Pas de détails, pas de date, pas de chiffres. Les informations concrètes, viendront dans un plan qui sera présenté avant la fin du mois, qui sera ensuite débattu par le parlement, puis qui s’appliquera à partir du 11 mai. Dimanche, Edouard Philippe n’a présenté que les principes qui vont guider la mise en place du déconfinement.
Le premier principe sera celui d'un déconfinement progressif. A partir du 11 mai, on pourra librement sortir de chez soi, aller rendre visite a un ami, se promener en famille le dimanche et pas seulement une heure. La plupart des commerces vont rouvrir mais pas les cafés et les restaurants. Et aucune date, même lointaine, pour leur réouverture n’a été donnée dimanche. Pareil pour les spectacles, les concerts et le cinéma.
Les écoles rouvrent leurs portes à partir du 11 mai, on le savait, mais pas toutes en même temps. Le Premier ministre a indiqué qu’elles pourraient rouvrir largement et rapidement dans les départements les moins touchés, mais de façon plus restrictive dans les régions les plus touchées. Par exemple les enfants pourraient n’aller à l’école qu’une semaine sur deux, par demi-classe.
Les rassemblements resteront interdite, les événements sportifs aussi. Les lieux de cultes resteront sans doute fermés. Edouard Philippe a cité l’exemple des mariages pour dire que c’était selon lui une très mauvaise idée d’organiser une grande fête de mariage dans les deux mois qui viennent. C’est en cela que le déconfinement sera progressif.
A partir du 11 mai, la politique sanitaire française sera basée sur le dépistage et sur l’isolement des malades
Le deuxième principe sera lié à la sécurité des Français. Et comme, selon Edouard Philippe, il n’y a pas pas de traitement ayant démontré son efficacité, comme il n’y aura pas de vaccin avant 2021, comme on est loin de l'immunité collective, il ne reste donc qu’une arme: la prévention.
Et là, on a appris quelque chose dimanche. A partir du 11 mai, la politique sanitaire française sera basée sur le dépistage et sur l’isolement des malades.
L’isolement des malades ça veut dire, ceux qui sont testés positifs, ou bien qui présentent les symptômes mais qui n’ont pas besoin d'être hospitalisés. Jusqu'à présent on les renvoyait chez eux en leur demandant de se confiner le plus possible.
A partir du 11 mai, on leur proposera systématiquement un hébergement en chambre d'hôtel, seuls, avec les repas livrés dans les chambres. Sans doute au frais de l’Etat, les hôtels facturant leur prestation au prix coûtant.
Confinement à la maison ou à l'hôtel
C’est ce qu’on fait la plupart des pays asiatiques, depuis le début. Un “enfermement” de toutes les personnes infectés, soit à l'hôpital soit dans des hôtels.
C’est ce que raconte par exemple Charlène Flores. Une photographe Française qui vit en Asie. Elle a été testée positive en Corée le 26 mars. Elle est restée seule 11 jours à l'hôpital et son mari 11 jours dans un hôtel. Ils sont ensuite rentrés chez eux à Hong Kong, mais avec interdiction absolue de sortir de leur appartement. Contrôlé par un bracelet électronique.
La différence, c’est que, ce confinement à l'hôtel ne sera pas obligatoire. C’est la différence entre la Chine et la France. Entre un régime autoritaire et une démocratie. Ceux qui seront testés positifs auront le choix entre se rendre dans un hôtel ou bien rester confinés chez eux.
Et ce confinement à la maison ne sera pas contrôlé par des bracelets électroniques ou des coups de fils de surveillance, ou par de la géo localisation. On va compter sur le sens des responsabilités de chacun.
Mais pour confiner les cas positifs, encore faut-il pouvoir les tester. Isolation des malades et dépistage, donc. Et c’est l’engagement qui a été pris dimanche soir, par le Premier ministre et le ministre de la Santé. A partir du 11 mai. Tous ceux qui présenteront des symptômes, ou tous ceux qui auront été en contact rapproché avec un cas positif devront pouvoir être testés.
Les tests en question
"On va tester beaucoup, a dit Edouard Philippe, on va tester vite et rapidement". L'objectif est d’arriver à 500.000 tests par semaine à la mi-mai, contre 175.000 aujourd’hui.
Est-ce qu’Edouard Philippe et Olivier Véran ont pu expliquer dimanche pourquoi la France est en retard sur les tests et sur les masques? Non, ils ont de nouveau expliqué que cela allait mieux et que ça irait bientôt encore mieux. Par exemple sur les masques, qu’on allait pouvoir à partir d’aujourd’hui en fournir aux ambulanciers et aux sages-femmes.
Et que pour le grand public il y aurait bientôt assez de masques en tissu lavables. Ils ont de nouveau détaillé toutes les difficultés rencontrées, les tensions sur le marché mondial.
Mais ça ne répondait pas à une question : pourquoi certains de nos voisins font beaucoup mieux ? Pourquoi on peut acheter des masques dans toutes les pharmacies d’Allemagne ou pourquoi les Allemands font depuis le début 5 fois plus de tests que nous.