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Par MARIALIS06 dans Consultations publiques du ministère du développement durable le 12 Mai 2020 à 20:23
Les ventes de l'agroalimentaire ont plongé de 22 % depuis début mars
Par Adeline Haverland ANIA
Publié le 12/05/2020 À 18H23
Dans son troisième baromètre, réalisé entre le 4 et le 7 mai, l'Association Nationale des Industries Agroalimentaire (ANIA) constate que le chiffre d'affaires des professionnels du secteur est en recul de 22%. Sur la même période, les coûts de production ont, eux, augmenté de 24%.
Selon l'ANIA, le chiffre d'affaires des industriels de l'agroalimentaire a baissé de 22% depuis début mars © filet bleu
Depuis le début du mois de mars, le chiffre d'affaires du secteur agroalimentaire est en recul de 22 %. C'est ce que démontre le dernier baromètre réalisé par l'ANIA auprès de 602 entreprises. "Lors des précédentes enquêtes, nous avions constaté que le secteur résistait bien à la crise et avait réussi à s'adapter à la crise, mais sur le mois de mai, nous notons que ce maintien a un coût", explique Stéphane Dahmani, directeur économie de l'ANIA.
Les TPE /PME principalement touchées
Les impacts les plus prononcés se retrouvent du côté du tissu des TPE/ PME. Plus de 70% d'entre elles déclarent une baisse des ventes au cours des dernières semaines. Car si certaines grandes marques ont pu bénéficier de l'augmentation de la demande dans la grande distribution, les plus petites structures ont, elles, dû faire face à un resserrement de l'offre des distributeurs aux dépens des produits locaux spécifiquement.
Par ailleurs, l'arrêt des bars et restaurants - qui représentent 40% des débouchés de l'agroalimentaire - et de l'export a également pénalisé les entreprises du secteur.
"La situation est très hétérogène", observe Stéphane Dahmani pour qui la situation a renforcé la fragilité des plus petites entreprises. "Il y a des tensions sur la trésorerie à court terme et l'on sait que cela va accentuer les difficultés déjà présentes pour les TPE/PME", déplore l'économiste. Dans l'agroalimentaire, les TPE /PME représentent 98% des entreprises du secteur.
Hausse des coûts de production
Les tensions sont d'autant plus fortes que, comme le montre le baromètre, les coûts de production ont sur la période explosé de 9%. Le surcoût des équipements de production est de 24% et les coûts dûs au nettoyage sont eux en hausse de 7%. "Cela concerne l'ensemble des entreprises, quelle que soit leur taille, et impacte fortement leur rentabilité", explique Stéphane Dahmani.
Deux tiers des projets d'investissements annulés
De quoi ralentir les investissements prévus. Selon l'ANIA, deux tiers des entreprises ont annulé leurs projets d'investissements. "Pour compenser les effets de la crise, les industriels vont avoir besoin d'un accompagnement à l'investissement dans un contexte où les fonds propres sont beaucoup moins nombreux", note Stéphane Dahmani.
Dans ce climat morose, le déconfinement du 11 mai va t-il changé quelque chose ? "Pas vraiment", estime Stéphane Dahmani. "La plupart des industriels interrogés ne tablent pas sur une reprise immédiate." Selon l'économiste, "dans le secteur, le redémarrage dépend de la réouverture des bars et restaurants".
La baiss par Adeline HAVERLAND
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