• Deux histoires de vies bouleversées, sur fond de médecine, de trafic de drogue et d'influence

    Brusques revirements 09/10/2019

    Roman et Jean-Sébastien se sont tous les deux trompés. Par facilité ou par conformisme, ils ont emprunté des chemins qui n'étaient pas vraiment les leurs. Deux histoires de vies bouleversées, sur fond de médecine, de trafic de drogue et d'influence. MIAMI, FL - JUNE 02: A doctor wears a stethoscope as he see a patient for a measles vaccination during a visit to the Miami Children's Hospital on June 02, 2014 in Miami, Florida. MIAMI, FL - JUNE 02: A doctor wears a stethoscope as he see a patient for a measles vaccination during a visit to the Miami Children's Hospital on June 02, 2014 in Miami, Florida. • Crédits : Joe Raedle / Employé - Getty.

    Leurs histoires sont similaires, mais tout à fait spectaculaires et uniques à la fois.

    L'un tombe au fond du gouffre avant de prendre sa vie en main, de dealer à médecin, il transforme complètement sa vie. L'autre a toujours su qu'il allait être médecin, il travaille sans relâche et accepte les sacrifices jusqu'à ce qu'enfin, la reconnaissance arrive. Choyé par l'industrie pharmaceutique, il se rend compte que le luxe a un prix, et ce, au détriment de la sécurité des patients. De là, il ne peut pas continuer à se laisser influencer. Ce sont deux histoires de brusques revirements qui en disent long sur la capacité de prendre sa vie en main. Roman grandit en banlieue parisienne avec des parents souvent absents.

    Lorsqu'il était en cinquième, il fume son premier joint alors que ses parents ne se doutent de rien. A seize ans, il fait une bêtise qui leur coûte 1500 euros, alors il se lance dans le trafic de stupéfiants pour rembourser ses parents. Malgré sa capacité à être brillant à l'école, il décroche plusieurs fois, tombe dans la drogue, l'alcool. Cependant, son parcours ne s’arrête pas là. « J’étais devenu distributeur, j’avais des gens qui travaillaient pour moi et qui vendaient à ma place. Je n’étais jamais à court d’argent. » « Je me faisais courser par les flics et j’avoue que j’aimais bien ça. C’est comme dans les films, on entend les sirènes des policiers, les émotions sont décuplées, on se met dans un état de survie, on a de l’adrénaline, on doit se cacher et réfléchir vite. Ça, j’aimais beaucoup, c’était addictif. » « Après avoir touché le fond, je me suis dit : 'Ressaisis-toi ! Réfléchis deux secondes. Est-ce que tu veux redevenir un dealer, aller en prison pendant dix ans et ne rien faire du reste de ta vie ? Ou est-ce que tu veux faire dix ans d’études et profiter du reste de ta vie ?' » « Je vais commencer ma septième année de médecine, _je veux devenir addictologue, pour boucler la boucle_. » À ÉCOUTER AUSSI 58 min

     Jean-Sébastien est médecin néphrologue, il est également président du collectif Formindep. Depuis son plus jeune âge, il savait qu'il allait devenir médecin. Les années passent, il gravit les échelons et se rapproche des laboratoires pharmaceutiques. Aujourd'hui, il raconte les mécanismes de manipulation entre l’industrie pharmaceutique et le corps médical qui peuvent mettre en danger les patients. « J’étais très malade à l’âge de trois ans. Dès que je suis sorti de l’hôpital, j’ai voulu être médecin. J’avais été hospitalisé à Necker-Enfants malades et j’ai fait mes études là-bas, la boucle était bouclée. » « Lorsque les laboratoires apprennent que vous allez être publié, que vous serez dans les petits papiers, ils vous invitent. » « Plus vous progressiez dans la hiérarchie, plus vous mangiez avec des gens importants du laboratoire. Petit à petit, on va se rapprocher jusqu’à ce qu’on vous demande de participer à des comités scientifiques sur des études thérapeutiques. Mais ce n’étaient pas des études qui tenaient la route. » « Le dernier congrès où j’ai été était en fait un symposium, organisé par le laboratoire Amgen, à Prague. Un symposium est en fait une espèce de congrès mais organisé et financé entièrement par un laboratoire. C’était fastueux. » « On sait qu’on est influencés inconsciemment. Mais là, il y avait tellement d’argent sur la table que le retour sur investissement était évident. » « Les laboratoires pharmaceutiques payent énormément d’argent pour influencer les prescriptions. » Découvrez également l'histoire de Jerry Givens, le bourreau américain repenti qui milite contre la peine de mort. Reportage : Clawdia Prolongeau Réalisation : Clémence Gross Chanson de fin : "Pourquoi pas" de Mathieu Boogaerts - Album"Promeneur"

    « “Nous sommes vraiment dans un état de lâcheté terrible en abandonnant les Kurdes” Attaque turque contre les Kurdes en Syrie : "Ne faites pas l’idiot", l’incroyable lettre de Trump à Erdogan »
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