• Coronavirus et pollution atmosphérique, une connexion mortelle

    Santé / Société

    Coronavirus et pollution atmosphérique, une connexion mortelle

    Une étude de l'université de Harvard montre que les patient·es atteint·es du Covid-19 vivant dans un environnement pollué ont plus de risques de mourir du virus.

    Une augmentation de seulement un microgramme de particules fines par mètre cube est associée à une augmentation de 15% du taux de mortalité due au Covid-19. | Bertrand Guay / AFP 

 
    Une augmentation de seulement un microgramme de particules fines par mètre cube est associée à une augmentation de 15% du taux de mortalité due au Covid-19. | Bertrand Guay / AFP   

    Un lien entre l'air pollué et les décès dus au Covid-19 est évoqué depuis quelques jours. Aujourd'hui, ce dernier est clairement établi grâce à une étude de l'université d'Harvard, qui montre le premier lien statistique entre le taux de mortalité du coronavirus et l'exposition à long terme aux particules fines.

    Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont croisé les données de la concentration en particules fines dans 3.080 comtés des États-Unis au cours des dix-sept dernières années, avec le nombre de décès de Covid-19, jusqu'au 4 avril, dans chacun de ces comtés. Les paramètres ont ensuite été ajustés en fonction de divers facteurs pouvant influencer la santé des habitant·es étudié·es, comme la densité de population, le niveau de pauvreté et le taux de tabagisme, rapporte le New York Times.

    Plus susceptibles de mourir

    Cette nouvelle étude montre que les patient·es atteint·es du coronavirus dans les zones où la pollution atmosphérique était importante avant la pandémie sont plus susceptibles de mourir du virus que les patient·es dans les régions moins polluées.

    D'autres études ultérieures ont également établi un lien similaire. Des scientifiques de l'université de Sienne ont par exemple remarqué que le Covid-19 provoque un syndrome respiratoire aigu chez les individus présentant déjà des faiblesses respiratoires provoquées par une exposition prolongée aux particules fines.

    En 2003, une équipe chinoise a également observé que les patient·es contaminé·es par le SRAS –un cousin de la souche actuelle de coronavirus– qui vivaient dans des régions modérément polluées avaient 84% de risques en plus de mourir que les patient·es des régions non polluées.

    Petits changements, grandes conséquences

    Le lien entre pollution et mortalité du coronavirus est tel qu'une augmentation de seulement un microgramme de particules fines par mètre cube (1 μg/m3 de PM2,5), est associée à une augmentation de 15% du taux de mortalité du Covid-19, ajoute le Guardian.

    Avec ces résultats, le New York Times a fait ses petits calculs. Si Manhattan avait abaissé son niveau moyen de particules d'une unité au cours des vingt dernières années, l'arrondissement de New York aurait vraisemblablement eu 248 décès dus au Covid-19 en moins à ce stade de l'épidémie.

    Une telle analyse montre, une fois de plus, l'impact que peut avoir la pollution atmosphérique sur la santé. Chaque année, près de 7 millions de personnes meurent dans le monde parce qu'elles respirent un air surchargé en particules fines, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces particules, appelées PM 2,5, se retrouvent dans presque tous les organes du corps et augmentent le risque de problèmes cardiaques, d'accidents vasculaires cérébraux, d'asthme, de pneumonie et de cancer du poumon, ajoute le média Bloomberg.

    Avec le confinement et l'arrêt de nombreuses activités industrielles, la pollution atmosphérique de la planète a temporairement été réduite –jusqu'à moins 40% de dioxyde d'azote rejeté au nord de l'Italie. Paradoxalement, c'est une maladie respiratoire qui nous montre la voie à suivre pour réduire les émissions à l'échelle mondiale et améliorer la qualité de l'air.

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