Carlos Ghosn lance sa contre-attaque judiciaire contre Nissan et Mitsubishi. Les avocats de l'ex-patron de Renault ont réclamé lundi la publication de documents internes par les deux constructeurs japonais au cours d'une première audience publique dans le cadre d'une procédure déclenchée aux Pays-Bas par l'ancien magnat de l'automobile, qui juge son limogeage illégal.
Soupçonné de malversations financières diverses, Carlos Ghosn a été arrêté au Japon en novembre 2018. Il s'est enfui au Liban fin décembre dernier, alors qu'il avait été libéré sous caution et préparait son procès au Japon, dont la première phase devait en théorie commencer en avril 2020.
Une procédure déclenchée en juillet dernier
L'Alliance automobile franco-japonaise Renault Nissan Mitsubishi est incarnée juridiquement par la société Renault Nissan BV (RNBV), dont le siège est aux Pays-Bas, où Carlos Ghosn a entamé en juillet une procédure en justice contre les deux constructeurs automobiles nippons, estimant son éviction illégale.
Carlos Ghosn réclame 15 millions d'euros d'indemnités aux deux groupes nippons, qu'il accuse d'avoir enfreint le code du travail néerlandais.
L'ancien magnat de l'automobile souhaite que les deux sociétés diffusent des documents internes qui pourraient selon lui permettre de reconstituer le cheminement qui a mené à la perte de confiance de la part de Nissan et Mitsubishi, avant la prise de décision finale de le limoger.
"Ghosn conteste bien sûr" son limogeage, a déclaré lundi à l'issue de l'audience son avocat, Roeland de Mol, qui s'est réjoui d'une journée "absolument bénéfique" pour son client.
"Les chances d'un véritable débat sur le fond à court terme ont considérablement augmenté", et ce "malgré toutes les contestations" de Nissan Mitsubishi, a-t-il affirmé auprès de l'AFP.
Nissan conteste toute rétention d'informations
La défense de Carlos Ghosn reproche aux avocats de Nissan et Mitsubishi de s'opposer à la mise à disposition du dossier et de refuser de rendre publiques "les pièces sur lesquelles ils fondent leurs reproches, a poursuivi l'avocat Roeland De Mol. Ce n'est pas ainsi que cela fonctionne, certainement pas devant un tribunal néerlandais", a-t-il lâché.