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Virus géants et CO2 : la bombe à retardement de la fonte du pergélisol
Virus géants et CO2 : la bombe à retardement
de la fonte du pergélisol
- L'île de Bolshoy Lyakhovsky à l'extrême nord de la Sibérie.
La fonte du pergélisol est une véritable bombe à retardement, menaçant la santé et l’environnement, et qui risque d’accélérer drastiquement le réchauffement climatique planétaire.
Le pergélisol (permafrost en anglais) partie du sol gelé en permanence, au moins pendant deux ans, imperméable, est menacé. Ce cryosol qui recouvre un cinquième de la surface terrestre dont 90% du Groenland, 80% de l’Alaska, et 50% du Canada et de la Russie (plus particulièrement dans sa partie sibérienne) est en train de se décongeler à cause du réchauffement climatique.
Si la Russie notamment voit d'un bon œil, la fonte de son pergélisol, qui permet d'accroître a superficie des terres cultivables tout en favorisant l'accès à des ressources naturelles dans l'Arctique.
Dans ces milliards de mètres cubes de terre, de quelques centimètres de profondeur à des centaines de mètres, sont en effet enfouies des menaces potentielles pour l'humanité.
La première pourrait accélérer encore le réchauffement en libérant dans l'atmosphère du carbone emprisonné dans le pergélisol sous forme de matière organique gelée constituée de restes de plantes en décomposition et d’animaux morts depuis longtemps piégés dans les sédiments, et recouverts plus tard par des calottes glaciaires. Les scientifiques estiment ce volume de carbone enfermé à près de 1,7 milliard de tonnes.
Le dégel, engagé depuis des années, provoque la libération de ce carbone sous forme de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane, des gaz qui induisent l’effet de serre sur la planète. Le principe même d'un cercle vicieux.
Dans un rapport de septembre 2019, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) estimait que la majeure partie du pergélisol pourrait avoir fondu d'ici 2100, si nous ne parvenons à réduire nos émissions de CO2. Laissant craindre un effet décuplant sur le réchauffement du climat.
Anciens virus ravivés ?
Seconde menace que fait peser le dégel du pergélisol sur la planète, et pas des moindres, la résurgence de virus et bactéries anciennes congelées depuis des millénaires.
Ce n'est pas de la science-fiction. Des cas récents ont été avérés de contaminations par des agents pathogènes anciens. Ainsi, en 2016, un enfant est décédé dans l’extrême nord de la Sibérie, en Russie, au cours d’une épidémie d’anthrax qui, selon les scientifiques, semblait provenir de cadavres de rennes infectés et enterrés 70 ans auparavant, mais découverts à nouveau par la fonte du pergélisol. L’anthrax (Bacillus anthracis), ou bacille du charbon, est en effet une bactérie courante dans le monde sauvage mais qui cause une grave infection chez l’Homme : la maladie du charbon.
D'autres réapparitions de virus anciens sont bien à craindre. En 2014, une équipe scientifique française dirigée par Jean-Michel Claverie et Chantal Abergel de l'Université Aix-Marseille a fait la découverte du virus auparavant inconnu, qui a été surnommé Pithovirus sibericum. Il s'agit d'un virus géant encore actif, qui était enfermé dans le pergélisol sibérien depuis plus de 30 000 ans. Définis de manière approximative comme ceux que l'on peut voir sous un microscope ordinaire, les virus géants mesurent 1,5 micron de longueur et 0,5 de diamètre.
Heureusement, fois le virus géant était inoffensif. Cette fois.
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Tags : sciences, biologie, Virus géants, CO2, bombe à retardement de la fonte du pergélisol, permafrost, accélérer encore le réchauffement, résurgence de virus et bactéries anciennes
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