•  Covid-19 - Hausse des hospitalisations en région Occitanie,

    deux décès de plus dans l'Aude, un à Perpignan

     

    • Les hospitalisations augmentent dans la région. Les hospitalisations augmentent dans la région. L'Indépendant - NATHALIE AMEN VALS

     

    Publié le 30/11/2020 à 19:30

     

    Les deux départements de l'Aude et des Pyrénées-Orientales comptent, ce lundi soir, 111 victimes chacun du coronavirus depuis le début de l'épidémie. Légère hausse des hospitalisations enregistrées ce lundi soir en région.

     

    Ce lundi soir, dans l'Aude, 77 personnes sont hospitalisées (-5 par rapport à la veille) dont 8 en réanimation. Au total, 111 personnes sont décédées à l'hôpital depuis le début de l'épidémie dont deux décès sont intervenus lors des 24 dernières heures.

     

    Dans les Pyrénées-Orientales, 80 personnes sont hospitalisées (comme la veille) dont 21 en réanimation (+1 par rapport à la veille).
    111 personnes sont décédées du Covid-19 dont 1 ces dernières 24 heures.

     

    En région Occitanie, une légère hausse des hospitalisations était observée ce lundi soir (+12) avec 1689 patients Covid dans les hôpitaux de la région dont 295 en réanimation (-5 par rapport à la veille).

    28 personnes sont décédées du coronavirus en 24 heures dont une quadragénaire. Au total 1695 personnes sont décédées depuis le début de l'épidémie dans la région.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

    Interdiction du glyphosate : trois ans plus tard, Emmanuel Macron n’a pas tenu sa promesse

     

    Durée de lecture : 3 minutes

    27 novembre 2020  



     

     

    C’était il y a trois ans, jour pour jour. Emmanuel Macron tweetait son ambition d’enfin sortir du glyphosate, cet herbicide dangereux pour la santé humaine et l’environnement. « J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans trois ans », écrivait le président de la République, le 27 novembre 2017.

     

    Trois ans plus tard, l’échéance est arrivée et force est de constater que cette ambition a été enterrée. Une réunion interministérielle sur le sujet était prévue ce vendredi 27 novembre 2020 — en présence de Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’alimentation, et Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des Affaires européennes. Réelle intention de rattraper le coup ou simple coup de com’ ? Les associations et ONG penchent plutôt pour la seconde option, puisque aucune décision n’a vraisemblablement été prise à l’issue de cette réunion.

     

    Le gouvernement semble se reposer sur l’espoir que le glyphosate sera interdit par l’Union européenne. « Emmanuel Macron a beau promettre une interdiction du glyphosate au niveau européen, rien ne garantit que celle-ci sera actée par les 27 [pays de l’Union] en 2022, indique Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture pour Greenpeace France. Raison de plus pour la France d’avancer sur ce sujet et de respecter la promesse initiale du Président. »

     

    Une promesse qui n’a jamais été inscrite dans la loi

     

    En 2018, des députés avaient tenté d’inscrire cette interdiction dans la loi, notamment dans celle relative à l’Agriculture et l’alimentation. En vain : l’ensemble des amendements allant dans ce sens avaient été rejetés par la majorité présidentielle.

     

    « Il n’y a pas besoin d’inscrire cela dans la loi, le gouvernement peut prendre la décision quand il le souhaite en suspendant l’Autorisation de mise sur le marché, arguait à l’époque à Reporterre le rapporteur du texte Jean-Baptiste Moreau. J’ai confiance en la parole du Président, il reste engagé sur les trois ans, le gouvernement veut le faire en convaincant les partenaires européens et en trouvant des solutions aux impasses techniques. »

     

    L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié un rapport, le 9 octobre 2020, pour définir quels sont les usages pour lesquels l’institution n’autorisera désormais plus la mise sur le marché des préparations à base de cet herbicide. Ce document montre que les situations dans lesquels le glyphosate pourra encore être épandu restent finalement nombreuses, et tout porte à croire que le gouvernement va inciter la mise en application des recommandations de ce rapport plutôt que d’enfin interdire le glyphosate.

     

    Le 5 novembre, Julien Denormandie a annoncé que le gouvernement allait débloquer une enveloppe de sept millions d’euros pour accélérer la recherche sur les alternatives aux herbicides à base de glyphosate.

