De la poussière désertique à perte de vue. L’air est devenu totalement irrespirable dans la capitale sénégalaise. Les Dakarois ont reçu comme consigne de ne pas sortir de chez eux, sauf en cas d’extrême nécessité. Et de s’abstenir de faire du sport pour ne pas inhaler des particules qui pénètrent dans l’appareil respiratoire avec le risque de provoquer des états inflammatoires.
Là, dans ma gorge, je sens que j'avale de la poussière. Regardez mes habits, ils sont sales. Je n'ai jamais vu une tempête comme ça. Tu ne vois personne à 200 mètresà RFI
Le centre de gestion de la qualité de l’air du Sénégal a annoncé que cette couche dense de poussière va progressivement toucher l’ensemble du territoire jusqu’au 27 février 2020.
"Cette poussière désertique est liée au soulèvement de masses d’air au niveau du Sahara qui est transporté jusqu’à Dakar. Le couloir, c’est la Libye, l’Algérie, la Mauritanie jusqu’au nord du Sénégal", explique un responsable du centre à la BBC.
"C’était une ambiance de fin du monde"
L’épais nuage de poussière a déferlé sur le Sénégal en provenance de la Mauritanie dont la capitale a subi, dès le 24 février, une tempête de sable et de poussière qui a paralysé la circulation à Nouakchott. Visibilité de moins de 100 m, voitures roulant au ralenti, et des silhouettes fantomatiques dans des rues quasi-désertes.
C'était une ambiance de fin du monde, avec des silhouettes noyées dans la poussière
L’office mauritanien de la météorologie explique que cette couche de poussière, provoquée par une zone de basse pression sur Nouakchott, devrait se dissiper progressivement à partir du 26 février. Il recommande la prudence aux personnes atteintes de maladies respiratoires, aux enfants et aux personnes âgées.
Selon les scientifiques, les tempêtes de sable, généralement provoquées par des orages, sont fréquentes dans les régions arides et semi-arides. Ces vents violents soulèvent dans l’atmosphère de grandes quantités de sable et de poussière qui peuvent parcourir des centaines, voire des milliers de kilomètres