo-ottomanes. Ils ont envoyé des milliers de djihadistes combattre en Libye les unités du maréchal Haftar autour de Tripoli. Certains djihadistes français combattent à leurs côtés à Idlib. Russes et Syriens ont profité de cette imprudence pour avancer leurs pions vers Idlib et en particulier les autoroutes M4 et M5 qui fluidifient les liaisons entre Lattaquié, Alep et Hama. L’opération a viré au désastre pour Ankara, avec près d’une centaine de morts en un mois. Ils ont été humiliés par l’armée russe et syrienne. Les Turcs n’ayant pas moyen de riposter aux Russes, ils bombardent les Syriens. En ne réagissant pas pendant 48 heures, les Russes ont offert aux Turcs la possibilité de se venger contre l’armée syrienne et d’apparaître la tête haute auprès de leur opinion publique.

    L’OTAN et la France ont exprimé leur solidarité vis-à-vis de la Turquie, quelques mois après l’offensive turque contre les Kurdes en Syrie. Comment comprenez-vous leurs positions?

    En échec en Syrie, Erdogan se tourne vers le bouc émissaire habituel: l’Europe. Pour être tout à fait franc, je ne comprends pas bien l’intérêt de ménager la Turquie dans cette affaire. Erdogan est une brute qui ne comprend que les rapports de force. Il y a quelques mois tout le monde était d’accord pour condamner ses folies. La France, et l’Europe en général, disposent de toutes sortes de leviers qui peuvent aller de la rupture des relations diplomatiques aux sanctions économiques, la suspension de l’OTAN, la clôture des négociations d’adhésion à l’Union Européenne et la fin des nombreuses aides budgétaires qui vont avec.

    Il est temps que l’Europe dise les choses clairement à une puissance turque qui n’a rien à faire dans l’OTAN et dans l’UE.

    La Turquie mène au Moyen-Orient une stratégie d’apprenti sorcier depuis des années. On ne peut pas la laisser occuper un pays souverain et voisin arabe comme la Syrie. Le régime d’Erdogan n’a aucune leçon de démocratie à donner aux Syriens et aux Russes. Il persécute les minorités depuis trop longtemps, et singulièrement la minorité kurde. Son armée doit quitter le territoire syrien. Il est temps que l’Europe dise les choses clairement à une puissance turque qui n’a rien à faire dans l’OTAN et dans l’UE.

    La Turquie a annoncé qu’elle ne retiendrait plus les demandeurs d’asile tentant de rejoindre l’Europe. Vous attendez-vous à un essor brutal des flux? Quelle réaction faut-il attendre des Européens pour éviter l’aggravation de la crise migratoire?

    Il s’agit du chantage habituel auquel il faut répondre par des mesures extrêmement fermes. Je pense notamment au renvoi systématique des migrants à la frontière turque voire à la fin des aides financières qui leur sont accordées. La France et l’Europe devraient se positionner en intermédiaires entre les Russes et les Turcs et entre les Turcs et les Syriens, ce que nous ne sommes jamais parvenus à faire depuis le début de la guerre civile.

    La politique française au Moyen-Orient ne peut pas se résumer à un tête à tête avec des pétromonarchies du Golfe et les Turcs.

    Nous avons raison d’être sensibles au sort des populations civiles qui fuient la terreur à Idlib et ont vocation à retourner dans une Syrie pacifiée et libérée des hordes djihadistes manipulées par les militaires turcs. Les libérations de Mossoul et Rakka par la coalition américano-kurde ont aussi eu lieu dans la douleur. Faut-il rappeler que la libération définitive d’Alep a été saluée par la foule en liesse? Mener un combat d’arrière-garde contre la Syrie n’a pas d’issue. Il faut tirer les leçons de cette guerre et renouveler complètement notre politique arabe. Celle-ci ne peut pas se résumer à un tête à tête avec des pétromonarchies du Golfe et les Turcs. Les Printemps arabes ont viré au désastre en grande partie de leur fait. Il faut aujourd’hui tout remettre à plat et repartir de zéro.

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