• Dictature patronale

    L’assemblée vote la précarisation des CDD et intérim sous prétexte de lutte contre le Covid

    Dans le cadre du projet de loi « portant diverses dispositions urgentes face à l’épidémie de Covid-19 », l'Assemblée Nationale a voté ce vendredi la possibilité de déroger aux règles de renouvellement des CDD et intérim jusqu'à fin 2020. Un pas de plus vers la dictature patronale sous prétexte de lutte contre le coronavirus.

    vendredi 15 mai

     

    Muriel Pénicaud, ministre du Travail. Crédit photo : Arnaud Journois

     

    Depuis le début de la crise sanitaire, le gouvernement n’a cessé de faire des cadeaux au patronat pour limiter la perte de profits : versement de 100 milliards d’euros pour sauver les entreprises, chômage partiel pris en charge par l’État, augmentation du temps de travail et attaque des congés payés prévues par la loi d’état d’urgence sanitaire...Une fois de plus, les victimes de la crise sanitaire et économique sont les salariés et les plus précaires, transformés en une variable d’ajustement face à la crise.

     

    Ce vendredi, les députés ont voté de nouveaux textes pour faciliter le renouvellement des CDD et de l’intérim pendant la période de crise. Ces textes prévoient l’assouplissement de l’encadrement juridique du recours aux CDD et aux intérimaires. Si aujourd’hui, les contrats précaires sont dans une certaine mesure encadrés par la loi, ces nouveaux textes viennent faciliter la tâche au patronat en lui permettant de disposer plus facilement d’une main d’œuvre flexible. Jusqu’à présent, les CDD ne pouvaient être renouvelés que deux fois, et pour une durée maximale de 18 mois dans la plupart des cas. Avec l’adoption de ce projet de loi, le recours aux contrats précaires est grandement facilité pour les patrons : selon Médiapart, une simple « convention d’entreprise » pourra fixer « le nombre maximal de renouvellements possibles pour un contrat de travail à durée déterminée » et « fixer les modalités de calcul du délai de carence entre deux contrats ».

     

    Ainsi, le gouvernement précarise encore plus les CDD et les intérimaires. Encore une fois, ce sont les plus précaires qui vont payer la crise économique qui se profile, ces mêmes travailleurs précaires qui ont été en première ligne face au virus depuis le début de la crise sanitaire. Ce sont en premier lieu des salariés en contrats courts, partiels ou intérimaires, qui, pour certains, ont connu une surcharge de travail durant le confinement - livreurs, caissières, auxiliaires de vie et aides soignantes… - et qui, pour d’autres, ont vu leurs contrats prendre brutalement fin. Pour adapter la main d’œuvre aux besoins du patronat, ce sont ainsi 49% des CDD qui n’ont pas été renouvelés.

     

    Si Muriel Pénicaud a souligné que cette « mesure n’existe que jusqu’au 31 décembre », elle pourrait bien être renouvelée et inscrite définitivement dans la loi, comme l’a été l’état d’urgence. Nous devons refuser que les précaires jouent le rôle, de manière temporaire ou non, de variable d’ajustement pour sauver et maximiser les profits du patronat. Avec la mise en place de ces nouvelles mesures, ce sont les femmes, les jeunes et les immigrés, ceux qui sont le plus concernés par les contrats précaires, qui vont être touchés. La première revendication dont devraient se saisir les travailleurs est l’interdiction des licenciements et le partage du travail entre toutes et tous avec maintien du salaire.

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  • Le monde d’après sera un champ de bataille

    Durée de lecture : 8 minutes

    12 mai 2020 / Hervé Kempf (Reporterre)



    Le système dominant n’est pas prêt à laisser le monde d’après prendre la voie écologique. Le « monde d’après » est riche d’idées, mais elles ne sont pas partagées par tous. Des choix clairs ne passeront que par des rapports de force difficiles.

    Sortons-nous d’un sas entre deux mondes, comme le plongeur qui remonte des abysses et revient à l’air libre, ou comme le cosmonaute qui, après le vide de l’espace, retrouve la capsule salvatrice ? C’est l’impression qu’on pourrait avoir, en ces premiers jours de déconfinement, après deux mois d’une expérience hors du commun. Il y aurait eu le monde d’avant le confinement, et il y aurait le monde d’après.

    C’est ce que l’on imaginait, à la fin du mois de mars, quand on a compris que se produisait une extraordinaire mise à l’arrêt de l’économie mondiale, un temps de suspension, une grève générale spontanée. Nous étions tout à la fois pétris par l’anxiété générée par cette maladie inconnue, mais passionnés de découvrir que… tout pourrait changer ! Il y a eu, après la sidération, un moment d’enthousiasme, alors que les griots habituels du capitalisme se taisaient, un moment où l’on a rêvé à tout ce que l’on pourrait faire de neuf. Même le Financial Times, un des organes de presse majeurs de l’oligarchie, se laissait aller à des prescriptions qui n’auraient pas détonné dans Politis ou L’Humanité : « Des réformes radicales — inversant l’orientation politique dominante des quatre dernières décennies — devront être mises sur la table », écrivait-il le 3 avril (en anglais).