     

    • Source : Reporterre
    • Photo : Flickr (Chafer Machinery/CC BY 2.0)
    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Des chefs cuisiniers demandent que le plan de relance

    favorise l’agroécologie

     

    30 novembre 2020  



    Une vingtaine de grands chefs et l’association Bon pour le climat demandent que le plan de relance, dans ses aides à l’agriculture, mette des critères favorisant les pratiques les plus vertueuses pour le climat.

    Plus particulièrement, ils s’intéressent aux aides destinées au développement de la culture des légumineuses en France. « Pour l’instant, 100 millions d’euros y sont prévus pour développer les filières de légumineuses en France — à la fois pour l’alimentation humaine et animale, et au niveau de la production et de la transformation. Sans aucun critère sur l’octroi de ces aides »

, écrivent-ils dans un courriel à Reporterre.

    « Nous souhaitons que l’enveloppe budgétaire soit allouée pour l’essentiel aux territoires, via des acteurs locaux agissant sur le terrain (…) Et que cette enveloppe budgétaire soit entièrement dirigée vers les filières de légumineuses cultivées en agroécologie », poursuivent-ils. Parmi les signataires, on trouve Olivier Roellinger (Cancale), Caroline Vignaud (Paris), Flore Madelpuech (Rouen), Alain Fontaine (Paris), Rémi Giraud (Onzain), etc.

    Le plan de relance devrait être adopté au plus tard par le Parlement à la mi-décembre.

    Leur tribune est consultable ici :

    • Source : Reporterre
    • Photo : association Bon pour le climat
    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Les océans sont pollués par le lavage de nos vêtements

    Les textiles synthétiques libèrent des centaines de milliers de microfibres à chaque passage en machine, jouant un rôle aussi conséquent que méconnu dans la pollution plastique des océans.

    Publication 25 nov. 2020 à 15:16 CET
    Fibres microscopiques capturées par des filtres pour machines à laver pendant l'étude mené par l'université de ...

    Fibres microscopiques capturées par des filtres pour machines à laver pendant l'étude mené par l'université de Plymouth.

    Photographie de Université de Plymouth

    Chaque année, au moins 8 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans, selon l’IUCN. Une pollution qui ne se résume pas aux bouteilles, sacs ou pailles jetables. Un geste apparemment anodin de notre quotidien y contribue aussi dans une large proportion : le simple fait de lancer une machine à laver. Nos vêtements sont aujourd’hui majoritairement composés de fibres synthétiques – elles représentent 60,1% de la consommation textile mondiale. Or polyester, polyamide, acrylique et autres matières du genre constituent autant de composés plastiques qui se désagrègent en fragments infiniment petits au fil des lavages. Plus de 700 000 microfibres seraient ainsi produites lors d’une machine de 6 kg

    Évacuées dans les eaux usées, elles passent en grande partie à travers les mailles des stations d’épuration et finissent leur course dans l’océan. Entre 0,33 et 0,5 million de tonnes de microfibres plastiques sont ainsi rejetées dans les mers du globe, où elles mettront des centaines, voire des milliers d’années à se dégrader. Diverses études ont récemment mis en évidence leur omniprésence. On les retrouve mêlées aux sédiments des grands fonds marins comme à la banquise ou au sable des plages et jusque dans les poissons et les fruits de mers des étals de marchés aux États-Unis et en Indonésie, sans compter leur présence dans les eaux de pluie. De façon plus générale, elles viennent grossir la pollution aux microparticules issues de la lente désagrégation des déchets plastiques plus grands, déjà présents dans l’eau.

    Le Dr Imogen Napper, chercheuse et exploratrice National Geographic, charge une machine à laver dans le ...

    Le Dr Imogen Napper, chercheuse et exploratrice National Geographic, charge une machine à laver dans le cadre de l'étude sur la perte des microfibres pendant le lavage de nos vêtements synthétiques.

    Photographie de Université de Plymouth

    « Des expériences en laboratoire ont montré que celles-ci étaient nuisibles pour les organismes marins et les modélisations suggèrent que nous commencerons à voir leur impact à grande échelle sur l’environnement dans les cent prochaines années à moins que l’on réduise nos émissions », résume le biologiste Richard Thompson, directeur du Marine Institute de l’université de Plymouth, en Angleterre, et spécialiste de la question. Diverses parades existent pour y parvenir. Parmi les expédients permettant de limiter la production de microplastiques textiles figurent des filtres destinés à les retenir dans les machines à laver. Le chercheur a participé à une étude ayant évalué l’efficacité des modèles existants. Elle montre que le plus performant arrive à stopper près de 80 % des microfibres. La France a décidé de s’emparer du problème avec une législation visant les constructeurs de lave-linge : à partir de 2025, ils seront tenus d’équiper leurs machines de filtres de ce genre. D’autres recherches sont menées sur des filtres destinés aux stations d’épuration. Tout un chacun peut aussi agir à son niveau en adoptant certains réflexes : ne pas laver son linge à plus de 30° C, privilégier la lessive liquide, la poudre ayant un effet abrasif sur les fibres, et faire moins de machines.

    Toutefois, nouvelles technologies et bonnes pratiques ménagères restent des pis-aller, insiste Richard Thompson. Car le port des vêtements lui-même relâche autant de microparticules plastiques dans la nature que leur lavage en machine, selon d’autres travaux dont il est co-auteur. « La meilleure approche consiste à améliorer la conception des textiles et des fils. C’est dans ce domaine qu’il existe un besoin urgent de recherches, souligne le scientifique. Aucun filtre ni traitement des eaux usées ne peut intercepter les particules rejetées dans l’atmosphère quand nous portons nos habits. »

    Fibres capturées dans des filtres fixés aux machines à laver.

    Fibres capturées dans des filtres fixés aux machines à laver.

    Photographie de Université de Plymouth

    Inutile en revanche d’imaginer que la conversion aux textiles naturels pourrait représenter une panacée. D’une part leur production charrie ses propres problèmes environnementaux, comme celle du coton, dont les cultures sont de grandes consommatrices d’eau et de pesticides. D’autre part, les vêtements en fibres naturelles génèrent aussi quantité de microfibres qui, bien que biodégradables, semblent persister plus longtemps qu’on ne l’aurait cru dans l’environnement.

    Tel est le surprenant constat d’une étude internationale parue l’an dernier. Après avoir analysé 916 échantillons d’eau au sein de six bassins océaniques, ses auteurs ont découvert que seules 8,2 % des microfibres textiles présentes étaient d’origine synthétique, le reste se partageant entre microfibres végétales (79,5 %) et animales (12,3 %). Diverses hypothèses sont à l’étude pour expliquer ces résultats. « Des expériences en laboratoire montrent que les textiles naturels relâchent plus de fibres que les tissus synthétiques », note le co-auteur de l’étude Giuseppe Suaria, de l’institut des sciences marines du Consiglio Nazionale delle Ricerche ou CNR, l’équivalent du CNRS en Italie. « De plus nous savons très peu de choses sur les taux de dégradation réels des textiles naturels dans l’océan. Ils ne s’y dégradent peut-être pas aussi vite que prévu en raison des teintures et autres produits chimiques utilisés en grande quantité dans leur fabrication. Ils s’accumulent peut-être aussi dans l’environnement depuis des décennies étant donné qu’ils ont longtemps dominé la production textile, avant l’avènement des polymères synthétiques. »

    Pour l’heure, le moyen le plus sûr de réduire la dispersion des microfibres textiles, qu’elles soient artificielles ou naturelles, reste encore de réfréner notre consommation de vêtements et de privilégier les achats de seconde main, les habits neufs étant ceux qui libèrent les plus grandes quantités de particules.

     

    Lire aussi : Rencontre avec Imogen Napper, la jeune chercheuse qui a fait interdire les micro-billes de plastique

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

     

     

    Des écuroducs pour sauver les acrobates de nos forêts

     

     

    Un utilisateur d'écuroduc
    10 images   Un utilisateur d'écuroduc - © SOS Ecureuils roux

    Ils sont connus pour leurs cabrioles, leurs courses folles...parfois au beau milieu de la route. Des installations existent pour éviter aux écureuils de se faire renverser par les voitures. Véritables ponts aériens, les écuroducs commencent à voir le jour en France. Des projets sont à l'étude chez nous aussi.  

    Newsletter info

    Recevez chaque matin l’essentiel de l'actualité.

     

     

    Muriel en a ras-le-bol...   Muriel en a ras-le-bol... - © Dominique Baillie

    "J'en ai ras-le-bol de ramasser des petits corps chauds, devant chez moi, écrasés par des voitures". Muriel Baudhuin habite juste en face d'un bois, habité par plusieurs familles d'écureuils. Chaque fois qu'ils traversent pour aller grignoter , les petits rongeurs risquent leur vie. "Les voitures roulent vite. Les écureuils s'arrêtent parfois en plein milieu de la route, et ne bougent plus!"

     

    Muriel Baudhuin dans son "petit paradis"   Muriel Baudhuin dans son "petit paradis" - © C Legrand

    Quand elle s'en rend compte, Muriel bondit hors de sa maison et...fait la circulation!  "Je fais ralentir les voitures. Certains automobilistes me prennent pour une folle, mais j'en ai assez, moi, d'enterrer ces écureuils, là-bas plus loin, sous les sapins!" Récemment, en regardant un reportage sur une chaîne de télévision française, la sonégienne a trouvé une piste de solution. "J'ai vu qu'on installait des écuroducs. De simples cordes, tendues entre des arbres, qui permettent aux écureuils de traverser en toute sécurité. Je me suis dit que c'était ça qu'il fallait, en face de chez moi!". 

     

    Des photos prises en France   Des photos prises en France - © D Baillie

    Ce concept d'écuroduc, c'est Dominique Baillie qui l'a mis au point. Dans la vie, Dominique est technicien chez Air France. Il préside aussi l'association "SOS Ecureuils roux".

    "On est devenu un peu les spécialistes de l'écuroduc. On installe ça depuis 7 ou 8 ans. Il faut du matériel assez particulier, de la technique aussi. On a recours à des escaladeurs, équipés de baudriers. On utilise des amarres de bateau. Il faut tendre les cordes suffisamment pour qu'elles ne risquent pas de retomber, sur un fil électrique par exemple".

     

    Même pas peur!   Même pas peur! - © D.B.

    Il nous envoie quelques vidéos, sur lesquelles des écureuils roux gambadent sur le fil, à une dizaine de mètres de hauteur. Comment font-ils pour savoir "où passer"? Est-ce vraiment efficace? "Au début, on place des noix aux entrées de l'écuroduc. Assez rapidement, on constate que des écureuils ont compris qu'ils pouvaient passer par là. Vu que leur habitat, c'est la canopée, le haut des arbres, s'ils peuvent passer par la voie aérienne, ils vont le faire.

     

    Des ponts aériens bien pratiques   Des ponts aériens bien pratiques - © D.B.

    Parfois même, des nids d'écureuils étaient installés à l'entrée de l'écuroduc, preuve qu'ils s'étaient bien accaparés le dispositif!", poursuit notre spécialiste français. "En fait, il faut installer des écuroducs là où, paradoxalement, des écureuils se font écraser. C'est qu'il y a, à cet endroit, ce qu'on appelle un bio-corridor".
     

     

    Tout le monde s'en fout

    Muriel a rentré un projet, à la commune de Soignies, pour obtenir le feu vert des autorités et un budget au passage. "C'est surtout l'autorisation qu'il me faut. Sans cela, pas d'assurance", précise la Castelloise. Certains jours, elle se décourage. "J'ai l'impression que tout le monde s'en fout. Ah oui, on les aime bien les écureuils. Mais quand il faut agir, et placer une corde entre deux arbres, il n'y a plus personne!". Un autre projet du même type avait été lancé, à Montigny-Le-Tilleul, en partenariat avec SOS Ecureuils roux. "Il est malheureusement tombé à l'eau", nous explique-t-on à la commune. "C'est dommage, on aurait bien aimé commencer à en installer au-delà de nos frontières", réagit le président de l'association. "Espérons que cela puisse se faire".

     

    Sciurus vulgaris, le "roux"   Sciurus vulgaris, le "roux" - © D.B.

    Pour l'association française, les écuroducs sont un moyen d'aider les petits rongeurs, mais il faut relativiser leur impact sur les populations. "Ce n'est pas ça qui va sauver l'espèce", tempère Dominique Baillie. "Et il n'est pas possible d'en installer partout!" Pour lui, le dispositif est avant tout un moyen de sensibiliser le grand public: automobilistes, riverains, élus locaux. "C'est tout l'intérêt de la démarche, susciter une prise de conscience. L'homme se rend compte des erreurs qu'il a faites, de son impact sur l'environnement, il met la main à la poche pour réparer"
     

     

    Le Tamia (ou...chipmunk!)   Le Tamia (ou...chipmunk!) - © Wikipedia

    Sans aller jusqu'à installer des échelles de cordes dans nos jardins, il est possible de donner, très simplement, un coup de pouce aux écureuils.

    Muriel les accueille avec des paniers de noix, posés sur une table, au creux d'un arbre. L'écureuil squattera aussi joyeusement les mangeoires des oiseaux, surtout si elles sont bien garnies.

    Si vous avez la main verte, optez pour des espèces bien de chez nous, et ne faites pas un nettoyage trop approfondi du jardin. Quelques arbres morts feront des refuges parfaits pour des familles d'écureuils. 

     

    Le cousin gris   Le cousin gris - © Wikipedia

    L'écureuil roux (sciurus vulgaris) n'est pas menacé, en Belgique, mais il fait face à plusieurs dangers. En plus du trafic routier, on peut citer la pollution, le manque de nourriture, la concurrence avec des espèces invasives, qui ont été un jour importées, comme l'écureuil gris d'Amérique. Il n'est pas encore présent chez nous, mais une autre espèce "exotique" se cache dans la Forêt de Soignes. Il s'agit de l'écureuil de Corée, Tamia de son petit nom. Peu de chance de confondre les tamias avec nos petits acrobates à queue rousse. Ils ont un "look" très différent. Peu de chance de l'apercevoir, aussi, en hiver. Le Tamia hiberne, au contraire de l'écureuil roux, actif toute l'année. Ouvrez l'œil, et levez le pied! 

     

    Des écuroducs pour sauver les acrobates de nos forêts   Des écuroducs pour sauver les acrobates de nos forêts - © Tous droits réservés
    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • De la Fed au Trésor américain : le parcours sans faute

    de Janet Yellen

     

     
    Sébastian SEIBT
     

    Janet Yellen est pressentie pour être la future secrétaire au Trésor de Joe Biden  

    © REUTERS - Jonathan Ernst Janet Yellen est pressentie pour être la future secrétaire

    au Trésor de Joe Biden

    La nomination annoncée de Janet Yellen comme secrétaire au Trésor du président élu Joe Biden apparaît comme l’aboutissement logique pour l’ancienne patronne de la Fed, devenue l’une des économistes les plus respectées à gauche sur l’échiquier politique américain. 

     

    Ce sera une première en 237 ans d’histoire. La nomination attendue de Janet Yellen au poste de secrétaire au Trésor - l’équivalent américain du ministre de l’Économie - du futur gouvernement du président élu Joe Biden ferait d’elle la première femme à occuper ce poste.

    Si ce choix, annoncé par plusieurs médias américains lundi 23 novembre, venait à se confirmer, Janet Yellen multiplierait même les premières fois. Celle qui a été la première femme à occuper le poste de directrice de la Fed, entre 2014 et 2018, deviendrait la première personne à avoir été successivement présidente du Conseil des conseillers économiques d’un président - sous Bill Clinton -, patronne de la Banque centrale américaine et secrétaire au Trésor. Un CV à faire pâlir d’envie n’importe quel économiste ou haut fonctionnaire.

    À gauche mais acceptable pour les républicains ?

    “Sa nomination va être accueillie favorablement par tous, aussi bien dans les milieux universitaires, que parmi les dignitaires étrangers et les acteurs des marchés financiers. Tout le monde la considère comme une dirigeante très expérimentée qui a su assurer une longue période de stabilité économique aux États-Unis [en tant que directrice de la Fed, NDLR]”, a assuré Mohamed El-Erian, président du Queen’s College de l’Université de Cambridge, interrogé par le Financial Times. Lorsqu’elle avait quitté la Réserve fédérale, en 2018, l’économie américaine était au beau fixe “avec un chômage au plus bas depuis 20 ans”, rappelle le Wall Street Journal.

    L’option Yellen est aussi politiquement très attirante pour Joe Biden. Cette femme de 74 ans devrait satisfaire les attentes de l’aile progressiste du Parti démocrate : elle a multiplié, ces derniers mois, les prises de parole en faveur de plans de soutien à l’économie les plus généreux possibles, notamment pour les ménages les plus modestes et les petites entreprises, pour faire face à la crise économique engendrée par la pandémie de Covid-19.

