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Emmanuel Macron et la gestion politique de la sonnerie aux morts
Par MARIALIS06 dans Consultations publiques du ministère du développement durable le 28 Février 2020 à 10:36EDITO
Emmanuel Macron et la gestion politique de la sonnerie aux morts
On disait de François Mitterrand qu’il avait un rapport particulier à la mort. Dira-t-on d’Emmanuel Macron qu’il a un rapport particulier aux morts ? Sinon, comment qualifier cet irrépressible attrait manifesté par le président de la République pour les hommages solennels ? Qu’il s’incline, au nom de la Nation, devant les soldats tombés pour la France, rien de plus naturel. Qu’il s’indigne, au nom du pays, contre le terrorisme et rende hommage à ses victimes, rien de plus nécessaire.
Mais Jean Daniel ? L’homme, disparu à 99 ans, fut une grande signature de la presse, un homme engagé, un journaliste acteur du moment, un référent de la gauche morale qui a sans aucun doute nourri de son talent de plume des générations d’apprentis-éditorialistes. Mais en faire un héros national ?
Derrière la cérémonie dans la cour majestueuse des Invalides pointe en réalité le calcul politique. Avant lui, Jean d’Ormesson avait eu droit à la solennité du lieu. Il était de droite et très « Figaro ». Jean Daniel, de gauche et très « Obs », bénéficiera donc des mêmes empressements. Pour être « et de gauche et de droite », il faut au chef de l’Etat des obsèques de gauche et des enterrements de droite.
Cette fois-ci, c’est Mendès France et Camus dont les noms résonneront, comme si un hommage funèbre suffisait à donner des remords à la gauche qui se sent abandonnée par Emmanuel Macron. Cette gestion notariale de la sonnerie aux morts, cet équilibre millimétré des émotions bipartisanes sentent vraiment trop le fabriqué.
A force de multiplier les défilés d’hommes et de femmes en noir devant les dépouilles de disparus aux gloires inégales, c’est tout un cérémonial républicain que l’on banalise. Meursault, le tragique étranger de Camus, le sait bien : on ne pleure pas à toutes les funérailles.
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Tags : france, politique, gouvernement, président, Emmanuel Macron, gestion politique de la sonnerie aux morts, hommages solennels, émotions bipartisanes
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