• Des messages racistes, sexistes et homophobes publiés sur un groupe Facebook privé composé de 8.000 policiers et gendarmes

    Des messages racistes, sexistes et homophobes publiés sur un groupe Facebook privé composé de 8.000 policiers et gendarmes

    RESEAUX SOCIAUX

    Une enquête de StreetPress a révélé l’existence d’un groupe privé composé de près de 8.000 membres des forces de l’ordre qui s’échangent des messages racistes, sexistes et homophobes

    H. B.

    Publié le 05/06/20 à 14h40 — Mis à jour le 05/06/20 à 14h48

     
    Des messages racistes, sexistes et homophobes sont régulièremen publiés sur un groupe Facebook privé composé de 8.000 policiers et gendarmes

    Des messages racistes, sexistes et homophobes sont régulièremen publiés sur un groupe Facebook privé composé de 8.000 policiers et gendarmes — Geeko

    Photomontages, messages racistes, blagues sexistes et homophobes, appels au meurtre… Des policiers et gendarmes postent régulièrement des messages et commentaires racistes sur un groupe Facebook privé réservé aux forces de l’ordre, révèle une enquête réalisée par le site Streetpress. Baptisé « TN Rabiot Police Officiel », ce groupe est composé de près de 8.000 personnes, principalement des policiers « et quelques gendarmes et membres de familles de fonctionnaires ».

    Dans un contexte de mobilisation contre le racisme et les violences policières, Streetpress a pu infiltrer ce cercle fermé et explique que pour y accéder, il fallait « indiquer aux administrateurs sa promotion à l’école de police ou de gendarmerie, son matricule et rédiger quelques phrases en jargon de la «boîte» ».

    « C’est noir de monde ! » « Non ! C’est noir de merde ! »

    Créée en décembre 2015, cette page Facebook est présentée comme « un groupe d’informations et de débats sur la sécurité publique et la réalité du travail et des missions des forces de l’ordre ». Dans sa description, il est précisé que « toute allusion sexiste, homophobe ou raciste sera également effacée, tout comme les messages publicitaires ou les promotions systématiques, répétitives et non autorisées d’autres groupes Facebook ». Pourtant, de nombreux agents des forces de l’ordre y échangent régulièrement des blagues et des commentaires racistes, sexistes et homophobes concernant l’actualité policière et les faits divers.

    A l’image du rassemblement contre les violences policières du mardi 2 juin devant de Palais de justice à Paris. L’événement est commenté en direct par des centaines de membres du groupe. « Paris ? J’ai un doute qu’on soit encore en France ». « C’est noir de monde ! » « Non ! C’est noir de merde ! », commentent plusieurs membres, sous le post d’une photo montrant la foule qui a rassemblé ce mardi près de 20.000 personnes. « Toujours les mêmes qui bravent tous les interdits dans ce pays. Les gauchistes puants et immigrés qui ne fera même pas 1/10 du quart de ça chez eux ! », lâche également un autre membre du groupe.

    Les propos concernant les violences policières en banlieue tenus par la chanteuse et actrice Camélia Jordana sur le plateau de l’émission On n’est pas couché ont également suscité de nombreux commentaires insultants. « Ma cochonne ! Je lui fais caca dessus et je lui étale sur tout le visage !…», écrit l’un. « Elle aurait dû rester sur le trottoir cette pute ! », répond un autre.

    « On n’a pas besoin de fragiles dans la boîte »

    On trouve également sur le groupe de nombreux montages photo faisant référence à des faits divers tragiques. Un transformateur électrique pour la mort de Zyed et Bouna en 2005. Un poteau pour le décès de Sabri à Argenteuil le 17 mai dernier. Une portière d’un véhicule de police pour la jambe écrasée d’un trentenaire à Villeneuve-la-Garenne en avril. Et un train pour la mort de Kémyl, 18 ans, à Montigny-lès-Cormeilles le 27 mai, percuté sur les rails.

    Quelques membres du groupe interviennent parfois pour remettre un peu d’ordre, raconte StreetPress. « Vous serez les premiers à pleurer qu’une personne de l’extérieur fasse une capture d’écran et l’envoie à qui de droit ! Vous tendez le bâton parfois pour vous faire battre ! Comme si on n’avait pas assez de soucis comme cela ! », explique ainsi une internaute. Mais ces voix dissonantes sont rapidement écrasées par leurs collègues pour qui le groupe s’apparente à un défouloir. «[Une] pseudo collègue qui arrive à défendre ces immondes salopes… On n’a pas besoin de fragiles dans la boîte», répondent d’autres membres du groupe.

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