• Coronavirus. Le Conseil scientifique n’écarte pas « le risque d’une seconde vague à l’automne »

    Coronavirus. Le Conseil scientifique n’écarte pas

    « le risque d’une seconde vague à l’automne »

     

    Le professeur Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, a été entendu, ce jeudi 18 juin 2020, avec trois autres confrères, par la commission d’enquête parlementaire sur le Covid-19, à l’Assemblée nationale. Il n’écarte pas le risque d’une seconde vague de l’épidémie à l’automne.

     
     

     

    Enfin une audition sans langue de bois ! Quarante-huit heures après avoir manifesté son exaspération devant les réponses évasives du directeur général de la santé, la commission d’enquête parlementaire sur la gestion de la crise sanitaire a interrogé, ce jeudi matin 18 juin, quatre membres du conseil scientifique, durant trois heures. Avec des questions précises et des réponses claires.

    « Je me suis réveillé tardivement »

    Le professeur d’immunologie Jean-François Delfraissy l’avoue humblement.Je n’ai pris conscience de la gravité de la crise que tardivement, vers le 20 février, après une réunion à l’Organisation mondiale de la santé, à Genève. Les Chinois ne répondaient à aucune question de façon sérieuse.

    Le praticien a, ensuite, été alerté par quelques médecins italiens et par des réanimateurs français en proie à une situation anormalement tendue. « Ce virus est vraiment vache ! »

     

    Le confinement était-il nécessaire ?

    « Nous n’avions pas le choix de le faire » , explique l’épidémiologiste Arnaud Fontanet. Compte tenu de l’arrivée de nombreux malades en réanimation, avec des pathologies sévères.Ce confinement a permis aux régions qui n’étaient pas touchées de ne pas l’être. Ce fut un choix payant.

    VIDÉO. Coronavirus : le président du conseil scientifique auditionné à l'Assemblée.

    La fermeture des écoles était-elle justifiée ?

    Pour demander leur fermeture, les scientifiques se sont basés sur leur expérience de la grippe saisonnière, avec des écoles sources importantes de transmission du virus. «En fin de compte, au fil des informations recueillies sur le Covid-19, les données sont rassurantes dans les écoles primaires. Les enfants sont peu contagieux entre eux et pour les enseignants. Même si le risque zéro n’existe pas, indique Arnaud Fontanet. Ce dernier, par contre, se veut moins optimiste pour les collégiens et les lycéens.

     

    Les masques sont-ils nécessaires ?

    La réponse des scientifiques est unanime. C’est évidemment oui ! La transmission du virus peut se faire par des personnes asymptomatiques.

    Les malades peuvent émettre une quantité importante de virus par la parole. Nous avons aussi découvert, même si ce n’est heureusement pas fréquent, que le virus peut rester douze heures en suspension dans l’air, notamment dans des endroits confinés, poursuit Arnaud Fontanet.

     

    Pourquoi des dépistages tardifs ?

    Dès la mi-janvier, un test virologique a été mis au point par l’institut Pasteur. C’est le meilleur qui existe » souligne Bruno Lina, professeur de virologie. « Mais comme la demande a explosé un peu partout, nous nous sommes heurtés à un problème d’approvisionnement en matériels, d’écouvillons notamment, pour pouvoir tester en nombre important ».

     

    « Elle a anticipé la situation, avec une organisation plus réactive et un niveau d’information meilleur. »

    La situation dans les hôpitaux a-t-elle été vraiment tendue ?

    Réanimatrice à l’hôpital Bichat à Paris et membre du conseil scientifique, Lila Bouadma confirme la grosse fièvre dans les hôpitaux entre février et mai. Chaque hôpital a augmenté ses lits, mais dans des lieux pas forcément adaptés à la réanimation. On a failli manquer de respirateurs. Des ventilateurs ont été fabriqués en urgence, mais ils n’étaient pas adaptés aux malades du coronavirus. Et puis, nous avons manqué de personnels soignants ». Les stocks de médicaments, eux aussi, ont été en tension. Pour Jean-François Delfraissy, les Anglais ont été confrontés à ce même problème de manque de médicaments. « C’est du jamais vu. Il va falloir mieux gérer les stocks et poser le problème de la souveraineté nationale, de la fabrication des médicaments en France. »

    Vers une seconde vague ?

    Compte tenu de l’étendue de l’épidémie dans l’hémisphère Sud (notamment en Amérique latine), le conseil scientifique estime que le risque d’une seconde vague épidémique en France, en octobre-novembre-décembre,doit être considéré. Il faut s’y préparer dès maintenant. Elle pourrait être plus importante que la première. Il faut donc que notre capacité de tests, aussi forte qu’en Allemagne dorénavant, soit maintenue à niveau tout l’été pour qu’elle soit opérationnelle au plus vite durant l’automne ».

     

    Pour Jean-François Delfraissy, si deuxième vague il y a, un reconfinement généralisé sera impossible.Il faudra donc conseiller aux plus âgés d’avoir un confinement partiel.

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