• Anxiété, dépression, stress... L’ONU alerte sur les détresses psychologiques post-confinement

      - LOIC VENANCE / AFP
    Coronavirus
    Marianne

    Anxiété, dépression, stress... L’ONU alerte sur les détresses psychologiques post-confinement

    Dans un rapport publié ce jeudi 14 mai, l’ONU pointe l’impact de la pandémie sur la santé mentale des populations et appelle les états à débloquer des fonds pour la prise en charge des troubles mentaux.

    Douze millions de Français souffrent déjà de troubles mentaux, soit une personne sur cinq. Avec la pandémie liée au Covid-19, le nombre de personnes en détresse psychologique pourrait augmenter d’après un rapport des Nations Unies, publié ce jeudi 14 mai. Selon l’ONU, après la crise sanitaire, la pandémie pourrait déclencher une crise psychiatrique.

    Si de nombreux pays ont commencé un déconfinement progressif, l’épidémie a pu laisser chez certains les stigmates d’une période propice à un isolement physique et social douloureux. D’aucuns auront souffert de la solitude, ou encore de ne pas avoir pu faire un deuil digne et solennel, confinement oblige. Quand d’autres auront eu une bouffée, presque étouffante, d’anxiété par peur d’attraper la maladie et de la transmettre, alors que le virus a fait près de 300.000 morts à travers le monde.

    "La pandémie de Covid-19 frappe maintenant les familles et les communautés en leur infligeant davantage de stress mental", a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres dans un message vidéo diffusé pour lancer la publication du rapport. "Même quand la pandémie sera maîtrisée, le deuil, l'anxiété et la dépression continueront d'affecter les personnes et les communautés", a-t-il ajouté.

     

    is not only attacking our physical health; it is also increasing psychological suffering.

    Mental health services are an essential part of all government responses to .

    They must be expanded and fully funded.https://bit.ly/35Vn0Id 

    Le rapport alerte également de l'impact psychologique de la pandémie sur les personnes qui ont perdu ou risquent de perdre leurs sources de revenus, sur celles qui ont été séparées de leurs proches ou ont souffert d'un long confinement. "Nous savons que la situation présente, la peur et l'incertitude, les turbulences économiques engendrent ou peuvent engendrer de la détresse psychologique", a rappelé Devora Kestel, directrice Santé mentale et abus de substances psychoactives à l'Organisation mondiale de la santé, lors d'une conférence de presse virtuelle.

    En France, l’impact sur le bien être des citoyens et leur santé mentale a été rapidement notable après l’annonce du confinement selon le psychiatre Nicolas Franck, chef de pôle au centre hospitalier Le Vinatier à Lyon et co-auteur d’une étude en ligne sur l’impact du confinement sur la santé mentale. "On a tout de suite vu une baisse de moral chez les chômeurs, les étudiants et les personnes en invalidité", explique à Marianne le psychiatre qui a analysé les résultats de 22.000 personnes ayant répondu à son questionnaire. "Cette crise a eu un effet délétère sur toute la population", ajoute-t-il.

    D'autres études, citées par le rapport de l’ONU, indiquent que la prévalence du stress mental pendant la crise atteint 60% en Iran et 45% aux Etats-Unis. Une enquête chinoise, réalisée dans la ville de Wuhan en Chine, épicentre de l’épidémie mondiale, indique également que 42% des citoyens souffrent de dépression et 28% d'autres troubles mentaux.

    Les soignants et soignés plus à risque

    En première ligne depuis le début de l’épidémie, les soignants font également partie des personnes les plus vulnérables face au développement d’un stress post-traumatique ou de troubles mentaux. Un sujet dont Marianne s’est fait écho il y a quelques semaines.

    Autre conséquence du confinement selon de rapport des Nations Unies : un risque de dégradation de la santé mentale encore plus important pour les populations déjà fragiles psychologiquement. "Pour certains patients, pas tous, aux fragilités psychique préexistantes, le vécu de la période actuelle est encore plus difficile que pour vous et moi", souligne le professeur Nicolas Franck. De nombreux hôpitaux psychiatriques en France ont ainsi vu leur fréquentation augmenter ces derniers temps, "pour prendre en charge des patients déjà connus, comme des nouveaux patients", note Nicolas Franck. Un phénomène que Marianne aborde cette semaine dans le magazine.

    L'ONU appelle ainsi les pays à investir massivement dans le domaine de la santé mentale. En France, avant la pandémie, les personnels des structures psychiatriques étaient parties prenantes des mouvements de grève de l’hôpital public et demandaient une meilleure reconnaissance et davantage de moyens, humains comme matériels.

     

     

     

     

    « 2020 : La Planète continue à perdre ses arbresMauvais diagnostics, manque de prudence : ce que contient le rapport sur la contamination du porte-avions Charles-de-Gaulle »
    Partager via Gmail

    Tags Tags : , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :