• Coronavirus 2019-nCoV : où en est la lutte contre l'épidémie, un mois après le début de la crise

    Coronavirus 2019-nCoV : où en est la lutte contre l'épidémie, un mois après le début de la crise ?

    Le 5 janvier, les autorités chinoises révélaient l'existence de 59 premiers cas, les plus anciens datant du 12 décembre. Depuis, ils se sont multipliés, mais les connaissances scientifiques sur le virus également.

    Des passagers attendent une navette fluviale sur un ponton à Bangkok, en Thaïlande, le 30 janvier 2020. Dix-neuf cas de coronavirus ont été signalés dans le pays.Des passagers attendent une navette fluviale sur un ponton à Bangkok, en Thaïlande, le 30 janvier 2020. Dix-neuf cas de coronavirus ont été signalés dans le pays. (MLADEN ANTONOV / AFP)

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    franceinfoFrance Télévisions

    Mis à jour le 01/02/2020 | 18:48
    publié le 01/02/2020 | 18:47

    Le coronavirus 2019-nCoV fait beaucoup parler de lui, au point d'en oublier que son émergence est très récente : le premier signalement de cette nouvelle épidémie date du 5 janvier. A l'époque, on parlait d'une "mystérieuse pneumonie" qui avait infecté 59 personnes à Wuhan, sans faire de morts.

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    Les derniers bilans font état, samedi 1er février, de près de 12 000 cas dans 24 pays, dont l'essentiel en Chine, et de plus de 250 morts dans ce seul pays. Alors que les scientifiques sont à pied d'œuvre pour analyser ce virus et lui trouver un remède, franceinfo fait le point sur ce qui a changé en un mois.

    Des cas dans 24 pays, plus de 250 morts en Chine

    Depuis les 59 cas initialement annoncés par les autorités chinoises, le bilan de l'épidémie s'est alourdi, dépassant en nombre d'infections celui du Sras en 2003. Samedi, les autorités chinoises annonçaient avoir recensé 11 791 cas, et 259 morts. Des malades ont été signalés jusqu'à Hong Kong, Macao et le Tibet. Mais à une exception près, tous les décès se sont produits dans la province de Hubei, où se trouve la ville de Wuhan. Et personne n'est mort du 2019-nCoV en dehors de Chine.

    Le virus s'est cependant répandu dans 23 autres pays, certains proches de la Chine (Vietnam, Thaïlande, Japon, Corée du Sud...) et d'autres moins (Australie, Emirats arabes unis, Etats-Unis, Canada...), pour un total de 143 cas, selon les bilans dévoilés samedi. Sept pays européens sont touchés, dont l'Allemagne, où a été signalé le premier cas de transmission entre deux malades en Europe.

    En France, six cas ont été confirmés. Le premier, annoncé le 24 janvier, est celui d'un homme de 48 ans hospitalisé à Bordeaux, au retour d'un voyage en Chine, notamment à Wuhan. Ce même jour, un couple de trentenaires chinois originaires de cette ville ont été hospitalisés à Paris, et l'homme a été placé en réanimation. Deux autres touristes chinois sont également hospitalisés à Paris, dont un homme de 80 ans également en réanimation. Enfin, le sixième cas, annoncé le 30 janvier, est le premier cas de contamination en France : un médecin français, qui a été contaminé par un patient chinois qui l'avait consulté avant de déclarer la maladie à Taïwan.

    Des mesures sanitaires drastiques en Chine

    Les autorités chinoises ont communiqué pour la première fois le 5 janvier au sujet de l'épidémie qui s'était déclarée en décembre. Elles annonçaient alors la fermeture du marché soupçonné d'être le premier foyer de l'épidémie. Aucun patient n'était alors mort. Une attitude transparente, si on la compare à celle adoptée lors de l'épidémie de Sras, dont la Chine n'avait informé l'OMS qu'en février 2003, trois mois après le premier cas. Ce qui n'empêche pas certains, en Chine ou ailleurs, de soupçonner le pays de filtrer les informations.

