-
Attentat de Conflans : violemment mise en cause sur les réseaux sociaux, la Cour nationale du droit d’asile porte plainte
Attentat de Conflans : violemment mise en cause sur les réseaux sociaux, la Cour nationale du droit d’asile porte plainte
Pour avoir octroyé, en 2011, une protection à la famille de l’auteur de l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine, les juges de l’asile sont attaqués avec virulence par des comptes Twitter, proches notamment de l’extrême droite.
Article réservé aux abonnés
Le déchaînement de haine et la vindicte sur les réseaux sociaux n’ont pas fini d’essaimer. Mercredi 21 octobre, la présidente de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), Dominique Kimmerlin, a déposé plainte après que sa juridiction et plusieurs de ses membres ont fait l’objet d’injures et de menaces, notamment sur Twitter, pour avoir octroyé l’asile en 2011 à la famille de l’auteur de l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) du 16 octobre, Abdouallakh Anzorov, russe d’origine tchétchène.
Le père de l’assaillant avait à l’époque fait état des persécutions politiques qu’il avait subies dans son pays, au début des années 2000, en raison de son soutien à des personnes engagées dans la guérilla tchétchène. Sa demande d’asile avait été rejetée par l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) puis acceptée au début de 2011, en appel, par les juges de la CNDA. Selon le principe de respect de l’unité familiale, Abdouallakh Anzorov, qui n’avait pas 10 ans à l’époque, avait bénéficié lui aussi du statut de réfugié.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi A Evreux, l’effroi et la colère après l’attentat contre un professeur à Conflans-Sainte-Honorine
Depuis l’assassinat du professeur de collège Samuel Paty, la cour fait l’objet de violentes mises en cause, accusée notamment de « complicité d’assassinat », de « participation active à l’exécution de Samuel Paty » ou d’être « coresponsable » de sa décapitation, liste Isabelle Dely, vice-présidente de la cour. « Notre devoir est de protéger nos agents, explique la magistrate. Nous avons déposé plainte contre les auteurs des messages qu’on a pu lister. »
Attaques « violentes »
Samedi 17 octobre, le fondateur du très suivi site identitaire Fdesouche (pour « Français de souche »), Pierre Sautarel, avait diffusé sur Twitter la décision d’octroi du statut de réfugié au père d’Abdouallakh Anzorov, rendant publics plusieurs noms des membres de la juridiction. Le lendemain, l’ancien député européen frontiste Jean-Yves Le Gallou les avait personnellement visés dans un tweet. « Regrettent-ils leur décision ? Vont-ils faire repentance ? Voire démissionner ? », demandait-il.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le terroriste de Conflans avait cherché plusieurs cibles avant d’assassiner Samuel Paty (...)
« Attentat de Conflans : sept personnes mises en examen dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Samuel PatyLe séneçon : plante toxique »
Tags : France, Attentat de Conflans, violemment mise en cause, réseaux sociaux, Cour nationale du droit d’asile porte plainte, comptes Twitter, haine, vindictec
-
Commentaires