• Pendant la canicule, l'enfer caché que subissent les animaux d'élevage

    Pendant la canicule, l'enfer caché que subissent les animaux d'élevage

    L’association L214 vient de diffuser une terrible vidéo: un charnier de cochons, entassés, tous morts de chaud. Le 30 juin, 250 poules ont été décimées par la canicule dans l'Hérault.

     

     

     

    Stephane Mahe / Reuters

    Tandis qu’une insupportable chaleur frappe l’Europe, les animaux d’élevage cuisent vivants dans des bâtiments ou des camions de transport. Le ministère de l’agriculture, lui, fait de la climatisation juridique: il se réjouit d’avoir pris des mesures, sauf que celles-ci sont totalement inutiles voire même nuisibles aux animaux!

    Ils vont mourir de toute façon, alors pourquoi dépenser de l’argent et de l’énergie pour eux? Terrible raisonnement qui, s’il était appliqué aux humains, légitimerait bien des tortures et des meurtres.

    Les animaux sont encore tristement classés dans la catégorie des “meubles” par le droit français, qui a néanmoins reconnu leur “sensibilité”. Les scientifiques sont unanimes à confirmer qu’ils ressentent la douleur, comme les humains, certains d’entre eux ayant d’ailleurs le même système neurologique que nous. Nous ne pouvons tolérer que des êtres vivants souffrent, alors que des solutions existent.  

    68% des Français s’accordent à dire que la classe politique défend mal les animaux. Il est grand temps que le gouvernement considère l’opinion publique en prenant de vraies décisions en matière de protection animale, notamment concernant les élevages et les transports d’animaux.

    Des bâtiments d’élevage inadaptés aux conditions climatiques 

    L’association L214 vient de diffuser une vidéo d’une terrible violence: un charnier de cochons et porcelets, entassés, dévorés par les vers, tous morts de chaud. Les autres cochons de cet élevage, blessés, attendent l’issue de leur calvaire dans de minuscules enclos.

    Ce cas n’est pas isolé. Le 30 juin, 250 poules ont péri dans un élevage de l’Hérault, sur un total de 300 poules. Les pompiers sont récemment intervenus pour rafraîchir des bâtiments de plusieurs élevages, surchauffés à plus de 40°, à l’aide de moyens hydrauliques. 

    Il est inconcevable qu’en 2019, en France, des bâtiments d’élevage anciens, non équipés de ventilation et de système de brumisation ou couverts par un toit en taule, soient déclarés "conformes" et soient autorisés à accueillir des centaines d’animaux.

    Rappelons que la directive européenne du 30 juillet 1998 enjoint aux Etats membres de veiller à ce que les animaux soient élevés dans des bâtiments adaptés et équipés de manière à ne pas leur nuire. L’article R 214-17 du Code rural impose de maintenir les animaux dans un environnement adapté aux conditions climatiques. 

    Il est inconcevable qu’en 2019, en France, des bâtiments d’élevage anciens, non équipés de ventilation et de système de brumisation ou couverts par un toit en taule, soient déclarés “conformes” et soient autorisés à accueillir des centaines d’animaux. Si l’on ajoute à cela la surpopulation des animaux dans ces bâtiments, où ils sont entassés, sans possibilité de se déplacer, pour certains sans litière ni lumière, on arrive à une situation tellement catastrophique qu’il est ahurissant qu’elle soit tolérée par les services de “protection animale” du ministère de l’agriculture. 

    Le calvaire des transports vers les abattoirs  

    Le 27 juin dernier, le ministre de l’agriculture Didier Guillaume a annoncé à la télévision avoir pris un arrêté pour interdire le transport des animaux, y compris les animaux à l’export, pendant la période de canicule. Cet arrêté a aussitôt été remplacé par une “instruction interne”. D’un point de vue juridique, ça change tout! Un arrêté a une force obligatoire, assortie de sanctions; une instruction interne donne de simples consignes aux services.

    Arrive, le 22 juillet 2019, la seconde “alerte canicule”. Monsieur le ministre fait cette fois publier un véritable arrêté. Celui-ci indique que le transport d’animaux est interdit à l’intérieur des frontières, entre 13 heures et 18 heures, durant les épisodes caniculaires, sauf si le véhicule dispose d’un équipement de rafraîchissement. Les trajets transfrontaliers restent autorisés, alors que ce sont les plus longs et les plus pénibles.

    Pour les animaux, c’est une fausse bonne nouvelle. L’interdiction de circuler durant cette tranche horaire oblige les camions à stationner cinq heures de temps avant de repartir. Lors de ces arrêts, les animaux restent entassés dans les camions, sans eau ni nourriture, sous une température intérieure qui peut atteindre 50°. 

    Quant aux trajets d’animaux exportés, peu importe la canicule. Tant que la température intérieure ne dépasse pas 35°, rien n’empêche les camions de circuler pendant plusieurs jours. 

    Et ne nous leurrons pas: il n’y aura pas beaucoup de contrôles inopinés sur les routes pour vérifier la bonne exécution de cet arrêté! 

    On arrive à une situation tellement catastrophique qu’il est ahurissant qu’elle soit tolérée par les services de “protection animale” du ministère de l’agriculture.

    Bref, dans les faits, pas de quoi se réjouir. Pourtant, les directives européennes laissent aux Etats membres le choix d’édicter des mesures de protection des animaux plus strictes que celles qui sont prévues dans les textes. M. Didier Guillaume avait donc les mains libres.

    Seuls les camions de transport munis de systèmes de climatisation devraient être autorisés à circuler pendant les périodes de vigilance orange ou rouge. Tous les nouveaux bâtiments devraient être construits avec des matériaux et des équipements adaptés aux fortes chaleurs. Les bâtiments anciens devraient être obligatoirement munis d’une climatisation.

    Le réchauffement climatique de la planète va générer des périodes récurrentes de hautes températures. La canicule n’est plus un cas de force majeure derrière lequel le gouvernement et les éleveurs peuvent se retrancher pour se dédouaner. C’est un cas prévisible, connu et pour lequel des solutions existent.

    En l’absence d’une volonté politique réelle, la seule solution serait-elle finalement de ne plus consommer ces animaux, et que chacun prenne lui-même le pouvoir décisionnel que son porte-monnaie lui donne? Forcément…

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