    Après un peu plus de deux semaines d'interrogations, la Chine a mis en quarantaine la métropole de Wuhan et ses 11 millions d'habitants. Le port du masque y est désormais obligatoire, et les festivités du Nouvel An chinois y ont été annulées : organisées le 25 janvier, elles sont habituellement l'occasion pour les Chinois d'aller rendre visite à leurs proches, ce qui aurait pu propager encore davantage le virus.

    Le cordon sanitaire autour de la ville a depuis été élargi. Des experts ont cependant dit craindre que le dispositif ait été mis en place trop tard et comporte des failles. Dans le reste de la Chine, des monuments et des sites emblématiques ont été fermés, de la Grande Muraille à la Cité interdite, en passant par Disneyland.

    Le pays a par ailleurs engagé la construction, au pas de course, à Wuhan, de deux hôpitaux destinés à accueillir uniquement des malades du coronavirus. Ils doivent ouvrir leurs portes respectivement les 3 et 5 février.

    Des pays rapatrient leurs ressortissants

    Certains pays étrangers avaient déjà été plus prompts que la Chine à mettre en place des mesures de contrôle médical pour les voyageurs en provenance de Wuhan. La France, qui a préféré dans un premier temps placarder des affiches de prévention, a fini par mettre en place le 26 janvier un accueil médicalisé de tous les passagers arrivant en avion de Chine. Certains pays vont plus loin : à partir de dimanche, les Etats-Unis interdiront l'entrée sur leur territoire à tous les non-Américains s'étant rendus en Chine dans les 14 derniers jours.

    Des pays ont également commencé à rapatrier leurs ressortissants. Un premier avion transportant 180 Français a atterri, vendredi, sur une base militaire des Bouches-du-Rhône. Ses occupants vont passer 14 jours en quarantaine dans un centre de vacances à Carry-le-Rouet. Un deuxième avion doit arriver dimanche.

    De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a choisi de ne pas recommander la restriction des vols internationaux. En revanche, elle a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale, le 30 janvier, après l'avoir jugée prématurée une semaine plus tôt. La mesure (qui a déjà été prise six fois depuis 2009) oblige les Etats à davantage de transparence et à accroître leur action contre l'épidémie. Elle permet aussi d'accélérer la recherche d'un vaccin.

    Une connaissance accrue du virus, mais pas de vaccin avant plusieurs mois

    En un mois d'épidémie, la communauté scientifique dispose déjà d'une connaissance importante de ce virus. Les chercheurs chinois ont très rapidement partagé la séquence génétique du 2019-nCoV. Plusieurs pays ont ainsi pu élaborer leurs propres tests de diagnostic, dont la France. Ils permettent d'obtenir des résultats en quelques heures.

    Des études sur les premiers malades ont également permis d'en savoir plus sur les caractéristiques de ce virus : sa période d'incubation varie entre deux et quatorze jours ; il est plus dangereux pour les personnes âgés ou souffrant d'autres pathologies ; il se manifeste en général par une pneumonie, de la toux et de la fièvre ; et porter des masques ne protège pas d'une contamination...

    Mais d'autres données restes incertaines. Les autorités chinoises ont avancé que la contagion était possible avant même que des symptômes n'apparaissent, mais l'hypothèse n'est pas encore confirmée. Les estimations de son "taux de reproduction de base" ou R0, le nombre moyen de personnes contaminées par chaque malade, fluctuent énormément selon les études, entre 1,4 et 5,5. Son taux de mortalité est également difficile à estimer, d'autant qu'on ignore si tous les cas de personnes infectées sont connus.

    Des laboratoires du monde entier ont commencé à travailler à l'élaboration d'un vaccin. En France, l'Institut Pasteur s'est félicité, vendredi, d'avoir mis en culture le coronavirus, une première étape cruciale, et espère un vaccin d'ici vingt mois. Plus optimiste, des scientifiques de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses pensent être prêts pour des essais cliniques dans trois mois. Mais d'autres étapes seraient nécessaires avant une mise sur le marché. "Aucun fabricant n'est capable d'avoir un vaccin prêt pour l'été", avertit un dirigeant de Moderna Therapeutics, une société biotechnologique américaine qui fait partie des entreprises travaillant sur la question.

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