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Perpignan : des profs d'économie démontent la réforme des retraites
- Selon Stéphane Mestres et Gérard Gironell, la réforme n'est ni urgente, ni nécessaire.
Publié le 16/10/2019 à 19:31 Modifié le 17/10/2019 à 07:36Perpignan : des profs d'économie démontent la réforme des retraites
Pour Gérard Gironell et Stéphane Mestres, professeurs d’économie au lycée Arago de Perpignan, la réforme des retraites que veut engager le gouvernement ne se justifie pas. Ils assurent, chiffres à l'appui, que l'équilibre du système actuel est garanti jusqu'en 2070.Deux syndicats, la FSU et Solidaires, étaient à l'initiative de la réunion publique sur la réforme des retraites qui s'est tenue ce mercredi 16 octobre, à la salle des Libertés de Perpignan. Lors de celle-ci, deux professeurs d'économie perpignanais, Gérard Gironell et Stéphane Mestres, eux-mêmes syndiqués à la FSU, ont analysé les conséquences de la mise en place du système "par points" souhaité par le gouvernement. Selon eux, les salariés ont tout à y perdre. Entretien.
Le gouvernement assure que sans sa réforme, l'avenir des retraites n'est pas assuré. Qu'en pensez-vous ?
Stéphane Mestres : L'actuel système par répartition est finançable avec ce qui a été déjà fait. Le gouvernement anticipe d'éventuels déficits en fonction des scénarios les plus pessimistes.
Gérard Gironell : Selon les chiffres du Conseil d'orientation des retraites (qui dépend du Premier ministre, NDLR), les dépenses sont maîtrisées jusqu'à l'horizon 2070...
Le gouvernement se base uniquement sur les scénarios qui l'arrangent...
Stéphane Mestres : Le gouvernement se base sur des scénarios élaborés par le Conseil d'orientation des retraites. Mais il prend uniquement ceux qui l'arrangent, pour donner une valeur scientifique à sa politique. C'est justement ce que nous contestons.
Quels sont selon vous les points faibles de cette réforme ?
Gérard Gironell : Son principal objectif est de diminuer le coût des retraites. Les pensions seraient calculées en prenant en compte l'ensemble de la carrière, qui équivaudrait à un certain nombre de points. Les salariés partiraient avec 400 euros de moins en moyenne.
Stéphane Mestres : Lors du départ à la retraite, les points se transformeraient en somme selon la situation économique du pays, l'espérance de vie de la génération et le nombre de retraités. À titre d'exemple, si le nombre de retraités augmentait, la valeur du point baisserait. Cela ferait supporter tous les risques économiques aux retraités... En Suède, où un tel régime est déjà en place, les pensions ont baissé de 10 % entre 2009 et 2011 avec la crise économique.
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