• Incendies en Australie : alerte rouge pour la faune et la flore

    Incendies en Australie : alerte rouge pour la faune et la flore

      09h00 , le 5 janvier 2020
    PREMIUM

    L'état d'urgence a été décrété dans le sud-est du pays. Au-delà du danger pour la population, la biodiversité est menacée.

    Des habitants observent les feux à proximité du village de Lake Tabourie, samedi.

    Des habitants observent les feux à proximité du village de Lake Tabourie, samedi. (Brett Hemmings/Getty Images/AFP)
    Partager sur :

      Au moins 24 morts, des dizaines de disparus, plus de 1 300 maisons réduites en cendres, des dizaines de milliers de personnes évacuées… ­Depuis septembre et le début de la saison des incendies, l'­Australie connaît une crise ­majeure. Les températures ont une nouvelle fois dépassé les 40 °C samedi et l'état d'urgence a été décrété dans le sud-est du pays. "Si vous n'avez pas besoin d'être dans la zone, partez!", a lancé il y a quelques jours ­Gladys ­Berejiklian, Première ministre de l'Etat de la Nouvelle-Galles du Sud. En quatre mois, plus de 6 millions d'hectares ont brûlé. A comparer avec les deux millions et demi d'hectares ravagés par les flammes en Amazonie l'été dernier.

      Le ­changement climatique va plus vite que le processus évolutif des espèces

      Les experts s'inquiètent d'ailleurs aussi de l'impact de ces feux sur la biodiversité du pays. "C'est un drame sans précédent, explique ­Franck ­Courchamp, directeur de recherche au CNRS. Beaucoup d'arbres et de plantes ont disparu. On parle d'un demi-milliard d'animaux morts. Or, 80% des espèces australiennes sont endémiques et ne vivent nulle part ailleurs." Déjà menacés, les koalas – dont le nombre est estimé aujourd'hui à 28 000 – sont particulièrement touchés ; plus d'un tiers auraient été tués. Cela aura-t-il des conséquences irréversibles ? "Le ­changement climatique va plus vite que le processus évolutif des espèces ; elles disparaissent car elles n'ont pas le temps de s'adapter", poursuit le chercheur en écologie, qui pointe du doigt l'attitude du ­gouvernement "climatosceptique" au pouvoir.

      Les autorités ont annoncé samedi que la quasi-­totalité du parc national de ­Flinders ­Chase, sur ­Kangaroo ­Island, avait été détruit.

      Lire aussi - Incendies en Australie : pourquoi le Premier ministre passe un très mauvais moment

      Les émissions de CO2 explosent

      Sur le long terme, la végétation partie en fumée n'assurera plus son rôle naturel de capteur de CO2. C'est sans compter le dioxyde de carbone rejeté dans l'atmosphère par ces feux de forêts. "On l'estime à 250 millions de tonnes, soit la moitié des émissions annuelles de ­l'Australie, qui sont déjà bien supérieures à la moyenne mondiale", selon Franck ­Courchamp.

      La sécheresse de l'hiver couplée à de grandes chaleurs dès le ­printemps et à des vents violents sont à l'origine de la situation. "Il y a tellement d'incendies dans cette zone que nous ne sommes pas en mesure de les ­contenir, a déclaré un ­responsable des ­pompiers. On doit juste s'assurer qu'il n'y a plus personne sur leur chemin." Impossible pour les animaux. Des ­décennies seront nécessaires pour que la vie sauvage se reconstitue.

      « Australie en feu: Sydney étouffe, l'équivalent de la Belgique parti en fuméeRéforme des retraites : le gouvernement retire provisoirement l'âge pivot de l'avant-projet de loi »
      Partager via Gmail

      Tags Tags : , , , , , ,
    • Commentaires

      Aucun commentaire pour le moment

      Suivre le flux RSS des commentaires


      Ajouter un commentaire

      Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :