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Par MARIALIS06 le 11 Mai 2020 à 20:26Les banques d'Occitanie ont distribué près de cinq milliards d'euros de PGE.(Crédits : DR) Face à lafragilité économique dans laquelle sont plongées une multitude d'entreprises, de toutes tailles, cesdernières ont fait grandement appel au dispositif de Prêts garantis par l'État (PGE). Près de 37 000ont déjà été accordés en Occitanie. Les détails.
Alors que la France et son économie entrent dans une nouvelle phase dans la lutte contre la
pandémie de Covid-19 ce lundi 11 mai, avec le premier jour de déconfinement, le ministère de
l'Économie a dressé
un bilan des Prêts garantis par l'État. Pour rappel, ces PGE, afin de sécuriser l'investissement
des acteurs bancaires, sont assurés à 90% par l'État en cas de non remboursement de l'entreprise
concernée.
Et même si le directeur général de la Banque Populaire Occitane a déclaré publiquement ses
inquiétudes au sujet de la solvabilité des entreprises qui bénéficient de ce dispositif inédit,
les banques d'Occitanie jouent plutôt le jeu.
D'après les chiffres du ministère, relayés par le Comité des banques d'Occitanie, très exactement
36 698 entreprises ont obtenu un PGE depuis leur lancement, le 25 mars. Des bénéficiaires qui
sont en grande majorité, à 89%, des TPE, comme tient à le souligner le syndicat. Au total, cela
représente une somme de 4,7 milliards d'euros, au 7 mai. À titre de comparaison, cet indicateur
atteint le montant de 5,13 milliards en région Nouvelle-Aquitaine.
"Ces chiffres montrent une augmentation de 6 900 entreprises, commerces, cafés, hôtels, restaurants en
l'espace d'une semaine, pour un montant supplémentaire de 905 millions d'euros sur la même période.
La distribution globale de PGE représente un effort considérable, correspondant, selon
les réseaux, à la production de crédits habituellement réalisée en 6 ou 12 mois",
commente le comité FBF d'Occitanie, présidé par Pierre Carli.
Le détail des PGE accordés, par département de l'Occitanie.
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Par MARIALIS06 le 9 Mai 2020 à 00:45
Orange avec Media Services, publié le vendredi 08 mai 2020 à 17h55
Selon Les Echos, plusieurs dizaines de députés devraient rejoindre un nouveau groupe, distinct de la majorité présidentielle. Parmi eux, plusieurs noms issus de La République en Marche, dont Aurélien Taché ou Matthieu Orphelin.
Les scissions vont-elles avoir la peau de La République en Marche? Erodé par les départs successifs, volontaires ou contraints, depuis 2017, le parti présidentiel pourrait perdre sa majorité à l'Assemblée nationale, à en croire les informations des Echos.Vendredi 8 mai, le journal affirme qu'une cinquantaine de députés vont faire bloc commun autour d'un nouveau groupe, baptisé "Ecologie démocratie solidarité".
Selon la même source, 58 députés d'horizons variés ont fait part de leur intérêt pour ce groupe, qui serait le neuvième au Palais Bourbon. Parmi les noms : l'élu du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin, proche de Nicolas Hulot, et initiateur du mouvement "Le Jour d'Après". On retrouve également parmi les cités le député du Val d'Oise Aurélien Taché, ou encore Cédric Villani.
La députée Martine Wonner, seule élue LREM à avoir voté contre la stratégie de déconfinement du gouvernement, a été exclue du groupe majoritaire mercredi, accélérant les spéculations autour de cette nouvelle formation, en pleine crise sanitaire. Mais cette membre de l'aile gauche a indiqué ne pas en être à ce stade.
La majorité? Un "faux sujet" selon un macroniste
Depuis la "vague" LREM des législatives de 2017, le groupe a perdu 18 éléments, entre exclusions et départs volontaires. Les députés LREM et apparentés, présidés par Gilles Le Gendre, comptent désormais 296 membres, contre 314 au début de la législature, la majorité absolue étant à 289 sièges.La création de cette "neuvième force" au Palais Bourbon pourrait donc, de fait, leur faire perdre leur majorité. Pas un problème, selon un cadre "marcheur" interrogé par l'AFP. "La majorité absolue est un peu un faux sujet car avec le soutien constant du Modem (et) l'appui solide d'Agir, la majorité dans son ensemble est largement assurée", affirme t-il.
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Par MARIALIS06 le 1 Mai 2020 à 13:4829/04/2020 à 22h45Emmanuel Macron (Photo d'illustration) - AFP
La traditionnelle cérémonie de remise du muguet du 1er mai aura bien lieu ce vendredi à l'Elysée, mais en petit comité. En cette période de confinement, le gouvernement refuse que les fleuristes ouvrent en ce 1er mai pour vendre du muguet, mais les tabacs et autres commerces dits "essentiels" seront autorisés à en vendre.
Malgré le confinement, Emmanuel Macron va maintenir vendredi à l'Elysée la traditionnelle cérémonie de remise du muguet du 1er mai, mais en petit comité, en plein crash des producteurs de muguet paralysés par la fermeture des fleuristes.
Le muguet traditionnel sera offert au président vendredi à midi par des représentants de la filière horticole et le président du marché de Rungis Stéphane Layani.
Première cérémonie à l'Elysée depuis le confinement
Il ne s'agit pas d'une réception mais d'un rendez-vous avec moins d'une dizaine de personnes, adapté aux circonstances sanitaires, a précisé l'Elysée. C'est la première fois depuis le confinement qu'une cérémonie est organisée à l'Elysée, à 10 jours du début du déconfinement.
L'an dernier, cette cérémonie avait été l'occasion d'une grande réception dans la salle des fêtes du Palais, avec 400 représentants des filières agro-alimentaires autour d'un buffet géant offert par les producteurs de Rungis.
Elle se passait également dans un contexte compliqué, le jour d'une manifestation de 40.000 personnes à Paris, à l'appel d'organisations syndicales, émaillée de heurts avec la police en marge du rassemblement.
Les fleuristes fermés le 1er mai
Cette année, les horticulteurs, qui se retrouvent avec des hectares de fleurs sur les bras, ont réclamé en vain au gouvernement l'ouverture des fleuristes le 1er mai. La vente à la sauvette, tolérée chaque année, est également interdite.
A titre de consolation, ils ont obtenu de pouvoir vendre les brins dans les magasins ouverts. Boulangeries et supermarchés devraient donc pouvoir proposer du muguet aux Français vendredi. Les fleuristes peuvent également en vendre à distance.
Mais la fédération des maraîchers nantais, qui regroupe les producteurs installés à la périphérie de Nantes, où pousse plus de 80% du muguet vendu en France, estime déjà que plus de 70% des 60 millions de brins de muguet habituellement vendus, qui avait été planté avant le confinement, seront perdus cette année. Le muguet représente entre 20 et 30 millions d'euros de chiffre d'affaires par an, selon la fédération.
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Par MARIALIS06 le 1 Mai 2020 à 13:35
Le chef de l'État s'est exprimée à l'occasion de la Fête du Travail, bousculée par le coronavirus.
"Ce 1er mai 2020 ne ressemble à aucun autre". Alors que ce vendredi 1er mai célèbre habituellement la Fête du Travail, Emmanuel Macron s'est exprimé ce matin dans un message vidéo relayé sur les réseaux sociaux.
"Je sais toutes les contraintes qui pèsent sur les joies qui accompagnent ce jour si symbolique", reconnaît le président de la République alors que l'épidémie de coronavirus sur le territoire national empêche tout rassemblement.
"C'est grâce au travail que la Nation tient"
Emmanuel Macron considère par ailleurs que "l’esprit du 1er mai, celui de la solidarité entre les travailleurs n’a peut-être jamais été aussi puissant" en cette période de crise sanitaire et dit avoir une pensée pour "les organisations syndicales qui ne peuvent tenir les traditionnels défilés, les travailleurs et les travailleuses".
"C'est bien grâce au travail, célébré ce jour, que la Nation tient", estime le chef de l'État qui ajoute vouloir "retrouver, dès que possible, les 1ers mai joyeux, chamailleurs parfois, qui font notre Nation."
"Nous retrouverons des 1er mai heureux. Ensemble, unis, nous surmonterons cette épreuve", conclut enfin Emmanuel Macron.
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Par MARIALIS06 le 27 Avril 2020 à 15:20
Le Danemark exclut les entreprises enregistrées dans des paradis fiscaux des aides publiques
Le gouvernement danois a décidé d’exclure les entreprises enregistrées dans des paradis fiscaux des dispositifs d’aide mis en œuvre face à la crise provoquée par la pandémie de coronavirus. Cette décision est une première dans le monde. Le palais de Fredensborg au Danemark, le 16 avril 2020 (photo d’illustration).
Le palais de Fredensborg au Danemark, le 16 avril 2020 (photo d’illustration). | AFP Ouest-France avec Reuters. Publié le 20/04/2020 à 17h32
Le gouvernement danois a décidé d’exclure les entreprises enregistrées dans des paradis fiscaux des dispositifs d’aide mis en œuvre face à la crise provoquée par la pandémie de coronavirus. Cette décision est une première dans le monde. Copenhague a adopté ce week-end un nouveau paquet financier de 100 milliards de couronnes (environ 13 milliards d’euros) pour soutenir les entreprises confrontées à une chute de leurs revenus liés aux mesures de confinement. Au total, les autorités danoises ont débloqué jusqu’à présent 400 milliards de couronnes Mais un amendement prévoit que les sociétés immatriculées dans des paradis fiscaux figurant sur la liste établie par l’Union européenne ne seront plus éligibles à des aides publiques.
Ne verser aucun dividende
En outre, les sociétés qui demanderont à bénéficier d’une extension de l’aide publique devront s’engager à ne verser aucun dividende et à n’entreprendre aucun programme de rachats d’actions sur les exercices 2020 et 2021. "Quand on dépense des milliards de couronnes financés par les contribuables pour sauver des entreprises et des emplois, cet argent doit aller à cet objectif et pas être expédié vers un paradis fiscal à l’autre bout du monde", a expliqué le député Rune Lund, spécialiste des questions fiscales de l’Alliance rouge et verte, parti qui a poussé en faveur de cet amendement. Douze pays figurent actuellement sur la "liste noire" de l’UE, dont le Panama, les Seychelles et les îles Caïman.
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Par MARIALIS06 le 27 Avril 2020 à 01:19
Coronavirus : Cinq défis que le gouvernement va devoir relever pour déconfiner les Français
POLITIQUE Edouard Philippe, le Premier ministre, va détailler ce mardi à 15 heures son plan de déconfinement à compter du 11 mai
Paris, le 21 avril 2020. Edouard Philippe parle à Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education nationale, en marge des débats à l'Assemblée nationale sur le coronavirus. — JACQUES WITT / POOL / AFP- Emmanuel Macron a annoncé, le 13 avril, un déconfinement progressif des Français à partir du 11 mai. Mais les soignants redoutent la survenue d’une seconde vague de malades.
- Dans un avis très détaillé de 42 pages publié samedi soir, le Conseil scientifique a livré ses recommandations.
- Edouard Philippe, le Premier ministre, a annoncé qu’il présenterait son plan de déconfinement, ce mardi à 15 heures.
Les derniers arbitrages se feront ce lundi au sommet de l’État. Édouard Philippe, le Premier ministre, a annoncé qu’il présenterait ce mardi à 15 heures son plan de déconfinement depuis l’Assemblée nationale. Un événement très attendu depuis qu’Emmanuel Macron a annoncé que les Français pourraient progressivement sortir de chez eux à partir du 11 mai, tout en continuant à se protéger du coronavirus.
A deux semaines de l’échéance, les questions restent nombreuses. Et c’est un vrai numéro d’équilibriste que doit préparer l’exécutif. Il s’agit de contenter des Français qui n’en peuvent plus de ne pas sortir, de ne pas se promener et de voir leurs revenus amputer par le confinement. Mais il faut aussi et surtout les protéger du virus qui a déjà causé la mort de plus de 20.000 personnes. Alors que le Conseil scientifique vient de livrer des recommandations très précises sur le déconfinement, 20 Minutes dresse la liste cinq des principaux défis qui attendent le gouvernement.
Fournir (enfin) des masques
Emmanuel Macron avec un masque de protection, lors d'une visite d'usine fabriquant des masques près d'Angers, le 31 mars 2020. - LOIC VENANCE-POOL/SIPAAprès avoir tergiversé sur le sujet, le gouvernement a fini par convenir que le port du masque était indispensable pour éviter la propagation du virus. Maintenant, il ne reste plus qu’à s’en procurer… Olivier Véran, le ministre de la Santé, a reconnu, dans Paris-Match, que 30 millions d’unités françaises étaient « en souffrance » dans les usines chinoises (à la date du 23 avril). Mais que l’objectif restait toujours d’équiper les Français à partir du 4 mai… Notamment via les pharmacies qui ont désormais le droit d’en vendre.
Certains n’y croient plus… A l’instar de Valérie Pécresse, présidente (Libres !) de la région Île-de-France et de l’autorité organisatrice des transports. « Comme l’État ne semble pas prêt à en distribuer (…) nous avons commandé deux millions de masques en tissu pour les abonnés Navigo », a-t-elle ainsi taclé dans Le Parisien.
De quoi satisfaire le Conseil scientifique qui estime que le port du masque doit être « systématique » dans tous les lieux publics dans les mois suivant le confinement. Y compris s’il s’agit de productions « artisanales », comme les masques en tissu. De quoi susciter de nouvelles vocations de couturiers. A condition qu’ils sachent respecter les normes Afnor. Lancé par le CHU de Lille, le masque « Garridou » a, par exemple, été jugé « non-conforme » pour un problème de … respirabilité. En réaction, Martine Aubry, la maire (PS) de la capitale des Flandres, a promis qu’une deuxième version « plus respirante » allait « bientôt sortir » pour y remédier.
Sécuriser les écoles ou renoncer à leur réouverture
Une école fermée à côté de Montpellier, fermée le 12 mars à cause du COVID-19. - Pascal GUYOT / AFP« Le conseil conseille ! Le gouvernement gouverne ! » Médecin et membre du Conseil scientifique, Pierre-Louis Druais a trouvé la formule qui lui permet d’éviter de polémiquer. Samedi, dans un avis très complet de 42 pages, le Conseil scientifique a en effet « pris acte » de la « décision politique » du gouvernement de rouvrir les écoles à partir du 11 mai. Pas besoin de savoir lire entre les lignes pour comprendre que les experts étaient contre cette idée. « La reprise des écoles va amener des mouvements de population importants avec des jeunes pour qui les gestes barrières sont d’une grande complexité », reconnaît le médecin auprès de 20 Minutes. Le risque ? Que le virus fasse une seconde vague de contaminés…
Pour éviter cela, le Conseil scientifique a donc gratifié le gouvernement d’une longue série de préconisations. Que les classes ne se croisent pas dans les couloirs. Que les repas soient pris dans les salles de cours et non pas à la cantine. Que les plus grands portent des masques… « Je n’y crois pas, assure avec bon sens Gwen, infirmière à l’hôpital Paul-d’Egine de Champigny-sur-Marne (Seine-et-Marne). Les enfants ne se sont pas vus depuis des semaines. Ils vont avoir envie de jouer avec leurs copains, de se faire des câlins… »
Chef des urgences de l’hôpital Georges Pompidou et maire (LR) de la Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), Philippe Juvin n’y croit pas non plus. « J’ai passé la matinée à lire cet avis de 42 pages, explique-t-il. Mon sentiment, c’est que le Conseil scientifique a mis toutes les conditions pour faire comprendre que ce n’est pas possible de rouvrir les écoles le 11 mai. Le courage politique, c’est aussi de faire marche arrière. Il faut qu’Edouard Philippe revienne sur ce projet ! »
Convaincre les Français d’utiliser l’application Stop-Covid
En visite ce samedi dans un laboratoire de tests de Seine-Saint-Denis – son premier déplacement depuis un mois – Olivier Véran a réaffirmé son souhait de pouvoir réaliser « 500 à 700.000 tests par semaine » contre un peu plus de 50.000 à l’heure actuelle. Les biologistes sont sceptiques sur les moyens de parvenir à cet objectif mais le ministre continue de penser qu’il faut tester toutes les personnes présentant des symptômes et toutes celles ayant été en contact avec des cas confirmés de coronavirus.
Encore faut-il que les Français acceptent de télécharger et d’utiliser la future application de traçage Stop-Covid pour cela. C’est grâce à ce système que le gouvernement entend isoler les porteurs du virus, à partir du 11 mai. « C’est un défi car il y a encore plusieurs problèmes techniques à résoudre, a admis Cédric O, le secrétaire d’État au Numérique dans une interview au Journal du dimanche. Nous ne ferons aucun compromis sur la sécurité. »
Il le faut s’il souhaite convaincre que son programme est bien « anonyme » et que l’État n’aura jamais accès aux données des utilisateurs. Garant des libertés numériques, la Cnil a justement réclamé, ce dimanche, des « garanties supplémentaires » et entend « pouvoir se prononcer » encore après la tenue d’un débat sur le sujet prévu, mardi, au Parlement.
Rassurer les soignants et trouver du matériel
Champigny-sur-Marne, le 6 avril 2020. Dans les couloirs du service de réanimation de l'hôpital Paul d'Egine en pleine épidémie de coronavirus. - V. VANTIGHEMDes semaines après, les applaudissements pour les soignants, tous les soirs à 20 heures, n’ont pas faibli. Mais ils préféreraient un peu de repos et plus de matériel. Pour réussir le déconfinement, l’exécutif va aussi devoir rassurer un personnel soignant à bout de nerfs. « On s’attend à prendre une deuxième vague fin mai, début juin, confie Cathy, infirmière en région parisienne. Il suffit de voir… Il y a déjà plus de monde sur la route. Les gens se relâchent déjà... »
Le virus guette. Et le matériel vient à manquer. Philippe Juvin confie que ses équipes en sont réduites à laver des surblouses normalement destinées à un usage unique. « Nous manquons à nouveau de masques et de médicaments. Il faut que le gouvernement fasse quelque chose parce que sinon on va avoir du mal à s’en sortir… »
Car les services de réanimation ne pourront pas tout absorber. Certains lits ont été libérés. Mais si la seconde vague de malades est plus importante que prévu, les hôpitaux ne pourront peut-être pas accueillir tout le monde. « Nous savons qu’il va y avoir un second pic, confirme Pierre-Louis Druais, membre du Conseil scientifique. Pour l’absorber, il faut absolument qu’on parvienne encore à libérer des lits de réanimation... Environ 2.000 selon moi… »
Donner aux petits commerçants les moyens de reprendre
Illustration de confinement dans les rues de Lyon. Ici, un commerce fermé. - C. Girardon / 20 MinutesChloé* décolle les flyers annonçant les réductions sur sa devanture. Ils sont devenus obsolètes en l’espace de six semaines. Gérante d’une boutique de manucure en région parisienne, elle tente, tant bien que mal, de se préparer à rouvrir le 11 mai prochain. « Pour l’instant, on n’a aucune info, lâche-t-elle. J’ai commandé des vitres en plexiglas pour protéger mes techniciennes et les clientes. Mais je ne sais même pas si c’est suffisant. On navigue en plein flou… »
Le gouvernement n’a pas dit grand-chose pour le moment sur la capacité de reprise des artisans et commerçants, très affectés par la crise sanitaire. Dans son avis publié samedi, le Conseil scientifique a simplement expliqué que l’objectif était de « reprendre progressivement une activité présentielle ne concernant si possible que la moitié des travailleurs. »
« Le problème se pose surtout dans les boutiques où les gens vont toucher des produits, les laisser, les reprendre, explique Pierre-Louis Druais. En fait, cela va vraiment dépendre du type de commerce… » Au gouvernement de préciser les choses. « Les commerçants sont dans les starting-blocks, assure Francis Palombi, directeur de la Confédération des commerçants de France, sur Europe 1. Mais il faut que les règles du jeu soient bien avancées… »
* Le prénom a été changé
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Par MARIALIS06 le 25 Avril 2020 à 23:36© THOMAS COEX / POOL / AFPAtlantico Business
La pandémie va finir par décimer le tissu des PME-PMI, coincées par les clients qui ne paient plus et les banques qui ne discutent pas
Avec Jean-Marc SylvestreDenis Le Bossé, le président du cabinet Arc, un des leaders français de la gestion du délai de paiement, est encore monté au créneau cette semaine dans le journal Les Echos pour s’inquiéter d’un accroissement des abus au niveau des délais de paiement.
La mécanique qui s’est mise en œuvre est assez redoutable et perverse. Elle est très simple.
Dans le cadre du plan de soutien aux entreprises qui étouffent pour cause de confinement général de l’activité, Bruno Le Maire avait bien précisé que celles qui ne respecteraient pas les délais de paiement ne pourront pas bénéficier du dispositif de prêts garantis par l'Etat. Dans la même logique, celles qui distribuent des dividendes ne pourront pas reporter leurs charges fiscales et sociales. De même que celles qui ont la fâcheuse tendance à fréquenter les paradis fiscaux.
« Denis Le Bossé qui connaît bien ces petits arrangements, explique que plusieurs grandes entreprises se sont d’ores et déjà affranchies et ont annoncé qu’elles renonçaient aux aides mises en place par les pouvoirs publics. Si cette attitude signifie qu’elles ne rencontrent aucun problème de gestion de trésorerie durant la crise sanitaire et économique que nous traversons, c’est une bonne nouvelle pour l’économie et pour les finances publiques ... mais dans ce cas-là, pourquoi alors de très nombreux fournisseurs ont-ils reçu un courrier signé par une grande entreprise cliente leur indiquant que leurs factures seraient bloquées durant cette période incertaine... »
En clair, il ne faudrait pas que les entreprises fassent reposer sur leurs sous-traitants ou leurs fournisseurs leurs propres difficultés. C’est un calcul à courte vue : « les entreprises sont responsables de leurs fournisseurs. »
Et on s’aperçoit qu’en période de crise très sévère comme aujourd’hui, beaucoup ont tendance à refiler leurs difficultés aux autres, ce qui ne fait qu’accroître la dégradation de la situation générale.
Le confinement général de la société française a aussi stoppé net plus de la moitié de l’activité de production et de commerce. Beaucoup de secteurs et pas seulement l’hôtellerie ou le transport aérien, se sont retrouvés complètement vides de tout chiffre d’affaires.
On estime qu’après deux mois de confinement, l’économie française va perdre plus de 10 % de son PIB annuel. Ce qui entraînera un déficit budgétaire de 9%. La récession qui se prépare sera dans doute la plus profonde depuis la deuxième guerre mondiale, d‘où l‘importance du plan de soutien qui va représenter plus de 110 milliards d’euros après deux mois de confinement (25 milliards pour le chômage partiel, 7 à 10 milliards pour les indépendants et artisans, le repart et l’annulation des charges fiscales et sociales, les aides directes et les garanties de prêts par l’Etat ...)
« Pour amortir le choc, explique Denis Le Bossé, le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire a pris des mesures spectaculaires d’aides et de soutien en financement de trésorerie afin d’éviter la destruction du tissu productif. Avec parallèlement un appareillage social afin de préserver les capacités d’emplois. C’est colossal mais il a évidemment bien fait ».
Pour l’instant, l’appareil de production n’est pas détruit, il a été arrêté. En théorie, il pourra donc redémarrer dès que les conditions de vie en toute sécurité seront rétablies puisque la demande existe.
Au chapitre des aides aux entreprises, le gouvernement a donc actionné, via la BPI, tous les mécanismes de prêts et de crédit possibles, mais il est revenu sur la question des délais de paiement parce que les retards de délais de paiement représentent plus de 28 milliards d’euros. C’est une marge de trésorerie qui est paralysée ou retenue par les clients.
« Le plan de soutien doit éviter des catastrophes qui risquent d’affecter beaucoup de secteurs mais il faut aussi veiller à ce que les conditions mises à l’octroi des aides ne provoquent pas des dégâts collatéraux. Or, nous risquons d’en avoir. »
Quand le ministre dit que les entreprises ne pourront bénéficier d’un report de charges fiscales et sociales que si par ailleurs elles modèrent leur distribution de dividendes, beaucoup de gérants de patrimoine s’insurgent : « les dividendes représentent un revenu pour beaucoup d’épargnants et de retraités, et un moyen de financer des investissements alors Bercy peut faire ce qu‘il veut dans les entreprises d’Etat, mais dans les autres, il a intérêt à être prudent. La distribution des dividendes est du pouvoir des managements et des actionnaires. On ne peut pas mettre en risque une entreprise dont le cours de bourse est surveillé par des fonds étrangers. L’entreprise a besoin d‘avoir un actionnariat fidèle et sérieux si on veut qu‘elle reste française ».
Pour ce qui est des délais de paiement, on se retrouve dans la même logique, Bruno Le Maire a précisé que « les entreprises ne respectant pas les délais de paiement ne pourront pas bénéficier du dispositif de prêts garantis par l'Etat ». Normal a priori, « sauf, répète Denis Le Bossé, qu’on se retrouve avec des entreprises qui renoncent aux aides publiques et qui vont se rattraper sur le dos de leurs fournisseurs en retardant le paiement des factures. Alors, poursuit-il, les parties prenantes ont bien senti le danger de ce qui arrivait avec un risque d’abus qui fera des dégâts en aval. Le Ministère de l’Économie et des Finances, la Banque de France, la Médiation du Crédit notamment ont donc rapidement mis en place un Comité de crise sur les délais de paiement. Ce Comité qui a appelé les entreprises au respect des délais de paiement et à leur diminution dans la mesure du possible, invite également l’ensemble des entreprises à transmettre les informations relatives aux pratiques de paiement de leurs clients grands comptes (exemplaires ou non-solidaires) à leurs fédérations professionnelles ou aux chambres consulaires. L’objectif étant de rappeler à l’ordre celles qui seraient, du fait de leurs retards de paiement, à l’origine de prochaines faillites en cascade »
« Ce Comité et le rassemblement derrière lui des organisations patronales, rassure et fait espérer aux dirigeants que les délais de paiement diminueront dans les semaines à venir. Il en va de la survie de dizaines de milliers d’acteurs.
Et si les grandes entreprises sont les premières visées c’est parce qu’elles disposent de davantage de moyens et sont les plus à même d’injecter du cash rapidement dans l’économie via le règlement de leurs factures »
Le vrai problème est que le rapport de force et la dépendance économique, qui sévissaient déjà avant la crise, font que des entreprises « acceptent » d’être payées très en retard de façon régulière, pour conserver un contrat, par peur de perdre un client. Bref pour tous ceux qui veillent à l'équilibre financier des entreprises, les entreprises qui ne sont pas payées à l’heure hésitent à faire remonter l’information par peur d’être black listée par le client, c’est à dire déréférencé de la liste des fournisseurs.
Les entreprises otages sont donc de plus en plus nombreuses.
Pour le président du cabinet Arc, il faudrait « durant cette période inédite, privilégier un circuit court et que les grandes entreprises et grandes PME, considérées comme les moins fragiles, déclarent leurs retards de paiement fournisseurs auprès du Ministère de l’Économie ou de la DGCCRF, et ce tous les mois via une plateforme dédiée. Cette déclaration aura pour avantage de déclencher une prise de conscience et de responsabiliser les entreprises qui ne respectent pas leurs engagements financiers, intentionnellement ou non. En temps de crise, les démarches doivent être faites par les moins vulnérables. La responsabilisation en matière de délais de paiement est une clé, il faut aujourd’hui lui donner l’élan qui lui manque »
Le problème est d’autant plus grave que les mêmes entreprises piégées par les clients qui ne paient pas, se retrouvent en difficulté pour accéder au crédit bancaire... « Car même si le dispositif de crédit garanti par l’État bat son plein, et c’est bien, dit Denis Le Bossé, un très grand nombre d’entreprises en sont exclues : toutes celles notées au-dessus de 5+ à la banque de France «.
En clair de nombreuses PME fragiles, ne pourront pas s’appuyer sur les fameux PGE (prêts garantis.) Or elles sont déjà coincées par les retards de paiement.
Avec une mécanique aussi infernale le nombre de faillites va donc exploser et tout le monde est responsable : les banques, les grandes entreprises. On se souvient qu’en 2008, on était tombé dans les mêmes pièges. Mais on se souvient aussi qu‘à l'époque, il y avait un médiateur du crédit (c’était René Ricol) qui avait parcouru la France du Nord au Sud, pour trouver des compromis et sauver le tissu des PME.
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Par MARIALIS06 le 25 Avril 2020 à 23:19© Geoffroy VAN DER HASSELT / POOL / AFPMise en garde ?
Jérôme Salomon prévient qu’"il n’y aura pas de déconfinement si le confinement n’est pas réussi"
Avec Atlantico RédactionLe directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, s’est exprimé sur le sujet sensible de la levée du confinement à l'occasion d'une audition devant les députés. Selon des informations du Figaro, il aurait précisé qu’il "n’y aura pas de déconfinement si le confinement n’est pas réussi". La stratégie du gouvernement est donc focalisée sur la réduction du nombre de patients et pour qu'il y ait "le minimum de malades au 11 mai pour que nous puissions tous reprendre une activité sans exposer nos proches".
Jérôme Salomon aurait aussi évoqué la situation de l’épidémie :
"Ce virus continuera à circuler tant que nous n’aurons pas une immunité collective importante, et nous en sommes très loin, ou un vaccin. L’objectif de la France n’est pas de créer une immunité collective en créant une deuxième puis une troisième vague, ça nous paraît trop dangereux. L’objectif est d’empêcher la circulation du virus, et d'avoir des conditions favorables pour gagner du temps par rapport à l’arrivée de médicaments efficaces ou de vaccins".
Le directeur général de la santé a également précisé qu'un dispositif de test "très performant" sera mis en place sur le territoire national.
Jérôme Salomon a également confirmé que les gestes barrières et les dispositifs de distanciation sociale et physique devront être respectés après le confinement, ils seront "là pour longtemps".
Jérôme Salomon a également été interrogé par les députés sur le risque d'une "deuxième vague" de l'épidémie de Covid-19 au moment du déconfinement. Il s'est dit "extrêmement prudent", tout en précisant que la faiblesse de l'immunité naturelle dans l'ensemble des pays pose "un problème mondial" :
"Le risque de reprise épidémique existe, il faut nous y préparer".
Vu sur : Le Figaro
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