• «Une hausse impressionnante des décès», jusqu’à 63% en Seine-Saint-Denis, selon l’Insee

    «Une hausse impressionnante des décès», jusqu’à 63% en Seine-Saint-Denis, selon l’Insee

    Sylvie Le Minez, démographe à l’Insee, détaille les chiffres publiés ce vendredi sur la mortalité en mars en France. En Seine-Saint-Denis, le nombre de morts entre la 3e et la 4e semaine s’est accru de 63 %.

     «L’Insee ne connaît pas la cause des décès que les Etats civils lui répercutent», rappelle Sylvie Le Minez, cheffe de l’unité des études démographiques et sociales de l’institut. «L’Insee ne connaît pas la cause des décès que les Etats civils lui répercutent», rappelle Sylvie Le Minez, cheffe de l’unité des études démographiques et sociales de l’institut. LP/Philippe de Poulpiquet
     
    Le 3 avril 2020 à 15h57

    Des chiffres qui témoignent des conséquences de l'épidémie du coronavirus sur la population. Pour la seconde semaine consécutive, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publie ce vendredi le nombre de décès hebdomadaires depuis le 1er mars de cette année, date à laquelle l'épidémie due au virus SarsCov2 s'est envolée en France. Des chiffres que l'Institut ne publie d'habitude que nationalement et mensuellement, mais qu'il a été décidé de rendre public exceptionnellement durant la période en cours.

    Sylvie Le Minez, cheffe de l'unité des études démographiques et sociales de l'Insee, détaille pour nous les dernières données, issues des déclarations obligatoires de décès remontées par les services d'Etat civil de toutes les communes du pays.

    Entre la troisième et la quatrième semaine de mars, certains départements ont vu le nombre de morts s'envoler. Qu'en est-il exactement ?

    SYLVIE LE MINEZ. Oui, il y a une hausse très marquée des décès dans la semaine du 21 au 27 mars par rapport à la semaine précédente. Cela est très net lorsque l'on analyse les données remontées par voie dématérialisée (NDLR : remontées informatiques, plus rapides que les remontées « papiers »). Ainsi, le cas de la Seine-Saint-Denis est très frappant : 63 % de décès en plus la troisième et la quatrième semaine, on passe ainsi de 196 décès à 320, soit 124 décès en plus en sept jours, une accélération très nette. Si l'on observe, toujours pour ce département, les mêmes chiffres dématérialisés du 1er au 27 mars et qu'on les compare à 2019, la hausse est de 32 %.

    Quels sont les autres départements où ces hausses s'observent ?

    Presque toute l'Ile-de-France est dans ce cas. Dans l'ordre des départements très atteints entre la semaine 3 et la semaine 4 de mars, on trouve le Val-d'Oise avec 47 % d'augmentation, les Hauts-de-Seine 36 %, Paris 32 %, le Val-de-Marne 30 %, la Seine-et-Marne 27 %. La moyenne régionale est de 34 %. Dans le Bas-Rhin aussi la progression est intense : 215 morts la seconde semaine de mars, 249 la troisième, 325 la quatrième.

    Et ailleurs en France pour cette même période ?

    Dans certains départements, la hausse est impressionnante : la Haute-Marne, avec 54 % de plus en une semaine, la Meuse, 46 %, la Moselle 45 %. Je rappelle que l'Insee ne connaît pas la cause des décès que les états civils lui répercutent. Les données doivent être évidemment croisées avec celles d'autres organismes officiels comme Santé Publique France, qui, eux, peuvent évidemment faire le lien avec le Covid-19. Ce que je peux dire, en tant que démographe, c'est que ces chiffres sont évidemment le signe que nous ne sommes pas dans une période ordinaire.

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