    Son profil ne devrait, pour autant, pas effrayer les républicains au point de les pousser à tenter de bloquer sa nomination. “Elle est plutôt modérée sur plusieurs sujets importants”, relève le New York Times. Janet Yellen est ainsi plutôt une partisane du libre-échange et avait mis en garde, l’an dernier, les États-Unis contre la tentation de trop creuser les déficits. Une rigueur fiscale qui devrait lui faire gagner quelques points dans le camp conservateur.

    Mais qu’on ne s’y trompe pas. Sans être à la gauche de la gauche américaine, elle a défendu et appliqué tout au long de sa carrière des idées qui en font une personnalité du camp progressiste. Cette économiste de formation a fait ses classes à Yale où son mentor a été James Tobin, le célèbre inventeur de la taxe éponyme sur les transactions financières internationales.

    Contre l’obsession de l’inflation

    Son mari, qu’elle a rencontré peu après avoir fait ses débuts à la Réserve fédérale en tant qu'économiste, à la fin des années 1970, est George Akerlof, un économiste spécialiste du marché du travail qui a partagé le prix Nobel d’économie, en 2001, avec Joseph Stieglitz, l’une des influences majeures pour les politiques économiques dites de gauche aux États-Unis. “Nous avons toujours partagé les mêmes idées économiques avec ma femme. Notre seul désaccord est qu’elle est peut-être un peu plus en faveur du libre-échange que moi”, avait déclaré George Akerlof l'année où il a reçu sa prestigieuse récompense.

    Janet Yellen appartient donc à la grande famille des économistes keynésiens, un courant de pensée favorable à une intervention de l’État pour corriger les dysfonctionnements du marché. Des valeurs qu’elle a défendues tout au long de sa carrière au sein de la Banque centrale, où elle s’est distinguée à plusieurs reprises avant même d’en prendre la tête.

    C’est elle, notamment, qui est à l’origine de la célèbre règle de l’objectif de 2 % d’inflation, qui a longtemps été un mantra partagé par la plupart des banques centrales du monde entier. Janet Yellen a commencé dès les années 1990, en tant que membre du conseil des gouverneurs de la Fed, à critiquer la volonté farouche de la Réserve fédérale de maintenir l’inflation aussi proche que possible de 0. Elle pensait que les États-Unis pouvaient se permettre une petite hausse des prix si cela permettait d’injecter plus d’argent dans l’économie pour réduire le chômage.

    Encore elle qui, dès 2005, alors qu'elle dirigeait la branche de San Francisco de la Fed, a été la seule responsable de Banque centrale à avertir sur le risque d’explosion d’une bulle immobilière aux États-Unis. Et peu après que la crise des subprimes lui a donné raison, Janet Yellen a été la première au sein de la Banque centrale “à déclarer officiellement en 2008 que le pays était entré en récession”, souligne le New York Times. Un an plus tard, elle a été l’une des rares à comprendre que cette crise allait durer alors que son patron de l’époque, Ben Bernanke, affirmait encore que le pays allait rapidement se remettre sur pied.

    Sous sa direction, à partir de 2014, la Banque centrale américaine a continué à prendre ses distances avec sa vieille obsession de la maîtrise à tout prix de l’inflation. Janet Yellen a, non seulement, soutenu que la Fed devait également agir pour réduire le chômage, mais elle voulait aussi en faire un instrument de lutte contre les inégalités. Un domaine qui, jusqu’alors, n’avait jamais été une priorité de la vénérable institution monétaire.

    Mais les marchés financiers lui sont surtout reconnaissants de “s’être assurée que la Fed ne rejoigne pas la longue liste des banques centrales qui ont coupé l’herbe sous le pied des reprises économiques en rehaussant trop tôt les taux après une sortie de crise”, estime Bill Nelson, ancien vice-directeur de la Fed qui travaille aujourd’hui dans la finance, interrogé par le Wall Street Journal. Janet Yellen n’a commencé à faire remonter les taux qu’à partir de fin 2015, et seulement de manière très progressive.

    Elle semble donc avoir fait, jusqu’à présent, un sans faute, réussissant à satisfaire tout le monde. Pas sûr qu’elle pourra continuer sur sa lancée si elle devient effectivement la secrétaire du Trésor de Joe Biden. Elle occupera le poste le plus exposé politiquement, souligne le New York Times. D’un côté, elle devra au plus vite mettre en musique les promesses de Joe Biden de dépenser sans compter pour sortir le pays de la crise et réduire le chômage. De l’autre, elle devra composer avec des élus républicains au Congrès qui, confortés par leurs bons résultats lors des élections de novembre, vont tout faire pour réduire l’ampleur d’un futur plan de relance au nom du sacro-saint contrôle des déficits.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Chargement en cours
    L'écrivaine Marie-Hélène Lafon, le 5 septembre 2017, lors d'une séance photo à Paris
     
    L'écrivaine Marie-Hélène Lafon, le 5 septembre 2017, lors d'une séance photo à Paris
    1/2
    © AFP, JOEL SAGET

     

     

     

    AFP, publié le lundi 30 novembre 2020 à 16h18

    Le prix Renaudot a été décerné lundi, quelques minutes après le Goncourt, à Marie-Hélène Lafon pour son roman "Histoire du fils" (Buchet-Chastel), une saga qui court sur un siècle de 1908 à 2008.

    "C'est un parcours d'écriture, d'édition, de fidélité avec une maison qui a fait confiance à quelqu'un qui était parfaitement inconnu il y a 19 ans", a commenté, peu après cette annonce, Marie-Hélène Lafon, lors d'un entretien retransmis en ligne par le mensuel spécialisé Livres Hebdo.

    "Je suis d'autant plus heureuse de l'avoir que les libraires, plus que jamais cette année, ont besoin des prix", a-t-elle ajouté. 

    Le Renaudot, comme le Goncourt, ont été attribués 48 heures après la réouverture des librairies, en pleine crise sanitaire due au Covid-19.

    Marie-Hélène Lafon, 58 ans, peu connue du grand public, est une autrice au long CV, avec déjà 13 romans à son actif. Elle est professeure de lettres classiques à Paris.

    Elle fait vivre une langue pure et riche. Et son roman avait été déjà remarqué de nombreux jurys littéraires en cette rentrée, remportant au passage le prix des librairies de Nancy en septembre. Le personnage principal de son roman, André, élevé par sa tante, perce un secret de famille en explorant sa généalogie.

    La Canadienne Dominique Fortier, avec "Les Villes de papier" (Grasset), une biographie romancée de la poétesse Emily Dickinson, a remporté le Renaudot de l'essai.

    "J'ai l'impression que ça va lui donner une grande visibilité parce qu'en France il n'y a vraiment pas beaucoup de monde qui me connait. Mais tout le monde sait ce que c'est que le Renaudot, donc c'est vraiment une belle vitrine", a estimé l'autrice québécoise, auprès de la chaîne publique Radio-Canada. 

    Cette année, Covid-19 oblige, la remise des prix littéraires a été bousculée et s'est déroulée par visioconférence. 

    Mais, crise sanitaire ou pas, ce qui ne change pas, c'est que les prix littéraires sont toujours accompagnés d'un petit parfum de soufre. Samedi, le New York Times dénonçait dans une enquête le jeu trouble des jurys littéraires français où, selon le quotidien, la qualité littéraire passe après des conflits d'intérêt flagrants et des intrigues difficilement lisibles pour le grand public. 

    Le Goncourt est moins directement visé que le Renaudot.

    "Évidemment les polémiques je les connais, j'en ai pleinement conscience (...) J'ai conscience qu'il y a des enjeux éthiques qui sont à l'œuvre derrière tout ça. La position est périlleuse. Nous sommes des équilibristes", a d'ailleurs réagi la lauréate Marie-Hélène Lafon à ce sujet.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Chargement en cours
    Le nouveau président du jury du Goncourt, Didier Decoin, en janvier 2020 à Paris
     
    Le nouveau président du jury du Goncourt, Didier Decoin, en janvier 2020 à Paris
    1/4
    © AFP, ALAIN JOCARD
     

    AFP, publié le lundi 30 novembre 2020 à 14h47

    Hervé Le Tellier a remporté lundi le Goncourt: son roman "L'Anomalie" ne pouvait mieux tomber dans une ère troublée par le Covid-19, qui a privé les jurés de leur traditionnelle annonce au restaurant Drouant à Paris.

