Deux jours après la mort d'une femme de 40 ans sous les coups de couteau de son mari de 58 ans, considérée comme le 131e féminicide depuis le début de l'année, la commune d'Oberhoffen-sur-Moder dans le Bas-Rhin est sous le choc. Au moment des faits, la victime aurait réussi à sortir du domicile, avant de s'effondrer et de succomber à ses blessures. De son côté, l'homme a ensuite tenté de se suicider mais a été maîtrisé par les gendarmes et placé en garde à vue.
C'est notamment le temps d'intervention de ces derniers qui est pointé du doigt par sa fille, qui a assisté au drame. Elle s'étonne également que les forces de l'ordre, qu'elle a prévenues juste avant de partir pour le domicile de sa mère, aient eu besoin d'une "demi-heure" pour arriver alors qu'elle, en partant de la même ville, a mis "trois minutes."
11 interventions le même soir
Face à cette accusation, une source proche des militaires souligne auprès de BFMTV que les gendarmes ont en réalité mis "une vingtaine de minutes" pour arriver. Ce soir-là, ils ont reçu 11 appels pour des interventions dans le même département, également pour des violences intra-familiales. Ainsi, les forces de l'ordre, au moment des faits, pouvaient déjà être en intervention sur d'autres sites.
De plus, cette même source souligne que le temps d'intervention peut varier en fonction de l'horaire et de l'éloignement. Une fois arrivés sur place, les militaires ont également dû sécuriser les lieux, l'agresseur étant retranché chez lui avec plusieurs couteaux avant son interpellation.
Une plainte déposée
Les investigations se poursuivent désormais. Selon les informations de BFMTV, le couple était connu des forces de l'ordre et la gendarmerie était déjà intervenue à leur domicile. Quelques jours avant le drame, ils avaient conseillé à la quadragénaire de quitter les lieux. Cette dernière avait refusé, assurant qu'elle n'était pas en danger.
D'après une autre source, les secours avaient été également prévenus le jour-même par le gendre de la victime. Il ne s'était pas montré alarmiste et n'avait pas fait mention de possibles armes. Les gendarmes n'avaient alors pas le pouvoir de faire quitter les lieux à la victime contre son gré.
La fille de la victime assure par ailleurs qu'elle avait déposé une main courante et une plainte contre son époux pour des faits de violences. En dépit de ces signalements, "personne n'a voulu nous écouter, personne n'a voulu nous aider", accuse-t-elle. Une plainte dont BFMTV a pu obtenir confirmation.