    Mais peu à peu, le climat s’est transformé. Les dominants ont commencé à redonner de la voix pour faire comprendre que la fête était finie. Le commissaire européen Thierry Breton assénait qu’il était « hors de question de remettre en cause nos accords de libre-échange » (Le Parisien, 5 avril) ; le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, lançait « la question du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise et faciliter, en travaillant plus, la création de croissance supplémentaire » (La Tribune, 11 avril) ; le vice-président délégué des Républicains (LR) Guillaume Peltier appelait, au nom de « l’effort national », à supprimer « jusqu’à cinq jours de RTT », à « poser la question légitime du temps de travail », à « baisser les charges », à « mettre fin à la contribution sociale de solidarité des sociétés » (Le Journal du dimanche (JDD), 4 avril) ; Gilles Le Gendre, patron des députés La République en marche (LREM), mettait les points sur les « i » : « L’ après ne sera pas comme l’avant. Mais il ne sera pas le grand soir » (JDD, 12 avril).

    C’est dans ce contexte que, le 6 mai, une opération de communication pilotée par Nicolas Hulot a déboulé — matinale de France Inter, Une du journal Le Monde — pour nous faire « cinq propositions » inspirées de « cent principes » appuyés sur un « appel solennel » invitant à un « engagement massif et déterminé ». Le buzz médiatique a écrasé plusieurs autres projets plus substantiels (et que vous pouvez découvrir ici). Mais l’ancien ministre de l’Écologie de M. Macron voulait faire savoir que « le temps est venu de la modestie et de l’audace », que « le temps est venu d’admettre la complexité », que « le temps est venu de ne plus se mentir », et tutti quanti — énoncé dans une liste dégoulinant d’une pâte molle de bons sentiments.

    En fait, Nicolas Hulot est animé par l’idée qu’il serait possible de bien faire si tout le monde s’entendait gentiment. Dans ses interviews à France Inter ou au Monde, il appelle à refuser la « confrontation », à mettre « nos querelles de côté », à « parvenir à l’unité de la nation ». Cela n’empêche pas l’ancien ministre de M. Macron de critiquer le Sénat pour « ses petits jeux mortels » ou de reprocher à l’opposition « de profiter de la fragilité du gouvernement » plutôt que d’avancer « tous ensemble », « sans animosité ».

    Éviter l’aggravation de la crise écologique suppose la radicalité

    Mais ni les lobbies, ni les GAFAM, ni les financiers, ni les milliardaires ne sont prêts à accepter une douce et unanime transition écologique et sociale. Faire venir le monde d’après souhaitable sera une bataille. Et l’on ne saurait agir efficacement si l’on oublie trois facteurs cruciaux :

    • Le monde est régi par des rapports de force qui expriment des intérêts divergents et conflictuels ;
    • La mise en œuvre de la politique nécessaire pour éviter l’aggravation de la catastrophe écologique en cours implique des mesures économiques autrement plus radicales que cent bons sentiments ;
    • Enfin, ceci exige une stratégie politique cohérente.

    Détaillons rapidement ces trois points.

    « Les rapports de forces économiques vont devenir de plus en plus brutaux » (constate Bruno Le Maire — Libération, 3 mai). Ils s’expriment déjà, quand le gouvernement Macron profite du confinement pour imposer des projets contestés ou contourner les normes environnementales, et quand les lobbies des industries les plus polluantes font feu de tout bois pour affaiblir les règles de protection de l’environnement. Les intérêts des dominants s’expriment aussi quand, au nom de la lutte contre le coronavirus, la société de contrôlealias capitalisme numérique — déploie le projet technologique de numérisation généralisée de l’éducation, de la santé et de la vie privée, comme l’explique Naomi Klein dans un texte remarquable (en anglais). Allez dire que « le temps est venu de la sobriété » à Jeff Bezos, le patron d’Amazon, qui s’est enrichi de 25 milliards de dollars depuis le début de l’année.

    Des choix radicaux sont nécessaires, bien sûr, et il faut les poser de manière claire. Avec deux enjeux essentiels, sur la fiscalité et sur la dette. D’une part, on ne pourra mener une politique écologique sans une politique de réduction drastique des inégalités, comme le rappelle avec constance et sérieux l’économiste Thomas Piketty. Même le Financial Times l’affirmait, le 3 avril : « La redistribution sera à nouveau à l’ordre du jour ; les privilèges des personnes âgées et des riches seront remis en question. Les politiques considérées jusqu’à récemment comme excentriques, telles que l’impôt sur le revenu de base et l’impôt sur la fortune, devront faire partie du mélange. » À quoi M. Piketty ajoute une taxe carbone individuelle avec une « carte carbone » indiquant les émissions de chacun, et un registre financier international pour réduire l’évasion fiscale.

    D’autre part, on ne pourra financer la transition écologique sans résoudre la question de la dette. Là aussi, il n’y a pas de solution « tous ensemble », mais des choix divergents. Soit on fait payer toute la société (comme le veulent Les Républicains, LREM et le Medef), soit on trouve d’autres solutions : par la mutualisation européenne des taux d’intérêt proposée par Thomas Piketty ou, de manière plus radicale, comme le proposent Jean-Luc Mélenchon et d’autres, en transformant la dette publique en dette perpétuelle ou à très long terme (Les Échos, 6 mai). C’est, là aussi, une question de justice sociale, car l’enjeu est de savoir qui paie : tout le monde et les jeunes d’aujourd’hui dans les décennies à venir ? Ou les riches et les détenteurs d’un capital financier illégitime ?

    Enfin, il y a la question de la stratégie politique. Ici, M. Hulot rend un mauvais service à la cause de l’écologie en mettant de la confusion dans les dynamiques qui se mettent en place. Il devrait être mieux placé que quiconque pour savoir qu’il n’y a pas quoi que ce soit à attendre de M. Macron sur le plan écologique. Il ne s’obstine pas moins à vouloir le remettre en selle de nouveau, en prônant l’union nationale, relayé par son ami le député Mathieu Orphelin, qui propose un « gouvernement d’unité nationale » (Le Parisien, 10 mai), plutôt que la dissolution de l’Assemblée nationale qu’il évoque pourtant. On ne saurait mieux tenter de saborder la dynamique d’alliance qui s’amorce, visant à réunir ceux qui viennent de la gauche et ceux qui viennent de l’écologie (Mediapart, 29 avril). Enfin, et le point est crucial, en proposant une troisième chambre aux contours fumeux, M. Hulot détourne l’attention de la nécessité cruciale de déconnecter l’élection présidentielle des législatives, une déconnexion indispensable pour empêcher de donner trop de pouvoir à un président qui en use et abuse.

    Un nouveau groupe parlementaire, qui impliquerait des ex-députés LREM, comme MM. Orphelin et Villani, mais aussi Delphine Batho, se profile. Il affaiblirait la majorité exagérée de M. Macron à l’Assemblée. C’est sans doute une bonne chose, à condition que la confusion ainsi créée contribue à élucider les choix politiques qui se posent : soit on reste dans le paralysant bipôle néo-libéraux contre extrême-droite, soit on bouscule le jeu par un tripôle gauche écologiste versus la droite et l’extrême-droite.

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  • Chômage partiel : «Pas de raison que l’Etat continue à payer l’intégralité», selon Muriel Pénicaud

    Le dispositif de prise en charge du chômage partiel va être progressivement réduit à partir du 1er juin.

     Le gouvernement évalue le coût de l’activité partielle à environ 24 milliards d’euros pour les finances publiques. Le gouvernement évalue le coût de l’activité partielle à environ 24 milliards d’euros pour les finances publiques. LP/Fred Dugit
     
    Le 11 mai 2020 à 12h27

    Actuellement, les salariés du privé mis au chômage partiel par leur entreprise bénéficient d'une garantie de 84 % du salaire net (100 % au niveau du Smic) que l'Etat et l'assurance chômage remboursent intégralement aux employeurs dans la limite de 4,5 Smic.

    Avec le déconfinement et la reprise des activités, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail a confirmé que ce dispositif allait progressivement être réduit et que l'Etat n'avait pas vocation à continuer de payer « l'intégralité des salaires » du secteur privé.

    « Aujourd'hui, il y a 12,2 millions de salariés qui sont couverts par le chômage partiel », soit « six emplois sur dix du secteur privé », a-t-elle expliqué sur LCI, en assurant que ce dispositif avait permis d'éviter une vague de licenciements massifs.

    Les entreprises vont devoir payer

    Mais selon elle, « aujourd'hui, les conditions de la reprise sont là ». Edouard Philippe a déjà prévenu : « Le dispositif d'activité partielle, qui est l'un des plus généreux d'Europe, restera en place jusqu'au 1er juin. Il nous faudra ensuite l'adapter progressivement, afin d'accompagner la reprise d'activité si l'épidémie est maîtrisée », avait-il annoncé dans son discours consacré à la stratégie de déconfinement, progressif à compter du 11 mai.

    Le gouvernement devrait dire dans la semaine la part de salaire que devra payer l'entreprise après le 1er juin. « Ce n'est pas encore décidé », précise-t-elle en ajoutant que cela « sera modeste dans un premier temps mais progressif ». Le chômage partiel restera néanmoins pris en charge « à taux plein » dans certains secteurs comme l'hôtellerie et la restauration, qui ne sont pas autorisés à reprendre leur activité.

    Le gouvernement évalue le coût de l'activité partielle à environ 24 milliards d'euros pour les finances publiques.

     

     

    « Aujourd'hui, il y a 12,2 millions de salariés qui sont couverts par le chômage partiel », soit « six emplois sur dix du secteur privé », a-t-elle expliqué sur LCI, en assurant que ce dispositif avait permis d'éviter une vague de licenciements massifs.

    Les entreprises vont devoir payer

    Mais selon elle, « aujourd'hui, les conditions de la reprise sont là ». Edouard Philippe a déjà prévenu : « Le dispositif d'activité partielle, qui est l'un des plus généreux d'Europe, restera en place jusqu'au 1er juin. Il nous faudra ensuite l'adapter progressivement, afin d'accompagner la reprise d'activité si l'épidémie est maîtrisée », avait-il annoncé dans son discours consacré à la stratégie de déconfinement, progressif à compter du 11 mai.

    Le gouvernement devrait dire dans la semaine la part de salaire que devra payer l'entreprise après le 1er juin. « Ce n'est pas encore décidé », précise-t-elle en ajoutant que cela « sera modeste dans un premier temps mais progressif ». Le chômage partiel restera néanmoins pris en charge « à taux plein » dans certains secteurs comme l'hôtellerie et la restauration, qui ne sont pas autorisés à reprendre leur activité.

    Le gouvernement évalue le coût de l'activité partielle à environ 24 milliards d'euros pour les finances publiques.


    LCI @LCI
     

    Chômage partiel : 09:36 - 11 mai 2020

    
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  • Une enquête de Mediapart accable la députée (LREM) Laetitia Avia, qui aurait fait subir des humiliations au quotidien à son équipe. Elle a aussi tenté de modifier sa fiche Wikipedia à plusieurs reprises. Plongée dans l'historique wikipédien.

     

    La députée et porte-parole LREM Laetitia Avia. Crédit : G. Garitan – Wikimedia Commons

    Alors que la loi contre la cyberhaine passe aujourd'hui en dernière lecture à l'Assemblée nationale, sa rapporteuse principale, Laetitia Avia, vient de faire l'objet de révélations peu flatteuses dans Mediapart. Dans une longue enquête signée par le journaliste indépendant David Perrotin, la députée de la 8e circonscription de Paris est accusée d'avoir formulé des mots stigmatisants envers son équipe. Plusieurs témoignages d'ex-collaborateurs racontent comment la porte-parole de La République en marche a régulièrement tenu des propos “à connotation sexiste, raciste et homophobe”.

     

    Article recommandé : Loi Avia : les mesures phares du texte contre la cyberhaine

    Au milieu des “humiliations au quotidien” rapportées par d'ex-collaborateurs et collaboratrices, on apprend que Laetitia Avia a tenté de modifier sa page Wikipedia pour faire disparaître des informations gênantes. À propos d'une section relatant une altercation durant laquelle la députée aurait mordu un chauffeur de taxi, Laetitia Avia écrit à son équipe : “Wikipedia, il y a plusieurs choses à faire. Il faut prendre le contrôle sur cette page. Il ne suffit pas juste de supprimer le paragraphe sur Le Canard Enchaîné, il faut le réécrire de toute façon et le sourcer quand on le réécrit.”

    Entre modifications et suppression pure et simple

    Toujours présente au moment où nous écrivons ces lignes, cette section a effectivement connu de nombreuses modifications, comme l'historique de la page en atteste. Le 12 avril 2019, un compte nommé Simonalbert18 a effectué près de sept modifications dans un laps de temps d'une heure trente. Une activité riche pour une page qui n'avait pas évolué depuis un mois. Sur l'une des modifications apportées, il est indiqué : “Diminution du paragraphe sur le taxi par le collaborateur de Laetitia Avia”. En réalité, c'est une bonne moitié de la section qui avait été supprimée.

    lien

    Une des modifications apportées sur la fiche Wikipedia

    De quoi alerter une vingtaine de minutes plus tard un autre contributeur de Wikipedia qui a rétabli le passage supprimé et inscrit en commentaire : “Le fait que vous soyez collaborateur de LA ne vous donne pas de privilèges éditoriaux sur cet article, et certainement pas celui d'en retirer des passages sourcés.” Pas de quoi décourager Simonalbert18 qui, une poignée de minutes plus tard, a supprimé purement et simplement tout le paragraphe — rétabli immédiatement après.

    Plus tôt, en 2017 et 2018, de nombreuses autres modifications à peine plus subtiles avaient été apportées pour adoucir un peu le récit. Les détails de l'altercation ont été effacés alors à plusieurs reprises par différents comptes et à différentes dates, ne laissant de l'histoire qu'une version édulcorée où la députée “affirme l'avoir [le chauffeur de taxi, ndlr] simplement saisi par l'épaule […] Elle a déposé plainte pour séquestration.”

    IP de l'Assemblée nationale

    Quand ils ne sont pas anonymes, les auteurs de ces modifications sont majoritairement actifs sur la page de Laetitia Avia ou d'autres pages liées au parti présidentiel. Derrière les IP de certains se trouvent des ordinateurs de l'Assemblée nationale, comme le remarque un wikimédien sur Twitter. De quoi corroborer le récit de Mediapart où l'on apprend qu'il a été demandé à l'équipe de la députée de s'occuper de sa page Wikipedia.

    En revanche, les modifications auront mis un peu de temps à arriver, puisque selon Mediapart la note aurait été envoyée en août 2017, le gros des modifications n'étant effectué qu'à partir de septembre 2018, avec tout de même une suppression anonyme en décembre 2017. Une modification plus légère opérée en juillet 2017 a pris une autre tournure depuis les révélations de Mediapart. Son résumé affirmait que “le chauffeur de taxi n'a pas porté plainte et ne s'est pas rendu à la confrontation”, et établissait comme unique source “l'assistance parlementaire de Mme Avia”.

    “Supprimé en loucedé par un CAOU”

    L'historique de la page laisse entrevoir, comme souvent, les guerres d'édition menées dans le monde de Wikipedia, mais certains commentaires dévoilent une situation assez tendue. Dans un résumé de modification datant du 13 septembre 2018, un certain Celette enrage : “Je remets le paragraphe tel qu'il était pendant plus d'un an et supprimé en loucedé par un CAOU (compte à usage unique, ndlr) le 5 septembre à 16h22 dans le cadre d'une modif de masse (donc pas vraiment visible). On peut en débattre […] mais hors de question que ça passe aussi facilement à la trappe, en particulier si on juge la façon dont ça a été retiré”, s'insurge-t-il.

    Enfouie dans le pas toujours très accessible onglet Historique de Wikipedia, se jouait donc une bataille politique qui fera parler d'elle des années plus tard. Depuis les révélations de Mediapart, et au moment de l'écriture de ces lignes, plus d'une quarantaine de modifications ont été apportées à la page de la députée, la plupart pour synthétiser les révélations faites par le site d'information. On ne caviarde pas Wikipedia si facilement.

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  • Un fonds d’investissement public-privé pour permettre à la filière aéronautique française de passer la crise

    Anne-Sophie Bellaiche ,

    Publié le 06/05/2020 À 06H00

    La profondeur et la durée de la crise qui affecte le secteur aéronautique, implique, au-delà des prêts, de renforcer les fonds propres des entreprises de la filière. L’Etat envisage de mobiliser un fonds d’investissement qui pourrait être géré par Ace management, spécialiste des industries aéronautique, spatial et de défense,  qui a déjà été en charge des trois fonds Aerofund 1, 2 et 3.  

    Un fonds d’investissement public-privé pour aider la filière aéronautique française à passer la crise Un fonds pour apporter des capitaux à l'ensemble de la filière aéronautique pour éviter le crash © Pixabay/Free-Photos

     

    A Bercy, on se concentre en ce moment sur trois filières principales particulièrement menacées dans la crise : le tourisme, l’aéronautique et l’automobile. Peu à peu se dessinent des politiques sectorielles, avec par exemple déjà pour les commerces frappées de fermetures réglementaire, l'annulation des charges et la poursuite du dispositif du chômage partiel après le 1er juin.

    Pour ce qui concerne l’aéronautique, sur France Inter, le 4 mai, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire a évoqué "la mise en place d’un fonds d’investissement pour la filière pour soutenir les sous-traitants, les PME, tout ce tissu industriel à travers le pays qui fait vivre Airbus mais qui va être demain menacé".

    Jusqu’à maintenant le plan d’urgence du gouvernement ne segmentait pas son action en fonction des secteurs et s’est principalement mobilisé pour soutenir les trésoreries de toutes les entreprises avec des reports de charge et des prêts garantis par l’Etat (PGE). Depuis le 25 mars dernier, 57 milliards ont été accordés aux entreprises françaises. "Cash is king dans la période et il va le rester pendant de long mois, estime Olivier Marchal:, président du bureau de Paris de Bain & Compagnie, et il faudra peut-être repousser le début du remboursement des PGE de 12 mois à 18 ou 24".

    Une convalescence à gérer

    Mais l’endettement n’est pas l’ultime solution pour des secteurs dont on sait qu’ils resteront affectés même si la crise sanitaire se solde dans les prochains mois. "La dette cela repousse les problèmes", estime Clémentine Gallet, présidente de Coriolis (composites pour l’aéronautique). Car les industriels de l’aviation vont être confrontés aux difficultés de leurs grands clients, les compagnies aériennes fauchées par l’arrêt du trafic et les fermetures de frontières. "La crise actuelle est sans précédent par son volume, mais nous en avons connu d’autres, rappelle Marwan Lahoud, ex dirigeant d’Airbus et patron du fonds Ace management. En 2001, après les attentats du World trade center, plus aucun avion n’a volé pendant deux mois, nous avons retrouvé les volumes de production en 2006-2007."

    Le contexte a changé, le trafic aussi. Désormais ce spécialiste du secteur estime que "si la crise sanitaire est jugulée dans des délais raisonnables, c’est-à-dire dans les 18 mois, on revoyagera en avion, même si c’est avec un peu moins de monde, et le retour des niveaux de trafic et de production interviendra d’ici 2023-2024."

    Fond propres à consolider

    Pour l’aéronautique, ce n’est donc pas un simple trou d’air qu’il faut gérer mais un ralentissement durable. Des interventions de haut de bilan seront nécessaires pour renforcer les fonds propres des entreprises. C’est tout l’enjeu de la création de ce fonds aéronautique qui devra faire appel à un mix d’investissements public et privés.

    La démarche n’est pas nouvelle, en 2005 Aerofund I avait été lancé avec le soutien de la Caisse des dépôts et des grands donneurs d’ordre Safran et Airbus, auquel a succédé en 2008 Aerofund II, puis en 2013 Aerofund III. Ce dernier né de la gamme de 200 millions d’euros est co-investi par Bpifrance, des grands donneurs d’ordre du secteur, des privés et géré comme les deux précédents par la société Ace Management, une filiale de Tikehau.

    L’entreprise Mecachrome a ainsi été recapitalisée par Aerofund en 2009, ce qui lui a permis de faire revenir son siège social en France et d’effectuer des acquisitions externes. Les fins connaisseurs de l’aéronautique d'Ace management sont des candidats tout trouvés pour gérer le lancement d’un nouveau fonds pour faire face à la crise.

    Un montant financier à la mesure du secteur

    Ces besoins pourraient être plus importants car le poids du secteur s’est accru avec le développement des commandes. "En 2001, la taille moyenne des sous-traitants étaient d’environ 20 millions d’euros de chiffres d’affaires, aujourd’hui on est plutôt à 150 millions d’euros", chiffre Marwan Lahoud. Si ce fonds est lancé, il devrait comme les précédents s’attacher à favoriser la consolidation du secteur "qui est encore trop morcelé en France", selon le patron de la société de gestion d’actifs.

    Quelle somme doit-il réunir pour éviter une destruction de la filière aéronautique en France ? Ace Management ne se risque pas à avancer des montants car elle veut raisonner en "industriel " et au cas par cas. Mais Eric Trappier, le président du Gifas, a déjà avancé un chiffre le 5 mai. Selon lui "l'unité de mesure est du milliard d'euros" et il en faut au moins deux ou trois. Vu l’état des grands donneurs d’ordre, déjà affairé à tenter eux-mêmes de se tirer d’un mauvais pas, s’il faut réunir des sommes pareilles, il faudra que les investisseurs institutionnels et surtout l’Etat mette largement la main à la poche.

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    [Covid-19] Menace d'un vaste plan social chez Derichebourg, sous-traitant d'Airbus

     Marina Angel

    Publié le 11/05/2020 À 22H00

     

    Frappé de plein fouet par la réduction de voilure chez Airbus, le sous-traitant aéronautique Derichebourg Aeronautics Services annonce l'ouverture de négociations pour signer un accord de performance collective. Le plan de restructuration pourrait concerner 700 postes.

     

    Menace d'un vaste plan social chez Derichebourg, sous-traitant d'Airbus Le sous-traitant aéronautique Derichebourg Aeronautics Services France a son siège basé à Blagnac, près de Toulouse (Haute-Garonne). © Derichebourg

     

     

     

     

    L'inquiétude est montée d'un cran chez Derichebourg Aeronautics Services France, dont le siège est à Blagnac, près de Toulouse (Haute-Garonne). Le sous-traitant aéronautique, filiale de la branche Derichebourg Multiservices du groupe Derichebourg (36 000 salariés dans le monde, 2,7 milliards de chiffre d'affaires) est touché sévèrement par la crise sans précédent qui frappe l'ensemble de la filière.

     

    Le groupe pourrait mettre en place un PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi) à la rentrée de septembre. L'information a été évoquée dès le 7 mai par la direction à l'occasion d'un CSE (Comité social d'entreprise), et confirmée lundi 11 mai à l'occasion d'un CSE Extraordinaire convoqué pour proposer l'ouverture d'une négociation en vue d'un accord de performance collective.

     

     

     

    Le ralentissement des cadences chez Airbus commence à avoir des répercussions en cascade pour l'ensemble de la supply chain. Le plan évoqué par Derichebourg Multiservices intervient après l'annonce, dès le mois d'avril, du risque de suppression de 3 000 emplois (1 300 postes en CDI, auxquels pourraient s'ajouter 1 700 postes d'intérimaires et de prestataires) chez Daher, avec des répercussions sur les sites de Cornebarrieu, Colomiers (Haute-Garonne) et Tarbes (Haute-Garonne).

     

     

     

    55% des effectifs en chômage partiel

     

    Chez Derichebourg Multiservices, il s'agit à la fois de réduire les pertes et de retarder la mise en place d'un plan social. Parmi les pistes évoquées : la suppression du 13ème mois, la remise en question de l'accord sur la journée de solidarité (actuellement prise en charge par l'entreprise) ou encore la baisse ou l'arrêt d'indemnités de transport... "Nous sommes face à une crise d'une ampleur inédite et nous devons trouver des solutions rapidement pour assurer le maintien de l'emploi. Nous avons demandé l'accompagnement d'un cabinet d'expertise", précise Jean-Marc Moreau, délégué syndical Force Ouvrière, syndicat majoritaire dans l’entreprise, qui a voté en faveur de l'ouverture d'une négociation pour aller vers un accord de performance collective.

     

    Un calendrier devrait être établi dans les prochains jours. Pas de quoi rassurer les salariés. "Ce sont un peu plus de 700 emplois qui sont directement menacés. Les salariés sont prêts à faire des efforts ponctuels pour sauver leurs postes, mais il leur faut des garanties et il n'est pas question d'abandonner définitivement des acquis sociaux", souligne pour sa part Philippe Faucard, délégué UNSA Aérien, qui a rejeté la négociation et demande l’organisation d’un référendum auprès de l’ensemble du personnel. De son côté, la direction de l'entreprise, sollicitée par la rédaction de L'Usine Nouvelle, n'a pas souhaité s’exprimer dans l'immédiat.

     

    Remontée du plan de charge en septembre

     

    A ce jour, à peine 700 salariés de l'entreprise, sur un effectif de 1 600, sont en activité : 600 salariés répartis entre son siège de Blagnac et les différents sites de production d'Airbus, à Toulouse, Blagnac, Colomiers, mais aussi Marignane (Bouches-du-Rhone) et Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), auxquels s'ajoute une petite centaine de salariés en télé-travail. Au final, à peine 45% des salariés sont en activité, pour 55% en chômage partiel. Selon nos informations, d'ici la fin du mois de septembre, la direction mise toutefois sur une remontée du plan de charge de l'ordre de 10%, ce qui permettrait d'inverser ce rapport.

     

    Derichebourg Aeronautics Services, avec ses implantations à l'international, notamment en Espagne, en Allemagne, au Canada, aux USA, et en Chine, emploie globalement 2 100 salariés, pour un chiffre d'affaires de 149 millions d'euros. La société Derichebourg Aeronautics Services France, avec 1 600 salariés, dont un peu plus de 900 sur la région toulousaine, a réalisé en 2019 un chiffre d'affaires de 124,38 millions d’euros.

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  • Le groupe français Engie va réduire la voilure encore plus que prévu

    Aurélie Barbaux

    Publié le 12/05/2020 À 16H44

     

    Pénalisé au premier trimestre par les températures trop clémentes et les premiers effets du confinement, l'énergéticien français Engie entend être plus sélectif dans ses activités. La stratégie de simplification annoncée devrait être amplifiée.

     

    Engie va réduire la voilure encore plus que prévu Engie va sortir de 25 pays et arrêter des activité de services non stratégiques. © abarbaux

     

     

     

    Si les résultats d’Engie ne sont pas bons au premier trimestre 2020, la crise sanitaire n’explique pas tout. Le confinement n’a eu qu’un impact à partir de mi-mars, et principalement sur les activités de services, obligeant l'énergéticien français à mettre 11 000 personnes, principalement les techniciens de terrain, au chômage partiel. L’effet Covid-19 sera plus sensible sur les comptes du deuxième trimestre.

     

     

     

    Les autres activités de production, transport, distribution et fourniture d’énergie n’ont que faiblement pâti de la crise, avec même une bonne progression dans le nucléaire belge et les renouvelables. Engie n’envisage d’ailleurs pas de chercher à faire jouer la clause de force majeure prévue dans son contrat avec EDF d’achat d’électricité nucléaire au tarif Arenh. Les activités solutions et vente et distribution d’énergie (gaz et électricité) ont en revanche été touchées par les températures clémentes de cet hiver. Résultat, à hauteur de 16,5 milliards d'euros au premier trimestre 2020, le chiffre d’affaires est inférieur de 3,7 % comparé à celui du premier trimestre 2019.

     

    Sortir de 25 pays

     

    Cette période atypique n’empêche pas la nouvelle direction collégiale d’entamer le ménage dans ses activités, réclamé par le conseil d’administration du groupe présidé par Jean-Pierre Clamadieu, qu’Isabelle Kocher n’avait pas fait. Et même d’aller plus loin qu’annoncé dans le plan stratégique 2019-2022. Ce n’est plus 20 mais 25 pays qu’Engie, dont le siège est basé à La Défense (Hauts-de-Seine), compte fermer d’ici à fin 2021 sur les 70 où le groupe était présent il y a encore un an. Et Engie a déjà cessé ses activités dans neuf pays en Asie (Vietnam, Cambodge, Laos, Taïwan) et en Europe (Ukraine, Suède et Pays baltes).

     

    Arrêter des services

     

    Le groupe veut aussi être plus sélectif dans ses activités "solutions" pour se concentrer sur celles à plus forte valeur ajoutée, à savoir l’efficacité énergétique, la rénovation de bâtiments (surtout publics) et la ville intelligente avec des réseaux de chaleur et de froid. Mais - et cela ne présage rien de bon sur le terrain de l’emploi - Claire Waysand, la directrice générale par intérim, ne veut rien dire des activités qui pourraient être arrêtées avant "discussion avec les partenaires sociaux", si ce n’est qu’elles pourront toucher "toutes les géographies".

     

    Réduire les investissements

     

    Enfin, Engie devrait réduire de 10 % ses investissements prévus en 2020. Un certain nombre d’investissements organiques seront reportés à 2021 "à la demande de nos clients", précise Judith Hartmann, directrice générale adjointe en charge des finances et membre de la direction collégiale. Quant aux acquisitions, "dans la crise, il est plus compliqué de faire des valorisations. Il est bien d’attendre quelques mois pour avoir plus de visibilité", prévient la directrice financière. Les investissements dans les énergies renouvelables, gaz verts compris, sont pour leur part maintenus.

     

     

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    La France lance un groupe de travail sur la régulation européenne des "plates-formes numériques"

     

    Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire et le secrétaire d'Etat au Numérique Cédric O ont annoncé la mise en place d'une équipe interministérielle chargée de travailler sur la régulation des plates-formes numériques. L'objectif est de préparer l'avènement du futur texte européen "Digital Services Act", annoncé pour la fin de l'année 2020.  

     

    Publié le 27 février 2020 à 14H36

     

    La France lance un groupe de travail sur la régulation européenne des plates-formes numériquesLa France lance un groupe de travail sur la régulation européenne des "plates-formes numériques"© Unsplash/Drew Beamer

     

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    Suite à la présentation de la feuille de route sur le numérique de la Commission européenne, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire et le secrétaire d'Etat chargé du Numérique Cédric O ont annoncé le 24 février 2020 la mise en place d'une équipe interministérielle chargée de travailler sur les plate-formes numériques.

     

     

     

    Ce groupe de travail devra plancher sur la régulation économique de ces acteurs, les régimes de responsabilité, la lutte contre les contenus haineux en ligne et la protection des consommateurs. "Il est indispensable de travailler dès maintenant avec l'ensemble de nos partenaires européens pour bâtir un cadre de régulation à la fois ambitieux et crédible des grandes plate-formes du numérique", a déclaré à cette occasion Cédric O.

     

     

     

    Dépoussiérer des principes de la directive du 8 juin 2000

     

    L'objectif est de préparer l'avènement du futur "Digital Services Act", annoncé pour la fin de l'année 2020. Porté par la Commission européenne, ce texte viendra encadrer l'activité des plates-formes numériques et dépoussiérer les principes posés par la directive e-commerce du 8 juin 2000.

     

     

     

    Mais tout n'est pas si simple. La définition même de "plate-forme numérique" prête à débat. Si l'on pense immédiatement à AmazonGoogleFacebookTwitter ou encore eBay, le mot plate-forme intègre également des activités très diverses (YouTube, PayPal...), ce qui complique la mise en place d'un régime juridique unique. Dans une résolution du 15 juin 2017, les députés européens s'étaient accordés à dire que la définition devait être "juridiquement pertinente et à l’épreuve du temps, compte tenu de facteurs tels que la grande variété des plates-formes en ligne et de leurs domaines d’activités ou encore l’évolution rapide de l’environnement numérique à l’échelle mondiale". 

     

     

     

    La responsabilité des hébergeurs cristallise les tensions

     

    La responsabilité des intermédiaires cristallise les tensions. Actuellement, les plates-formes en ligne qui hébergent des contenus fournis par des tiers-utilisateurs bénéficient du régime de responsabilité des hébergeurs. Ils ne peuvent voir leur responsabilité engagée pour les contenus hébergés sur leurs serveurs que s’ils en avaient une connaissance effective, ou si après avoir été informés de leur caractère manifestement illicite, ils n’ont pas supprimé l’accès à ces contenus.

     

     

     

    Mais avec le temps, les plates-formes réalisent de plus en plus d’opérations sur les contenus hébergés, afin d’améliorer leur référencement ou de le monétiser via des bannières publicitaires et autres actions marketing de plus en plus ciblées. Conséquence de quoi, les eurodéputés exigent de la Commission européenne de formuler “des orientations sur la mise en œuvre du cadre de responsabilité des intermédiaires afin de permettre aux plate-formes en ligne de respecter leurs obligations ainsi que les règles relatives à la responsabilité".

     

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