    Cette récompense a été décernée par visioconférence, chaque juré étant resté chez lui. Pas de délibérations à table, donc, et pas de bousculade avec les journalistes à l'arrivée du lauréat. Et le Goncourt, tout un symbole, a donc été attribué 48 heures après la réouverture des librairies.

    Pour les journalistes littéraires interrogés par le mensuel spécialisé Livres Hebdo, dont celui de l'AFP, Hervé Le Tellier tenait la corde pour le Goncourt. C'est la consécration pour ce mathématicien de formation de 63 ans, ancien journaliste, président de l'association de l'Oulipo (ouvroir de littérature potentielle).

    Outre d'être publié chez Gallimard, ce livre, bâti comme un savant jeu de construction et au suspense haletant, a pour lui d'avoir déjà convaincu un large public.

    "L'Anomalie", huitième roman de son auteur, raconte les suites d'un événement apparemment inexplicable, à savoir qu'un vol Paris-New York se reproduit deux fois, avec les mêmes passagers, à quelques mois d'intervalle. Un récit qui convoque avec brio tous les genres, science-fiction, roman noir, récit littéraire classique, procès-verbaux d'interrogatoire, etc.

    - Adapté à l'écran? -

    Didier Decoin, le président du jury, a dit souhaiter que ce roman connaisse une autre vie sous forme de série ou sur grand écran. "C'est vrai qu'il y a une vraie dimension cinématographique. Il y a une arche narrative, comme on dit dans le vocabulaire de la série. Ça ne me déplairait pas de voir ce livre incarné sur l'écran", a admis Hervé Le Tellier, réagissant par visioconférence.

    Marie-Hélène Lafon, pour "Histoire du fils", a elle remporté le prix Renaudot, récompense littéraire traditionnellement remise le même jour que le Goncourt.

    Confinement ou pas, ce qui ne change pas, c'est que les prix littéraires restent soupçonnés de partialité. Samedi, le New York Times dénonçait dans une enquête le jeu trouble des jurys littéraires français, où selon le quotidien, la qualité littéraire passe après des conflits d'intérêt flagrants et des intrigues difficilement lisibles pour le grand public. Le Goncourt est moins directement visé que le Renaudot.

    "J'ai conscience qu'il y a des enjeux éthiques qui sont à l'oeuvre derrière tout ça. La position est périlleuse. Nous sommes des équilibristes", a dit la lauréate du Renaudot, lors d'un entretien avec Livres Hebdo.

    Ces deux prix, remis par des jurys bénévoles, ne rapportent rien ou presque à un écrivain: 10 euros pour le premier, 0 euro pour le second. Mais ils constituent des enjeux économiques cruciaux pour les auteurs et éditeurs, car des dizaines voire des centaines de milliers de lecteurs font confiance à ces labels.

    "Le chèque de 10 euros, je pense pas l'encaisser (...) Soit on l'encadre, soit on l'encaisse. Je pense que je vais l'encadrer", a dit le lauréat du Goncourt. "Je ne sais pas ce que ça va changer, je sais seulement que le tirage va être très supérieur à ce qu'il était jusqu'à présent".

    - Jury renouvelé -

    Conscients de cet enjeu, les deux prix ont préféré attendre la réouverture des librairies, intervenue samedi après un mois de fermeture pour raisons sanitaires.

    Outre des conditions inédites, le Goncourt se distingue cette année par un jury en partie renouvelé. Le journaliste Bernard Pivot a quitté la présidence de l'Académie fin 2019, et la romancière Virginie Despentes a démissionné début 2020. L'essayiste Pascal Bruckner et la romancière Camille Laurens ont fait leur entrée au sein du jury désormais présidé par l'écrivain Didier Decoin.

    Au Renaudot, le journaliste et écrivain Jérôme Garcin avait démissionné en mars avec l'intention de susciter un renouvellement et de favoriser la présence de femmes au sein du jury. Il n'a pas encore trouvé de successeur.

    En 2019, le Goncourt avait été remporté par Jean-Paul Dubois, avec "Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon".  Le Renaudot avait choisi le roman de Sylvain Tesson "La Panthère des neiges".

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire